C'est difficile parfois d'exprimer ce que l'on ressent, encore plus lorsque l'on perd l'être aimé, chéri, adulé pendant près de soixante ans. Ironie de la vie et de la mort, c'est lorsque le succès est au rendez-vous avec "La plus précieuse des marchandises" - que je vous conseille vivement - que Jean-Claude Grumberg perd sa muse, son amour, sa raison de vivre, celle avec qui il a partagé sa vie : Jacqueline, son épouse.
Depuis, la douleur de l'absence ne le quitte pas. Il veut prolonger son contact avec Jacqueline, ne pas l'oublier, et pour la garder avec lui, pour rester en sa compagnie il entreprend ce magnifique récit. Un sublime récit sur le deuil, qu'il refuse et ne peut accepter.
Ce texte est universel, c'est un cri d'amour, l'amour de sa vie avec ses joies, ses regrets, sa honte de ne pas avoir su sauver celle qu'il aime et aimera jusqu'à son dernier souffle.
Il nous parle de l'absence, impossible d'imaginer et à accepter, des manques éprouvés physiquement, charnellement, sensuellement. Il écrit pour lui rendre une place dans son oeuvre, il refuse l'oubli.
Il nous raconte leur vie, leur rencontre, le devoir de mémoire des proches disparus, l'atelier, sa vie d'acteur, d'auteur, sa dépression après le succès de "L'atelier". Il nous crie sa rage de ne pas avoir réussi à sauver Jacqueline, en l'empêchant de fumer, ses remords de ne s'être focalisé que sur le premier cancer, les poumons et d'avoir négligé le reste.
Il hurle sa rage, son désespoir, sa honte, sa douleur. L'ironie de la vie qui lui donne le succès lorsque Jacqueline s'en va le jour de l'anniversaire de leur fille Olga.
Un texte magnifique à découvrir au plus vite.
Ma note : 9/10
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