Parisienne et journaliste de près de 40 ans, Elle est mariée depuis 20 ans avec son mari de 10 ans son aîné, qui vit à ses crochets, a deux petites filles, Esther et Rachel.
Elle est une battante et tient son petit monde à bout de bras, elle gère tout mais son mari, qui n’en fiche pas une rame, ne cesse de lui faire des reproches. Son entourage et son psy lui disent qu’il faut qu’elle sorte de ce cercle vicieux, que son mari abuse de sa culpabilité et fait exprès de rater ses concours afin qu’elle ne le quitte pas.
Elle n’en peut plus et rêve d’une nouvelle vie. Sous le regard attentif de son psy à l’érudition désuète, de son meilleur ami homosexuel rosse et drôle, de sa tante sexagénaire gentiment indigne et d’une copine un peu loufoque, elle met tout en oeuvre et souvent le pire pour s’en sortir.
Elle se cogne contre tous les murs et rêve d’un être miraculeux seul capable, croit-elle, de la sauver…
Dans ce premier roman, Isabelle Saporta, journaliste connue pour ses enquêtes (Le livre noir de l’agriculture ; Vino Business ; Foutez-nous la paix ! ; Du courage !), met en scène une femme qui ressemble à chacune d’entre nous : en tout cas celles qui sont mamans.
Notre héroïne est dynamique mais épuisée, opiniâtre mais découragée… Tout son entourage assiste impuissant à sa descente aux enfers et nous on s’amuse, avec cette comédie certes très parisienne (notre journaliste n’a que des amis gais ou CSP+, elle s’habille fashion, se parfume avec Chanel n°5, travaille à la télé et a l’air d’avoir un compte en banque bien rempli).
Le prince charmant, c’est vous ! est un roman de pure détente, même si il n’est pas toujours très crédible, on lit avec plaisir ce récit mené tambour battant, à la fois drôle et doux-amer, qui nous fait relativiser un certain nombre de choses car franchement je n’aimerai pas être à la place de Elle pour rien au monde !
La plume de Isabelle Saporta est vive et enlevée, les chapitres sont courts, l’histoire sans temps mort, les répliques font mouche et on suit avec plaisir le quotidien de notre narratrice, qui essaie de mener de front sa vie professionnelle et sa vie personnelle.
On connaît toutes la charge mentale dont souffrent les femmes qui préfèrent faire elles-mêmes plutôt que déléguer, surtout lorsqu’elles sont dotées d’un mari comme celui de l’héroïne, qui passe son temps à faire des reproches et à dire à sa femme qu’elle est castratrice, alors qu’elle aimerait bien pouvoir se reposer sur lui.
Une situation que connaissent aussi les mamans solos, dont je fais partie, qui ne peuvent jamais déléguer de toute façon !
Bien que, comme je le disais plus haut, le contexte n’est pas toujours crédible, on se reconnaît volontiers dans ce portrait de femme, engluée dans son quotidien et on dévore sans peine les pages truffées d’humour, de situations cocasses et de personnages tous plus toxiques que jamais pour notre héroïne.
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