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Critiques de Jack Kerouac (552)
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Le Vagabond solitaire

Un recueil des souvenirs et impressions de voyage de Kerouac des Etats-Unis à la France en passant Tanger, il est tour à tour chemineau, garde feu et vagabond. Une jolie surprise. Je n’avais pas du tout aimé « Sur la route », je l’ai vécu comme l’aventure de gamins gâtés égoïstes, sans considération pour les personnes croisées sur cette route. Avec ce recueil je suis enthousiaste, surtout pour le chapitre « seul au sommet d’une montagne ». Ces 2 mois passées en montagne solitaire sont exprimés de façon assez honnête lorsqu’il reconnait sa crainte de la solitude et exprime de nombreuses craintes. De la même manière qu’il sera aussi honnête avec de nombreux désagréments de voyage. Et il est aussi très drôle de se plonger dans le Paris de Kerouac.

L’autre aspect intéressant est aussi sa réflexion sur la liberté d’errer comme on le souhaite sur terre et qui est de plus en plus réduite. Une déclaration d’amour à la liberté, sans doute comme sur le route mais tellement plus évocateur et généreux.





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Le Vagabond solitaire

Le vagabond solitaire est un recueil de récits de Jack Kerouac regroupant ses incroyables et surréalistes voyages. Avec Jack Kerouac, sa vie et ses écrits se mélangent et il devient difficile de juger l’un sans critiquer l’autre. Son oeuvre mythique, Sur la route, plane sur le reste de sa biblio et fait figure d’exception stylistique.



Pour ce qui est de sa vie, Jack Kerouac est un être extraordinaire. Voyageur, vagabond inlassable, il a connu mille vies, mille lieux avec un état d’esprit qu’il a érigé en mode de vie, en philosophie. Si vous connaissez Sylvain Tesson, c’est du même ordre.



Mais Le vagabond solitaire est un recueil presque impénétrable tant Jack Kerouac non immerge dans sa tête. Et le sens se perd un peu dans un flou que ma lecture inattentionnée n’a pas aidé. Sans le fil conducteur qu’il y a dans les oeuvres précédentes que j’ai lu où il racontait son voyage de manière plus linéaire.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/le-vaga..
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Le Vagabond solitaire

A choisir entre un guide de voyage et ce livre, n'hésitez pas!!! Les pérégrinations de Kerouac sont à la fois instructives et célestes. Travailler sur un cargo entre deux ports, sur les voies de chemin de fer entre deux cuites et repartir de plus belle sac sur le dos...traverser l'Atlantique...redécouvrir le Musée du Louvre avec les yeux de Kerouac, la Provence et les parisien(ne)s entre autre...Jubilatoire. Voilà ce que vous réserve ce recueil!!! La liberté absolue version Kerouac...Un régal!!!
Lien : http://jerryroad.over-blog.com
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Le Vagabond solitaire

And since I'm well and on the bum again & aint got nothing else to do,but roam,longfaced,the real America,with my unreal heart, here I am eager and ready to be a big busted (...)it's all the same to me as long as it can be exciting and goes around the world.
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Le Vagabond solitaire

Les quatre nouvelles qui composent Le vagabond solitaire sont une bonne entrée en matière pour explorer l’œuvre de Kerouac car l’on y trouve nombre de ses thèmes de prédilection et plusieurs exemples de « prose spontanée », procédé récurrent qu’il a expérimenté dans Sur la route notamment. Si la prose est alambiquée parfois, voire un peu hermétique, ces récits de voyages publiés en 1960, d’inspiration autobiographique, évoquent Kerouac dans ses tribulations sur la route, ses petits boulots, son désir d’être marin. A Los Angeles, il rêve d’embarquer mais reste sur les quais. Il retrouve un ami qui lui parle de règlements de compte et d’un revolver camouflé dans un livre, et c’est une discussion sans fin qui commence alors. Kerouac nous invite à le suivre dans les rues et les bars de New York où il nous fait la visite en habitué de lieux vivants et chaleureux de Times Square, nous présentant les gens qu’il aime fréquenter, les joueurs de Jazz qu’il admire, les restaurants qu’il aime. Une véritable poésie urbaine se dégage de ces esquisses et dénote un vrai sens de l’observation pour décrire le monde qui l’entoure. Il déplore le fait que les clubs de jazz soient devenus plus select, plus chers alors qu’il les a connus ouverts à tous. De même, lors d’un voyage au Mexique, les contrôles à la frontière le font deviser sur le manque de liberté et la suspicion à l’encontre des beatniks. Ses rencontres donnent lieu à des discussions animées et accompagnées de drogues sur les Indiens. Dans un passage saisissant Kerouac sort écœuré d’une corrida décrite avec réalisme dans toute sa violence, éprouvant de l’empathie pour le taureau agonisant, qualifiant les spectateurs de lâches. Un long moment dans une église montre aussi Kerouac fasciné par une statue du Christ aux blessures particulièrement macabres. En se recueillant il a une vision et, comme dans certains de ses romans, des digressions mystiques voire ésotériques rendent quelques passages obscurs. Enfin, Seul au sommet d’une montagne rappelle que Kerouac a exercé le métier de guetteur de feu, il a donc vécu isolé, en ermite, ce qui donne lieu à de belles descriptions des merveilles naturelles, des paysages sauvages, qu’il dépeint à la manière d’estampes japonaises. Les gestes du quotidien sont décrits avec précision. Mais très vite, à l’émerveillement succèdent la peur et les dangers (la foudre, les pluies torrentielles, les ours) et une solitude extrême difficile à supporter.
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Le Vagabond solitaire

Dans ce livre, l'auteur a réuni un certain nombre de morceaux qui ont pour thème commun celui du voyage. Ces pérégrinations ne mènent pas seulement le lecteur au travers les USA, mais aussi le Mexique et la France, que Kerouac considère un peu comme sa deuxième patrie. Chemin faisant, il s'adonne à divers métiers et côtoie des individus pittoresques ou inquiétants, se trouve mêlé à des aventures multiples, clame sa foi dans la vie errante et proclame sa liberté.
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Le Vagabond solitaire

Une longue voie ferrée d'errance et d'ivrognerie, de désespoir, de poésie, de mysticisme, d'allers et de retour interminables dans l'écrasante poussière d'acier. L'Amérique. Kerouac trouvera un peu d'apaisement chez sa mère, dans son petit appartement réconfortant du quartier de Jamaica Long Islande, là où du linge propre dans la commode et des draps frais sur le lit l'attendent.
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Le Vagabond solitaire

Dans Le vagabond solitaire, Kerouac vit en marge de la société et suit son petit bonhomme de chemin à l’abri du brouhaha médiatique qui suit la sortie de Sur la route. Le livre est divisé en huit récits qui ont pour thème l’errance sous une forme ou sous une autre et qui sont agencés de façon à simuler un roman.



Le fellah du Mexique est le récit halluciné d’une escapade au Mexique, pays qui vit loin de l’ordre établi et de la façon américaine de faire les choses. La description de la corrida est particulièrement prenante et pleine de compassion pour le taureau —et symboliquement contre le système établi. Le sang, la religion et la mort s’y côtoient dans un remarquable tourbillon verbal.



Dans Le monde des trains, Kerouac nous raconte son boulot de serre-frein à 600$ par mois alors qu’il conserve un mode de vie austère et se contente de manger dans les cafétérias publiques, continue de fréquenter des clochards et dort au fond de wagons sales lorsqu’il est loin de chez lui. Kerouac est entré dans le système mais pas son âme.



Dans Les limons des cuisines marines, il quitte les chemins de fer et raconte les aléas de sa vie de cuisinier sur un navire. Kerouac tolère mal de repartir au bas de l’échelle et la discipline qui règne. Il croyait assumer son destin de vagabond en s’embarquant sur un navire mais réalise qu’il est plutôt à la merci d’êtres caractériels et finit par les quitter lors d’une escale.



Avec ses Scènes new yorkaises, on plonge dans l’univers beat. À l’image d’un guide, Kerouac nous fait visiter le New York underground des années 1950. Les cafétérias remplies de paumés, le kiosque à journaux, la librairie fréquentée par les obsédés sexuels et Chez Bickford —le restaurant qui sert de point de chute à Herbert Hunkey, à une bande de gangsters et à toute la faune pittoresque de Times Square.



Un des récits les plus intéressants est Grand voyage en Europe qui commence sur un cargo effectuant la traversée de l’Atlantique et qui le mène à Tanger où il côtoie William S. Burroughs. Le passage où il traverse la France et découvre Paris, «la plus belle ville du monde», est particulièrement touchant et son arrivée en Angleterre est épique.



Dans Seul au sommet d’une montagne, il relate en détail les 63 jours qu’il a passés à Desolation Peak comme garde-forestier. Cette nouvelle à teneur initiatique avait déjà fait l’objet d’un récit à la toute fin des Clochards célestes mais le récit est suffisamment bonifié pour le rendre à nouveau intéressant.



Dans le dernier récit, Le vagabond américain en voie de disparition, Kerouac défend la vie de vagabond et il en donne une définition très personnelle, assimilant la quête solitaire à plusieurs personnages illustres dont Benjamin Franklin, Walt Whitman, Bouddha, Beethoven, Einstein et Jésus ! Kerouac explique que le vagabond n’est plus toléré dans la société et qu’il est désormais traqué par la police. Alors qu’il raconte comment la vie du vagabond est de plus en plus difficile, on a l’impression que Kerouac parle de sa propre existence.



Au-delà de la prose extraordinaire de Kerouac, l’intérêt de ces récits est leur point de vue. À travers ses tribulations, il exprime une vision critique de l’Amérique. Et même lorsque le récit adopte une structure plus conventionnelle, il intègre toujours une phrase au milieu de nulle part qui nous rappelle son regard ironique. Kerouac pose sur les gens et les choses un regard qui nous oblige à nous interroger, ce qui est le propre d’une grande oeuvre. Et il le fait avec suffisamment de brio dans ce livre pour qu’il vaille la peine d’être lu.
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Le Vagabond solitaire

Recueil de huit nouvelles de longueur inégale mais formant toutes plus ou moins un seul et même récit (la décision de Folio d'en sortir deux de façon indépendante dans "Le vagabond américain en voie de disparition ne me paraît d'ailleurs pas forcément très pertinente, mais si ça peut permettre aux gens de découvrir Kerouac à petit prix, pourquoi pas), Lonesome Traveler nous fait découvrir une nouvelle facette de l'auteur.



Contrairement à Sur la route et Les clochards célestes, l'autobiographie est ici totalement assumée. On a l'occasion d'y apprendre que Jack se faisait souvent appeler Ti Jean, et on retrouve avec plaisir certains passages bien connus de sa vie, dont le fameux exil sur le pic de la désolation. L'aspect religieux du séjour est loin d'être aussi exacerbé que dans Les clochards, ce qui ravira ceux que ça gonfle en leur offrant une bonne alternative, même si Kerouac ne peut s'empêcher de s'extasier face à l'omniprésence divine à plusieurs moments. On lui pardonne facilement.



Le plus intéressant est le style de son écriture, qui évolue de façon flagrante. Sa célèbre technique de la "prose spontanée" explose complètement, en s'attardant cette fois sur des instants, et non en l'étalant pour allonger les mouvements du personnage. Il ne sera pas rare de trouver des phrases longues d'une page se concentrant sur la description d'un bateau qui tangue ou de belles filles qui passent dans la rue, et toujours dans une énergie à peine croyable ; c'est un vrai plaisir de le voir commencer à s'emballer et de savoir qu'on est parti pour plusieurs minutes d'exaltation qui nous empêcheront de reposer le bouquin avant d'être arrivé au bout.



Et puis bien sûr, il y a le voyage, on commence à être habitué : les déserts mexicains, les ruelles crasseuses des zones portuaires, les gares, l'Océan, les bars new-yorkais, les forêts, le Maghreb, la France et Paris, l'Angleterre, les musées, les hôtels miteux.. Les personnes rencontrées, qu'ils soient poètes beats, marins, prostituées.. Le dernier chapitre, dans lequel Kerouac évoque ses références et la vie de clochard, vaut à lui seul le coup.



Pour peu que vous adhériez au style (car oui, j'ai de l'expérience et je conçois que ça puisse rebuter comme première fois), vous ne regretterez probablement pas cette lecture.
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Les Anges vagabonds

Une autre grosse claque que celui-là, ça devient routinier avec Ti Jean. Enfin, Duluoz. Kerouac, vous voyez. Mais Les Anges Vagabonds est un opus tout particulier de la grande saga esquissée par Jack, en réalité je crois que c'est celui que je conseillerais à quelqu'un qui voudrait s'y lancer.



Pris globalement, on pourrait le considérer de manière attendue comme une réécriture du Vagabond Solitaire, dont il reprend quasi-exactement le même schéma (Mexique, New-York, voyage en Europe, retour au bercail). Le lecteur y retrouvera d'ailleurs des grands moments racontés différemment, comme la fameuse traversée chaotique de l'Atlantique dont l'auteur est persuadé qu'il n'en sortira pas vivant, mais on aura également droit à de nouveaux détails, anecdotes et perspectives tous plus intéressants les uns que les autres.

La grande différence étant que si le fameux vagabond parcourait le monde de façon quasiment abstraite, on se rapproche beaucoup plus ici du terre-à-terre d'un Sur la Route, en mettant tout particulièrement l'accent sur l'aspect communautaire. En effet, ce sont les amis de toujours, les poètes, les Beats, les fameux Desolation Angels (titre tout à fait classe changé en VF pour une raison qui nous échappera à jamais) qui sont au centre du roman, tous sous de faux noms, comme le veut l'usage. Le cercle rapproché, tout d'abord, Ginsberg et Burroughs, bien sûr, et tout leur cercle homosexuel et exalté, qui seront la source des plus beaux passages du livre, créateurs de visions incohérentes et impressionnantes, toujours décrites dans le style endiablé de Kerouac. Mais on aura également le plaisir de retrouver des personnages spécifiques à certains romans, comme quelques bouddhistes des Clochards Célestes et surtout, le temps de quelques lignes (mais quelles lignes !) le grand Dean Moriarty, pièce centrale de Sur la Route.

A côté de ça, Kerouac parvient tout de même à se regarder en face, se réfléchir lui-même, ses années passées, celles qui restent à venir (trop peu nombreuses), et celles-ci, la fin des années 50, qu'il traverse comme une étoile filante. La dernière partie, durant laquelle il se retrouve en tête-à-tête avec sa mère, sont particulièrement émouvantes.



Si vous voulez vous lancer dans Kerouac, c'est donc vers les Anges Vagabonds que je vous recommanderais. Vous vous familiariserez avec ses longs délires et ses phrases interminables. Vous assisterez à un fabuleux road-trip sur plusieurs continents, des ruelles embrumées de Londres en passant par la côte de l'Afrique, les cafés parisiens et la chaleur mexicaine, l'auteur y parle de plusieurs périodes de sa vie (et donc des romans correspondants), rencontre des personnalités majeures de son cycle, nous offre de grands moments d'anthologie, qu'ils soient de mouvements (les adeptes comprendront) ou de réflexion, évoque la religion, la poésie, l'amour et l'amitié. Peut-être le centre de son oeuvre.
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Les Anges vagabonds

ma bible...
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Les Anges vagabonds



L'auteur narrateur de Sur la Route ne m'avait pas totalement convaincue, je dois l'avouer. Il me semblait avoir des choses à prouver, même si le récit halluciné de ces trajets d'une côte à l'autre ad nauseam avait de quoi frapper les esprits.



En particulier je reprochais à Kerouac de ne pas avoir "nommé" Neal Cassady, jusqu'à ce que j'apprenne au hasard d'une chronique sur ce site qu'il avait obéi à une directive de son éditeur, et que son roman était passé dans une tronçonneuse. Il n'est pas dit que je ne lirai pas un jour ce "rouleau" dont on dit qu'il galvanise.



Je lui trouvais aussi un brin d'intellectualisme et comme toute puriste qui se respecte, j'avais peu de sympathie pour tout ce qui était écrit sous l'empire de la drogue.



Mais j'aime revenir aussi sur une idée négative. J'ai lu avec grand plaisir Les Anges Vagabonds ( livre 1 : Les Anges de la Désolation) qui jettent une lumière douce et authentique sur un écrivain que le succès n'a pas amoindri. Son voyage au Mexique avec ses amis, puis au Maroc et enfin sa retraite dans une petite maison où il installe sa mère, qui a vaillamment supporté la fatigue d'un voyage à travers le continent, tout cela fait ressortir le caractère fort d'un homme pour qui "beat" voulait dire "béat", comme dans "béatitude". Sans parler de son affection pour Mèmère qui m'est allée droit au coeur...



Le plus beau compliment que je puisse faire à Kérouac, après avoir lu Les Anges Vagabonds, c'est de l'avoir trouvé naturel, tout simplement.











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Les Anges vagabonds

Ayant déjà lu Jack Kerouac, il y a très longtemps, j'avais gardé de lui un vague souvenir, autre que ce que je redécouvre aujourd'hui. Les temps ont changé, et j'ai moi aussi vieilli. Près de 50 ans après la sortie de ce livre, cette vie sur la route, passée de mode, fortement trempée de drogue et d'alcool, a perdu de sa magie. C'est touchant, mais plutôt triste, et plus pathétique et sombre que le symbole militant de la grande révolution des sacs à dos ,évoquée en quatrième page de couverture. Un livre plein de désillusion et de nostalgie, daté mais très intéressant, même si le monde a pris une autre direction. Le style est à l'image du contenu, foisonnant et libre.
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Les Anges vagabonds

Entre roman, autobiographie, récit de voyage et poésie, ce livre est un melting-pot de tout ce qui fait de la Beat generation, une bonne initiation à ce qu’est la littérature américaine du XXe siècle. Jack Kerouac vit son histoire avant de nous la livrer à l’écrit, il nous conte une histoire dont il est son propre héros. « Avides de connaître le plus de gens et de pays possible, de proclamer partout et de vivre une liberté qui est un scandale pour n’importe quel Américain moyen […] » dit l’introduction de mon édition, et c’est exactement ce que je ressens, ils sont jeunes avec l’envie de tout connaître, de tout voir, ne pas se fixer de limite et de vivre le rêve américain, là où la liberté domine tout.

J’ai trouvé que c’était une véritable bouffée d’air frais, même si l’écriture est décousue, on passe facilement d’un sujet à un autre sans vraiment de liaison, c’est quand même compréhensible, on sent que l’auteur a mûri au fil de son livre. Ce n’est peut-être pas le plus connu de Jack Kerouac mais ce serait dommage de le laisser tomber dans l’oubli car on apprend beaucoup au fil de ses aventures, en tout cas ça m’a beaucoup plu, et pour une première fois avec l’auteur j’apprécie le genre et le rythme donné à son livre.

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Les Anges vagabonds

" On the road again"... ( 1980 - Willie Nelson)

Ah! Les années 60 et la " beat generation"

Toute une génération chargée d'espoirs nouveaux, de ce besoin de voyages, de grands espaces et ce refus de la vie ordinaire, besogneuse des parents!

Nous sommes nombreux à l'avoir rêvé, voire vécu.... le temps d'un voyage en stop, train, bateau à travers la france, l'europe, ou plus rarement  l'afrique, ou l'asie.

De Kerouac, c'est mon premier contact littéraire. Il était temps... maintenant que la carte vermeille a été supprimée !

L'auteur Ti Jean, deambule de New-York à Mexico, Tanger, Paris, Londres à la rencontre de ses alter-ego, poètes en mal de liberté. Et ce, au prix fort :les drogues en tous genres avilissent et détruisent leurs organismes.Une petite place pour Jésus et Bouddha côté spiritualité plus reposante.

"J'ai envie de m'arrêter parfois"

" Mais ma route m'entraîne toujours"

" Désir de concrétiser un symbole"

" De posséder l'unique beauté"

"Que l'on nomme "liberté"

(Michel Couringe _ la route 1968 )

La fin de l'aventure est proche, le besoin de stabilité se concretise avec la retraite de sa mère, qu'il accompagne. En fait, c'est elle, la personne stable et modératrice de son entourage.

Un style d'écriture très particulier se dégage de cette prose  qualifiée de "pop art littéraire ". Si le texte peut être fuide, parfois haché, et reste agréable à suivre, nombreux sont les passages très "décousus " et le lecteur doit imaginer les enchainements logiques... Les "psychodysleptiques" (drogues  en tous genres: alcools forts, cocaïne, opium, heroine, cannabis fumé ou en galettes, peyotl... agissent-ils fortement sur cette prose hachée ? ... et un texte s'envole ! À nous lecteurs de saisir le sens de ces circonvolutions littéraires .

Il aurait donc été dommage de ne pas avoir,_ une fois au moins _ lu mes rêves de jeunesse _  toxiques exceptés _ si bien exprimés par Ti Jean, chef de file de cette "beat génération ".

Donc 4/5 pour ce rappel... "du temps ou j'etais jeune.... du temps d'avant.." pour parodier un certain Jacques Brel...

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Les Anges vagabonds

Si tout le monde connait Sur la route, moins sont ceux ayant lu Les anges vagabonds. Et dans ce roman, cette aventure narrative, Jack Kerouac continue d’exposer sa vie comme une oeuvre littéraire (ou bien est-ce l’inverse?) et l’un et l’autre s’avère passionnant.



Les anges vagabonds, formellement, ce n’est pas Sur la route. La construction du récit, du chapitrage, la structure correspondent à ce qui se fait plus habituellement. Ce qui ont été dérangé par Le rouleau original de Sur la route peuvent se lancer dans la lecture de celui-ci sans problème!



Dans Les anges vagabonds, Jack Kerouac continue l’exploration de sa vie et la mise en perspective de son oeuvre dans ce texte nous en révèle beaucoup sur l’auteur et son travail d’écriture. L’écrivain voyageur que l’on a rencontré Sur la route continue son chemin et explore la vie.



Dans ce récit, son oeuvre majeure n’est pas encore sorti. Il est donc toujours dans une sorte de minimalisme financier dont il s’accommode de moins en moins. Il cherche à définir le pourquoi de ses évidences passées et se retrouve confronter à ce qu’il fut sans parvenir à savoir ce qu’il est.



Les anges vagabonds, c’est une juste opposition à Sur la route, une suite mature. Si l’appel du voyage est toujours présent, la nuance est grande. Et même en allant (fuyant) de plus en plus loin, Mexique, Paris, Tanger, Jack Kerouac ne retrouve pas le frissons collectifs de ses premiers voyages, leurs indéniables candeurs.

La suite sur le blog…
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Les Anges vagabonds

Je trouve que le titre français : " Les Anges Vagabonds " est mauvais, certes plus vendeur mais assurément plus mauvais que ce qu’il devrait être et que l’éditeur Denoël a rétabli, à savoir : Anges De La Désolation, traduction beaucoup plus intuitive et fidèle au texte contenu dans l’ouvrage de l’original anglais : Desolation Angels.



Ce livre relate l’hiver 1956-1957 et une bonne partie de l’année 1957. C’est une période charnière pour Jack Kerouac car il est en passe de publier Sur La Route, avec le succès que l’on sait. Cependant, le Kerouac de Sur La Route date de 1947 tandis que le Kerouac actuel, avec dix ans de plus n’est plus du tout le même.



On le suit donc d'abord sur une terrasse de Mexico où viennent le rejoindre Allen Ginsberg, Gregory Corso et toute une bande de joyeux lurons, puis dans le tumulte new yorkais. Pris d'une envie de fuir l'Amérique et son froid hivernal il se jette dans un navire yougoslave en direction de Tanger (qui était une zone libre à l'époque, sorte de Goa nord africain) pour y rejoindre William Burroughs. Mais là encore il a la bougeotte et ne se sent pas à sa place. Il fait un saut de puce jusqu'à Paris, puis à Londres et s'en retourne finalement dans les bras de sa mère. Il lui fait alors sillonner les États-Unis, mais ce n'est pas forcément l'activité la mieux appropriée pour une vieille dame et le voilà donc, lui, une nouvelle fois seul et paumé à chercher une issue juste avant l'assommant succès littéraire de Sur La Route...



Autant il y avait de l’insouciance, autant il y avait de la gaieté et de la camaraderie propres à l’âge des protagonistes (en gros entre 20 et 25 ans) dans Sur La Route, autant il y a un parfum de morgue et de désillusion dans le Jack Kerouac de 35 ans. Beaucoup de ses anciens potes sont casés, ont fondé une famille, ont considérablement ralenti leur rythme de voyage et ont quelque peu calmé leurs ardeurs aux filles et aux stupéfiants.



Jean-Louis Kérouac, lui, est demeuré seul, sans lendemain, il vit encore chez sa mère et se fait d’ailleurs bien charrier par ses copains à ce propos. Les seuls qui ne se soient pas assagis sont ceux qui n’escomptent pas fonder une famille, à savoir essentiellement les homosexuels tels Allen Ginsberg ou William Burroughs ou bien les plus dépravés. Pour retrouver l’esprit intact qu’il avait tant aimé du temps de Sur La Route, il lui faut fréquenter des jeunots et des jeunottes mais dont le manque d’expérience et l’extraction sociale fort différente de la sienne l’empêchent de nouer des liens durables.



C’est donc un Kerouac chaque fois plus mystique, chaque fois plus solitaire, chaque fois plus désespéré, malgré tout nourri des valeurs du catholicisme de sa mère et qui s’accorde peu avec le je-m’en-foutisme des nouveaux beatniks. Il ne se reconnaît pas du tout là-dedans.



Ses voyages et ses errances, tellement grandioses dans Sur La Route, ont désormais le goût amer de la vacuité et du j’ai-passé-l’âge. Les branlettes intellectuelles de ses amis autour de l’art, de la poésie, lui sont désormais plutôt pénibles.



Il n’est plus à sa place nulle part et éprouve pourtant la bougeotte. Il se dit que dans tout ce flot d’idées, de gens, d’excès en tout genre, son seul point de repère, le phare de son existence est sa vieille mère, toujours égale à elle-même, toujours optimiste et courageuse, et qu’il entoure d’un halo semi divin.



Ce roman autobiographique s’inscrit chronologiquement entre l’expérience mystique des Clochards Célestes et la déchéance de Big Sur. Néanmoins, c’est un Kerouac plus lucide que jamais, capable également d’envolées lyriques surprenantes. C’est un Kerouac qui s’interroge sur le sens de la vie en général, sur le sens de sa vie en particulier, qui se sent de plus en plus en butte face au modèle américain, face à la façon qu’ont les Américains de considérer le monde, et lui, en tant qu’Américain ne se sent plus à sa place nulle part.



Il ne fait pas mystère de sa dérive alcoolique, et l’on perçoit bien qu’il y cherche toujours une échappatoire à ses idées noires. On imagine que le suicide a dû le tarauder bien des fois mais son ancrage culturel catholique lui interdit cette issue.



C’est donc un peu de tout ça que vous trouverez dans Les Anges Vagabonds, beaucoup de nostalgie et un tableau assez noir de l’errance sans but menée pendant trop longtemps, au-delà du stade où elle est bénéfique pour l’édification des jeunes gens lors de leurs jeunes années. Un Kerouac touchant en tout cas, à tout le moins c’est mon avis, lui aussi indigent et vagabond, perdu sur un sentier solitaire, c’est-à-dire, pas grand-chose.

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Les Anges vagabonds

J'ai lu Sur la route et je n'ai pas accroché, trop long, trop route, je ne sais pas ça passait pas.



Les anges vagabonds c'est une autre affaire. L'écriture de l'instant de kerouac m'est apparue enfin, pure, simple et en même temps travaillée.

Les compagnons de route de Kerouac sont tous attachants, et l'on vit au même rythme qu'eux au fil des pages.



J'ai failli passer à côté d'un grand auteur, ouf.
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Les Anges vagabonds

Dix ans auparavant, "Sur la route" avait été une révélation pour moi, vibrante et en parfaite adéquation avec les tumultes de ma jeunesse. Cette oeuvre avait été un véritable ouragan d'émotions, capturant l'essence même de l'effervescence juvénile.



Mais en me plongeant dans "Les anges vagabonds", j'ai senti que ce récit ne me parlait plus de la même manière. La lecture reste agréable, suivant les pas de Kerouac, même si je sens poindre une certaine prévisibilité dans ses récits, malgré ma connaissance superficielle de la Beat Generation.



Il y a des moments qui captivent, comme ses explorations en autocar à travers l'Amérique, des échos de mes propres aventures. Le récit de ses virées au Mexique trouve aussi un écho en moi. Néanmoins, je perçois une répétitivité dans ses aventures, un refrain sur la débrouille un peu trop souvent répété, Jack.



Le temps semble avoir également estompé la fraîcheur initiale du livre, rendant certains passages moins impactants qu'auparavant.



Vivre au rythme du quotidien de Kerouac à travers ce livre a été une expérience appréciable, mais je trouve que son talent s'exprime mieux dans un cadre romanesque, où la structure narrative offre une expérience plus riche que ces vagabondages.
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Les Anges vagabonds

Un superbe livre qui joue sur une qualite exceptionnelle la fraicheur qui irrigue les pages de ce recit.On y trouve de la gentillesse, de l'humour et ces pages font réellement du bien à lire.Cette escapade a Mexico a un souffle,une vie exceptionnelle.
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