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Citations de Jacques Roumain (79)


Vers les onze heures, le message du coumbite s’affaiblissait : ce n’était plus le bloc massif de voix soutenant l’effort des hommes ; le chant hésitait, s’élevait sans force’, les ailes rognées. Il reprenait parfois, trouvé de silence, avec une vigueur décroissante. Le tambour bégayait encore un peu, mais il n’avait plus rien de son appel jovial, quant à l’aube, le Simidor le martelait avec une savante autorité.
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« -Le Seigneur, c'est le créateur, pas vrai ? Réponds : Le Seigneur, c'est le créateur du ciel et de la terre, pas vrai ?
Elle fait : oui ; mais de mauvaise grâce.
- Eh bien, la terre est dans la douleur, la terre est dans la misère, alors le Seigneur c'est le créateur de la douleur, c'est le créateur de la misère. »
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Les peuples sont des arbres. Ils fleurissent à la belle saison. Et, d'efflorescence en floraison, la lignée humaine s'accomplit, poursuit son rude devenir germinant en direction de l'Homme-lumière qui nous est promis au bout de la longue traversée. p.201
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Délira, elle, lavait les plats. Et elle chantait, c'était une chanson semblable à la vie, je veux dire qu'elle était triste : elle n'en connaissait pas d'autre. Elle ne chantait pas fort et c'était une chanson sans mots, à bouche fermée et qui restait dans la gorge comme un gémissement, et pourtant son coeur était apaisé depuis qu'elle avait causé avec Manuel, mais il ne savait d'autre langage que cette plainte douloureuse, alors que voulez-vous, elle chantait à la manière des négresses ; c'est l'existence qui leur a appris, aux négresses, à chanter comme on étouffe un sanglot et c'est une chanson qui finit toujours par un recommencement parce qu'elle est à l'image de la misère, et dites-moi, est-ce que ça finit jamais la misère ?
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Ce que nous sommes? Si c'est une question, je vais te repondre: eh bien, nous sommes ce pays et il n'est rien sans nous, rien du tout. Qui est ce qui plante, qui est ce qui arrose, qui est ce qui recolte? Le café, le coton, le riz, la canne, le cacao, le mais, les bananes, les vivres et tous les fruits, si ce n'est pas nous, qui les fera pousser? Et avec ca nous sommes pauvres, c'est vrai, nous sommes malheureux, c'est vrai, nous sommes miserable, c'est vrai. Mais sais-tu pourquoi, frere? A cause de notre ignorance: nous ne savons pas encore que nous sommes une force, une seule force: tous les habitants, tous les negres des plaines et des mornes reunis. Un jour quand nous aurons compris cette verite, nous nous leverons d'un point a l'autre du pays et nous ferons l'assemblee generale des gouverneurs de la rosee, le grand coumbite des travailleurs de la terre pour defricher la misère et planter la vie nouvelle.
( Collection du Centenaire, Page 77)
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Jacques Roumain voyait dans le phénomène religieux l'une de ces forces obscures qui enchaînent le paysan (haïtien) à la duperie de la résignation.
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La haine, ça donne à l'âme une haleine empoisonnée, c'est comme un marigot de boue verte, de bile cuite, d'humeurs rances et macérées.
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L'entraide c' est l amitié des pauvres!
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Un arbre, c'est fait pour vivre en paix dans la couleur du jour et l'amitié du soleil, du vent, de la pluie. Ses racines s'enfoncent dans la fermentation grasse de la terre, aspirant les sucs élémentaires, les jus fortifiants. Il semble toujours perdu dans un grand rêve tranquille …
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Si l'on est d'un pays, si l'on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l'a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes et ses femmes : c'est une présence dans le cœur, ineffaçable, comme une fille qu'on aime : on connaît la source de son regard, le fruit de sa bouche, les collines de ses seins, ses mains qui se défendent et se rendent, ses genoux sans mystère, sa force et sa faiblesse, sa voix et son silence.
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Est-ce qu'on peut déserter la terre, est-ce qu'on peut lui tourner le dos, est-ce qu'on peut la divorcer, sans perdre aussi sa raison d'existence et l'usage de ses mains et le goût de vivre?
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Si le travail était une bonne chose, il y a longtemps que les riches l'auraient accaparé
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La vie c'est un fil qui ne se casse, qui ne se perd jamais. Tu sais pourquoi? Parce que chaque nègre pendant son existence y fait un noeud: c'est le travail qu'il a accompli et c'est ça qui rend la vie vivante dans les siècles des siècles : l'utilité de l'homme sur cette terre.
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Non, mon Dieu, tu n'es pas bon, non, c'est pas vrai que tu es bon, c'est une menterie. Nous te hélons à notre secours et tu n'entends pas. Regarde notre douleur, regarde notre grande peine, regarde notre tribulation.
Est-ce que tu dors, mon Dieu, est-ce que tu es sourd, mon Dieu, est-ce que tu es aveugle, mon Dieu, est-ce que tu es sans entrailles, mon Dieu ? Où est ta justice, où est ta pitié, où est ta miséricorde ?
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Non, c'est pas possible. Est-ce qu'on peut déserter la terre, est-ce qu'on peut lui tourner le dos, est-ce qu'on peut la divorcer, sans perdre aussi sa raison d'existence et l'usage de ses mains et le goût de vivre ?
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La misère n'a pas grafignée ma figure, regarde mes rides, la misère ne m'a pas écorchée, regarde mes mains, la misère ne m'a pas saignée, si seulement tu pouvais regarder dans mon cœur.
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Je suis ça : cette terre-là, et je l'ai dans le sang. Regarde ma couleur : on dirait que la terre a déteint sur moi et sur toi aussi.
Ce pays est le partage des hommes noirs et toutes les fois qu'on a essayé de nous l'enlever, nous avons sarclé l'injustice à coups de machette.
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Si l'on est d'un pays, si l'on y est né, comme qui dirait : natif-natal, eh bien, on l'a dans les yeux, la peau, les mains, avec la chevelure de ses arbres, la chair de sa terre, les os de ses pierres, le sang de ses rivières, son ciel, sa saveur, ses hommes et ses femmes : c'est une présence dans le cœur, ineffaçable, comme une fille qu'on aime : on connaît la source de son regard, le fruit de sa bouche, les collines de ses seins, ses mains qui se défendent et se rendent, ses genoux sans mystère, sa force et sa faiblesse, sa voix et son silence.
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Le malheur bouleverse comme la bile, ça remonte à la bouche et alors les paroles sont amères.
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