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Citations de Jean-Baptiste Baronian (46)


- Je viens de passer trois semaines à La Rochelle dans la propriété de Simenon. Un enchantement. Nous avons fait du bon travail. Le découpage du scénario que nous allons tourner est terminé et il y a du bois dans la remise pour deux hivers.

- Je ne vous savais pas bûcheron…

- Moi non plus… j’ai appris. Simenon est un homme extraordinaire. Son activité ne connaît pas de trêve. Lorsqu’il n’écrit pas, il coupe du bois, fait exécuter des tours à son chien, dresse sa chèvre ou va à la recherche de ses personnages.
Lorsque nous avions bien travaillé, nous nous asseyions sur un banc, entre le danois et la chèvre, et nous causions… c’est-à-dire que Simenon racontait des histoires. Sans doute pensez-vous qu’il se lançait dans des dissertations philosophiques sur la mentalité de ses personnages ? Ce serait mal le connaître : « Un état d’âme, dit-il, ne s’explique pas par des mots, il s’explique par des actes. Ce sont les réactions des êtres en face des événements qui livrent le mieux les secrets de leur âme ». Simenon a raison. Et en disant cela, il prouve en même temps son sens du cinéma.


[Interview par Aline Bourgoin de Valery Inkijinoff, acteur d’origine russe avec qui Simenon a travaillé sur un scénario pour adapter « La tête d’un homme » au cinéma, parue dans « Pour vous » le 19 mai 1932.]
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SENSATION
Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Mars 1870.
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En parlant de la mer du nord:
"Chaque littoral est le bout du monde - le monde où on vit sa vie de tous les jours et où on rêve d'une autre, au-delà des flots, au-delà des longs voyages."
P 478.
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Vous êtes à la gare centrale,le dernier rêve incarné de Victor Horta.
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En parlant de Julos Beaucarne:
"Cette langue walonne qu'il aime passionément et qui serait, elle, selon sa délicieuse formulle, 'le latin venu à pied du fond des âges'.
p 82
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Dans toute œuvre de fiction, c’est toujours la première phrase qui compte. Si elle est bien frappée, tout le reste suit sans problème.
Mais comment s’appelait encore ce vieux professeur d’anglais qui n’arrêtait pas de prononcer ces mots ?
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Et depuis que le romantisme a inventé - ou plutôt a magnifié - la première personne du singulier, le lecteur, un peu malgré lui, est devenu un voyeur ... Aujourd'hui, avec la mode du livre documentaire, alors que n'importe qui est autorisé à rendre publics ses souvenirs et que le moindre faiseur d'illusions est conduit, contraint de raconter les grandeurs et les misères de sa petite existence, le lecteur est de surcroît pris au piège.
Pis encore : confondu.
On lui fait croire que tout est littérature, que la littérature est l'acte par lequel on condense à travers des mots des tranches de vie, que le livre n'est jamais qu'un témoignage.
Et malheur à ceux qui ne témoignent pas !
Malheur à ceux qui inventent ...
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J’ai ralenti à hauteur de la place du Jeu de Balle. Il pleuvait toujours, par à-coups, et la plupart des biffins avaient déserté les lieux, la parcelle de territoire où, ce matin, ils avaient côte à côte installé leur bric-à-brac. Parfois, très tôt, le dimanche, mon père m’y conduisait et il n’avait à ces moments-là qu’un but : dénicher le livre auquel tout le monde rêvait, l’ouvrage rarissime qu’il vendrait très cher – si cher qu’avec la rançon nous pourrions tous les deux nous embarquer pour Londres et y séjourner de longues semaines, jusqu’à épuisement du magot, quitte à rentrer au pays, disait-il, «à la nage»!
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Travailler? Jamais. Il a horreur de tous lees métiers, il les jugee ignobles. Il ne veut devenir ni maître, ni ouvrier, ni paysan. La main à la plume, la main à plume qui vaut la main à charrue, c'est tout ce qui importe. Tout ce qui lui importe.
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A présent que vous venez d'atteindre les quarante-cinq ans, il vous faut faire preuve de civisme et laisser la place aux jeu-eû-eû-nes.
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La sensation de l'index, c'est majeur dans la vie. Ce doigt sert à se gratter la tête à la recherche d'une idée pour séduire une femme... à deviner les courbes d'une femme dans l'obscurité... à taire la bouche de son amour pour demander pardon... à désigner la femme de sa vie !
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- Quelle honte ! A peine un carré, un mouchoir... Audiard méritait quand même autre chose...Un Boulevard, une avenue ! Très pointilleux sur le chapitre de la toponymie, Petit-Colbert. Il ne supportait pas qu'un salopard ait son boulevard, une morue son avenue, un empaffé son allée... A contrario, il s'offusquait lorsqu'on collait une épée dans une impasse ou un cador dans un cul-de-sac.
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En 34, Couéchard, à la dérive, pistonné par un collaborateur de Chiappe, un sous-fifre des bureaux, entrait dans la police. A 28 ans. La brigade criminelle. Adieu le cinoche ! Un crève-cœur, pour lui. Et la honte ! La rage ! Une rage folle de se voir flic, fonctionnaire, avec le futal rayé, la gabardine, le melon et les écrase-merde, tenue des poulets en civil à l'époque, alors que son rêve le plus cher avait été de devenir un Boris Karloff ou un Lon Chaney !
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(...) la revue 'Lectures', l'organe officiel des Bibliothèques publiques dont elle était la rédactrice en chef et où elle s'était réservée, insigne privilège de sa fonction, la rubrique régulière dévolue aux polars italiens, espagnols, portugais et sud-américains.
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Baudelaire, misanthrope invétéré, pour qui le genre humain est une sinistre et lamentable faute de la nature.
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Je frémis d'horreur en voyant alors distinctement, à la lueur d'une longue torche et de deux cierges, que cette femme devait être récemment sortie d'un cimetière. Elle n'avait pas de cheveux. Je voulus fuir, elle fit mouvoir son bras de squelette et m'entoura d'un cercle de fer armé de pointes. A ce mouvement, un cri poussé par des millions de voix, le hurrah des morts retentit près de nous!
-- Je veux te rendre heureux à jamais, dit-elle. Tu es mon fils!

Honoré de Balzac : Jésus-Christ en Flandre
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Des bruits de pas.
Ils ont retenti pour la énième fois au-dessus de ma tête. Cela m'a distrait un moment, a passablement atténué le désarroi dans lequel je me débattais.
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(...) Il a tendu le bras et m'a désigné un canapé de cuir rouille.
- Le corps était là.
J'ai essayé de me le représenter. Sans succès. Tout à coup, Alexis Brigard me devenait terriblement proche. Complice... Je ne savais rien de lui avant de me trouver dans cet immeuble de la rue des Taxandres et maintenant j'avais l'impression que sa mort, son meurtre m'entamaient, ôtaient une partie mystérieuse de mon être.
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L'homme a dit qu'il s'appelait Vehaeren. Comme le poète. Qu'il n'avait rien à voir avec lui mais que d'habitude tout le monde lui posait la question. Puis qu'il n'avait aucun goût particulier pour la poésie, que les oeuvres de son homonyme le laissaient insensible. Sa voix était légèrement enrouée. Et moi, est-ce que j'aimais la poésie?
Je n'ai pas répondu tout de suite. L'interrogatoire commençait d'une étrange façon. Je me suis demandé ce qu'il signifiait au juste et où il pouvait me conduire.
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Ce n'était qu'une simple carte - et, avant même de la retourner pour en prendre connaissance, je me suis souvenu que, quelques mois plus tôt, j'en avais déjà reçu une, absolument pareille.
Pourquoi cette convocation à la police?
J'avais dû, par inadvertance, brûler un feu rouge. Ou m'être garé dans une rue où le stationnement était interdit. A moins que ce ne fût un problème de plaque minéralogique. Autre chose.
J'ai déposé la carte sur la petite table du vestibule et j'ai gagné mon atelier, tout au fond de l'appartement.
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