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Critiques de Jason Aaron (474)
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Scalped, tome 1 : Pays indien

Cette série en 10 volumes se déroule de nos jours dans la réserve indienne des sioux oglalas du Dakota du Sud. La réserve est ravagée par le crime organisé, la drogue, l'alcool et la violence.



Je choisis de décrire un personnage pour chaque volume de la série :

Volume 01 – L'agent spécial Dashiell Bad Horse.

Encore adolescent, Dash a quitté la réserve de Prairie Rose sans même un regard en arrière, en se jurant de ne plus jamais y remettre les pieds. Il ne veut plus revoir sa mère, à qui il reproche d'avoir été accaparée par ses activités de militante de la libération amérindienne au lieu de s'occuper de lui pendant son enfance. Pourtant des années plus tard, les circonstances l'ont contraint à revenir sur ses pas. le FBI, dont il est devenu membre, lui a donné une mission : faire tomber le chef Lincoln Red Crow qui tire les ficelles de toutes les activités criminelles, en infiltrant les rangs de sa police tribale. Au FBI, son supérieur espère surtout qu'il sera capable de mettre à jour des éléments sur le meurtre de deux agents survenu dans les années 1970.

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Star Wars - Récits d'une galaxie lointaine, t..

Une très bonne surprise !

Si j'ai eu peur en lisant l'intro qui m'a appris qu'il ne s'agissait pas vraiment d'un one-shot, mais de la continuité de 2 séries dérivées (bêtement appelées "Star Wars" et "Dark Vador", ça va être pratique de faire le tri...) j'ai été rassuré en voyant que la connaissance des films suffisait parfaitement pour suivre l'action.



Voir Vador combattre toute une armée est assez jouissif, mais le réel atout de ce comics ce sont les nouveaux personnages, surtout Triple Zero, une sorte de C-3PO maléfique absolument parfait !



Comme toujours, il n'y a aucun enjeux, puisqu'on connait le destin des personnages, mais ce comics m'a quand même semblé meilleur que la moyenne.

Le dessin est particulièrement soigné, et on y retrouve un mélange d'action et d'humour très bien équilibré.



Du coup, j'ai bien envie de me pencher sur la série "Dark Vador", surtout pour retrouver Triple Zero !
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Wolverine & the X-Men, tome 3

Ce recueil contient les épisodes 9 à 13 de la série, parus mensuellement en 2012. Il fait suite à Wolverine & the X-men 2 (épisodes 5 à 8). Ces épisodes se déroulent pendant le crossover Avengers Vs. X-Men (en abrégé AvX). Ils complètent ce crossover et en dépendent fortement. Tous les scénarios sont de Jason Aaron. Chris Bachalo dessine les épisodes 9, 10 et 12 ; Nick Bradshaw dessine les épisodes 11 et 13. Chacun bénéficie de l'assistance de 4 encreurs différents.



Épisode 9 - La Force Phoenix approche de la Terre. Captain America atterrit sur la pelouse de l'école pour surdoués et vient demander l'aide des Avengers que sont Beast (Hank McCoy) et Wolverine. Épisode 10 - Cyclops (Scott Summers) arrive à son tour à l'école Jean Grey pour demander l'aide de Logan ; l'entrevue est orageuse. Épisode 11 - Ça se castagne de partout, à différents endroits de la planète. Pendant ce temps là, Logan accompagne Hope et il doit se décider quant à sa position par rapport à elle : protection, exécution pour éviter sa possession par la force Phoenix, ou autre. Épisode 12 - Les Avengers arrivent à Chaparanga, avec quelques X-Men dont Rachel Summers. Logan est en train de vider des verres dans un bar. Ils le somment de leur remettre Hope. Épisode 13 - Ava'dara Naganandini est un soldat de l'empire Shi'ar, de rang Warbird. Elle assure les fonctions de garde du corps personnel du fils de Gladiator (Kallark), actuellement empereur des Shi'ar.



Il vaut mieux être clair tout de suite : en 2012 Marvel décide de redistribuer les membres des Avengers et des X-Men au sein des 2 équipes pour rapprocher ces 2 franchises. Pour ce faire, l'éditeur met au point un concept (le retour de la force Phoenix) qui va contraindre chaque individu à se positionner en dépassant le clivage Avengers / X-Men. Les 12 épisodes paraîtront à un rythme bimensuel et obligeront toutes les séries mensuelles satellites à participer à l'événement. Jason Aaron (qui a écrit plusieurs épisodes d'AvX) n'a d'autre choix que de faire contre mauvaise fortune, bon coeur. Il fait de son mieux pour tirer le meilleur parti de ce contexte, chose qui n'est pas aisée. En effet chaque épisode de la série doit refléter l'avancée de l'histoire dans AvX. Donc Aaron a choisi de faire de chaque épisode une sorte d'histoire complète s'attachant à un point de vue ou un personnage (complète si on veut, parce que sans rien savoir d'AvX ça n'a pas beaucoup de sens). Il n'incorpore pas de résumé de ce qui c'est passé dans les 2 épisodes d'AvX entretemps (et dans les autres séries), il développe et complète un aspect d'AvX, tout en faisant de même pour un point de la série "Wolverine & the X-Men" (en abrégé W&XM).



Ce numéro d'équilibriste est délicat et certains épisodes sont plus réussis que d'autres qui sont plus encombrés par cette obligation d'imbrication étroite avec AvX. Pour ceux qui suivent la série W&XM, ils auront le plaisir de voir la motivation de Logan (en tant que proviseur) s'affermir grâce à une discussion avec Idie Okonkwo, la maturation d'Angel, le questionnement de Genesis (Evan), le dilemme moral et affectif de Logan en présence de Hope, le retour à la traque de mutants par Rachel Summers, et dans une moindre mesure la perversité d'Ava'dara Naganandini. Aaron fait preuve à nouveau de sa connaissance des personnages, de sa maîtrise des moments forts de l'histoire des X-Men, de la facilité avec laquelle il dépasse les clichés habituels pour donner de l'épaisseur aux personnages, pour qu'ils dégagent de l'empathie, pour qu'ils provoquent la sympathie du lecteur. Plus les épisodes passent, plus l'idée d'avoir fait de Wolverine le responsable de l'établissement Jean Grey apparaît intelligente et pertinente. Aaron redonne des traits de caractère à Wolverine qui sort du stéréotype du veux dur à cuire revenu de tout et réglant les conflits à grands coups de griffes tranchant tout ce qui dépasse. Sa personnalité acquiert des nuances qui avaient disparu depuis bien longtemps : un mélange de vieux vétéran désabusé, de figure paternaliste sévère et juste, d'ancien expérimenté avec une vision claire de ce qu'il veut, un responsable d'établissement amené à gérer des débordements sortant de l'ordinaire, un individu négociant avec d'autres responsables de haut niveau (Captain America des Avengers, ou Cyclops d'Utopia). Là aussi Aaron utilise une direction d'acteurs pour ses personnages qui permet de voir les "adultes" (les anciens d'expérience) parler de choses importantes, pas forcément claires pour les élèves.



Par contre AvX plombe plusieurs épisodes. L'épisode 9 passe tout seul, et le lecteur a l'impression qu'AvX ne sera qu'une simple formalité. Dans l'épisode 10, Cyclops vient demander à Logan (à la fois X-Man & Avenger) de se positionner dans le conflit pour le futur de Hope. Ça commence par une démonstration de virilité (il faut qu'ils se tapent dessus) aussi inéluctable que puéril, et on enchaîne par un échange de points de vue pachydermique et soporifique. Épisode 11, ça empire, il faut absolument que le lecteur comprenne que les Avengers et les X-Men se tapent dessus partout dans le monde. Et c'est parti pour des affrontements incomplets en 1 case ou en 1 page, impossibles à éviter, totalement superficiels, complètement inutiles. L'épisode 12 intègre mieux les 2 aspects : développement des personnages dans le cadre d'AvX. Pour l'épisode 13, Aaron disposait visiblement de plus de place pour raconter quelque chose : il se focalise sur la Warbird affectée à la sécurité du rejeton de Gladiator. Et malheureusement le résultat est assez manichéen et convenu.



C'est toujours un plaisir de retrouver les illustrations empreintes de second degré de Chris Bachalo, avec une légère influence manga (une forme d'exubérance enfantine dans les postures des personnages). À chaque page, la personnalité marquée de Bachalo permet de découvrir sur un visuel inattendu et savoureux. Prenons le premier épisode. Page 1, des extraterrestres en état d'ébriété parient hilare sur la prochaine planète détruite par la force du Phoenix, il y en a un avec une peau de pierre, une large bouche édenté irrésistible et drôle. Page 2 une planète explose dans une approche graphique fortement influencée par Jack Kirby pour un aspect massif et primordial très réussi. Page 3, Logan est détendu sur une chaise longue avec une posture affalée des plus parlantes. Page 4, Bachalo s'amuse avec la forme de Krakoa pour en faire un monstre à la dentition hasardeuse, au regard diabolique, très expressif. Page 5, Captain America est à la fois massif, évident, imposant, légèrement caricatural avec ses muscles et les pochettes de sa ceinture et de ses gants, l'incarnation de l'expérience, sans le cynisme. Je pourrais détailler ainsi chaque page des 4 épisodes qu'il a illustré.



Pour ses 2 épisodes, Nick Bradshaw est toujours sous influence d'Art Adams. Il n'a pas perdu en niveau de détail, ni en bonne humeur malgré les bastons incessantes. Il s'amuse à reproduire la mise en page de Watchmen pour la première page de l'épisode 13, à l'occasion (fort appropriée) d'un test de Rorsach. Son style est un peu plus classique que celui de Bachalo, tout aussi craquant, mais dépourvu de second degré.



Malgré le crossover AvX qui phagocyte les intrigues et s'accapare beaucoup de pages pour ses propres besoins, Aaron, Bachalo et Bradshaw réussissent à tirer le meilleur parti de la situation et à continuer de faire exister des personnages attachants.
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Wolverine et les X-Men, tome 1

Ce tome fait suite à Schism. Il contient les épisodes 1 à 8 de la série qui a débutée en 2011.



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- Épisodes 1 à 4 - Suite aux événements de "Schism", Logan "Wolverine" a décidé de prendre la responsabilité d'ouvrir une nouvelle école pour mutants, baptisée Jean Grey School for Higher Learning. Il a choisi de construire l'école à neuf sur l'ancien emplacement de celle de Charles Xavier, 1407 allée Graymalkin, à Salem Center, dans le conté de Westchester, dans l'état de New York. Il en est le proviseur, responsabilité qu'il partage avec Kitty Pryde. Alors que l'histoire commence Logan et Kitty doivent accompagner deux inspecteurs d'académie dans une visite guidée de l'établissement qui ouvre ses portes le jour même. Ces 2 personnes font preuve d'un racisme latent vis-à-vis des mutants en général, et ils ne peuvent que constater au fur et à mesure les aspects non conventionnels de l'établissement, ainsi que les nombreux défauts de jeunesse des installations, sans parler du caractère ingérable de plusieurs élèves. Mais les choses se gâtent vraiment quand Kade Kilgore se présente aux portes de l'établissement pour délivrer un utlimatum. Kilgore (le nouveau patron du Club Hellfire, avec Manuel Enduque, Baron Maximilian von Katzenelnbogen et Wilhemina Kensington) ne tolérera pas l'existence d'une école pour mutants.



Ce nouveau titre des X-Men (initié en 2011) est écrit par Jason Aaron, dessiné par Chris Bachalo (pour les épisodes 1 à 3, aidé par Duncan Rouleau, Matteo Scalera, avec pas moins de 7 encreurs) et Nick Bradshaw (pour l'épisode 4). Dès le début le ton de cette série à l'humour et la légèreté, très éloigné du pathos habituel des séries X-Men. La veille alors que Logan angoisse à l'idée de la rentrée, Charles Xavier lui rend visite pour lui faire partager son expérience de responsable de centre éducatif et il le vanne sur le nombre de fois où l'école sera détruite, sur le budget de construction à prévoir, et sur le fait qu'il n'aurait pas parié sur Logan pour prendre sa succession. Le tour du propriétaire avec les 2 inspecteurs s'avère tout aussi générateur de sarcasmes et de moqueries, et le malaise de Logan va augmentant. Aaron a donc opté pour un ton humoristique qui prend le pas sur le reste, c'est-à-dire que le lecteur ne doit pas s'attendre à de grandes révélations, et certains personnages ne sont présents que pour leur potentiel comique. Par exemple, Toad (Mortimer Toynbee) ne sert que de faire valoir comique du fait de la tâche qui lui a été confiée.



Cependant, Jason Aaron raconte bien une histoire qui s'inscrit dans la continuité des X-Men. Pour commencer il s'agit d'une conséquence directe de "Schism", mais en plus le lecteur doit posséder une solide connaissance des personnages mutants de l'univers partagé Marvel pour s'y retrouver. Une partie de l'humour repose sur la connaissance des 14 membres du personnel de l'école. C'est un petit moins gênant si le lecteur ne connaît pas les 20 élèves inscrits aux cours (je vous laisse la surprise de découvrir leur identité). Les 3 premiers épisodes servent donc à poser les bases de la série, ainsi qu'à raconter le premier conflit contre Kade Kilgore et ses troupes. Tout se solde par le recrutement d'un nouvel élève ayant une forte relation avec les X-Men.



Dans l'épisode 4, Aaron prend le temps de développer les relations entre les élèves, et celles entre les membres de l'équipes enseignantes. Il équilibre les moments humoristiques (une incroyable leçon d'histoire du futur donnée par Deathlok), et les moments plus émotionnels, tels que la reprise de contact entre Bobby Drake (Iceman) et Angel (Warren Worthington) après ce qui lui est arrivé dans The Dark Angel Saga 2.



Pour les 3 premiers épisodes, malgré le nombre de personnes impliquées, le même style prédomine du début jusqu'à la fin et il s'agit de celui de Chris Bachalo. On retrouve donc son implication dans les détails des bâtiments pour faire de cette nouvelle école un lieu unique. Il y a sa façon de dessiner les personnages qui incorpore des influences cartoon et manga, sans qu'elles prennent le dessus sur l'aspect général. Ces 2 influences se remarquent dans la façon de dessiner les visages : assez épurés avec quelques caractéristiques exagérées pour leur donner plus d'expressivité. Elles se retrouvent également dans quelques silhouettes, en particulier celle très filiforme de Kitty Pryde. Il a une façon toute à lui d'appréhender certains éléments vestimentaires, comme les bottes ou les extensions des gants au niveau de poignets. Enfin sa façon d'utiliser les aplats de noir pour donner plus de substance aux silhouettes ou à des éléments du décor rend les combats beaucoup plus intenses et les utilisations de superpouvoirs uniques. Il faut voir Iceman créer des structures massives de glace, c'est à la fois primaire, massif et brutal. Le lecteur ne peut donc que regretter que dans certaines pages (malgré l'aide nombreuse dont il a bénéficié), il n'ait pas eu le temps de peaufiner les arrières plans (surtout pendant les scènes de combat).



Pour l'épisode 4, Nick Bradshaw adopte un style détaillé avec une forte influence d'Art Adams sur la façon de dessiner les visages. Le lecteur a donc droit à des personnages très mignons avec des expressions à craquer, dans des décors très immersifs.



Le tome s'achève avec un facsimilé du prospectus de présentation de l'école Jean Grey School for Higher Learning (avec la liste des cours), une double page illustrant les événements à venir, une page à base d'icones listant les membres du personnels de l'école et les élèves (fort utile si vous ne suivez les séries X-Men que de loin), 4 couvertures alternatives, le tweet du cours dispensé par Deathlok, et 3 pages d'esquisse de Chris Bachalo.



Ce début de série s'avère une agréable surprise avec un scénariste très en verve, drôle et vif (sous réserve que le lecteur soit familier des X-Men), avec des dessins plein de personnalité, assez porté sur une forme douce de dérision dans leurs exagérations.



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- Épisodes 5 à 8, avec un scénario de Jason Aaron, et des dessins de Nick Bradshaw (épisodes 5 à 7) encré par Walden Wong, et de Chris Bachalo (épisode 8) encré par Tim Townsend.



Épisodes 5 à 7 - Charles Xavier avait raison : la principale qualité pour le responsable de l'école pour surdoués de Westchester est d'avoir un compte en banque bien fourni. Pas de chance, ce n'est pas le cas de Logan. Évidemment, il se tourne vers Warren Worthington pour lui demander une aide financière, mais l'état de ce dernier depuis The Dark Angel saga II ne lui permet pas de disposer librement de sa fortune. Ce n'est pas grave : faute d'avoir des ressources financières, Logan a des idées. Il emmène donc Quentin Quire avec lui pour aller s'en procurer. Avant de partir il confie la responsabilité de l'école à Bobby Drake parce que Kitty Pride est légèrement indisposée par une soudaine grossesse. Heureusement Hank McCoy a tout le matériel nécessaire pour effectuer un voyage fantastique et découvrir l'origine de ce gros ventre.



Épisode 8 - Le nouveau Club Hellfire (avec à sa tête Kade Kilgore) a mis la main sur Sabretooth et l'a envoyé massacrer les agents de l'agence gouvernementale SWORD (Sentient World Observation and Response Department), à commencer par Abigail Brand la copine d'Hank McCoy.



Cette série continue donc à marier mutants et humour dans un cocktail bien dosé. Jason Aaron associe une intrigue en bonne et due forme, découlant naturellement de l'existence de cette nouvelle école : concentration de jeunes mutants avec des caractères juvéniles, constituant une cible de choix pour tout un tas d'ennemis. Fort heureusement la place dévolue aux membres juvéniles du nouvel Hellfire Club est minime, et le reste est tout à fait à sa place dans la mythologie très riche des X-Men. Aaron installe un niveau de suspense satisfaisant et des surprises viennent régulièrement capter l'attention du lecteur.



Ce qui fait la spécificité de cette série (par rapport aux innombrables autres passées et présentes) réside dans la dose d'humour et dans la manière de faire exister les personnages principaux (essentiellement Logan, Kitty Pride, Hank McCoy). D'un coté Quentin Quire a perdu un partie de son tranchant par rapport à ses apparitions dans les épisodes écrits par Grant Morrison ; de l'autre il a conservé une attitude arrogante pleine de morgue et de suffisance qui alimente à la fois les réparties avec Logan, mais aussi le scénario. Aaron ne réduit pas Quentin Quire à un dispositif narratif humoristique, il conserve sa personnalité qui est une partie intégrante de l'histoire. Cette approche de mêler humour et personnalité s'applique à tous les personnages. Par exemple, Kitty Pride n'a rien perdu de sa fraîcheur et de sa détermination. À aucun moment elle n'accepte le rôle de victime malgré cette grossesse peu naturelle : elle continue à faire preuve d'un soupçon d'autodérision, ce qui la rend plus réelle et plus sympathique.



En outre Aaron a trouvé le bon dosage entre récit accessible à tous les lecteurs, et évocation de la continuité. Si vous êtes nouveau lecteur, il est possible que vous vous sentiez parfois dépassé par l'apparition fugitive d'un mutant ou sa mention, mais cela ne nuit en rien à la compréhension du récit. Vous percevez alors que ces personnages évoluent dans un monde plein de références qui ne demandent qu'à être découvertes. Si vous êtes un fan des personnages, vous vous rendez compte qu'une ou deux scènes évoque des échos de moments forts, des passages historiques de cette série. La fuite de Kitty Pride dans les sous-sols de l'école avec un gros monstre qui la poursuit évoque forcément l'une des premières nuits qu'elle a passée seule dans l'école (épisode 143 de 1981, réédité dans Days of future past). Ce passage apparaît comme un hommage discret, à destination des fans.



Le style de Nick Bradshaw évoque fortement celui d'Art Adams. Il y a cette même volonté de détails minutieux, ce même souffle juvénile qui habite les personnages. Il sait doser ces ingrédients de manière à ce que les cases restent lisibles et à ce que les personnages respirent une joie de vivre modérée, mais bien présente. Évidemment ce parti pris est cohérent avec l'approche narrative d'Aaron et met en valeur aussi bien l'humour que la chaleur humaine des personnages. Bradshaw apporte un autre atout visuel : il se montre inventif. Il ne se contente pas de reproduire les images stéréotypées de ses confrères. Ainsi le premier voyage dans le corps d'un des membres du personnel de l'école offre une vision intéressante des globules rouges, des vaisseaux (avec Quire en train de graffiter), et de la texture du cerveau. L'entrain des personnages évite que le ventre rond de Kitty ne devienne obscène, et il confère une autre dimension au personnage de Quentin Quire. Sans cette vitalité, il y est certain que le personnage de Broo n'aurait été qu'un cliché improbable et privé de toute capacité à provoquer de l'empathie chez le lecteur. Non seulement Bradshaw réussit à réconcilier la nature de Broo avec sa personnalité particulière, mais en plus le lecteur s'attache à ce monstre aux expressions sympathiques. Par contre, il est visible que les encreurs s'essoufflent au fur et à mesure des épisodes et il est possible d'observer une diminution des nuances et des détails dans le troisième épisode (qui reste d'un bon niveau). Pour le dernier épisode, Bachalo et Townsend utilisent toujours leur style si affirmé, avec des exagérations sur les visages, une capacité tout aussi remarquable à insuffler de la vitalité dans les personnages, un encrage qui joue sur les contrastes entre surface noire et surfaces colorées, etc. Ce style est moins immédiatement plaisant, mais il s'accorde également avec l'ambiance de ce tome.



La bonne surprise de la première partie est confirmée : Aaron, Bradshaw et Bachalo animent des personnages sympathiques et leur font vivre des aventures prenantes et distrayantes.
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Southern Bastards, tome 1 : Ici repose un h..

Début d'une nouvelle série avec des mecs sévèrement burnés qui ne pensent pas trop. Ça boit pas mal, ça se shoote un peu également et leur religion est le base-ball. En évoquant le base-ball, ils taquinent la batte version effeuillage de dents et pétage de jambes.

Je ne vais pas vous mentir, c'est une BD pour adulte et le job est fait. Je poursuivrais car le scénario est sympa et les dessins aux petits oignons.

A découvrir.
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Avengers, tome 5 : Challenge of the Ghost R..

Ce tome fait suite à Avengers By Jason Aaron Vol. 4: War of the Realms qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 22 à 25, initialement parus en 2019, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Stefano Caselli, avec l'aide de Luciano Vecchio pour l'épisode 24. Ils ont été mis en couleurs par Jason Keith, avec l'aide de Erick Arciniega pour l'épisode 25. Les couvertures ont été réalisées par Caselli. Le tome se termine avec l'épisode 1 de la série All new Ghost Rider de 2014, écrit par Felipe Smith, dessiné et encré par Tradd Moore, et mis en couleurs par Nelson Daniel & Val Staples.



Avengers 22 à 25 - À Los Angeles, Robbie Reyes conduit son petit frère Gabe Reyes à l'école, dans sa voiture. Gabe se plaint qu'ils roulent à une vitesse de tortue. Pourtant des flammes sortent du capot de la voiture (Hellcharger) et elle saute par-dessus d'autres pour franchir un carrefour, alors que des chaînes de feu apparaissent en guise de ceinture de sécurité, et que le visage de Robbie commence à prendre feu. Ils arrivent sain et saufs devant l'école, et Gabe descend de la voiture, ne se souvenant de rien. Par la suite, Robbie Reyes emmène sa voiture dans le désert, la détruit à la masse, enterre les morceaux et rentre chez lui en bus. Le lendemain matin, il retrouve la voiture en parfait état devant chez lui. Il est en train d'expliquer tout ça aux Avengers (Black Panther, Captain Marvel, Captain America, Blade, Boy-Thing) à la Montagne des Avengers au pôle nord. T'Challa indique que pour pouvoir aider Robbie, il faut qu'il se transforme en Ghost Rider, afin que les autres puissent constater par eux-mêmes. Robbie accepte et le fait et les ennuis commencent quand sa voiture semble dotée d'une volonté propre.



Avec ce tome, le lecteur a la confirmation de la construction très inhabituelle de la série. Comme beaucoup d'autres, Jason Aaron structure ses histoires sur la base de 4 à 6 numéros, qui forment un chapitre consacré à une aventure bien circonscrite, avec des intrigues secondaires. Ainsi le tome 1 était consacré au retour des Célestes, le 2 à la montée en puissance d'autres équipes nationales, le 3 au retour des vampires et le 4 à la guerre des Royaumes. Là où cette série diffère des autres est que le lecteur éprouve régulièrement l'impression que certaines intrigues secondaires sont oubliées en route. Ce n'est pas qu'elles se retrouvent transférées dans une autre série (par exemple une autre série Avengers), ou qu'elles sont closes de manière définitive, c'est qu'elles n'apparaissent plus. Par exemple les autres équipes nationales de superhéros étaient absentes du tome 3 alors que le conflit semblait imminent à la fin du tome 2 (d'ailleurs il n'a toujours pas lieu dans le présent tome). Le retour de Dracula semblait amener vers un conflit d'envergure lui aussi imminent, et dans ce tome, un personnage évoque en passant la résurgence des créatures surnaturelles, avant que la conversation ne passe à tout autre chose. Du coup, le lecteur ne voit pas trop pour quelle raison, le scénariste juge utile de revenir au cas particulier de Robbie Reyes, évoqué précédemment, mais oublié depuis. Il y a une forme de saut du coq à l'âne, en fonction de l'envie arbitraire du moment. Il est probable que ces changements de direction soient directement liés à des impératifs éditoriaux indépendants de l'intrigue, mais ça fait quand même bizarre.



Quoi qu'il en soit, ça faisait un petit bout de temps que Jason Aaron avait lancé la piste d'un déséquilibre dans les pouvoirs de Robbie Reyes. Ce chapitre est donc consacré, comme son titre l'indique, au conflit entre Ghost Riders (la couverture révélant l'apparition de l'un d'entre eux). Le scénariste sait de quoi il parle car il a déjà eu l'occasion d'écrire une version grindhouse du Ghost Rider (Johnny Blaze) à compter de Ghost Rider Vol. 5: Hell Bent And Heaven Bound (épisodes 20 à 25). Le lecteur retrouve cette équipe d'Avengers à la composition un peu étrange avec des personnages classiques Captain America (Steve Rogers) et Thor (qui porte les cicatrices de War of the Realms, 2019, par Aaron et Russell Dauterman), Captain Marvel (Carol Danvers), She-Hulk (Jennifer Walters dont les fluctuations de pouvoir sont évoqués sporadiquement, une autre intrigue secondaire au développement erratique), et des personnages incongrus comme Blade (Eric Brooks, efficace contre les vampires, mais déplacé dans les autres aventures) et Boy-Thing (un rejet de Man-Thing). Aaron sait établir des liens avec le reste de l'univers partagé Marvel : que ce soit un Ghost Rider en vogue en 2018/2019, ou la participation ponctuelle d'une Dora Milaje, ou encore le recours à un démonologiste à l'apparence et au nom bizarres.



Il faut un peu de temps pour que l'intrigue trouve sa vitesse de croisière et arrive à un point intéressant (un épisode et demi sur quatre), le temps que le scénariste puisse exposer toutes les informations nécessaires pour que l'histoire fasse sens pour un lecteur qui ne serait pas familier de Robbie Reyes. Les pages se tournent tranquillement jusqu'à ce que Johnny Blaze explique le principe de la course, une idée effectivement au cœur du Ghost Rider. Les dessins racontent agréablement l'histoire : Stefano Caselli s'astreint à dessiner d'une manière ressemblante à celle d'Ed McGuinness qui a lancé la série, le côté souriant et rond en moins. Dans le premier épisode, il réussit bien les effets spéciaux des maillons de chaîne en feu de l'enfer, avec l'aide de Jason Keith. L'apparition du démonologiste est à la fois impressionnante et amusante, du fait de sa nouvelle apparence, avec crâne rasé et bouc roux. Au fil des pages, les décors en arrière-plan perdent en consistance, le coloriste devant faire de plus en plus d'effort avec ses camaïeux pour maintenir l'illusion d'un lieu. Les décors reviennent au début de l'épisode 23, puis s'amenuisent au fur et à mesure des pages, mais la course entre Robbie Reyes et Johnny Blaze commence, et le plan de prises de vue rend bien compte de la vitesse, des manœuvres dangereuses, et des pièges. L'apparition du Rider marie aussi bien la dimension spectaculaire teintée d'une note d'humour que celle du démonologiste. La réunion des nombreux Ghost Riders en début d'épisode 24 est très réussie, une belle réunion d'une famille enflammée. Pendant ce temps-là, les Avengers se battent contre Rider, du fait d'une incompréhension, alimentée par Rider. En comparant les séquences dans la Montagne des Avengers et celle en Enfer, le lecteur se rend compte que le dessinateur s'amuse plus en Enfer qu'au quartier général.



Vient le dernier épisode : les décors ont totalement disparu, remplacés par l'ambiance enflammée créée par les couleurs, et la course prend une autre dimension, les dessins mettant en évidence les trucs et astuces arbitraires mis en œuvre par le scénariste. C'est un peu rigolo sous réserve qu'on accepte qu'il n'y ait aucune cohérence dans les règles de la course, sauf en ce qui concerne la triche. La résolution laisse le lecteur dubitatif quant à l'intérêt de cet affrontement. Il est encore plus déconcerté par la séquence de fin de l'épisode car il lui semblait que ces faits étaient déjà advenus à la fin du tome précédent. En terminant ces 4 épisodes, le lecteur ne sait pas trop quoi en penser. L'intrigue n'est pas très épaisse et pas très satisfaisante, sans même parler de la gestion hachée des intrigues secondaires. Mais d'un autre côté, il apprécie de savoir ce qu'il advient de Robbie Reyes et de sa voiture, ainsi que de voir une course entre deux Ghost Riders, avec les touches humoristiques amenées par l'apparition du Rider. Entre 2 et 3 étoiles.



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All new Ghost Rider 1 (2014, Felipe Smith & Tradd Moore) - Dans la partie Est de Los Angeles, Robbie Reyes est en train de réparer un moteur de voiture dans un garage. Le patron l'interrompt pour lui dire qu'il n'y a pas urgence sur cette voiture. Robbie s'arrête et s'essuie les mains. Le patron lui donne sa paye dans une enveloppe : Robbie lui fait observer qu'il manque 23 dollars. Le patron s'excuse et les lui donne, pas forcément de bonne grâce. Robbie va chercher son petit frère au centre : Gabe Reyes s'est fait mettre à bas de son fauteuil roulant par des voyous. Robbie intervient et a le dessous dans la bagarre. Le soir il est retourné au garage et a pris le véhicule sur lequel il bossait. Il l'emprunte pour une course illégale avec pari, dans les rues de la ville.



Le personnage du Ghost Rider est apparu pour la première fois en 1972 : Johnny Blaze, crée par Roy Thomas, Gary Friedrich et Mike Ploog. En 1990, il a été remplacé par Danny Ketch, créé par Howard Mackie & Javier Saltares. En 2011, Alejandra Jones (créée par Rob Williams & Matthew Clark) leur a succédé le temps de 6 épisodes, dans Ghost Rider: Give up the Ghost. En 2014, arrive Robbie Reyes. Cet épisode se lit très rapidement, le scénario étant léger, et les dialogues peu développés. Par contre, la narration visuelle est inventive, énergétique, et rapide, très sympathique. Cela ne peut qu'inciter le lecteur à aller lire Silver Surfer: Black (2019, scénario de Donny Cates).
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Southern Bastards, tome 2 : Sang et sueur

La Chronique Fourre-Tout D'YRADON #N13 sur "Southern Bastards T.2 et 3" de @jasonaaron et @jasonlatour chez @UrbanComics



Continuons notre descente aux enfers avec les tomes 2 et 3 de "Southern Bastards", où nous en apprenons plus sur les origines du coach Boss et de sa prise de pouvoir sur la petite bourgade de Craw County. Car après les événements survenus dans le tome 1, ce vil mécréant se croit tout permis, car détenant les couilles du Shérif et ayant l'appui du Maire, il fait la pluie et le beau temps. Cette situation, tout le monde va l'apprendre à ses dépens et se la prendre en pleine face. Après ce dur retour à la réalité, les différents protagonistes de l'histoire tentent le tout pour le tout pour survivre dans cet enfer.



C'est un travail de qualité que nous propose les deux Aaron, quoiqu'un peu glauque et dérangeant, mais bizarrement plaisant. Le scénario est bien conduit d'un bout à l'autre et l'histoire choisie reflète certainement un des aspects les plus vrai et les plus dégueulasse de la société américaine. Le tout est mis en lumière par un graphisme particulier, qui pourra déranger, comme il pourra plaire à tout un chacun. Pour ma part, je suis conquis.



Note T.2 et T.3 : 4/5.  



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See you soon sur les ondes...
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Thor - Marvel Now, tome 2 : Le Massacreur d..

Ce tome fait suite à THOR MARVEL NOW T01 (épisodes 1 à 5) qu'il faut impérativement avoir lu avant. Il contient les épisodes 6 à 11, initialement parus en 2013, écrits par Jason Aaron, et mis en couleurs par Ive Svorcina. L'épisode 6 a été dessiné par Jackson Guice, et encré par Tom Palmer. Les épisodes 7 à 11 ont été dessinés et encrés par Esad Ribic. Ce tome comprend également la couverture alternative réalisée par Gabriel Dell'Otto.



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- Épisode 6 - Il y a 3.000 ans sur une planète sans nom, Gorr se déplace avec sa mère dans une zone désertique rocheuse. Elle lui enjoint de prier régulièrement les dieux pour qu'ils lui accordent leurs biens faits, tels qu'un peu de nourriture, un abri le protégeant des bêtes sauvages. Mais elle meurt assaillie par lesdites bêtes, sous les yeux de son fils. Plus tard, Gorr est devenu un adulte, et même un père, toujours sur cette planète si inhospitalière. Il perd sa femme et son enfant dans un éboulement. Il n'en peut plus de rendre grâce à ces dieux qui lui offrent un quotidien si cruel.



Il était effectivement nécessaire que Jason Aaron donne un peu d'épaisseur à Gorr, l'opposant de Thor apparu pour la première fois dans le tome précédent. Le lecteur sait déjà que cet antagoniste hait les dieux et a juré de tous les détruire, il ne reste plus qu'à découvrir la raison d'une telle haine. Le scénariste utilise une trame simple : un individu sur une planète désolée, accablé par les coups du sort, qui en vient à blâmer les dieux quel que soit le panthéon considéré. Il finit par trouver une source de pouvoir qui lui permet d'assouvir sa vengeance dans les grandes largeurs. C'est très basique, et plutôt dépourvu de surprise ou de nuances.



Pour cet épisode, Esad Ribic laisse la place à une autre équipe artistique afin de disposer du temps nécessaire pour dessiner les épisodes suivants en respectant la cadence de parution mensuelle. Jackson Guice respecte à la lettre les indications du scénariste, sans grande inspiration. En fonction des exigences de la scène, le désert est vaguement sablonneux, ou plus rocailleux. Les personnages sont tous vêtus du même pagne. Les expressions de désespoir et de rage sont dramatisées jusqu'à l'exagération, et encore appuyées par l'encrage très professionnel de Tom Palmer. Le lecteur éprouve la sensation de repasser sans cesse par le même endroit, sans se faire une idée du relief ou de la géographie de la planète, et en se demandant comment les femmes peuvent enfanter dans de telles conditions, et comment le fruit de leurs entrailles peut survivre et dépasser le stade de nourrisson en subissant une telle pénurie de nourriture.



Les origines de Gorr s'avèrent très convenues, et sans grand intérêt. 2 étoiles.



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- Épisodes 7 à 11 - En Islande en 893, le jeune Thor se réveille en pleine nuit, avec une jolie guerrière à ses côtés. Il a l'intuition que Gorr n'est pas mort. Des millénaires dans le futur, le Thor du présent a rejoint le Thor du futur en Asgard. Le plus âgé constate que la disparition de la barrière d'entités noires qui l'empêchait de quitter les ruines de son royaume. Il conseille au plus jeune de se préparer pour le voyage et la bataille à venir en lui indiquant une salle où trouver de quoi se réconforter, pendant que lui-même va préparer la nef et chercher ses armes. Dans le passé, Gorr vient récupérer le jeune Thor pour le réduire en esclavage. Dans le présent, Shadrak (le dieu des bombes) se fait attraper par le Seigneur Libraire, dans la Cité de l'Omnipotence, le nexus de tous les dieux.



Le titre de ce tome indique clairement l'enjeu : dans le futur, Gorr est sur le point d'achever la construction de sa bombe fabriquée pour détruire tous les dieux. Le lecteur n'a pas beaucoup de doute quant au déroulement de l'intrigue. Chacun des 3 Thor va assaillir Gorr à plusieurs reprises, subir des revers, jusqu'à temps que l'un d'entre eux parvienne à accomplir une percée décisive grâce à son obstination et sa force. Effectivement, le récit s'avère conforme à ce schéma. Le scénariste réserve quand même 2 surprises au lecteur. La première concerne la portée de la bombe, avec la pointe d'humour sur l'existence d'un dieu des bombes. La seconde réside dans l'identité de 3 dieux parmi tous ceux réduits en esclavage par Gorr sur sa planète : Atli, Ellisiv et Frigg Wodendottir. Pour le reste, Aaron gère une distribution de personnages se concentrant sur Gorr et les 3 Thor. Le lecteur éprouve la même sensation qu'à la lecture du premier tome, peut-être encore un peu accrue : une décompression destinée à donner de la place au dessinateur.



Esad Ribic est l'artiste qui a dessiné les premiers épisodes de cette série de Thor (débutée en 2012) et donc celui qui a défini son identité visuelle. Ses dessins conservent les mêmes caractéristiques : des formes délimitées par des traits très fins, donnant une apparence éthérée. À plusieurs reprises, le lecteur remarque qu'il utilise des vues en contreplongée pour donner plus de majesté à chacun des Thor, en s'inspirant de l'aura que leur conférait Olivier Coipel dans une itération précédente de la série. Le choix d'un détourage léger induit une forme légèreté à ce qui est représenté. De temps à autre, l'artiste représente plus d'éléments dans une case, par exemple pour la nef permettant de voyager d'Asgard à la planète de Gorr, pour les bâtiments d'Asgard dans l'épilogue, ou parfois pour les tenues de Thor. Dans ces cas-là, la légèreté des traits n'induit pas d'impression de fragilité de ce qui est représenté, ou de faiblesse.



Toutefois, le plus souvent, les personnages évoluent dans des environnements vides d'arrière-plans, comme s'ils flottaient ou se déplaçaient sur une scène vide de décors. Ce choix de narration visuelle accentue encore l'impression d'artificialité, avec des personnages évoluant sur une scène de théâtre vide. Pour contrebalancer cette sensation, le metteur en couleur effectue un travail impressionnant, largement au-dessus du simple coloriage. Il utilise le jeu des nuances d'une même teinte pour donner l'impression de sculpter les surfaces avec la couleur, se rapprochant d'un travail de peinture directe. En particulier il travaille le rendu de la peau pour représenter les muscles de Thor, faire ressortir les veines. En cela, il complète les traits encrés, ajoutant des informations visuelles qui relèvent d'habitude du dessin dans les comics. Les variations de teinte apportent également des informations sur le placement de la source d'éclairage, sur l'intensité lumineuse, et sur la manière dont chaque surface capte la lumière. Sous réserve de faire l'effort d'adaptation de lecture nécessaire, le lecteur peut alors retrouver une partie des informations d'habitude représentées par des traits encrés, dans les couleurs.



De la même manière Ive Svorcina utilise la mise en couleurs pour donner des indications sur la texture du sol, pour représenter les veines du bois, pour habiller les fonds de case avec des camaïeux sophistiqués déclinant les teintes d'une même couleur. Le lecteur accepte facilement que les combats se déroulant dans l'espace aient pour décor une nuit étoilée, sans beaucoup d'informations visuelles. Par contre il se lasse rapidement des zones désertiques, avec un trait pour indiquer le niveau du sol, de vagues contours pour indiquer la présence d'un rocher (pourtant bien habillé par les couleurs de Scorcina) et de vagues nuages de poussière mangeant une partie du décor. Il s'en désintéresse d'autant plus qu'Esad Ribic ne semble pas non plus très impliqué dans la mise en scène des affrontements. Il ne cherche pas à réaliser un plan de prises de vue qui permette au lecteur de suivre le détail des déplacements et les conséquences des coups portés. Il fait des efforts pour montrer les personnages dans des postures impressionnantes. Mais en ce qui concerne Gorr, ces postures lui donnent un air d'acteur un peu imbu de sa personne, desservant sa crédibilité. La dramaturgie de l'artiste ressort comme trop éthérée, trop diaphane pour être vraiment capable de transcrire la brutalité des coups, la force des énergies destructrices.



Du fait de la forme de décompression narrative du récit, le lecteur ne s'y ennuie pas vraiment car les pages se tournent rapidement, et l'intrigue se suit aisément. Il a du mal à s'impliquer dans ce long combat linéaire du fait de son manque de densité visuelle. Par contre, s'il a une vague idée de ce qui se passe par la suite, il se rend bien compte que ce chapitre est indispensable pour comprendre la portée de ce qui arrive au Thor du présent par la suite. En particulier, il peut déceler les prémisses de ce qui va ébranler Thor dans ORIGINAL SIN et dont le secret sera révélé dans Marvel Saga nº3, 2 récits écrits par Jason Aaron. 2 étoiles pour un lecteur de passage, sans motivation pour découvrir la suite des épisodes écrits par Jason Aaron, 3 étoiles pour un lecteur ayant repris sa lecture des aventures avec la série suivante, dans laquelle Thor Odinson s'est retrouvé indigne de manier le marteau qui a été soulevé par une femme.
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Scalped, Tome 6 : Rongé jusqu'à l'os

L'agent spécial Dashiell Bad Horse est infiltré dans la police tribale de Prairie Rose. Son patron est Lincoln Red Crow, chef de la réserve, de la police et… de la mafia locale.

Selon une légende cheyenne, un grand mât de bois soutiendrait notre monde au-dessus de l'abîme. A chaque pêché de l'Homme, le Grand Père Castor rongerait un peu plus le mât, précipitant notre monde vers sa chute. Lorsque l'homme aura trop péché, la civilisation sera condamnée. Pour les membres de la réserve de Prairie rose, ce moment est arrivé. L'agent Dashiell Bad Horse connait les éléments qui pourront permettre au FBI de faire tomber Red Crow.



Je décris un personnage pour chacun des 10 volumes de la série :

Volume 06 – Carol Ellroy

Aussi distante avec son père, le chef oglala Lincoln Red Crow, que Dash l'était avec sa mère, Carol s'autodétruit dans le sexe et pousse actuellement son histoire d'amour torride et illicite avec Dash à une limite extrême.
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Avengers VS X-Men

Cette histoire a été publiée sous plusieurs formats. L'édition AvX Marvel Comics (ISBN 0785163174, 568 pages) regroupe les épisodes 0 à 12 de la série AvX, ainsi que les épisodes AvX infinite 1, 6 et 10, et les épisodes 1 à 6 de la minisérie "AvX : Vs.". L'édition AvX Panini (ISBN 1846535182, 372 pages) comprend la série mère (épisodes 0 à 12). Le tome Avengers Vs. X-Men : Vs. (ISBN 0785165207, 160 pages) contient les 6 épisodes de la minisérie "Vs.".



AvX 0 à 12 - Nova (Sam Alexander, une nouvelle incarnation du personnage dont c'est la première apparition) est en route vers la Terre pour prévenir les superhéros que la force Phénix se dirige également vers la Terre. Scarlet Witch (Wanda Maximof) est de nouveau une superhéroïne active, mais les retrouvailles avec les Avengers sont peu chaleureuses. Sur Utopia, Hope refuse d'être cantonnée au rôle de futur messie à choyer, à protéger et à surentraîner. Les Avengers prennent conscience du retour de la force Phénix vers la Terre et Wolverine leur apprend que Scott Summers est persuadé que Hope est destinée à être la prochaine récipiendaire de cette force. Captain America se rend sur Utopia pour demander à Cyclops de confier Hope aux autorités pour prendre toutes les précautions nécessaires afin d'éviter la destruction qui accompagne le phénix. Scott Summers est persuadé que le retour du phénix annonce plutôt une phase de renaissance, en particulier la revivification du gène mutant. Il estime qu'Hope est le seul espoir pour que de nouveaux mutants apparaissent sur Terre, pour la survie de la race des mutants. Le conflit est inévitable.



C'est le grand aboutissement de plusieurs années d'événements éditoriaux dans l'univers Marvel. Tout a commencé avec Avengers disassembled en 2004. Puis les bouleversements se sont enchaînés : House of M en 2005, X-Men: Messiah Complex en 2007, Second coming en 2010, The Children's crusade en 2011, et Schism en 2011. C'est l'apothéose du mode de rédaction en comité. Les responsables de publication de Marvel organise chaque année 1 ou plusieurs réunions de travail avec les scénaristes responsables des séries les plus importantes, pour définir les grands événements à venir dans l'univers Marvel, qu'il s'agisse de crossover ou d'une histoire ayant des répercussions dans plusieurs séries. Jusqu'alors la rédaction d'une série événementielle impactant tout l'univers partagé Marvel était confiée à 1 scénariste, et la coordination avec les séries régulières était assurée par les responsables éditoriaux. Ici, ce modèle est abandonné au profit d'une coordination plus ambitieuse. La série AvX est écrite par Brian Michael Bendis (épisodes 0, 1, 8 et 11), Jason Aaron (épisodes 0, 2, 9 et 12), Ed Brubaker (épisodes 3 et 10), Jonathan Hickman (épisodes 4 et 6), et Matt Fraction (épisodes 5 et 7), soit 5 scénaristes différents.



De la même manière, la série est illustrée par plusieurs équipes : Frank Cho (0), John Romita junior (dessins, en abrégé JRjr) et Scott Hanna (encrage) pour les épisodes 1 à 5, Olivier Coipel (dessins) et Mark Morales (encrage) pour les épisodes 6, 7 et 11, Adam Kubert (dessins) et John Delle (encrage) pour les épisodes 8 à 10 et 12).



La surprise : le récit se tient très bien et présente plusieurs épisodes qui laissent le lecteur accroché à son siège. Durant les épisodes 1 à 4, le récit peine à décoller du fait de l'ampleur de l'intrigue. Les scénaristes font de leur mieux pour mettre en branle une histoire qui met en jeu 28 Avengers, 47 X-Men, et 5 superhéros aux allégeances délicates (à commencer par Wolverine et Beast qui sont dans les 2 équipes). Le temps de remettre en place les morceaux de continuité depuis "Disassembled" et de placer chaque personnage sur l'échiquier, 4 épisodes sont déjà passé. JRjr effectue un découpage de planche très clair et efficace, très aéré pour que chaque personnage ait sa place, que personne ne se marche sur les pieds. Il insère les scènes spectaculaires de destruction massive attendues. Par contre il semble dessiner très vite et les postures des personnages ressemblent à des cases qu'il a déjà dessinées de nombreuses fois.



Passé ces épisodes introductifs, une fois l'inertie vaincue, le récit offre une cohérence impressionnante, des scènes d'action remarquables, plusieurs moments intenses, et l'aboutissement satisfaisant de plusieurs évolutions. Pour n'en citer qu'un, il faut parler de Scott Summers, chef de la nation mutante depuis plus années qui voit enfin la possibilité de sauver son peuple. Si vous avez suivi (et accepté) la maturation de ce personnage depuis Manifest destiny, vous aurez le plaisir de lire la résolution de ses prises de position et de responsabilités.



Du point de vue des créateurs, il est difficile de mettre en avant l'un ou l'autre dans la mesure où chacun se retrouve avec un bout d'histoire plus ou moins facile à écrire. Certains épisodes sortent du lot malgré tout, comme ceux écrits par Hickman (qui profite de toute la mise en place réalisée par ceux d'avant). De la même manière, parmi les dessinateurs, certains sont plus percutants que d'autres (Coipel et Kubert). Une fois passé les dessins peu agréables à l'oeil de JRjr, la suite se lit toute seule, avec de très belles pages de Coipel et quelques visuels très réussis de Kubert.



Si le décollage du récit est poussif, l'atterrissage manque également un peu de surprise dans les résolutions majeures, à savoir le devenir de la force Phénix, les rôles de Scarlet Witch et Hope. Par contre, pour le reste, c'est-à-dire les changements apportés aux Avengers, aux X-Men, ils sont significatifs et crédibles, et le statu quo a vraiment changé. 4 étoiles.



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AvX : versus (dans l'édition Marvel) - Il s'agit donc de 6 épisodes consacrés uniquement aux batailles entre superhéros, rien de plus (2 par épisode, réalisées par des scénaristes et dessinateurs différents). À ma grande surprise, ces épisodes sont très agréables à lire car ils prolongent le plaisir de la lecture et les auteurs y introduisent un léger second degré qui apporte juste ce qu'il faut de recul par rapport à ces récits régressifs. Le lecteur a également le plaisir de constater que ces affrontements ont été confiés à Aaron, Kathryn Immonen, Kieron Gillen, Loeb, Chris Yost, Rick Remender, Fraction, Bendis, pour les scénaristes. Coté dessinateurs, il découvre les planches d'Adam Kubert, Stuart Immonen, Steve McNiven, Salvador Larroca, Ed McGuinness, Terry Dodson, Brandon Peterson, Leinil Francis Yu, Jim Cheung, etc. Par contraste les 3 épisodes estampillés Infinity font pale figure et n'apporte pas grand-chose.



Le tome édité par Marvel se termine avec la reproduction des couvertures variantes en quart de page (43 couvertures au total), un article sur la coordination des dessinateurs avec plusieurs crayonnés et des tableaux de score pour chaque bataille entre superhéros.



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AvX constituent l'aboutissement d'années de continuité, d'évolution de personnages et de la position de la communauté des mutants dans l'univers partagé Marvel. D'un coté il peut s'agir de ce que les comics de superhéros peuvent offrir de plus hermétique : que des superhéros qui se battent entre eux (pas de supercriminels, pas de civils) pour des motifs quasi incestueux compréhensibles uniquement par des lecteurs initiés maîtrisant plusieurs années de continuité au travers de plusieurs séries. Évidement comme dans les autres "événements" de cette ampleur, une case peut parfois résumer un épisode d'une série annexe, et certaines transitions sont fort abruptes dans la mesure où les événements intermédiaires se sont déroulés dans un épisode d'une série mensuelle. Ces lecteurs ne verront dans ce crossover qu'un prétexte marketing destiné à relancer plusieurs séries avec un nouveau numéro 1 artificiel sous l'appellation "Marvel NOW !".



D'un autre coté, cette histoire profite pleinement du dispositif d'univers partagé et de la riche mythologie qui y est associée pour proposer un grand spectacle aux effets spéciaux illimités, et aux ressorts dramatiques très classiques (à commencer par le recours à la maxime de Lord Acton). En fonction de ce que le lecteur est venu chercher, il pourra être rebuté par cette guéguerre incestueuse entre gugusses déconnectés de toute réalité, ou au contraire emporté dans ce tourbillon d'énergie et de résolutions de conflit par la force pour un récit de grande ampleur s'appuyant sur une mythologie développée sur plusieurs années.
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Scalped, tome 3 : Mères mortes

L’amour flou et la mort convulsive

Les cauchemars récurrents et morbides réveillent brutalement Dashiell Bad Horse et le laissent seul avec ses souvenirs et ses hantises notamment celle d’être un agent infiltré du FBI découvert par le chef tribal et mafieux Red Crow qu’il doit faire tomber coûte que coûte. Après ce one-shot d’introduction dessiné par John Paul Leon, le récit démarre sous les pinceaux du dessinateur attitré R. M. Guéra. Lincoln Red Crow prévenu par la police tribale s’est assis auprès de la femme scalpée et assassinée qui n’est autre que celle qu’il a aimée, Gina Bad Horse. Dash se désintéresse du sort tragique de sa mère. Il intervient avec pertes et tracas dans un laboratoire clandestin pour y découvrir le cadavre d’une femme. Engine Diesel, l’autre agent infiltré du FBI serait responsable des abus sexuels et du meurtre conclusif. Dashiell est contraint de réfréner sa soif de justice d’autant qu’il semble s’investir auprès des jeunes orphelins laissés sur le pavé. Pour son malheur, il va initier l’aîné au maniement des armes.

La série prend son temps pour creuser les personnages à coup de flashbacks éclairants. Si les dessins de Leon en prologue et de Furno en épilogue ne convainquent pas, le récit principal réalisé par Guéra est dynamique et percutant. Les cadrages variés et les images raccords fluidifient une narration heurtée à travers laquelle éclate à tout instant une violence convulsive mais le dessinateur apporte davantage de force à travers des regards pensifs et des postures accablées loin des éructations grimaçantes et d’une bestialité explosive.
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Wolverine et les X-Men, tome 7

Ce tome fait suite à Wolverine & the X-Men 6 (épisodes 25 à 29). Il contient les épisodes 30 à 35, initialement parus en 2013, avec des scénarios de Jason Aaron, des dessins de Pasqual Ferry aidé par Pepe Larraz et Salva Espin pour l'épisode 30, puis des dessins de Nick Bradshaw encrés par Walden Wong et lui-même pour les épisodes 31 à 35. Il vaut mieux avoir lu les 2 tomes précédents pour comprendre les enjeux de cette histoire intitulée "The Hellfire saga".



Plusieurs élèves de l'école Jean Grey ont rejoint la nouvelle école de l'Hellfire Club. Wolverine a demandé à tous les professeurs de l'école de les retrouver coûte que coûte. Mais voilà : cette nouvelle école de mutants criminels est vraiment introuvable. Pendant ce temps là, Hank McCoy(Beast) s'est rendu dans la station spatiale de l'organisation SWORD pour s'entretenir avec Xanto Starblood, un expert en physiologie brood, pour essayer de retrouver la personnalité première de Broo. Du côté de l'académie Hellfire (dont la devise est "Fais ce que tu voudras", en français dans le texte), le lecteur découvre la nature des cours que suivent les élèves (8 étudiants, transfuges de l'école Jean Grey, ou nouveaux mutants), ainsi que l'identité des professeurs (et la nature de leurs marottes). Cette académie est administrée par le cercle intérieur du club Hellfire composé de Kade Killgore (Black King), Manuel Enduque (White King), Max Frankenstein (Black Bishop) et Wilhelmina Kensington (White Queen). L'histoire va jusqu'à la résolution de ce conflit d'intérêt entre l'école Jean Grey et l'académie Hellfire.



Pasqual Ferry illustre le premier épisode avec un détourage des silhouettes des individus et des objets, tout en traits fins, pour une esthétique pas très agréable, un peu creuse. Les expressions des visages manquent singulièrement de nuances, mais chaque page reste lisible, montrant bien ce qui se passe et quels sont les participants dans chaque scène.



C'est donc un vrai plaisir de retrouver les dessins minutieux, appliqués et détailles de Nick Bradshaw dans 5 épisodes sur 6, traités avec soin par un encrage lui aussi très minutieux de telle sorte à faire ressortir chaque détail. Pour comprendre les mérites de Bradshaw, il faut se rendre compte du niveau d'exigence du scénario. À ce titre l'épisode 32 constitue un cas d'école de la tâche pharaonique imposée par Aaron. Dans cet épisode il apparaît 41 personnages différents (essentiellement superhéros et supercriminels) qui doivent tous être reconnaissables par le lecteur. Certes ils n'apparaissent pas tous dans une seule et unique case, mais cela exige de la part du dessinateur d'être au fait de l'apparence et des détails des costumes de tous ses personnages. Ensuite Aaron lui demande vraiment de dessiner tout et n'importe quoi : un bonhomme de neige menaçant, un requin anthropomorphe femelle, des aventuriers découvrant un trésor dans une grotte, des farfadets en train de chaparder des bouteilles d'alcool, un individu écrasant un oiseau dans sa main en la fermant, un assassin arborant un masque de kabuki, et bien d'autres choses improbables encore, sans oublier le toujours visuellement époustouflant Glob Herman. Et il ne s'agit là que d'un seul épisode. Il est évidemment possible de critiquer en trouvant que ses dessins sont un peu mignons, peut-être pas assez sérieux, mais le travail accompli par Bradshaw est proprement titanesque. Enfin, qui à part Bradshaw est capable de rendre crédible un gugusse dont le superpouvoir est de vous éternuer dessus, rendant chaque utilisation aussi dégoûtante que ridicule ?



Depuis le début de la série, Jason Aaron a su trouver un ton qui amalgame aventures grand spectacle et bonne humeur, sans rien sacrifier à la personnalité des superhéros et supercriminels. Il a également su jongler avec un nombre de personnages toujours plus important. En la matière, il atteint donc un sommet en incluant 41 personnages différents dans l'épisode 32, allant du plus facilement reconnaissable (Wolverine) à ses propres créations plus récentes tel que Lord Deathstrike (apparu dans l'épisode 9 de la série Wolverine qu'il a écrite, dans Wolverine vs. the X-Men) ou Xanto Starblood, au plus obscur (qui pourra identifier Greymalkin, et même qui s'en souvient ?). Il y a donc plusieurs manières pour le lecteur d'approcher cette histoire. La première consiste à la prendre au premier degré : Wolverine et ses professeurs doivent récupérer des élèves qui sont passés à l'ennemi pour des raisons qui leur appartiennent. Sous cet aspect là, Aaron fait un peu durer chaque phase (les recherches dans les endroits les plus inattendus, les élèves qui manigancent dans le dos des professeurs de l'académie Hellfire, le sauvetage avec combat épique), jusqu'à une résolution qui laisse pantois quant aux retournements de comportement de certains personnages. Par contre impossible de résister à la verve et à la bonne humeur, ainsi qu'à la démesure du combat final.



Deuxième mode de lecture, après tout peu importe la forme de l'intrigue pourvu que les personnages soient réussis et savoureux. Malgré la distribution pléthorique, Aaron trouve le temps et la place de développer les relations entre plusieurs personnages tels qu'Idie Okwonko et Broo, ou encore Mortimer Toynbee et Paige Guthrie. Il consacre également pas mal de temps à Quentin Quire qui se fait tabasser dans les règles de l'art. Bradshaw montre l'impact des coups et le sang qui coule ; le lecteur comprend bien que quelques dents doivent être déchaussées ou cassées. Mais comme souvent dans les comics cet aspect (sur lequel la narration insiste à plusieurs reprises) ne laisse aucune séquelle une fois le récit terminé. Cela introduit une forme de distanciation, un peu nuisible à l'immersion puisque ces séquences semblent vouloir dire que finalement ce qui est montré à des conséquences limitées. De la même manière une partie des résolutions en fin de dernier épisode laisse rêveur quant à l'arbitraire du changement de comportement d'au moins 2 personnages.



Avec ces 6 épisodes, Aaron, Bradshaw et Ferry proposent une histoire complète pétrie de continuité, avec une distribution de personnages pléthorique, et de nombreux moments irrésistibles, aussi bien dans les situations que visuellement. Toutefois, les auteurs semblent dire en même temps au lecteur que tout cela n'est pas très sérieux ce qui peut atténuer parfois les émotions, éloignant un peu le lecteur de son empathie pour les personnages.
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Astonishing Spider-Man & Wolverine : Une er..

Ce tome comprend les 6 épisodes de la minisérie parue en 2011. Il peut se lire indépendamment de la continuité de Spider-Man et de Wolverine.



Au Crétacé, Peter Parker s'est fait un bandana avec la partie rouge de son costume. Il s'est fabriqué une lunette d'observation qui lui permet d'apercevoir la météorite qui va transformer les dinosaures en espèce disparue. Dans son antre, il a capturé plusieurs espèces d'araignées qu'il a mises en cage. Et il s'adonne à la sculpture sur bois, pour représenter à chaque fois le même visage d'une jeune femme (Sara Bailey). Devant l'annihilation imminente de son écosystème, il va rendre visite à Logan qui règne sur une tribu de primates (un peu trop proche d'hominidés pour être honnête à l'époque du Crétacé). Peter se souvient que tout a commencé quand Wolverine et lui se sont interposés lors d'un braquage de banque, perpétré par The Orb (Drake Shannon) et ses hommes de main, pour dérober d'étranges diamants. Cette situation sortant de l'ordinaire va projeter les 2 superhéros dans différentes époques, sans rime ni raison. Ils auront bien du mal à reprendre le dessus.



Attirer de nouveaux lecteurs est un défi sans cesse renouvelé pour les 2 grands éditeurs que sont Marvel et DC Comics dont les revenus dépendent de l'exploitation de personnages bénéficiant (ou traînant derrière eux) plusieurs dizaines d'années de continuité. Régulièrement ils tentent de nouvelles initiatives pour aller chercher ces clients potentiels qui ne lisent pas de comics. Au début des années 2000, Marvel décide de proposer des histoires faiblement connectées à la continuité en les repérant par l'adjectif "astonishing" (ce qui est le cas de cette histoire, ou de Astonishing X-Men ou Astonishing Thor). La mission de Jason Aaron : raconter une histoire divertissante, mettant en avant Spider-Man et Wolverine, sans se perdre dans les méandres d'une continuité plusieurs fois décennales.



Mission accomplie : Aaron balade ses 2 superhéros d'une situation rocambolesque inventive à l'autre, avec une décontraction éhontée très agréable. Jason Aaron va piocher de ci de là dans les recoins de l'univers Marvel pour alimenter son récit haut en couleurs. Il n'hésite pas à s'autoréférencer avec The Orb qu'il avait déjà remis au goût du jour dans Ghost Riders - Heaven's on fire. Et ce personnage est aussi grotesque et bancal que bien mis en valeur. C'est avec la même maestria qu'il propose des versions loufoques ou menaçantes selon les cas de différents personnages Marvel, connus ou méconnus (tel que le passage gratuit de Devil Dinosaur). Pour les connaisseurs de l'univers partagé Marvel, il s'agit d'autant de clins d'oeil savoureux, pour les autres ces éléments ajoutent à l'exotisme du récit. En prime, Aaron va également piocher un personnage connu pour occasionner le genre de désagréments subis par Spider-Man et Wolverine et en profite pour glisser subrepticement et discrètement un petit métacommentaire assez savoureux sur l'industrie du divertissement (dont font partie les comics et donc celui que le lecteur est en train de lire).



Les 6 épisodes sont dessinés par Adam Kubert, encrés par Mark Morales (épisodes 1 et 2) et Mark Roslan (épisodes 3 à 6). Je ne suis pas un grand admirateur d'Adam Kubert dont je trouve le style assez fade, malgré des postures ou des compositions de cases parfois intéressantes. Ici, force m'est de reconnaître qu'il est dans une grande forme. Le lecteur retrouve son style caractéristique et ses tics de composition, et de rendus des contours. Mais entraîné par la vivacité du scénario et les situations inventives, Adam Kubert imagine des visuels qui retiennent l'attention par leurs détails et leur ambiance générale. Même si son rendu des décors reste imprégné d'une once de naïveté premier degré, elle sied bien à ces situations improbables. Le regard de Kubert transcrit l'émerveillement nécessaire à ces aventures plus grandes que nature. Certes l'antre de Peter Parker au Crétacé n'a rien de réaliste, mais elle dégage une ambiance en adéquation avec cette situation extraordinaire. Adam Kubert rend l'apparence de Orb au premier degré, ce qui transforme une idée ridicule (un oeil géant à la place de la tête) en un élément bizarre et dérangeant. De même la description factuelle de l'ersatz de costume de Spider-Man dans l'épisode 2 le rend à la fois digne de respect et ridicule. Pour une fois Kubert s'intéresse également aux décors qui ont une importance majeure dans l'histoire du début jusqu'à la fin (avec une petite baisse uniquement dans l'épisode 5). Cet investissement de temps dans le dessin des décors permet au lecteur de continuer à s'immerger dans les différents endroits aussi improbables soient ils.



Sur un ton léger et badin, Aaron assaisonne grand spectacle, péripéties rocambolesques, sans oublier une interaction savoureuse entre ses 2 superhéros, dans la plus pure tradition des couples mal assortis. Il joue aussi bien sur le registre de la comédie humoristique, que sur des sentiments plus profonds sans être exacerbés ou téléphonés. Impossible de bouder son plaisir à la lecture de cette histoire de superhéros bien ficelée, sans être compliquée, référentielle sans être indémêlable, pleine de vie avec un peu de profondeur de temps en temps.
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Wolverine et les X-Men, tome 5

Ce tome fait suite à Wolverine & the X-Men 4 (épisodes 14 à 18). Il contient les épisodes 19 à 24, parus en 2013. Tous les scénarios sont de Jason Aaron.



Épisode 19 (dessins de Nick Bradshaw, encrage de Walden Wong) - Les événements de Avengers versus X-Men ont pour conséquence un surcroît d'activité à l'école Jean Grey. Kitty Pride doit auditionner plusieurs nouveaux professeurs, l'école accueille de nouveaux élèves (Jia Jing dite Sprite, et Trevor Hawkins dit Eye Boy). Les jeunes membres du Hellfire Club campent dans les bois près de Salem Center. Paige Guthrie a décidé de quitter l'école.



Enfin sorti du tunnel AvX, Jason Aaron retrouve le fil directeur de sa série : une sitcom avec des mutants, et des plongées profondes au cœur de l'univers partagé Marvel. Hors de question de vous priver de la surprise de découvrir les prétendants à un poste pédagogique à l'école Jean Grey. Ils ont droit chacun à une case pour se présenter et recevoir la réponse de Kitty Pride. À chaque fois, Aaron joue sur une forme de dérision sans moquerie, avec des dialogues concis et ciselés. Évidemment ces scènes parleront plus aux lecteurs maîtrisant bien leurs superhéros Marvel de second rang, et même encore un peu plus au fond. Aaron réussit là un épisode parfait évoquant d'autres aspects de l'école et de ses habitants, et même une conséquence spatiale d'AvX, démontrant à nouveau un talent certain pour la comédie sophistiquée. Nick Bradshaw est en pleine forme avec des visuels très détaillés, et plein de personnalité. Cela va du visage d'Husk en train de peler en s'adressant à Toad, à un incroyable Wolverine reniflant une trace à quatre pattes dans un restaurant. 5 étoiles.



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Épisode 20 (dessiné et encré par Steve Sanders) - Angel (Warren Worthington) se porte volontaire pour aller chercher une nouvelle mutante sur les côtes du Brésil. Sur place il doit faire face à Mystique et Silver Samurai qui sont aussi venu recruter Iara Dos Santos (Shark-Girl) pour le compte d'une autre école.



Changement radical de style pour une forme presque peinte plus européenne, avec une sensibilité plus viscérale, moins maniérée. Aaron confirme qu'il ne s'est pas beaucoup creusé la cervelle pour ses nouveaux mutants (Shark-Girl est une requin-garou comme son nom l'indique). Par contre il sait à nouveau rendre crédible et intéressante la nouvelle personnalité d'Angel. 4 étoiles pour un recrutement plein de piquant.



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Épisodes 21 à 23 (dessinés par Nick Bradshaw, encrés par Scott Hanna, Norman Lee, Danny Miki, Walden Wong, Nick Bradshaw, Craig Yeung) - Les professeurs de l'école ont été recrutés contre leur gré pour servir d'attractions foraines dans un cirque mené par un individu de la famille du Baron Maximilian von Katzenelnbogen.



À l'évidence, Jason Aaron souhaitait rendre hommage à un épisode inoubliable de la période Chris Claremont, John Byrne et Terry Austin : le numéro 111 d'avril 1978 (réédité dans Marvel Masterworks - Uncanny X-Men 3). Il atteint parfaitement son but avec une situation de départ qui émouvra les anciens lecteurs, sans tomber dans le plagiat, l'histoire acquérant ses propres caractéristiques. Il s'agit également pour Aaron de montrer que les élèves de l'école disposent de leur propre personnalité et qu'ils apportent quelque chose à leurs professeurs. Le résultat se lit très agréablement, même s'il est difficile de croire au responsable de ces travestissements, ou d'accrocher aux conséquences pour l'un des jeunes membres du Club Hellfire.



Nick Bradshaw réalise à nouveau des dessins détaillés et charmants, dans un style très différent de celui de Byrne et Austin, ce qui accentue encore les différences d'avec l'épisode 111. Les semelles de chaussures de Quentin Quire valent le déplacement, ne serait-ce que pour la lettre oméga y apparaissant (c'est dire le sens du détail de Bradshaw). En prêtant bien attention aux images, le lecteur pourra repérer un warwolf dans le cabinet des curiosités (épisode 22, déjà aperçu dans les premiers épisodes de Excalibur). Le lecteur pourra quand même regretter la différence de minutie d'encrage d'une page à l'autre du fait du nombre d'encreurs ayant participé à ces épisodes. 4 étoiles pour une aventure sympathique, avec une petite baisse du niveau d'implication émotionnelle.



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Épisode 24 (dessiné par David Lopez, encré par Alvaro Lopez) - Enfin un peu de calme à l'école Jean Grey. Wolverine se retrouve de corvée pour assurer l'astreinte de nuit, pendant que les autres professeurs ont leur soirée de libre. Kitty Pride et Bobby Drake peuvent enfin sortir ensemble pour un repas au restaurant. Hank McCoy retrouve Abigail Grant. Quentin Quire se lance un défi pour flirter avec une nouvelle de l'école.



La comédie romantique reprend le dessus, pour des flirts tous différents et tous attachants. Hors de question (à nouveau) de dévoiler la teneur de chaque rencontre, mais le lecteur ne peut qu'être attendri par ces différentes situations traitées avec toute la délicatesse qu'elles méritent. Le dessin de David Lopez est très propre sur lui, avec un niveau de détail satisfaisant (dans un style plus traditionnel pour un comics), et quelques expressions de visages très réussies. 5 étoiles.
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Star Wars, tome 1 : Skywalker passe à l'attaque

En ce moment, avec la sortie du nouveau film au cinéma, on entend parler de Star Wars absolument partout. Beaucoup y vont de leur petit commentaire, s'amusent à spoiler celles et ceux qui n'ont pas encore vu le dernier film, et de nombreux produits dérivés ont vu (ou revu) le jour. En bref, Star Wars est de retour.



Je n'ai jamais vu aucun des films, et je n'y connaissais pas grand chose, mis à part les noms et les visages de certains personnages, ainsi que le fameux "Je suis ton père". Je n'ai jamais été plus tentée que cela par les films, et j'ai gagné lors d'une Masse Critique Babelio ce premier tome, qui fait le lien entre l'épisode 4 et 5 des films, apparemment. Je m'étais dit que ce comics serait une bonne occasion de découvrir Star Wars.



Dans ce tome, l’Étoile Noire a été détruite mais l'Empire n'est pas renversé, et Luke Skywalker, le héros, accompagné de l'Alliance Rebelle, part au combat contre les armées de Dark Vador. Pour celles et ceux qui, comme moi, ne connaissent pas vraiment Star Wars, ça peut être assez déroutant d'être ainsi plongé en plein milieu du récit. Ceci dit, avec quelques bases (et quelques explications données durant la lecture), il est tout à fait possible de comprendre les choses.



J'ai beaucoup aimé les dessins, qui m'ont l'air d'être fidèles aux films, et l'action omniprésente. Durant 160 pages, on ne s'ennuie pas un seul instant. C'est vrai que je ne suis pas forcément fan des films où il y a beaucoup d'action, j'hésite encore à me lancer... Mais en tout cas, ce comics est une belle ouverture qui me permettra peut-être de visionner les films !
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Wolverine Weapon X - Volume 1: Adamantium Men

Jason Aaron est un scénariste qui m'a bluffé avec sa série "Scalped" chez Vertigo (Scalped 1: Indian Country), mais il semble avoir du mal à trouver ses marques sur des personnages Marvel. Son Ghost Rider avait bien démarré avec Ghost Rider Vol. 5: Hell Bent And Heaven Bound, mais il n'a pas su garder le ton juste. Son premier épisode de Wolverine dans Wolverine: The Death of Wolverine Premiere était magistral, mais Wolverine Get Mystique manquait de souffle pour être vraiment convaincant. Après une minisérie de Wolverine (rééditée dans X-men: Manifest Destiny), Marvel a décidé de lui confier une toute nouvelle série de Wolverine dont ce tome comprend les épisodes 1 à 5 (+ 2 histoires parues en back-up des épisodes 73 et 74 de la série mensuelle de Wolverine).



Une société a récupérée les fichiers de sauvegarde du projet Weapon X et a décidé de fabriquer ses propres Wolverine pour les vendre comme armes à l'armée américaine. Le contrat s'annonce juteux. Mais Logan a eu vent de l'affaire et il est sur la trace des 12 premiers soldats à avoir bénéficié du nouveau programme Weapon X. Pendant que Logan traque ces armes expérimentales qui dupliquent tous ses pouvoirs, Maverick (David North, nouvellement Agent Zero) travaille avec une journaliste sur le territoire des États-Unis pour empêcher la conclusion du contrat entre Roxxon et le gouvernement.



J'aurai vraiment aimé pouvoir dire que Jason Aaron avait réussi une bonne histoire de Wolverine : brutale, violente, gore et intéressante. Malheureusement le scénario est très, très, très linéaire et même simpliste. Il ya plusieurs scènes brutales et un soupçon de gore mais ça ne suffit pas rendre l'ensemble suffisamment intéressant.



Je n'aime pas particulièrement le style graphique de Ron Garney et ce n'est pas ce tome qui me fera changer d'avis. Il illustre avec application chaque situation mais sans que ses dessins soient particulièrement agréables à l'oeil, ou débordant d'énergie ou inventif. C'est fonctionnel, vite regardé, vite oublié. Il n'arrive même pas à rendre les scènes de combat intéressantes.



Et ce n'est pas l'histoire des back-ups qui relèvent le niveau. Aaron nous montre un Logan qui se noie dans le travail pour oublier les atrocités et qui sont remontées à la surface de sa conscience lorsqu'il a recouvré l'intégralité de sa mémoire. Aaron ironise gentiment sur l'omniprésence de Wolverine dans l'univers Marvel. Les dessins d'Adam Kubert sont désespérément fades. L'intervention de Spiderman est convenue et mièvre. Oublions ce tome et passons au suivant Wolverine Weapon X 2: Insane in the Brain.
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Original Sin, tome 1 : Qui a tué le gardien ?

Ce tome comprend les 8 épisodes de la série principale "Original Sin", initialement publiés en 2014, écrits par Jason Aaron, dessinés et encrés par Mike Deodato. Il comprend également un prologue de 8 pages paru dans "Point one" numéro 1, l'épisode zéro de "Original sin", les 5 épisodes de la minisérie complémentaire "Original sins" (avec un "s"), et les 2 épisodes de "Original sin : secret avengers infinite comics".



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- Behold the watcher (8 pages, scénario d'Ed Brubaker, dessins et encrage de Javier Pulido) - Tous les 3 ans, Uatu (le gardien) rentre en transe ; 2 voleurs non identifiés en profitent pour pénétrer dans sa demeure et dérober des connaissances.



Dans ce court prologue, Ed Brubaker introduit quelques notions supplémentaires sur la vie d'Uatu pour préparer "Original Sin". Javier Pulido dessine de manière rétro, en évoquant les années 1960, avec un hommage appuyé à Steve Ditko. 3 étoiles pour une introduction plaisante, mais très cryptique.



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- Original Sin zéro (scénario de Mark Waid, dessins de Jim Cheung avec Paco Medina, encrage de Rag Morales, avec 4 autres encreurs) - Sam Alexander (le nouveau Nova) apporte un cadeau un cadeau à Uatu sur la Lune. Il découvre une armurerie contenant un Ultimate Nullifier, et apprend les origines de la vocation des Watchers.



Mark Waid trouve immédiatement le bon ton pour rendre compte de la jeunesse de Sam Alexander, et les dessins de Jim Cheung sont très agréables, même si les compléments de Medina ne disposent pas de la même finesse. Cet épisode remplit son office d'introduction (avec rappel sur les Watchers), avec plusieurs images splendides, même si certaines informations sont un peu parachutées. 4 étoiles.



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- Original sin 1 à 8 (scénario d'Aaron, dessins et encrage de Deodato, mise en couleurs de Frank Martin) - Sur la Lune, il se produit une grosse explosion dans la demeure d'Uatu. Thor contacte Captain America (Steve Rogers) pour signaler le meurtre d'Uatu. Captain America se rend sur place avec Wolverine (Logan), Black Widow (Natacha Romanova) et Nick Fury. Iron Man (Tony Stark) est déjà sur place. Uatu a été abattu d'un balle en plein front, et le meurtrier l'a énuclée, lui enlevant ses 2 globes oculaires. Nick Fury demande à Black Panther (T'challa) de recruter des superhéros pour enquêter. Son choix se porte sur Doctor Strange & Punisher (Frank Castle), Ant-Man (Scott Lang), Emma Frost, Winter Soldier (Bucky Barnes), Moon Knight (Mark Spector), et quelques autres.



Le précédent crossover de grande ampleur avait été conçu et écrit par comité : Avengers vs. X-Men de Brian Michael Bendis, Jason Aaron, Ed Brubaker, Jonathan Hickman, et Matt Fraction, soit 5 scénaristes différents. Cette fois-ci, c'est Jason Aaron qui s'acquitte de la tâche complexe de raconter une histoire intégrant toutes les contraintes éditoriales.



Première contrainte : trouver une idée pour impliquer toutes les autres séries mensuelles publiées par Marvel Comics. Le principe retenu : Uatu qui observe tout ce qui se passe partout stocke cette information dans ses yeux. Le détenteur d'un de ses globes oculaires réussit à le faire exploser et à libérer ainsi une foultitude de secrets honteux (les péchés) qui vont être révélés. Mais ces révélations n'interviennent que dans les séries mensuelles, pas dans le crossover lui-même (en faisant abstraction de Matt Murdock s'exclamant "Je sais qui a tué ma mère"). Donc Aaron se retrouve à mettre en place la mécanique des révélations, sans pouvoir l'exploiter.



Deuxième contrainte : justifier de l'évolution de 2 personnages un peu encombrants, en plus d'Uatu dont le sort est réglé. Aaron s'acquitte également de cette tâche : son intrigue permet d'amener ces 2 personnages exactement dans la position définie par les responsables éditoriaux.



Troisième contrainte : raconter une histoire satisfaisante en elle-même. Jason Aaron choisit de construire son récit sur la base d'un meurtre et de l'enquête qui s'en suit pour l'élucider. Cette enquête est assez vite parasitée par la première et la deuxième contraintes qui dictent l'identité du meurtrier, et qui imposent des séquences dont l'intérêt ne se comprend qu'au regard de ces obligations. Le lecteur découvre donc une enquête qui avance tant bien que mal, régulièrement interrompue par d'autres événements. Pour que tous ces éléments s'agrègent, Aaron se retrouve donc dans l'obligation de rajouter un ennemi supplémentaire (3 en fait). Il a pris l'option de piocher dans les supercriminels de deuxième, voire troisième ordre (dont un qu'il avait déjà utilisé dans la série Ghost Rider), plutôt que d'utiliser à nouveau un supercriminel de premier plan. Ce choix lui donne un peu de liberté quant aux motifs de ces criminels. Par contre leurs agissements tirent le récit dans une autre direction, et leurs personnalités restent très superficielles.



Il faut donc attendre le sixième épisode pour que le récit prenne une direction claire, et qu'Aaron ait la latitude de mettre en avant le héros qui devient le personnage principal du récit, avec une révélation sur The Unseen. Là encore, Aaron fait de son mieux pour que la révélation tienne la route, mais il est difficile d'y croire d'un seul tenant, en repensant à Secret Invasion (pourquoi ne l'a-t-il pas empêchée ?).



Jason Aaron fait donc de son mieux pour tout faire tenir dans un récit, avec une intrigue qui serve de fil conducteur. Néanmoins l'obligation d'inclure des développements pour l'évolution à moyen terme de l'univers partagé Marvel aboutit à un rythme irrégulier qui nuit à la narration et à sa capacité d'immersion.



Tous les épisodes sont dessinés et encrés par un seul et même artiste : Mike Deodato. Ses dessins sont de nature plutôt réaliste, avec un encrage qui mélange traits fins et aplats de noirs solides. Le résultat est très plaisant à l'œil, avec une impression adulte, assez noire du fait des aplats. Cette apparence confère tout le sérieux voulu à l'enquête. En particulier le cadavre d'Uatu en impose par sa stature, bien qu'il s'agisse d'un grand chauve habillé d'une toge.



Deodato possède un sens de la mise en scène qui lui permet d'insuffler de la vie à toutes les séquences, même celles de dialogues. Les combats sont vifs et alertes, avec un sens sûr du spectaculaire. Il maîtrise sans difficulté tous les détails des costumes des différents superhéros, en leur donnant un langage corporel d'adultes. Il soigne plusieurs éléments de décors et accessoires, comme la dimension magique où vont enquêter Doctor Strange et Punisher, ou la voiture volante de Nick Fury. Il est aussi à l'aise pour représenter un petit dinner de l'Amérique profonde, que l'intérieur de la citadelle d'Uatu. Le lecteur remarque quand même qu'au fil des épisodes les arrières plans ont tendance à se réduire à des toiles de fond étoilées, ou à la surface désertique de la Lune. Deodato est un peu moins convaincant avec les tenues spatiales des personnages. S'il est normal qu'elles soient peu couvrantes à proximité de la citadelle d'Uatu (il y a un résiduel d'atmosphère à cet endroit), elles deviennent insuffisantes dans l'espace car elle ne protège pas de l'absence de pression.



Au final, "Original Sin" ressort comme un crossover bien mené, mais tiraillé par tous les points de passage obligé, imposés par la ligne éditoriale de Marvel. S'il n'avait pas dû inclure autant de pièces rapportées, Jason Aaron aurait écrit un thriller bien enlevé. Mais là, en l'occurrence, l'ajout d'éléments accessoires ralentit le rythme et dilue le propos. De son côté Deodato réalise un travail satisfaisant, mais qui aurait mérité de quelques jours de plus pour peaufiner ses planches, sans subir un rythme de parution effréné.



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- Original Sins - Cette minisérie de 5 numéros se compose d'épisodes dont la première moitié est consacrée aux Young Avengers, et le reste à différents superhéros. L'histoire des Young Avengers est écrite par Ryan North, et dessinée par Ramon Villalobos. En plein pendant Original Sin, les Young Avengers doivent sauver les otages pris par The Hood (Parker Robbins), dans un quartier de New York.



Le lecteur constate rapidement que Ryan North s'inspire à la fois du travail de Joe Casey sur Vengeance, et de celui de Kieron Gillen sur Young Avengers - Volume 1: Style > Substance, pour essayer de capter l'air du temps et être en phase avec la jeunesse. Il va même jusqu'à rajouter des petites remarques pernicieuses en bas de page, et insérer des textos. Mais Ryan North transforme vite cette mission de sauvetage, en une suite de scènes de dialogues manquant de vivacité et d'intérêt. Là où Joe Casey menait son récit à touts allure avec de grands adolescents survoltés, North les fait s'asseoir pour tenter de convaincre le criminel. Là où Kieron Gillen transcrivait avec conviction les élans émotionnels des Young Avengers, North les rabaisse à l'état de personnages de sitcom produite au kilomètre.



Les dessins de Villalobos sont plus en phase avec les personnages, avec un trait précis et fin. Toutefois, ce dessinateur ne s'investit pas beaucoup dans les décors, ce qui nuit à l'immersion du lecteur. Ce choix narratif est encore plus dommageable quand il doit mettre en scène de longues séquences de dialogue, visuellement peu intéressantes.



Au final, cette nouvelle aventure des Young Avengers a l'apparence des comédies enlevées de Joe Casey et Kieron Gillen, sans en avoir le goût ou consistance. 2 étoiles.



Parmi ces épisodes, le lecteur découvre plusieurs séquences de 10 pages consacrées à un superhéros. Dans la première, Nathan Edmonson (scénariste) et Mike Perkins (dessinateur et encreur) présentent la nouvelle version de Deathlok (Henri Hayes). Cette séquence est rapide et alléchante : elle remplit sa fonction de donner envie d'en savoir plus sur ce nouveau personnage (dont la série sera réalisée par les mêmes auteurs), mais sans être une histoire mémorable. 3 étoiles.



Dans la séquence suivante, Frank Tieri (scénariste) et Raffaele Bianco (dessinateur et encreur) montre Rebecca Stevens (une journaliste) essayer de convaincre Dane Whitman (Black Knight) de le recevoir. Les dessins sont très agréables et très détaillés, rendant bien compte de l'état d'esprit des 2 personnages chacun de part et d'autre de la porte de l'appartement de Whitman. Tieri décrit de manière convaincante comment Whitman est un individu dépendant de son arme (une épée). 4 étoiles.



Dans la séquence suivante, Charles Soule (scénario) et Ryan Browne (dessins et encrage) mettent en scène un inhumain (Lineage) en train de prendre son bain, alors qu'une tête sur son corps lui raconte l'une des premières confrontations entre Black Bolt et un Kree. Difficile de s'intéresser à cette anecdote si le lecteur ne suit pas la série Inhumans. 2 étoiles.



Dans la séquence suivante, James Robinson (scénario) et Alex Maleev (dessins et encrage) montrent comment un monsieur ambitieux essaye de tirer parti d'un péché originel concernant Doctor Doom (révélé par l'œil d'Uatu). Robinson et Maleev ont concocté une petite nouvelle bien noire, en sachant insuffler une vraie personnalité à ce maître chanteur en puissance, qui ne sait pas à qui il s'attaque. 5 étoiles.



Dernière séquence, Al Ewing (scénario), Butch Guice (dessins) et Scott Hanna (encrage) mettent en scène la confrontation entre Nick Fury et Dum Dum Dugan. L'idée de départ est intéressante car elle permet de développer un point de continuité mis à mal par "Original Sin", mais l'exécution en est assez poussive et la fin très convenue. 2 étoiles.



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- Secret Avengers infinite comics" 1 & 2 -Nick Fury junior et Phil Coulson doivent exécuter une mission secrète pour éviter la propagation d'un virus remodelant la réalité.



Il s'agit d'une histoire parue à l'origine sur internet, réalisée par Ales Kot (scénario), Mast & Geoffo (storyboard et animation), également présente dans Let's have a problem. Elle a été redessinée de manière traditionnelle par Ryan Kelly. Le lecteur ressent immédiatement l'influence de Warren Ellis dans le fond de l'intrigue, et dans la manière d'alterner les scènes de dialogues et les scènes d'action. Sans avoir le talent d'Ellis, Kot n'est pas ridicule et livre un récit d'aventure très rapide. Ryan Kelly réalise une mise en pages taillée sur mesure pour chaque séquence, et très efficace. 4 étoiles.
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Scalped, tome 1 : Pays indien

C'est la bande dessinée reçue à Masse critique. Et j'avoue qu'Urban Comics, l'éditeur, a fait preuve de rapidité et d'un timing parfait pour que je reçoive ce livre pour Noel. Reçu dans la boite au lettre le 24 décembre!



Bon par contre c'est tout sauf une histoire de Noel. Magie et bisounours restez dans vos paquets cadeaux encore quelques temps.

Une histoire sombre de déchéance sociale, de violence...

Le décor : la mal nommée "Prairie Rose". Une réserve indienne où ses habitants crèvent à petit feu sous l'indifférence américaine par l'action de la drogue, l'alcoolisme, le chomage, les gangs... Un de ces chefs de Cartel pense pouvoir changer cela, ou en tout cas changer cela pour lui, en montant un grand casino. Quand Dashiel Bad Horse, reviens dans sa région natale pour y régler de vieux souvenirs, ce chef se dépêche d'enroler ce dur à cuire dans sa police tribale afin de faire régner sa loi dans la réserve.



Une histoire interessante mais très noire. Et qui ne va pas en s'améliorant en cours du récit. Entre relation familiale tendue, ancien amour pas vraiment oublié, patron exigeant et retord, et flic infiltré : le scénario a la complexité suffisante pour en faire une histoire avec du suspence et de l'action.



Le gros bémol pour moi a été les dessins. Les traits sont assez grossiers, les visages très grimaçants, les couleurs peu affinées. Je pense que c'est surtout une affaire de gout. Néanmoins les personnages ne sont pas toujours faciles à identifier.
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Scalped, tome 1 : Pays indien

Les coins pourris ont souvent des noms bucoliques. Prenez Prairie Rose, une réserve indienne du Dakota du Sud. Une nation du tiers monde au cœur de l’Amérique : 80% de chômeurs, à peu près autant d’alcooliques.



Red Crow, ancien activiste pro indien est devenu président du conseil tribal de la réserve. Il est aussi shérif de la police locale, président du comité de gestion de Prairie Rose, trésorier du programme de sécurité routière et PDG du Crazy Horse, le casino qui doit ouvrir dans quelques jours. Comme il le dit lui-même, il est « le père, le fils et cet enfoiré de Saint Esprit réunis ».



Dashiell Bad Horse a quitté la réserve il y a 15 ans. Pourquoi revient-il aujourd’hui ? Engagé par Red Crow dans la police tribale, ce « sociopathe borderline guidé par une colère profonde et peut-être même un désir de mort inconscient est un volcan de violence pouvant à tout moment entrer en éruption, un danger évident pour quiconque l’entoure. » C’est un fait, Bad Horse a des comptes à régler. Et l’addition va être salée pour ceux qui se mettent en travers de sa route.



Scalped est un polar crépusculaire ultra violent. Entre agents du FBI, labos de métamphétamines et crime organisé, la décrépitude de la nation indienne est montrée dans sa réalité la plus crue. Les personnages principaux sont tourmentés à souhait et portent en eux de douloureux stigmates. De nombreux flashbacks viennent illustrer le récit, mais ils ne nuisent pas à la fluidité de l’ensemble. Les événements s’enchaînent avec limpidité et la narration est parfaitement maîtrisée.



Le dessin de RM Guéra illustre quand à lui à merveille la tension qui règne sur la réserve. La violence est à la fois très présente et très bien orchestrée : on ne tombe jamais dans le gore étalé gratuitement. Les couleurs, dominées par les tons ocres et sombres, renforcent le coté désespéré et tragique de l’histoire.



Ultra réaliste, politiquement incorrect, Scalped électrise comme un uppercut à la pointe du menton. Je suis sorti sacrément secoué par la lecture de ce comics et diablement impatient de dévorer la suite.






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De l'autre côté

Jason Aaron. Ce mec m'avait impressionné avec ses Scalped. Le voilà qu'il recommence avec The Other Side. Au bout de combien d'œuvres aimées peut on se déclarer fan de? Ça sera 2 pour moi. Ha non 3 j'avais aussi bien kiffé les Southern Bastards (même si un peu en dessous selon moi).



Sinon, The Other Side a été publié en 2006 sous forme d'une mini-série en 5 numéros publiés par Vertigo (DC Comics). Un an avant le début des Scalped donc (entre 2007 et 2012). C'est aussi le livre qui a vraiment lancé la carrière de son auteur.



Et je peux comprendre, car vraiment, c'est fort ! Parler de la guerre au Vietnam, sans parti pris ni manichéisme aucun. Cela, en parvenant à montrer l'horreur sous beaucoup d'égards. Le tout à travers deux protagonistes (d'un côté et de l'autre) plongés dans cette guerre et nous permettant de voir des différences frappantes entre les deux cultures. Tout ça c'est fort, et encore je ne veux pas trop en dire, cela se vit mieux à la lecture.



Une lecture qui fait d'ailleurs très réaliste. Non sans raison. Il se trouve que le cousin germain de Jason Aaron était un type appelé Gustav Hashford, et que l'ami Gus était dans le corps des Marines au Vietnam. En plus de ça, c'est un romancier dont le livre The Short Timers a servi de base au culte Full Metal Jacket. Et oui, il a étroitement bossé avec Kubrick. Pas étonnant que le cousin Jason (qui est né quelques années après la guerre du Vietnam) s'en soit trouvé fasciné mais aussi inspiré bien sûr.



Enfin, à côté du réalisme de cette lecture, on y trouve un côté fantastico-horrifique avec lequel j'ai bien accroché, le tout porté par les dessins très réussis de Cameron Stewart, qui aura profité d'un voyage de 2/3 semaines au Vietnam pour travailler son dessin.



Grosse impression donc laissée par ce récit puissant, mais qui s'accompagne de façon assez surprenante d'un côté poétique. Quel dommage que Jason Aaron se fasse si rare (excepté pour toutes ses œuvres "contractuelles" avec Marvel). Ma prochaine lecture du Monsieur sera The Goddamned - le retour du duo avec R.M Guéra !!
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