J. M. Darhower

J’ai entendu quelque chose, une fois, il y a longtemps, que je n’oublierai jamais : « Trois personnes peuvent garder un secret, si deux d’entre elles sont mortes. » J’ai dévoilé beaucoup de secrets dans ma vie, des secrets qui se sont toujours terminés par la mort de quelqu’un. Parfois à cause de moi, et parfois… eh bien… à cause de moi aussi. Je pense à eux quand je suis étendu dans mon lit la nuit, je vois leurs visages quand je ferme les yeux, je revis les moments où l’on a appuyé sur les boutons et que tout autour de moi a implosé.

C’est amusant, les secrets.
Vous continuez de les refouler, des pensées dissimulées que personne d’autre n’entend. C’est difficile pour les autres de se rapprocher de vous, de vous connaître vraiment, quand vous réprimez les parties les plus enfouies, laissant les gens effleurer la surface.
Pourtant certains secrets, je pense, valent mieux qu’on les garde sous silence.
Parfois, ils ont le pouvoir de tuer. Le pouvoir de détruire. Nous retenons en nous des armes nucléaires, nos doigts hésitants sur les boutons du détonateur. La plupart d’entre nous appuient dessus. Certains, non.