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3.79/5 (sur 910 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) à : Lwow , le 12/09/1921
Mort(e) à : Cracovie , le 27/03/2006
Biographie :

Stanislas Lem, nom francisé à partir du polonais Stanisław Lem, est un écrivain de science-fiction polonais.

Son œuvre, traduite en 40 langues, caractérisée par l'étendue de sa palette, est construite autour d'une vision critique du comportement humain.

Fils d'un médecin oto-rhino-laryngologue (ORL), Stanislas Lem voit ses études de médecine à l'Université de Lwów interrompues par la Seconde Guerre mondiale. Il travaille alors comme mécanicien et soudeur, et prend part à la résistance contre les Allemands. À l'issue de la guerre, l'Armée rouge occupe la Pologne et l'Union soviétique contrôle le pays.

En 1946, Lem reprend les études de médecine à l'Université Jagellonne de Cracovie. Pour éviter une carrière de médecin militaire, il ne passe pas ses derniers examens et obtient seulement un certificat de fin d'étude. Assistant de recherche d'une institution scientifique, il écrit ses premières histoires pendant son temps libre. En 1981, il reçoit un diplôme honoraire de l'École polytechnique de Wrocław. Plus tard, l'Université d'Opole, celle de Léopol et enfin de Jagellon de Cracovie (1998) font de même.

Stanislas Lem écrit sur l'incommunicabilité entre les humains et les civilisations extraterrestres, et sur le futur technologique de l'humanité. Il développe des idées sur une société idéale et utopique et explore les problèmes liés à l'existence de l'homme dans des mondes où le progrès technologique supprime tout effort humain. Ses sociétés extra-terrestres mettent en scène des essaims de mouches mécaniques (L'Invincible) ou l'océan pensant (Solaris) avec lesquels les Terriens ne peuvent pas communiquer. Des utopies technologiques apparaissent dans Pokoj na Ziemi (Peace on Earth) ou dans Cybériade.

Lem est un partisan de la civilisation occidentale. Malgré la censure inhérente au régime marxiste-léniniste dans lequel il vécut, son œuvre contient une sévère critique du collectivisme.
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Extrait du livre audio « le Congrès de futurologie » de Stanislas Lem, traduit par Dominique Sila, Anna Labedzka, lu par Frédéric Souterelle. Parution numérique le 24 avril 2024. https://www.audiolib.fr/livre/le-congres-de-futurologie-9791035415150/


Citations et extraits (135) Voir plus Ajouter une citation
Suis-je responsable de mon inconscient ? Mais qui d'autre en serait responsable ?...
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Nous nous envolons dans le cosmos, préparés à tout, c'est-à-dire à la solitude, à la lutte, à la fatigue et à la mort. La pudeur nous retient de le proclamer, mais par moments nous nous jugeons admirables. Cependant, tout bien considéré, notre empressement se révèle être du chiqué. Nous ne voulons pas conquérir le cosmos, nous voulons seulement étendre la Terre jusqu'aux frontières du cosmos. Telle planète sera aride comme le Sahara, telle autre glaciale comme nos régions polaires, telle autre luxuriante comme l'Amazonie. Nous sommes humanitaires et chevaleresques, nous ne voulons pas asservir d'autres races, nous voulons seulement leur transmettre nos valeurs et en échange nous emparer de leur patrimoine. Nous nous considérons comme les chevaliers du Saint-Contact. C'est un second mensonge. Nous ne recherchons que l'homme. Nous n'avons pas besoin d'autres mondes. Nous avons besoin de miroirs. Nous ne savons que faire d'autres mondes. Un seul monde, notre monde, nous suffit, mais nous ne l'encaissons pas tel qu'il est. Nous recherchons une image idéale de notre propre monde ; nous partons en quête d'une planète, d'une civilisation supérieure à la nôtre, mais développée sur la base du prototype de notre passé primitif. D'autre part, il existe en nous quelque chose que nous refusons, dont nous nous défendons, et qui pourtant demeure, car nous ne quittons pas la Terre à l'état d'essence de toutes les vertus, ce n'est pas uniquement une statue de l'Homme-Héros qui s'envole! Nous nous posons ici tels que nous sommes en réalité, et quand la page se retourne et nous révèle cette réalité - cette partie de notre réalité que nous préférons passer sous silence - nous ne sommes plus d'accord!
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Au bout d'une minute, les accès de mutuelle bienveillance avaient atteint leur paroxysme et revêtaient le caractère d'une véritable épidémie. Sous mes yeux, les policiers arrachèrent leurs masques et, versant d'abondantes larmes de repentir, supplièrent à genoux les manifestants de leur pardonner. Ils leur mirent de force dans les mains de solides matraques et prièrent qu'on les battît le plus fort possible. Puis après un nouveau bembardement, lorsque la concentration d 'aérosol eut encore augmenté, ils se jetèrent les uns sur les autres afin de caresser et de choyer tous ceux qui leur tombaient sous la main.
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Pendant un certain temps, l'opinion prévalut (répandue avec zèle par la presse quotidienne) que "l'océan pensant" de Solaris était un cerveau gigantesque, prodigieusement développé, et en avance de plusieurs millions d'années sur notre propre civilisation, une sorte de "yogi cosmique", un sage, une figuration de l'omniscience, qui depuis longtemps avait compris la vanité de toute activité et qui, pour cette raison, se retranchait désormais dans un silence inébranlable. L'opinion était inexacte, car l'océan vivant agissait ; il ne bâtissait pas des villes ou des ponts, il ne construisait pas des machines volantes ; il n'essayait pas d'abolir les distances et ne se souciait pas de la conquête de l'espace (critère décisif, selon certains, de la supériorité incontestable de l'homme). L'océan se livrait à des transformations innombrables, à une "autométamorphose ontologique" - les termes savants ne manquent pas dans le relevé des activités solaristes ! D'autre part, tout scientifique s'attachant à l'étude des multiples solariana éprouve l'impression irrésistible qu'il perçoit les fragments d'une construction intelligente, géniale peut-être, mêlés sans ordre à des productions absurdes, apparemment engendrées par le délire. Ainsi naquit, à l'opposé de la conception "océan-yogi", l'idée de "l'océan-débile".
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Les jours fastes (jours fastes pour le savant aussi bien que pour le mimoïde), l'observateur contemple un spectacle inoubliable. En ces jours d'hyperproduction, le mimoïde se livre à d’extraordinaires "essors de création". Il s'abandonne à des variantes sur le thème des objets extérieurs, qu'il se plaît à compliquer et à partir desquels il développe des "prolongements formels" ; il s'amuse ainsi pendant des heures, pour la joie du peintre non figuratif et le désespoir du savant, qui s'efforce en vain de comprendre quoi que ce soit aux processus en cours. Si parfois, le mimoïde a des simplifications "puériles", il a aussi ses "écarts baroques", ses crises d'extravagance magnifiques. Les vieux mimoïdes, notamment, fabriquent des formes très comiques. En regardant les photographies, je n'ai pourtant jamais été porté à rire, tant j'étais bouleversé, chaque fois, par leur mystère.
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La cabine aux murs incurvés avait une grande fenêtre panoramique, qu'empourprait une brume ardente ; sous la fenêtre, les crêtes fuligineuses des vagues passaient silencieusement. Contre les murs s'alignaient des armoires ouvertes remplies d'instruments, de livres, de verres sales, de récipients calorifugés couverts de poussière. Cinq ou six petites tables roulantes et des fauteuils ratatinés encombraient le sol maculé. Un seul siège était gonflé, le dossier convenablement redressé en arrière. Dans ce fauteuil il y avait un petit homme maigre, au visage brûlé de soleil, la peau du nez et des pommettes se détachant par de larges plaques.
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Cette guerre fit rage pendant trente-huit ans, puis dura encore douze années, car à la fin, ne pouvant discerner, parmi les monceaux de décombres, qui avait eu le dessus, l'on dut recommencer à se battre depuis le début.
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Les « arbres-montagnes », les « longus », les « fongosités », les « mimoïdes », « symétriades », et « asymétriades », les « vertébridés » et les « agilus » ont une physionomie linguistique terriblement artificielle ; ces termes bâtards donnent cependant une idée de Solaris à quiconque n’aurait jamais vu de la planète que des photographies floues et des films très imparfaits.
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Je crus voir les ruines d'une ville archaïque, une cité marocaine vieille de plusieurs siècles, bouleversée par un tremblement de terre ou quelque autre cataclysme. Je distinguais un réseau embrouillé de ruelles sinueuses, obstruées de déchets, des venelles qui descendaient en pente raide vers le rivage baigné d'écume onctueuse ; plus loin se dessinaient des créneaux intacts, des bastions aux contreforts pelés ; dans les murs renflés, affaissés, il y avait des orifices noirs, vestiges de fenêtres ou de meurtrières. Toute cette ville flottante, fortement inclinée de côté, tel un navire sur le point de chavirer, glissait au hasard, se retournant très lentement sur elle-même, ainsi qu'en témoignait le déplacement du soleil au firmament ; les ombres rampaient paresseusement parmi les ruelles de cette ville en ruines, et de temps en temps une surface polie renvoyait vers moi un rayon lumineux. Je pris le risque de grimper plus haut, puis je m'arrêtai : des filets de sable fin commençaient à s'écouler des rochers au-dessus de ma t^te et, tombant dans les ravins et les ruelles, les cascades de sable rebondissaient en tourbillons de poussière. Le mimoïde, bien sûr, n'est pas fait de pierre et il suffit de soulever un éclat "rocheux" pour que se dissipe toute ressemblance avec le calcaire ; la matière qui compose le mimoïde, plus légère que la pierre ponce, est constituée de petites cellules et extrêmement poreuse.
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Ainsi donc commence le rêve. Autour de moi, quelque chose attend mon consentement, mon accord, un acquiescement intérieur, et je sais, ou plutôt quelque chose en moi sait que je ne devrais pas céder à une tentation inconnue, car plus le silence semble prometteur, plus terrible sera la fin. Ou, plus exactement, je ne sais rien de tel, car si je le savais, j'aurai peur, et jamais je n'ai ressenti aucune peur. J'attends. De la brume rose qui m'enveloppe, un objet invisible émerge et me touche. Inerte, emprisonné dans cette matière étrangère qui m'enserre je ne peux ni reculer, ni me retourner, et cet objet invisible émerge et me touche. Inerte, emprisonné dans cette matière étrange qui m'enserre, je ne peux ni reculer ni me retourner, et cet objet invisible continue à me toucher, à ausculter ma prison, et je ressens ce contact comme celui d'une main, et cette main me recrée. Jusqu'à présent, je croyais voir, mais je n'avais pas d'yeux, et voici que j'ai des yeux ! Sous les doigts qui me caressent d'un mouvement hésitant, mes lèvres, mes joues sortent du néant, et la caresse s'étendant, j'ai un visage, le souffle gonfle ma poitrine, j'existe. Et recrée, je crée à mon tour, et devant moi apparaît un visage que je n'ai encore jamais vu, à la fois inconnu et connu. Je m'efforce de rencontrer les yeux en face de moi, mais cela m'est impossible, car je ne peux imposer aucune direction à mon regard, et nous nous découvrons mutuellement, par-delà toute volonté, dans un silence recueilli. Je suis redevenu vivant, je me sens une force illimitée et cette créature - une femme ? - demeure auprès de moi et nous restons immobiles. Nos cœurs battent, confondus, et soudain du vide qui nous entoure, où rien n'existe et ne peut exister, s'insinue une «influence» d'une cruauté indéfinissable, inconcevable. La caresse qui nous a créés, qui nous a enveloppé d'un manteau d'or, devient le fourmillement d'une infinité de doigts. Nos corps, blancs et nus, se dissolvent, se transforment en un grouillement de vermine noire, et je suis - nous sommes - une masse de vers gluants, entremêlés, une masse sans fin, infinie, et dans cet infini, non ! je suis l'infini, et je hurle silencieusement, j'implore la mort, j'implore une fin. Mais, simultanément, je m'éparpille dans toutes les directions, et la douleur s'enfle en moi, une souffrance plus vive qu'aucune souffrance éprouvée à l'état de veille, une souffrance démultipliée, une épée fouillant les lointains noirs et rouges, une souffrance dure comme le roc et qui s'accroît, montagne de douleur visible à la lumière éclatante d'un autre monde.
C'est là un rêve parmi les plus simples ; je ne peux raconter les autres, fautes de termes pour en exprimer l'épouvante.
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