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Citations de Isabelle Vouin (71)


Un don n'est jamais facile à accepter ni à porter. Dès qu'on en prend conscience on se sent investi d'une responsabilité écrasante à laquelle on voudrait échapper. Alors on fuit. Car on veut être libre. Libre de choisir son destin, (…).
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- Vous êtes pénibles tous les deux ! Toujours à parler d'armes, de combats. Vous trouvez qu'il n'y en a pas assez autour de nous ?
- Non ! Il n'y en a pas assez puisqu'on n'a pas encore la solution, (…).
- Et quand tout le monde sera mort, qu'est ce qu'on fera, hein ? Ca ne te suffit pas papa, maman, bientôt Ahmed et après toi et puis Aman ? Et moi ? Qu'est-ce que je vais devenir ? Vous vous en moquez ! Tout ce qui compte pour vous c'est de tenir une kalach ! Vous n'avez que ce mot dans la bouche.
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Parfois, je me demande ce qui unit encore les hommes. Leur langue ? Les poèmes de Haruni ? La poussière de leurs ancêtres qui s'envole dans les tempêtes de sable ? Le Tout-Puissant qu'ils prient cinq fois par jour en se tournant vers le Nord ? Ou bien la soif de vengeance ?
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Un jour j'ai demandé à Harouni.
- Toi qui es l'Eclaireur, dis-moi qui est le Tout-Puissant ?
- Aman, tu te poseras cette question toute ta vie ça le Tout-Puissant est la Quête absolue. Il est le Chemin. Il est le Mystère. Il est la main soutenant toute chose dans sa paume. Tu ne pourras jamais Le connaître mais tu peux Le rencontrer. Peux-tu faire entrer le vent du désert dans cette outs ?
- Non !
- En effet. De la même manière ton esprit d'homme est trop étroit pour y faire entrer l'Eternel. La poésie, la musique, la prière, le silence sont les moyens de communiquer avec Lui.
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J’ai douze ans et je suis le préféré de ma mère. Je le sais, car elle laisse parfois traîner son regard sur moi comme si elle était dans un rêve lumineux. Et là, à chaque fois, une boule de chaleur se met à grandir et à envahir mon corps. C’est doux comme une chanson fredonnée à la tombée de la nuit.
Ma mère, c’est la reine de Saba. Il est impossible d’imaginer une beauté aussi parfaite. Je déteste le regard brillant des hommes qui l’approchent. On dirait une lame acérée qui veut la pénétrer. Avec une grâce infinie, elle
s’en protège en couvrant son visage du voile bleu qui recouvre ses cheveux et elle devient inaccessible. C’est le moment que je choisis pour me blottir contre elle, serrer ses jambes fines et leur montrer à tous que c’est à moi
qu’elle appartient.
— Aman ! Cesse de t’agripper à moi comme un petit babouin, aime-t-elle me dire en essayant en vain de me détacher. Quoique j’hésite entre un babouin et une sangsue. Et dire que je t’ai appelé Aman parce que ça
signifie « la Paix ». Mais comment avoir la paix avec un tel animal ?
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Ici, la faim est plus forte que l'honneur.
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[...] ta vie c'est ce que tu as de plus précieux, plus précieux que tout, même que ton pays !
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Tous ceux qui l'ont porté ont été des poètes remarquables. Il sert à trancher les ténèbres pour ouvrir le chemin de la lumière. C'est le poignard de "l’Éclaireur".
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Ici, il n'y a pas de place pour la poésie. À quoi sert d'apprendre si nos frères meurent à quelques mètres de nous ? Et puisque la mort va nous attraper bientôt, pourquoi perdre toutes ces heures à étudier ?
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Chez nous, l'individu n'existe pas. Le nomade naît sur la route, dans une hutte ou à la belle étoile. Il ne connaît pas son lieu de naissance. Peu importe son lieu de mort. Son identité est dans ses racines humaines, sa famille, son clan. Il est un élément de la tribu et, sans elle, il n'est rien.
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(…) il faut aussi que le poète chante pour mettre des mots sur tous ces chagrins qui nous hantent.
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Attendre, toujours attendre. C'est bon pour les pays où tout va bien. Mais chez nous, où chaque jour est un pari sur la vie, où les armes font régner la loi, que signifie attendre ?
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On n'en veut pas de leur vie. Qu'on nous fiche la paix. Qu'on arrête de nous changer de maison comme des sacs depuis dix ans. On n'avait rien demander. Même pas de naître.
( ...)
Vivre pour n'avoir que des morceaux de vie ? Une moitié de maison ? Une moitié de Maman ? Un échantillon de Papa ? Des débris ? Jamais plus rien d'entier ? Et une valise. Toujours la valise. Notre roulotte. On la fait, on la défait, on la refait. Les habits mal séchés, les miettes, les peaux de bananes séchées, les bonbons collés, ça finit par puer.
( p 25)
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Je n'ai plus de nom.
Je n'ai jamais su écrire.
Je n'ai su que parler et me taire,
Surtout me taire,
Et écouter le vent,
Regarder l'horizon.
Je n'ai jamais su lire ailleurs que dans les étoiles.
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Croire c'est accepter l'inacceptable car l'homme est trop petit pour comprendre.
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Il y a dans la vie des événements exceptionnels où nous avons la désagréable sensation de ne pas faire le poids.
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C'est l'art du poète ! Exprimer les émotions dans leur intensité universelle. Il faut que le public se dise : j'ai ressenti ça, un jour ! Il croit pleurer pour le héros, mais c'est sur lui qu'il pleure. Et les larmes le nettoient des émotions qui l'étouffent.
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Je touche le fond de la cruauté du monde avec ce qu’il me reste de carcasse humaine. Depuis des semaines, nous parcourons des landes sans fin, grisâtres, lourdes de brouillard, emportés dans un mouvement de foules désespérées vêtues de guenilles et de stupeur. Personne ne sait faire rien d’autre que faire avancer ses os et ce qui reste de chair et d’instinct de survie. Des bêtes se seraient couchées pour regarder paisiblement la mort les envelopper et les délivrer. Mais les humains ne sont pas raisonnables. Ils se lèvent en rampant pour lui échapper. Même si chaque pas est une explosion de souffrance, c’est encore la vie.
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Je sors le voile coloré et le pose délicatement sur ses cheveux, émerveillé par la facilité avec laquelle on peut faire naître une princesse, même au plus profond d'un taudis de la ville la plus délabrée du monde.
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Un pays malade au point de ne plus pouvoir garder ses habitants, c'est grave. Alors le rétablissement risque d'être long. Nous devons être patients.
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