Récit dont le caractère autobiographique est flagrant malgré la transposition romanesque à laquelle l'auteur s'est livré. Il s'agit de l'histoire de la relation existant entre un homme tôt privé de son père et de sa mère, et des circonstances engendrées ou contrariées par l'effet de cette relation. Au fil des pages, un enfant, un adolescent, puis un homme réagissent en fonction de ce lien. Nous assistons aux étapes de ce mûrissement, aux déchirements qu'il suscite, mais aussi à la découverte de la vie par le héros, à ses premiers émois sensuels, à ses liaisons, à son mariage, au décès de sa mère et la prise de conscience nouvelle qui en résulte pour lui.
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Premier roman ayant reçu le prix Goncourt 1965, ce livre autobiographique est d'une finesse psychologique sensationnelle. Les phrases, souvent interminables, se lisent avec un plaisir inépuisable. Le vocabulaire est simple et la langue classique. L'auteur tente d'épuiser les manifestations du besoin d'amour qui le taraude puissamment depuis l'enfance. Cette quête de soi nombriliste fait passer au second plan les événements collectifs traversés, telle la guerre. Dans les derniers chapitres, Borel tente d'éclairer son désintérêt manifeste pour le politique. On lui pardonne volontiers, tellement la relation de son amour pour sa mère et pour ses femmes est réussie.
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A l'approche de sa trente-cinquième année, des conflits intimes, l'internement de sa mère et la hantise de construire son œuvre, ont inspiré l'auteur des rêves qui l'ont frappé et dont il gardait le souvenir au réveil. Il s'est mis y être attentif et à les consigner. C'est ainsi que ce livre est né. Le fond en est certainement authentique et Jacques Borel apporte, dans ses descriptions et commentaires, un subtilité et un revêtement littéraire que n'ont pas en général les images oniriques.
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