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Critiques de James Meek (50)
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Vers Calais, en temps ordinaire

Angleterre, 1348. Une noble, lectrice du Roman de la Rose, fuit un odieux mariage arrangé, un procureur écossais part pour Avignon et un jeune laboureur en quête de liberté intègre une compagnie d’archers qui doit combattre les Français. Tous se retrouvent sur la route de Calais alors que vient à leur rencontre, depuis l’autre rive de la Manche, la peste noire, qui s’apprête à tuer la moitié de la population de l’Europe du Nord.

Pendant ce voyage, assombri par le passé violent des archers et les avertissements des prêtres sur la fin du monde prochaine, les voyageurs vont se confronter à la nature de leurs amours et de leurs désirs. La demoiselle séduite par l’amour courtois va découvrir ce qu’aimer veut réellement dire, l’archer devra mettre son honnêteté à l’épreuve dans un contexte cruel et injuste, le procureur recevra des confessions qui le forceront à remettre en cause sa façon de penser.



« Vers Calais, en Temps ordinaire », constitue une véritable prouesse stylistique, de la part de l’auteur bien sûr, mais également de la part du traducteur, David Fauquemberg, auquel il convient de rendre un véritable hommage. Le livre transpire en effet le Moyen-Age, tant sur la forme (vocabulaire, grammaire, tournures de phrases) que sur le fond. Le lecteur a vraiment la sensation de se plonger dans un manuscrite d’époque médiévale, à aucun moment parasité par les idées ou projections contemporaines. La contrepartie évidente, c’est un livre assez difficile d’accès dans lequel il convient de se laisser porter et d’abandonner nos jugements et conceptions modernes. Par l’intermédiaire des quêtes des différents personnages, le roman mène une réflexion sur l’amour, entre conception quasi mythique et allégorique de l’amour courtois et véritable amour, qui connait des représentations différentes en fonction des classes sociales. Le lecteur prend plaisir à suivre l’épopée des personnages et à voir leur conception et vision évoluer au fil du temps et des évènements vécus, dans un environnement où la peste exerce une menace en même temps qu’une influence de plus en plus importante sur chacun.
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Un acte d'amour

Amour, goulag et transsibérien : un roman mêlant aventure, amour et une dose de suspense au temps de la révolution bolchevique.



Le temps se prêtait à ça : plonger dans un livre au souffle puissant, tourner les unes après les autres avec délectation les pages d'une histoire dense. Fin fond de la Sibérie, 1919, le long de la ligne du transsibérien. le petit village de Jazyk est occupé par une troupe de l'armée tchèque désorientée, qui attend, sous la férule du féroce et ambitieux Matula, le jeune commandant, une attaque des rouges révolutionnaires. le village est dirigé par une secte de castrats mystiques, avec à sa tête l'énigmatique Balashov. Une jeune photographe, veuve, et son fils, vivent là, à part, depuis 5 ans, venus de très loin, pour on ne sait quelle raison. Un soir surgit Samarin, révolutionnaire échappé du goulag et poursuivi par un cannibale. Plusieurs drames vont alors se déclencher, les liens des uns avec les autres se préciser, dans un tempo assez serré et théâtral, les actions se cantonnant au village de Jazyk et ses alentours immédiats (même si des flash back éclairent certaines situations) et se déroulant sur 3 jours environ. A travers des personnages forts (Samarin le révolutionnaire, Balashov le mystique, Matula l'assoiffé de pouvoir, Mutz le lieutenant moral et Anna Petrovna, la passionnée), en éclairant les choix qui nouent les destins de ces personnages, c'est l'amour et ses multiples formes qu'explore James Meek.



Dans un style assez classique, vif et élégant, non dénué d'humour ; mêlant aventure, mystère, situations romanesques, violence, contexte historique ; alliant profondeur et légèreté, Un acte d'amour est un roman ample, visuel, rythmé, mené avec un talent de conteur incontestable. Et du même, lisez sans hésiter le Coeur par effraction

Une blague racontée à un moment par le révolutionnaire Samarin peut illustrer le ton global du roman :



"Un assassin emmène une fillette dans les bois, la nuit. Il fait noir, les arbres gémissent dans la brise, personne d’autre dans les parages. La fillette dit à l’homme : « j’ai peur ». L’assassin lui répond : « tu as peur ? Mais c’est moi qui vais devoir rentrer tout seul à la maison »"
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Un acte d'amour

Jazyk, bourgade isolée de Sibérie, en pleine révolution bolchévique.

Arrive un étranger. L'irruption de l'homme coïncide avec la mort du shaman que le responsable de la légion tchèque occupant le village avait capturé dans l'espoir que le sorcier lui révèlerait quelques-uns de ses secrets. Accusé du meurtre de ce dernier, Samarin -puisque c'est ainsi que se nomme le nouvel arrivant-, est placé en prison.



Qu'est venu faire à Jazyk cet inconnu qui prétend avoir passé cinq années dans un camp de prisonniers où la faim, les privations et la violence de ses co-détenus ont plusieurs fois failli avoir raison de lui ?



L'ancien bagnard dissimule des zones d'ombre, mais il n'est pas le seul... il règne d'une manière générale sur le village un parfum de mystère, l'ensemble des habitants donne le sentiment d'être engagé dans une étrange conspiration. Des liens dont on ne saisit pas d'emblée la véritable nature unissent certains d'entre eux, tels le fade Balashov et Anna, la veuve que ses concitoyens considèrent avec à la fois crainte et mépris.



"Un acte d'amour" est comme une toile d'araignée savamment tissée sous nos yeux par l'auteur, l'homogénéité de l'ensemble se révélant peu à peu. Les interactions entre les divers personnages, que manipule tous, à un moment ou à un autre, l'étrange Samarin, homme aux multiples visages dont le talent de conteur et le charisme fascinent, prennent ainsi progressivement tout leur sens.



Récit d'aventure, conte philosophique, histoire(s) d'amour et de vengeance, le roman de James Meek parvient, en une parfaite osmose, à être tout cela à la fois. L'ensemble est nimbé d'une atmosphère sombre, oppressante, James Meek enrichissant son intrigue d'éléments à la fois atypiques et terribles, empruntés à l'Histoire aussi bien qu'aux terrifiantes anecdotes qu'offrent parfois les destins individuels. Même les histoires d'amour n'y sont pas banales, frappées d'événements tragiques qui ne sont pas sans évoquer d'obscures malédictions.



Et pourtant, en dépit de cette violence ambiante, "Un acte d'amour" n'est pas exempt d'humour, l'intelligence manipulatrice et moqueuse de Samarin, notamment, offrant quelques dialogues au cynisme percutant.



James Meek nous livre un roman d'une belle ampleur, à l'intrigue foisonnante et aux personnages marquants.



Une belle découverte.
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Nous commençons notre descente

Octobre 2001 Afghanistan. La guerre contre les talibans a débuté, et qui dit guerre dit journalistes, toujours les mêmes, qui parcourent la planète pour « couvrir » les conflits armés, c’est-à-dire essayer de raconter , en mots ,ce qu’ils entrevoient, mots qui feront, l’espace d’un jour, les titres de la nième rubrique guerre des quotidiens ou hebdomadaires de leurs pays respectifs.

Kellas est un de ceux-là. Ecossais , comme Meek, grand reporter comme lui. En Afghanistan, il vit en vase clos, au contact des autres journalistes, dont une américaine, Astrid, que l'on retrouvera plus tard.



Et de surtout son interprète Mohammed qui " avait été contraint, comme les autres, de faire des compromis. Il avait servi sous les ordres des occupants soviétiques en tant qu’instructeur d’artillerie pour les troupes afghanes, puis il avait servi Massoud. Lorsqu’il se promenait sur le marché de Jabal, ses yeux distinguaient sur chaque visage les différentes couches de résistance et de collaboration empilées les unes sur les autres et les autres, eux-aussi, lisaient cela sur son visage. Ici, il était impossible ou presque de faire une différence entre la fidélité à une cause, et la simple folie. Si on tenait vraiment à être vertueux, il fallait accepter que la vertu puisse revêtir un aspect tortueux. Tout ce que Mohammed avait fait, c’était changer d’uniforme et de camp."



Et lui, Kellas, de quel camp est-il? Il n'en sait plus rien. De toute façon, quelle importance. Plus les guerres et le monde devenaient intelligents, "plus le combat visant à entretenir l'ignorance se faisait acharné . Voir sans savoir, regarder sans toucher, c'était devenu un véritable culte."

A quoi sert-il?

Alors ,quitte à être un imposteur, autant gagner de l’argent et écrire un best seller , une sombre histoire à la Tom Clancy de guerre entre l’Europe et les Etats-Unis..Une " merde anti-américaine ". Pour être publié aux Etats-Unis, pas vraiment l’époque idéale ..



C’est là que commence la descente.en piqué de cet homme . Et c’est là que le roman se gâte, ai-je trouvé, parce que tant que James Meek parlait de ce qu’il connaît bien, la difficulté voire l’impossibilité de transmettre la réalité, du moins ce qu’on en perçoit avec bien des difficultés même sur place , tout sonnait juste. Après.. beaucoup moins ai-je trouvé dans cette histoire de quête amoureuse, d'une femme qu'en fait il ne connait pas. Même si tout tourne bien sûr autour du même thème, les difficultés de communication.



Très loin de la puissance narrative de son premier roman, Un acte d'amour.



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Le coeur par effraction

Dès le début de ce roman, j’ai compris que l’histoire allait être dense et les personnages très marqués. Ritchie Sheperd, ancienne rock star est devenu producteur d’une émission de télévision populaire. Rebecca (Bec), sa sœur est une chercheuse réputée travaillant sur la mise au point d’un vaccin contre le paludisme. Tous deux connaissent bien la trahison, la délation puisque leur père Greg Sheperd, officier irlandais en est mort. Torturé par Colum O’Donabhain, Greg n’a pas voulu donner le nom du traître. Bec en tire plutôt une grandeur d’âme et une opiniâtreté qu’elle met au service de ses recherches, Ritchie un sens de responsabilité envers sa sœur.

Lorsque Bec quitte Val, un veuf directeur d’un magazine people, celui-ci veut se venger en utilisant les faiblesses de Ritchie, coupable d’une liaison avec une jeune mineure.

Mais l’auteur prend son temps pour nous dévoiler l’intrigue en nous relatant les occupations de chacun, leur perception du passé, en insérant d’autres personnages. Et notamment, Alex, un ancien ami de Ritchie devenu lui aussi un brillant scientifique. Il travaille avec son oncle Harry sur des cellules pour guérir un cancer et peut-être atteindre la jeunesse éternelle. Alex croit davantage en l’immortalité par la procréation mais avec sa compagne Maria, ils ne parviennent pas à avoir d’enfant.

" s’unir à un autre eucaryote pour en créer un nouveau qui nous remplacera, c’est le seul moyen de vivre éternellement."

L’auteur nous fait un récit incroyable autour de ces quelques notions : les valeurs morales, la trahison, le passage du temps.

On trouve ainsi Lewis, le père d’Alex qui prend des photos de son visage quotidiennement pour mesurer le passage du temps et en oublie de vivre. Matthew, le fils d’Harry, croyant extrême qui inculque la peur du mal à ses enfants, n’en est pas moins jaloux lorsque son père lègue sa maison à Alex. On sourit avec la légèreté, voire l’inconscience de Dougie, le frère d’Alex, un flambeur qui, pourtant ne fait de mal qu’à lui-même.

Il est très intéressant de voir jusqu’où chacun est prêt à aller pour ses passions, pour celui ou celle qui l’aime, pour ses ambitions ou ses croyances.

Val, avec la mise en place sur Internet de La fondation morale, un système anonyme de délation, va percuter les esprits des personnages car tous ont des secrets.

" Si les gens ne prennent pas soin de leurs consciences, que deviennent-elles? La fondation morale leur offre un refuge."

La dernière partie du livre prend alors un second souffle avec une accélération vers le dénouement. Certains s’en sortiront dignement, d’autres en pâtiront mais tous en souffriront.



Le roman de James Meek se démarque dans cette rentrée littéraire. C’est un roman foisonnant, moderne qui bénéficie d’une construction parfaitement maîtrisée malgré ses ramifications autour de son axe central qui est le respect des valeurs morales.
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Vers Calais, en temps ordinaire

Un chemin semé d’embûches d’Outen Green à Calais. D’autant plus, quand la pestilence sévit en France… Mais qu’importe la maladie, il en faudra plus pour décourager nos personnages, et annihiler toute volonté et leur envie de liberté.



Nous sommes en 1348. Quelques années après la défaite des Français face aux Anglais. Calais est passée à l’ennemi. Depuis l’Angleterre, nous suivons les pérégrinations de trois personnages vers la ville française. Il y a Dame Bernardine, dit Berna, fille de Sir Guy, qui est promise à un beau mariage arrangé. Elle n’a donc qu’une solution, fuir pour retrouver son amour secret, Laurence Haket, chef des Archers. Au service de sa famille, le jeune Will Gate, un serf, qui ne rêve que de liberté et d’ascension sociale. Il voit dans son engagement au sein de la troupe de « soudards » un moyen d’arriver à ses fins. Puis, nous faisons la connaissance de Thomas Pitkerro, un procureur venu d’Ecosse qui souhaite rejoindre Avignon. Seul personnage s’exprimant à la première personne, il couche sur le papier ses pensées et ses aventures, adressant de nombreuses lettres aux mystérieux Marc et Judith. Il sera également le confesseur désigné de cette joyeuse bande hétéroclite. Quelque mots sur les Archers. Ils s’appellent Long-Gaillard, Douceur, Hayne ou Riquet et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne font pas dans la dentelle …

 

Vers Calais, en temps ordinaire est une formidable fresque historique, écrite en langue moyenâgeuse que j’ai beaucoup aimée. Une langue qui est adaptée à la classe sociale de chaque personnage . Le récit, divisé en plusieurs parties, n’a pas de réels chapitres, mais des petits symboles avant chaque paragraphe nous indiquant qui sera le personnage principal. J’ai beaucoup aimé ce traitement, même si c’est toujours déroutant de ne pas savoir où on s’arrête 🙃. J’ai trouvé que les personnages étaient travaillés, avec beaucoup de profondeur, et j’ai finalement eu l’impression de vivre une véritable saga.Les thèmes sont nombreux et sont même assez contemporains. Il est question de féminisme, de religion, d’amour et de désirs, de pandémie, mais le thème le plus contemporain pour moi est ce que représente le personnage de Hab le porcher, compagnon de route de Will. Je ne vous en dis pas plus le concernant. J’y ai retrouvé un petit côté « Etoiles Vagabondes ». En effet, nous assistons parfois à des situations ou comportements assez curieux 😅. Quelques longueurs , mais rien de bien méchant 😆.

En bref, je vous le recommande !
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Vers Calais, en temps ordinaire

Je remercie Mass critique de Babelio et les éditions Métaillié pour l'envoi de ce roman.

Trois personnages voyagent dans l'Angleterre du Moyen-Age. Une jeune femme noble, un serf et un procureur vont se joindre à une troupe d'archers sur la route de Calais. A travers leurs aventures, ils vont rencontrer l'amour et ses affres, la violence et la mort car la peste rôde sur la route.

Si j'ai eu un peu de mal avec le langage, le style que j'ai trouvé parfois difficile d'accès, il existe une puissance et une densité dans ce récit, dans la description des personnages. C'est de temps en temps drôle surtout tragique. L'amour prend des détours insoupçonnés entre impostures et réalité. C'est aussi une peinture de l'Angleterre de cette époque, de sa société, de la religion essentielle pour accéder à une vie éternelle.

Un livre d'un érudit et d'un conteur.







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Vers Calais, en temps ordinaire

Je ne sais pas comment attaquer cette critique car beaucoup de choses se télescopent. Tout d'abord le style qui sort de l'ordinaire et interpelle au début. Une fois passé la barrière de la langue, on rencontre des personnages tous plus différents les uns que les autres. A bien y réfléchir leur point commun est la soif de liberté à une époque où chacun d'eux appartient à quelqu'un et où chacun doit paraître et non être.

Quelquefois philosophique, souvent cruel, le tout est savamment mélangé.

Le bémol : la fin qui se termine en queue de poisson. J'aurais aimé une fin plus franche, bonne ou mauvaise.

Dans l'ensemble j'aime les romans historiques. Celui-ci est atypique et je n'en lirai pas beaucoup dans ce style.

Il faut également souligne le travail de traduction qui a dû être assez ardu.
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Un acte d'amour

Livre d’aventure passionnant. Et au-delà, j’ai appris ou approfondi mes connaissances sur des faits historiques (légion tchèques, armée rouge, castrats) ce qui m’a intellectuellement nourrie.

Les personnages sont intéressants au niveau de leur personnalité abordée sans fard, voir sans tabou (mot à la mode…).

Je suis tombée d’accord avec l’avis de Jim Harrison (4ème de couverture) : « Un roman de premier ordre et peut-être suis-je en dessous de la vérité. »

J’ai été aidé par la critique qui invitait à patienter et attendre que passent les premiers chapitres. En effet, ils sont assez lents et permettent de bien camper situation et personnages.

Je recommande…

Ah oui ; le titre. Beaucoup d’acte d’amour dans cette histoire (et de sacrifice de soi), mais d’autres n’en ont pas la capacité

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Un acte d'amour

Dans l'univers clos de la ville de Jazyc, occupée par les troupes de la Légion Tchèque livrée à elle-même, vont s'affronter de curieux personnages. Côté militaire, le capitaine Matula, un brin pervers et cocaïnomane, règne en maître sur ce territoire oublié de tous. Il est secondé et s'oppose au lieutenant Mutz, militaire emprunt d'humanisme et se languissant d'un hypothétique retour au pays. Et non loin, les Bolchéviques grondent.



Une vraie réussite romanesque qui plante des personnages dignes de Dostoïevski, tant par leur folie que par leurs sentiments excessifs, comme seuls peuvent les exprimer les hommes pris dans le chaos du monde. L'auteur nous entraîne dans un tourbillon historique tout comme ses héros, balottés au gré des retournements politiques multiples et qui, privés de repères, s'accrochent à l'irrationnel afin d'échapper à la tourmente. Une belle inventivité, renforcée par la poésie, qui nous dépeint une nature à l'état brut, qu'il s'agisse de celle de la Sibérie ou de celle des l'hommes qui y survivent. Un souffle épique, tantôt aussi glacial que le vent arctique, tantôt aussi brûlant qu'une rasade de vodka.




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Un acte d'amour

Il se passe des choses étranges à Jazyk, petite ville sibérienne imaginaire (qui signifie "langage" en russe..) peuplée de personnages encore plus mystérieux: une secte de castrats, de terribles occupants tchèques, un fuyard inquiétant, le cadavre d'un shaman, un mohican cannibale, un albinos et au milieu de tout cela l'insaisissable Anna Petrovna... James Meek crée une atmosphère angoissante à tendance fantastique, renforcée par l'arrivée imminente de l'Armée Rouge et des trains-espoirs qui n'arrivent ni ne partent vraiment. Il parvient à installer un thriller dans un roman typiquement russe, à moins que ce ne soit l'inverse.

En refermant le roman non seulement on est bluffé par la réussite de cet assemblage hétéroclite mais surtout par la note de fin qui précise que chacun de ces éléments, certes pris séparément, sont issus de faits réels.
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Vers Calais, en temps ordinaire

La croix et la bannière





Le dernier roman de James Meek, ancien journaliste du Guardian, lauréat de plusieurs prix littéraires, a été accueilli avec force louanges lors de sa parution, et recommandé par Hilary Mantel, l’autrice à succès de Wolf Hall, aux « fans of intelligent historical fiction ». Vers Calais, en Temps ordinaire se déroule en 1348. En exergue, une citation de The Vision of Piers Plowman, satire composée quelques décennies plus tard, donne le ton : « Dieu est sourd, de nos jours ». Au sein d’une société corrompue, Piers le laboureur faisait le rêve d’une vraie vie chrétienne. On peut lire dans un ouvrage précédent de Meek, Dreams of Leaving and Remaining, que les partisans du Brexit ont gagné, non parce que leurs arguments étaient meilleurs, mais parce qu’ils partageaient la vision passéiste d’un grand nombre de votants.




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Le coeur par effraction

Je suis d'un avis partagé sur ce bouquin qui m'a à la fois captivée et que j'ai parfois trouvé un peu long... si j'étais un professeur qui doive corriger une copie j'aurais souvent annoté dans la marge "un peu long", "inutile"... dommage car l'intrigue est originale et le style fort agréable.
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Le coeur par effraction

J’avoue que Le Coeur par effraction ne m’attirait pas énormément au départ, ne serait-ce que pour Ritchie et son personnage de looser patenté, qui travaille (évidemment…) dans le show business, fait des choses horribles et s’apitoie sur lui-même. Et pourtant j’ai été happée, j’avais perpétuellement envie de savoir la suite ! J’ai été surprise de découvrir un livre qui révèle toute son ambition au fur et à mesure des pages, avec des personnages moins caricaturaux et beaucoup plus denses que ce que le résumé laissait à croire. Derrière l’écriture légère et l’humour (qui donne lieu à des scènes et des répliques assez savoureuses), il y a une critique acerbe de notre société, son hystérie et sa fausse bien-pensance. Le cœur par effraction est finalement un page-turner efficace et divertissant, une satire enlevée portée par une construction étonnante qui donne au livre une ampleur inattendue.


Lien : http://www.exploratology.com/
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Un acte d'amour

L'histoire se déroule en Russie à Jazyk, au milieu de la Sibérie, où une colonie de tchèques a atterri. Il y a là Josef Mutz qui fait partie de cette troupe tchèque déployée dans la région. Il y a aussi son chef, Matula. Pendant ce temps-là les rouges se battent contre les blancs. Anna Petrovna, veuve, est arrivée avec Alyosha son fils et avec un mystère qui l'entoure. Samarin se déclare poursuivi par un cannibale suite à son évasion d'un bagne. Il faut aussi noter la présence de cette secte de castrats. Toute communication avec l'extérieur est impossible puisque le télégraphe est cassé.

La vie va cahin-caha dans ce village où l'on essaye de savoir qui est vraiment Samarin que l'on a fait prisonnier, où l'on se demande qui est Anna et qui sont ces castrats qui "dansent" à la façon des derviches tourneurs.



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J'ai apprécié la construction choisie par l'auteur qui dédiait chaque chapitre soit à un personnage, soit à un fait mais alors je me suis profondément ennuyée ; la mayonnaise n'a pas pris du tout. J'ai trouvé que l'atmosphère de ce livre ressemblait étrangement au roman "Le train zéro" de Iouri Bouida et à "Terminus radieux" de Volodine pour son ambiance fantastique, nébuleuse, onirique.

Encore une histoire de train dans ce roman, encore des habitants qui semblent être seuls au monde au milieu de cette immense Russie, encore des personnages mystérieux, encore un côté fantastique ou étrange avec la présence de personnages très étranges.



Bref, je suis déçue.
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Le coeur par effraction

Si le résumé m’a beaucoup plu, je dois dire qu’au fil de ma lecture j’ai eu des sentiments assez mitigés quant à l’histoire en elle-même, tantôt positifs, tantôt négatifs.



On rencontre Ritchie, la quarantaine, ex-chanteur rock à succès, reconverti en producteur d’une émission de téléréalité, Relooking d’Ados, où les adolescents sont les stars, et marié avec deux enfants ; et sa sœur Rebecca surnommée Bec, scientifique qui mène des recherches sur les maladies infectieuses, qui n’a que des relations assez superficielles avec les hommes.

Jusque là, rien d’extraordinaire. Sauf que Ritchie trompe sa femme avec des jeunes filles, parfois mineures, et qu’il rencontre sur ses plateaux télé.

Quand Bec refus la demande en mariage de son petit-ami du moment qui est rédacteur en chef d’un journal people, ce dernier le prend mal. Très mal même. Il veut faire mal à Bec comme elle lui en a fait.

Il ne trouve rien de moins que d’utiliser sa « Fondation Morale », organisation qui se veut œuvrer pour le « bien moral » et qui détruit la réputation de personnes en leur laissant un temps donné soit pour dénoncer quelqu’un de leur entourage qui agit « mal », soit ne rien dire et alors les révélations sur leur compte seront faites.



J’ai beaucoup aimé cette idée de dénoncer ou de se taire, car c’est quelque chose qui va tourmenter le pauvre Ritchie tandis que Bec n’en saura strictement rien.

Dans notre société actuelle où l’image est très importante, c’est un sujet qu’on peut qualifier d’actualité. Même si Bec n’est pas dans le show business à proprement parler, elle pourrait se retrouver en première page d’un tabloïd sans rien avoir fait.



L’idée sous-jacente que le frère pourrait dénoncer, vendre, sa sœur pour se tirer d’affaire n’est souvent qu’un prétexte à l’auteur pour nous faire nous poser des questions sur la famille, les liens qui peuvent unir (ou désunir) ses membres.

Ritchie lui, trompe sa femme, sait-elle ? se doute-t-elle seulement de ce qu’il fait ?le suppose-t-elle ? Il a deux beaux enfants, mais les aime-t-il suffisamment pour ne pas tromper sa femme ?

Ce qui intéresse surtout Ritchie, c’est sa personne, son plaisir, sa carrière. Il a la nostalgie de son groupe, les Lazygods, quand il était connu et reconnu.



Au contraire, Bec elle veut juste faire son travail correctement afin d’aider les autres. Elle a peu d’aspiration à être connue. Elle n’a jamais vraiment vécu en couple, mais quand elle tombe (vraiment) amoureuse d’Alex (ex-guitariste des Lazygods), elle va tout faire pour avoir une vie de famille, et avant tout se construire une famille.

Alex est un personnage assez particulier, c’est une sorte de génie autiste, un peu à la « Rain Man ». Mais par moments je ne savais pas trop quoi penser de lui, et ça m’a un peu déstabilisée…



La famille est un thème très important dans ce livre en fait. Qu’ils en aient une déjà formée ou non, les protagonistes font partie d’une famille et on les met à rude épreuve face à leurs liens familiaux.



Ce fut globalement une lecture agréable, mais quelques moments sont un peu en manque d’action. Je m’attendais à ce qu’il se passe parfois plus de choses alors que non, les protagonistes prennent parfois leur temps pour avancer… Comme dans la ‘vraie’ vie en fin de compte ; donc malgré mon impatience, Ritchie et Bec avançaient bel et bien.

Par contre le côté scientifique était parfois un peu trop poussé et présent, et n’étant pas scientifique pour deux sous, j’avoue que ça m’a lassée quand c’était un peu trop long.

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Nous commençons notre descente

Un peu trop de thèmes pour un seul roman. La partie afghane est bonne, l'histoire du journaliste amoureux d'une alcoolique moins, dommage!
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Un acte d'amour

C'est une grande fresque romanesque et historique.



James Meek est un vrai magicien et nous transporte rapidement en Sibérie en 1919, dans un univers blanc de neige avec des personnages haut en couleurs.



Une rencontre dans la Taïga entre une secte angéliste, un cannibale, une légion tchèque, une veuve et son fils et un chaman.

Un voyage inoubliable vers ce village "au milieu de nulle part" le long du Transsibérien.
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Le coeur par effraction

Avec une vivacité et une talent de conteur délicieux, James Meek entraîne le lecteur dès le début de son roman à la suite de ses personnages, un frère et une soeur que tout semble séparer : brillante et droite, émminement attachante, Bec est une chercheuse renommée, sur le point de mettre au point un vaccin contre le paludisme ; égocentrique et lâche, avec un goût prononcé pour les mineures, Rickie anime un reality-show pour ados. Ils n’ont en commun que la mémoire obsédante de leur père, modèle du héros mort sous la torture en Irlande. Le lecteur s’installe avec délectation dans ce roman ample, dense et confortable, écrit avec légèreté, causticité, ironie, mais aussi une bouleversante justesse émotionnelle, une grande subtilité psychologique et une singulière habileté narrative (loin de tout effet de manche cherchant à épater la galerie). Très contemporain dans ses préoccupations (la morale à une époque où la vie privée peut s’étaler au grand jour soudainement, grâce à la rapidité de l’internet, et où, vie privée et publique se confondant, finalement, on n’est plus à l’abri de rien), ce roman est une sorte de thriller, ainsi que le présente l’éditeur (« Comment croyez-vous que fonctionne un Etat policier ? Je vous donne un indice : ce n’est pas grâce à la police. Surveillez vos amis… la moitié du pays est prête à dénoncer l’autre »), mais avec des moments d’emballements digressifs, des événements dans le parcours des protagonistes sur lesquels s’arrête le narrateur avec un art romanesque consommé (là je pense à la déclaration d’amour d’Alex à Bec, la mort de Harris, la confession du tortionnaire) qui rendent ce livre, d’une rare élégance, absolument palpitant de bout en bout. De ces livres qu’on dévore et qu’on a envie de reprendre la dernière page tournée.
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Le coeur par effraction

Le cœur par effraction est un récit où les choix et les actions des personnages créent le fil de l'intrigue. Des petits morceaux de vie éparpillés ici et là faisant un tout. Plusieurs points de vue de personnages s'alternent pour nous présenter l'étendue de l'histoire. On se demande parfois où l'auteur veut nous mener dans ce capharnaüm de données dans lesquelles je me suis parfois égarée. Pourtant, dans ce récit, tout a son importance. ....
Lien : http://sariahlit.blogspot.fr..
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