Dar Véter imagina un instant les innombrables formes de vie, les millions de squelettes bizarres enfermés dans les terrains des diverses planètes, vestiges du passé dissimulés dans les strates de chaque monde habité, souvenirs enregistrés par la nature elle-même jusqu'à ce que survienne un être pensant, capable de retenir et même de reconstituer les choses oubliées...
Les guerres et l'économie inorganisée de l'Ere du Monde Désuni conduisirent au pillage de la planète. On abattit les forêts, on brûla les réserves de houille et de pétrole amassées pendant des millions d'années, on pollua l'air d'acide carbonique et de résidus fétides d'usines mal aménagées, on extermina de beaux animaux inoffensifs, jusqu'à ce que le monde fût parvenu au seul régime susceptible d'assurer l'existence de l'humanité : le régime communiste.
« Les ressources de chaque planète sont limitées, il ne faut rien prendre sans donner en échange. Sinon, comme cela s’est également produit chez nous sur la Terre, on ne peut éviter la destruction des formes de vie restantes ou l’appauvrissement des ressources énergétiques accumulées pendant des millions de siècles, ce qui condamne à la misère et à l’indigence les générations suivantes. » (p. 168)
- Nous avons quitté la Terre comme les morts quittent la vie, prononça lentement Mout Ang, et quand nous reviendrons nous serons arriérés, pourris de survivances du passé.
- C'est à cela que je pensais!
- Vous avez à la fois raison et profondément tort. Les progrès du savoir, l'accumulation de l'expérience et l'étude des immensités sans bornes du cosmos doivent être ininterrompus. Autrement, la loi de l'évolution, qui est toujours inégale et contradictoire, se trouve transgressée. Imaginez que les chercheurs antiques, qui nous semblent naïfs, aient attendu, par exemple, l'invention du microscope quantique moderne! Ou bien que les agriculteurs et bâtisseurs du lointain passé, qui ont tant versé de sueur sur notre planète, aient attendu les machines automatiques... sans quitter leurs huttes et vivant des miettes consenties par la nature!
(Cor Serpentis / I. Efrémov)
« - Alors, préparez un programme d’action accessible à tous et surtout, préparez des lois justes. Les lois ne sont pas faites pour protéger le pouvoir, la propriété ou les privilèges, mais pour faire observer le respect, la dignité et multiplier la richesse spirituelle de chacun. » (p296)
A l'époque du Grand Anneau, on évitait de faire faire longtemps aux gens le même travail. Cela émoussait le don le plus précieux de l'homme : le pouvoir créateur, et on ne pouvait reprendre son ancienne besogne qu'après une longue interruption...
« - Deux heures du matin, c’est l’Heure du Taureau, remarqua Ghen Atal. C’est ainsi qu’on appelait, autrefois, le moment extrêmement pénible pour l’homme qui précède l’aurore, lorsque triomphent les dernières forces du mal et de la mort. Les mongols de l’Asie mineure l’ont ainsi définie : « L’Heure du Taureau s’achève, lorsque, avant le matin, les chevaux se couchent par terre. » (p173)
En fin de compte, "lui", "elle", ce ne sont que des signaux conventionnels d'un code auquel nous sommes habitués et qui font surgir dans notre conscience l'idée du genre. Il y a des langues étrangères qui se passent très bien du genre.
(Méa / A. Dnéprov)
(…) les villes furent définitivement remplacées par un système de villages en forme d’étoile et de spirale, entre lesquels furent répartis des centres de recherche et d’information, des musées, des maisons de la culture reliées en un réseau harmonieux qui couvrit les zones subtropicales modérées plus adaptées à l’habitat. » (p121)
Une des plus grandes joies de l'homme, c'est le goût des voyages, hérité de nos ancêtres chasseurs, qui pérégrinaient en quête de leur maigre pitance. De nos jours, la planète est ceinte de la Voie Spirale, qui relie par des ponts immenses tous les continents.