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Citations de Jacques de Saint Victor (28)


Venosa faisait figure de ville hibernatus émergeant d'un long sommeil depuis le début du boom. Elle n'avait pas subi les restaurations "poutres et crudités" des années 1970, ni le faux artisanat d'art et ses petites boutiques de breloques des années 1980, ni la lourde sanction de "'plus beau village d'Italie", contraignant le flâneur, comme en France, à garer sa voiture dans un parking public à un kilomètre du "centre historique" pris d'assaut par des masses d'envahisseurs armés de smartphones. Ici, tout avait été laissé au tout-venant. Bref le contraire d'un village du Lubéron...
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On aurait tort de croire avec Cocteau que les Italiens sont optimistes. Michela me le faisait remarquer. En France, dans les gares, la salle où l'on se rend pour retrouver la valise égarée s'appelle Objets trouvés. En Italien Objets perdus (Oggetti smarriti). C'est la différence entre un peuple qui a pris la Bastille et un autre qui a toujours été envahi depuis Romulus Augustule.
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J'avais souvent noté l'importance de cette proximité spatio-temporelle dans la civilité. A Ravenne, le premier chauffeur de taxi venu parle de l'impératrice Galla Placidia avec la même familiarité q'un taxi new-yorkais de Jennifer Lopez. A frayer avec les Anciens, on s'imprègne mieux de leur sagesse.
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Je me souviens avoir lu que le général De Lorenzo, quand il préparait le fameux coup d'Etat de 1964 (Piano solo), prévoyait de le faire le jour d'une grande rencontre de foot : les Italiens, rivés devant leur télévision, n'y auraient vu que du feu.
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Le leader de la malbouffe se croyait invincible. Mal lui en a pris car, après avoir testé les hamburgers, les habitants d'Altamura s'en détournèrent rapidement. Ils continuèrent à fréquenter le fast-food pour profiter de sa climatisation, mais en y apportant leur focaccia achetée chez les frères di Gesù, qui avaient leur paneterria juste à coté du McDo. Ce dernier avait alors multiplié les opération promotionnelles. En vain. Fin 2005, la multinationale dut tirer le bilan de cette expérience désastreuse. De guerre lasse, l'énorme M jaune, si répandu de par le monde, fort démonté de la piazza Zanardelli. C'était bien la première fois que cela se produisait.
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Mais Roméo et Juliette ont-ils jamais existe ? Et si, tout cela n'était qu'un faux historique, une illusion ? Beaucoup de bruit pour rien, en d'autres termes plus shakespeariens. Ce parcours, cette maison, ce sarcophage, tout serait inventé? Rien ne permet de l'affirmer, ni, bien sûr, de l'infirmer. Il faut y croire.
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Le greffier lit le jugement : Mme du Barry et les banquiers Vandenyver sont condamnés à mort. La favorite, qui gardait toujours naïvement espoir, est frappée de stupéfaction. (...)
Transférée vers la cellule réservée aux condamnés à mort, elle passe la nuit à attendre le châtiment suprême. On imagine quelles furent pour elle les angoisses des ténèbres.
(…)
En ce mois de décembre, le jour est déjà tombé vers quatre heures. Les accents de détresse de Mme du Barry émeuvent, d’après les témoins, le peuple massé sur le trajet. La détresse de cette femme, pleurant, hurlant, les mains attachés derrière le dos, le visage perdu, frappe les Parisiens plutôt habitués à la morgue des «ci-devant». Au moment de monter sur l’échafaud, la favorite est déjà à demi-morte.
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Ce n'est pas vraiment elle qui lance cette transition du style Louis XV au style néo-classique (...) C'est Madame de Pompadour qui imposera ce style nouveau à la Cour, notamment en supervisant le projet du petit Trianon. Mais cette transition est encouragée par Mme du Barry, par la magnificence de ses commandes qui relancent la production artistique française.
Moins éclectique que la marquise, moins visionnaire, elle exprime cependant l'esprit même de ces secondes Lumières, en ayant su leur donner son inimitable caractère. Le magnifique mécénat de la comtesse du Barry est l'expression, unique et partagée, d'un «esprit», celui de la fin du XVIIIe siècle, mélange de raffinement et de simplicité, dont Louveciennes et le petit Trianon marquent les deux plus belles réalisation. On a su garder la légèreté et la grâce du style Louis XV, en y associant la dignité et la reserve du retour à l'antique. Jamais peut-être dans l'histoire de notre civilisation, on ne retrouvera aussi nettement cette alliance si particulière.
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Petit à petit, les esprits les moins fermés commencent à éprouver une certaine compassion pour cette fille sympathique , ouvertement désireuse de jouir en paix de sa situation, sachant garder sa place et n'ayant aucune volonté de nuire. Elle ne songe même pas à se venger du mauvais propos qu'on tient sur elle (...). «À moins d'avoir des raisons d'animosité particulière contre la favorite, on ne pouvait, disent les Anecdotes, s'empêcher de l'aimer et de revenir des impression que le préjugé et ses ennemis avaient répandues conte elle. Rien alors de si honnête, de si affable, de si doux. Elle montrait la vertu rare, surtout parmi son sexe, de ne jamais dire du mal de personne, et de ne jamais se permettre les plaintes ou les reproches qu'un sentiment bien naturel de vengeance pouvait lui suggérer (...)»
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Aussi surprenant que cela puisse paraître, la comtesse appartient à cette catégorie, moins rare qu'on ne le croit, de «filles» aux moeurs légères mais dotées d'une grande piété. Dans toutes ses propriétés, on la voit construire une église ou une chapelle, comme à Louveciennes, dans son hôtel de Versailles ou à Saint-Vrain. Elle va y entendre la messe presque tous les matins. Cette conviction lui vient de son éducation religieuse. Mais cette religiosité n'est pas chez la du Barry une simple apparence ostentatoire. Elle se traduira par une charité sincère et méthodique à l'égard des nécessiteux, et de tous ceux pourchassés par le sort (...). Sa grande bonté s'exercera surtout à l'égard de ses proches, en particulier de sa mère, Mme Rançon, dont elle ne rougira jamais dans son succès.
Ces qualités trahissent non seulement sa bonne âme mais aussi l'éducation qu'elle reçut.
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Si Madame du Barry a mené une vie de «scandale» avant de rencontrer le roi, elle le doit en grande partie à la pauvreté de sa naissance. La futur maîtresse de Louis XV avait tout pour connaître l'existence sans espoir des enfants pauvres et naturels. Sa quête effrénée de la vie, son insouciance, sa légèreté doivent certainement beaucoup à cette enfance méconnue. Les témoignages sur sa jeunesse sont suffisamment riches pour constituer un précieux tableau de la vie des classes les plus humbles de la société des Lumières.
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Jacques de Saint Victor
Dans un monde post-démocratique, où le citoyen a perdu toute emprise, la Camorra chercha à satisfaire ceux qui comptent. Les vrais riches. Les BIG.
Comme toujours, les mafias ne font qu'accompagner _en pire_ un mouvement déjà lancé ; elles ne sont que l'effet loupe des dérives du système.
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Jacques de Saint Victor
Cette Italie perdue fut le berceau d'une humanité première, tendre et cruelle. Depuis des siècles, elle s'abime au contact d'une autre humanité, plus rationnelle, plus efficace, mais guère plus éclairée. La Méditerranée n'a plus confiance en elle; elle fut pourtant la patrie des mythes et de la civilité.
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Ma France n'était pas celle des courtisans de Louis XIV, ni celle des maréchaux de Napoléon qui l'ont tous trahie. Ma France c'était ce pays de songe que mon père m'évoquait en vacances, sur les hauteurs de Bayonne, en se reposant sous la charmille, ou en se baladant dans le parc.
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La Méditerranée, en Italie comme en Grèce ou en Corse, est une mer de proximité ; une "mer de voisinage". Ses cotes sont rassurantes ; il y a souvent, dans le lointain, un bout d'île ou d'habitat, comme dans la campagne italienne. Ce n'est pas le grand vide de l'Atlantique.
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L’esprit de flânerie n’est plus à la mode. Trop à l’écart de la vie moderne, des individus « efficaces », des personnalités qui se « dépassent ». Marcher pendant des semaines, courir le marathon, faire du trekking au Népal ; toujours se fondre dans la logique de la performance ; c’est le loisir autorisé de la modernité, voire recommandé. Nous vivons dans le monde de la défonce. Il est devenu tellement banal de le dénoncer. Et pourtant… Cette société a besoin de paradis artificiels pour combler le vide de l’existence. La drogue ou le marathon ; parfois les deux dans le cas du Tour de France.
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C’est une belle tradition italienne que j’ai découverte pendant ma thèse de pouvoir commander des panini dans les charcuteries ; toutes disposent de boules de pain, appelées rosetta, pour confectionner de délicieux sandwichs de mozzarella, d’olives, de ricotta, de scamorza, de prosciutto, de mortadelle, de salumi, etc. Le charcutier coupe à la demande, ce qui permet d’avoir des sandwichs très frais, et non ces horreurs qu’on trouve en France dans les boulangeries.
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Le flâneur est le contraire du touriste. Le touriste aime aller très loin pour se vider l’esprit ; il se comble de mille détails insignifiants, ils le sont pour celui qui ne les comprend pas. Quel sens donner à des traces de civilisation dont on ignore la moindre grammaire ? Le touriste cherche à se perdre ; c’est la vacatio mentis ; le flâneur à se retrouver, la plenitudo mentis.
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A quelques minutes du centre engorgé et des banlieues grouillantes, l'Appia donne l'impression d'un paysage irréel. Vue d'avion, la via antique ne forme qu'une frêle coulée verte au milieu de la cacophonie périphérique moderne. Sur ses pavés, on ne perçoit rien de cette agitation urbaine. Encore faut-il, bien sûr, l'emprunter un jour de semaine et de préférence le matin. Inutile d'y aller un dimanche après-midi ensoleillé, comme je le proposais naïvement à Michela. "On se croirait au jardin du Luxembourg", remâcha-t-elle.
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Il y a, comme chacun sait, plusieurs Italies. La crise a aggravé le fossé entre celle du Nord et celle du Sud. Une certaine Italie est plus riche que l'Allemagne ; et une autre s'enfonce et souffre à l'image de la Grèce. J'allais partir à la rencontre de celle qu'on appelait justement la Grande Grèce, la Magna Graecia, plus grecque qu'Italienne. Elle fut le berceau de notre civilisation, mais vacille aujourd'hui aux côtés de notre mère et voisine, la Grèce.
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