Nous sommes dans un monde de la pensée calculatrice, planificatrice. De codes. Il serait peut-être bon de développer un autre regard: lire de la poésie, méditer devant un beau paysage fait jouer son imagination. Pas besoin de partir à Tombouctou!
Ne perdez pas votre vie à vouloir la gagner.
Je dépense donc je suis. Ceci est à comprendre dans les deux sens du verbe « dépenser » : vider son porte-monnaie et ne plus trop penser.
Rien n'est impossible à qui sait rêver.
En accueillant sereinement ce qui m'arrive, comme les fleurs qui s'ouvrent au printemps ou la neige qui tombe en hiver, je vois que tout se dénoue. C'est en intégrant les événements que je ne me désintègre pas, non en m'y opposant.
Nous sommes des paresseux.
Nous oublions de poétiser notre intériorité
Tout au fond de moi jaillit une source de joie et d'énergie inépuisable qui m'ouvre de nouveaux horizons. Ce coeur de l'être est comparable à un ciel infini baigné de soleil, au-delà des nuages dans lesquels je m'enferme si souvent.
Naviguer en solitaire
Le poète ne bêle pas avec le troupeau de moutons soumis au système.
Toute personne n'est-elle pas unique au monde ?
dans cette unicité réside sa distinction, sa valeur infiniment précieuse.
Or, toutes les sirènes actuelles nous appellent à quitter le cours de notre propre rivière pour nous couler dans un même moule
en conditionnant nos réflexes de travailleurs consommateurs.
Le poète refuse cette condition d'automate en uniforme
Il fait de son existence un poème . Il invente sa propre vie .
Si je ne suis pas moi, qui le sera?
Rabbi Hillel
dompter son rêve :
Architecte de mes féeries,
Je faisais, à ma volonté,
Sous un tunnel de pierreries,
Passer un océan dompté
Baudelaire Rêve parisien.
ouvrir les portes du rêve :
Je fermerai partout portières et volets
Pour bâtir dans la nuit mes féériques palais.
Alors je rêverai des horizons bleuâtres,
Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,
Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin
Baudelaire Paysages.
Je ne suis pas dans l'espace, c'est l'espace qui est en moi.
D'après Kant
Tu dors depuis des millions d'années; pourquoi ne pas te réveiller ce matin?
Kabir
Je t'aime, tu m'aimes, on sème.
Maurice Chapelan
Ce qui te manque, cherche le dans ce que tu as.
Kôan zen
Les mots mettent du baume sur les maux.
Le détachement des réalités matérielles, notamment vestimentaire : elles nous enchainent à une apparence.
Réapprendre à rêver sa vie ! Tel est le premier défi.
Cette scène de la bougie nous montre aussi qu'il ne faut pas forcément changer de décor pour vivre autrement, mais modifier l'éclairage. Et cet éclairage, d'où vient-il ? De notre intention à l'intérieur de nous. Il s'agit donc de renouveler notre regard sur le monde et pour commencer d'éteindre les projecteurs allumés par un ego qui veut vivre sous les feux de la rampe.
Notez que les deux premiers modèles sont des utopies qui relèvent d'un optimisme béat. Ils ont d'ailleurs plusieurs points communs :
* les deux croient en la bonté naturelle de l'homme.
* les deux veulent moins d'état, voire l'extinction finale du pouvoir étatique jugé inutile et néfaste.
* les deux sont des matérialismes : le communisme se veut un « matérialisme dialectique » alors que le capitalisme encourage un matérialisme crasse, qui est un simple attachement aux biens matériels. Pour ces deux modèles, le bonheur de l'homme équivaut à l'assouvissement de ses besoins matériels.
Quand au troisième modèle, le libéralisme social, il part d'un pessimisme lucide : l'être humain doit être « cadré » et c'est en travaillant sur lui-même, dans l'espace de liberté qui lui garantit l'État, qu'il se perfectionnera.