AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Claude Grumberg (393)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


45 ça va

Découverts dans une brocante, ces 45 ça va ont intégré mon wagon à lire duquel ils sont très rapidement sorti.

Ça va comme ça?...

De ça va à ça va, j'ai voyagé dans ces dialogues parfois informels, des fois loufoques, souvent remplis de ces expressions toutes faites voire formatées.

Comme ça, ça va, non?

En fait, l'idéal serait d'avoir deux exemplaires de ce curieux bouquin, chacun un, et de se donner la réplique, genre:

-Ça va?

-Ça va... Etc...

Mais les 45 ça va sont déjà savoureux (voire enivrants) à déclamer tout seul à voix haute, mi-voix, voix basse ou dans sa tête.

Là, ça va, hein?

Commenter  J’apprécie          434
Amorphe d'Ottenburg

Manifestement Jean-Claude Grumberg devait être d'une humeur sombre et angoissée lorsqu'il a écrit ce drame en 1970. Pour faire simple sa pièce est une transposition parodique de la montée des fascismes. La mention que l'on trouve parfois dans le générique de certains films « toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant vécues est purement fortuite » pourrait s'appliquer là. Car il y a une sorte de parti pris à la Hergé où le royaume d'Ottenburg n'est pas sans rappeler la Bordurie de l'Affaire Tournesol, avec ces personnages caricaturaux et bouffons. Or, à la différence de celle d'Hergé la bouffonnerie de Grumberg est lourde, oppressante et ne prête pas à rire.



L'Ottenburg est un royaume qui jouxte le grand duché de Barembak. Les costumes, les armes, la cour, les rituels tout semble rappeler une espèce de Moyen Âge d'opérette. Un vénérable monarque règne tranquillement sur une population de serfs. Son union avec une pure Ottenbourgeoise a donné quatre enfants : d'abord trois fils et une fille (la dynastie ne pouvait pas rêver mieux ). Le fils aîné, qui succèdera à son père, est accompagné d'un précepteur bossu qui doit le préparer aux grandes fonctions qui l'attendent. Les deux autres enfants mâles : l'un est un esthète, délicat et très cultivé, l'autre un homme d'action qui manie l'épée avec habileté et courage, la cadette, elle, rêve du prince charmant qui ne manquera pas de jouer de la mandoline sous sa fenêtre. Le précepteur difforme a un travail colossal à accomplir, car le fils aîné du nom d'Amorphe ne sait pas parler : il réussit à peine à beugler la première voyelle de son nom. Pour le reste c'est un garçon charmant si ce n'est qu'il bave un peu trop, défèque partout et s'endort n'importe où. Afin de stimuler l'intérêt de son élève le pédagogue encourage la seule prédisposition dont est doté Amorphe : le meurtre. Ainsi tous deux courent les campagnes à la recherche de quelque quidam propre à être trucidé. Le grand plaisir du Dauphin c'est l'assassinat par l'arrière, en traître ; son choix se porte principalement sur des individus chétifs soit qu'ils sont trop vieux, trop jeunes ou trop invalides. La dague, son arme de prédilection, est maniée avec une parfaite maîtrise, soit pour poignarder ou pour égorger, c'est selon l'inspiration. De cette manière, au fil de son apprentissage, il libère le pays d'une charge inutile d'individus improductifs, telle est, en tout cas la manière dont le souverain considère les agissements de son fils. Agissements qui bénéficie de l'immunité royale. Il y a bien quelques personnes conscientes de l'ignominie du procédé qui tentent de s'opposer à Amorphe et au précepteur. Malheureusement pour eux tous, qu'ils soient combatifs et courageux, délicats et subtils, joyeux et inventifs ils seront tous frappés dans le dos.



Tout le reste de la pièce n'est plus qu'une débauche de meurtres tous plus ignobles les uns que les autres. Chaque crime offre à Amorphe toujours plus de pouvoir, lorsqu'enfin il commet le crime des crimes, à savoir celui de son père il accède enfin au pouvoir suprême ; et ce n'est pas le fait d'être un parfait demeuré qui l'empêchera de régner.



Cette pièce, qui a aujourd'hui quarante-quatre ans, sans doute se référait plus directement au nazisme et à son émergence, cependant ce texte contient beaucoup d'éléments qui malheureusement semble retrouver une nouvelle actualité.
Commenter  J’apprécie          10
Ça va ?

Hilarant et reprenant une formule voisine du "bonjour",



l'auteur nous décline diverses possibilités alambiquées ou extra simples,



de conversation commençant par ces 2 petits mots!





...rires assurés! ^^
Commenter  J’apprécie          10
Ça va ?

Comment ça va vous ? Moi, ça va.

Mais si l'on poursuivait ce dialogue au delà des conventions sociales d'usage, il y a de grandes chances pour que l'un de nous deux n'aille pas si bien que ça et commence à se répandre. C'est un peu ce que nous propose Jean-Claude Grumberg dans cette série de saynètes inspirées de la vie quotidienne et de l'observation de ses contemporains.

Le texte est plein d'humour même si je ne suis pas fan du théâtre contemporain. J'ai préféré du même auteur et un peu dans le même registre "votre maman".

Un petit regret, lorsque j'animais des ateliers d'écriture, j'aurais bien imaginé une séance s'appuyant sur deux ou trois de ces textes pour réaliser une proposition d'écriture sous la forme de dialogues.

Umberto Eco avait imaginé la réponse qu'auraient pu donner quelques célébrités, exemples :

Hippocrate : Tant qu'on a la santé ...

Charlemagne : Pour être franc, bien

Vivaldi : ça dépend des saisons

Darwin : on s'adapte ...

Kafka : j'ai le cafard

Cyrano : a vue de nez, bien

Einstein : relativement bien.



Cette lecture brève de 78 pages me permet de boucler mon 3° tour du challenge Riquiqui quelques heures avant le gong final, alors ça va !



Challenge Riquiqui 2022.
Commenter  J’apprécie          101
Ça va ?

À partir de la formule banale et quotidienne « Ça va ? », Jean-Claude Grumberg compose vingt-sept variations dialoguées renvoyant l’auteur imprudent de ce qui est indéniablement une question au risque de s’entendre répondre non et de voir s’ouvrir devant lui bureau des plaintes ou catalogue des petites et grandes misères terrestres. Une formidable partition, tragi-comique, ouverte à un nombre de comédiens variable.
Commenter  J’apprécie          20
Courtes pièces à lire et à jouer

Courtes pièces à lire et à jouer est un recueil qui porte bien son nom. I réunit quatre oeuvres facile à lire, facile à jouer et à mettre en scène, qui permettent d'initier les enfants aux théâtre et à la mise en scène. Comme certains personnages sont déjà familiers (ceux de l'inspecteur Toutou, par exemple), l'initiation au théâtre n'en est que plus aisée.
Commenter  J’apprécie          90
Courtes pièces à lire et à jouer

Ce livre drôle et amusant va vous faire rire !!!

Je vous le promet !!!

Avec ces 4 histoires: Madame A et Monsieur B,

Inspecteur Toutou, Le pot au feu et Finnisez vos phrases !!!

Je vais plutôt partir sur Inspecteur Toutou,

mélange de conte, de fable et d'un petit peu d'humour !!!!

et aussi de la naïveté pure !!!

Je vous le conseille !!!
Commenter  J’apprécie          40
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

De Pitchik à Pitchouk est sous-titré "Un conte pour vieux enfants". Mêlant encore l'humour à la tristesse, Jean-Claude Grumberg aborde avec légèreté des thèmes douloureux et sombres : la perte de ceux qu'on aime, la vieillesse, la solitude, la déportation des Juifs, à travers un conte qui part dans tous les sens : selon la voix d'une petite fille venue rappeler à l'ordre l'auteur quand il écrit, tout cela manque de cohérence !



Le début est loufoque : Mme Rosenfeld, le soir de Noël, grimpe dans sa cheminée Napoléon III et bute contre le Père Noël. "Nom de Dieu de nom de Diou !" Il s'est encore trompé d'adresse ! Il n'y a plus, depuis longtemps, d'enfants dans cette maison. Mme Rosenfeld est veuve : elle invite ce Père Noël à cran (surmené par les nouvelles cadences!) à prendre un thé avec elle. Il pourra même emprunter ses toilettes.

Au chapitre suivant, la même Mme Rosenfeld se trouve dans une maison de retraite en temps de covid... et elle en meurt... et la mort la conduit au ciel où elle retrouve le Père Noël et le tant aimé Isy, son mari disparu depuis longtemps ! Il y a aussi des enfants qui chantent leur Internationale, la célèbre chanson de Tino Rossi... mais leurs petits souliers et leurs bottines, sur une photographie très noire, se dressent en tas, comme leurs cheveux ou leurs montures de lunettes... derrière des vitres que l'on peut voir de nos jours à Auschwitz.



Jean-Claude Grumberg suit un fil sans savoir où l'histoire le mène. On dirait, malgré tout, malgré la douleur de l'absence, qu'il s'amuse à faire ressurgir la mémoire sous différentes formes. Dans l'amour de Mme Rosenfeld pour Isidore, il y a le sien pour Jacqueline, qui fut, qui est toujours incommensurable (Jacqueline, Jacqueline, 2021).

Dans ce fouillis apparent, on croise des amoureux qui seront bientôt déportés, ou le jeune apprenti tailleur que fut Jean-Claude Grumberg et qui comprit grâce à son patron qu'il était fait pour les livres. Il y a la stèle de Bagneux, qui se souvient les Juifs sans nom assassinés durant la guerre, ainsi qu'une lettre "du trop regretté Himmler" comme il l'écrit avec beaucoup d'ironie.



(...)

La suite :
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
Commenter  J’apprécie          40
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

La première chose que l'on fait avant de commencer la lecture : Chercher Pitchilk et Pitchouk. La page 92 nous apprend qu'il s'agit de 2 bourgs rattachés à la ville de Brody (Ukraine).

Pour Brody, le Larousse et les atlas sont OK. Par contre pas de traces des deux patelins voisins.

Le récit est malin, vivant, accrocheur. Une vieille femme, Rosette Rosenfeld, le Père Noël qu' elle accueille via le conduit de sa cheminée, style Napoléon III, le soir de réveillon et des numéros tatoués sur des bras masculins ou féminins pour ceux qui sont encore de ce monde.

Voilà, tout s'enchaîne, se coupe et se recoupe avec une intelligence de mise en œuvre propre à M. Grumberg.

J'ai noté récemment (La Grande Librairie) que ces martyrs de la folie humaine préféraient "devoir de transmission" à " devoir de mémoire".

Alors oui transmettons et lisons les écrits de Jean-Claude Grumberg : l'atelier, la plus précieuse des marchandises, ce dernier et les autres.

Bravo

Commenter  J’apprécie          70
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Le petit livre un peu décousu d’un ancien apprenti tailleur. D’un vieil homme qui mélange, au gré d’une plume sans discipline, les restes d’une enfance juive, d’un amour conjugal émerveillé, avec le souvenir de la découverte salvatrice des livres et de l’écriture.

« - Tu sais, je crois que tu n’as pas la fibre pour devenir tailleur pour dames. Va plutôt du côté des livres si tu vois ce que je veux dire. Tu vois ce que je veux dire ?

L’apprenti ne voyait pas mais fit comme s’il voyait. »

Commenter  J’apprécie          190
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

C'est de l'inconscience. Juste apres La plus precieuse des marchandises j'ai enchaine avec un autre conte de Grumberg. Et j'en sors foudroye, aneanti. Qu'est-ce que je m'imaginais?



C'est sous-titre: Un conte pour vieux enfants. Mais c'est un conte a mettre entre des mains jeunes, pas entre les mains de vieux comme moi. Il raconte une dame qui grimpe l'interieur d'une cheminee. Une cheminee Napoleon III? Une cheminee d'Auschwitz? Il parle de vieillesse, du sentiment d'esseulement apres la perte du conjoint de toute une vie, de l'incompetence a traverser les journees, de la detresse qui sourd a force de ressasser des souvenirs, du corps qui trahit, du ciboulot qui part en voyage. Et moi qui suis encore heureux a deux; qui n'ai besoin que d'une visite de maintenance annuelle dans mon garage hospitalier ou l'on me fait plus d'entretien que de reparations; qui arrive encore a perdre fierement au monopoly face a mes petits enfants, a concocter des billets extravagants pour une communaute de lecteurs bienveillants, je suis assailli par la peur. Peur du futur qui m'attend. Peur de perdre la tete. Peur de perdre pied. Peur de perdre interet aux autres, au monde, a la vie. De perdre interet a la lecture, a l'ecriture. De ne plus etre affole par des contes comme celui-ci. Affole bien que l'auteur s’escrime a y introduire de l'humour. De l'humour dans la perte. De l'humour pour l'amour.



C'est un conte a mettre entre les mains de jeunes a l'esprit ouvert. Pas entre les mains de vieux obnubiles par l'histoire et la memoire, ces deux faux-amis, comme moi. Il parle de haine irraisonnable qui conduit aux pires comportements d'hommes envers d'autres hommes, aux pires actions, impardonnables, aux noms imprononcables, pogroms, genocides. Des mots de malheur qu'on croyait applicables a une seule categorie de personnes, pour nous apercevoir qu'ils peuvent se gangrener et s'appliquer a d'autres hommes, en d’autres lieux, en d’autres temps. Affligeant? Je suis consterne. Et l'auteur choisit d'accoler dans son conte le sourire et les larmes, l’espoir et le desespoir. “Petit papa Noël Quand tu descendras du ciel N’oublie pas nos petits souliers… C’est alors qu’a surgi du brouillard du passe, parmi les nuages du present, une photo, une de ces photos en noir et noir qu’Isy ne voulait pour rien au monde que je voie, une de ces photos parues juste apres la guerre dans un journal yiddish. Entre un monceau de montures de lunettes et des ballots de cheveux coupes prets a etre expedies, se dressait une montagne de chaussures d’enfants : ballerines, bottines, galoches, miserables chaussures de ville, petits sabots, et meme quelques minuscules souliers vernis. Oui oui, petit papa Noël, quand tu redescendras du ciel, n’oublie pas leurs souliers, merci”. Et je suis foudroye. Mais je sais, je sens, que c'est un texte fait pour des jeunes, de plus jeunes que moi, qu'ils tirent un enseignement d'une memoire qui n'est pas la leur, qu'elle serve a quelque chose de bien, de mieux, cette memoire.



L'auteur, qui ne sait comment terminer son conte, finit par ecrire: “Ma mere me disait : A force de raconter des histoires de mort, la mort va finir par te rattraper et te prendre. Il semble que la Faucheuse ait choisi une autre tactique : s’acharner sur ceux que j’aime, pire sur ceux qui m’aimaient”. Et c'est peut-etre la ce qui me terrorise le plus, ma plus grande peur. Une peur de mon age. Une peur que de plus jeunes pourront comprendre, sinon ressentir.



Mais je me ressaisirai. Je surmonterai mes peurs. Je sourirai aux bons cotes de ma petite existence. Et j'essaierai de suivre ce qui est peut-etre l'ultime commandement de ce conte: aimer, aimer encore, encore aimer, pour ne pas tomber dans la barbarie ou simplement pour ne pas tomber. Et se souvenir. Et rappeler aux autres. Alors j'essaierai dans ce site de recenser des livres de la culture yiddish. Plus que ce que j'ai fait jusqu'a present. Et de la culture judeo-espagnole. Pour qu'elles vivent. Au moins virtuellement. Au moins dans ce qu'un vieil amateur comme moi racontera d'elles. Cela aussi sera memoire. Cela aussi sera sourire. Cela aussi sera vie.

Commenter  J’apprécie          6414
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

J'avais eu un coup de coeur pour" La plus précieuse des marchandises ". Jean-Claude Grumberg reprend ici l'univers du conte pour creuser les thèmes qui l'obsèdent: la déportation, la vieillesse, la perte des êtres aimés. Son post-face est d'ailleurs fort émouvant, évoquant son éditeur et ami, Maurice Olender, disparu juste avant la publication de ce livre.



Un conte pour vieux enfants, tendres et tristes. Où l'auteur s'amuse quand même à dénigrer son manque de cohérence au travers de l'intervention d'une petite-nièce espiègle, l'incitant à plus d'unité narrative.



Car, comme des poupées gigognes, les récits s'enchassent les uns dans les autres. Clin d'oeil aussi aux contes des mille et une nuits puisque l'auteur peine à trouver une fin.



Le point de départ est un personnage touchant, Rosette Rosenfeld, fort âgée mais l'esprit bien alerte. Seule le 24 décembre, elle rencontre dans sa cheminée...le père Noël. Plus très fringuant, à vrai dire. Et...je ne vous raconterai rien de plus. Laissez-vous emporter par les souvenirs de Rosette, mêlés a ceux de l'auteur...



Je n'ai pas autant aimé ce conte, même s'il m'a émue, que " La plus précieuse des marchandises ": moins intense, moins puissant dans ses évocations. Mais on sent tout le poids familial ici encore , ce chagrin sourd des enfants juifs privés de leurs parents.

Commenter  J’apprécie          382
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Ce petit livre est un conte inachevé d'une grande tristesse!

J'y suis entrée en suivant madame Rosenberg dans sa cheminée et y ai rencontré par la même occasion, le père Noël ! Tout commençait fort bien,mais très vite,les souvenirs de cette vieille dame,bien difficiles à démêler de ceux de JC Grumberg,m'ont ballotée de vagues de poésie en cruelle réalité, au point de m'accrocher à la croyance du père Noël puisque Dieu est bien trop méchant et que le fait de ne pas exister ne le dédouane en rien de sa barbarie! Bon diou de bon dieu!

Et c'est difficile de suivre le courant,car les souvenirs n'obeissent à aucune chronologie si ce n'est celle du cœur. Avec madame Rosenberg, on ne sait pas trop si elle perd le nord ou le sud,ou si elle suit son étoile. La bonne ,cette fois! Celle qui guide son cœur et son histoire comme celle de J.C. Grumbert, pas la jaune! Pas celle qui a remplacé Laurel et Hardy par Hitler et Himmler ! Par petites touches désordonnées, J.C.Grumbert nous fait partager ,une fois encore,son chemin d'incompréhension face à la folie humaine, et c'est déchirant. Sa façon de mêler tragédie et naïveté, joie et chagrin,solitude et rêverie, à quelque chose de Prevert.

Je referme cependant ce conte en ayant le sentiment d'avoir posé mon regard indécent sur une blessure toujours à vif,que le présent est venu rouvrir alors qu'elle n'avait jamais vraiment guéri.

Il m'est impossible de noter un tel écrit.
Commenter  J’apprécie          242
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Une belle écriture rapide est à saluer pour ce petit roman, voilà qui est dit pour la forme. Là, où je reste perplexe, c’est l’idée d’un conte pour vieux enfants car malgré que l’on prenne de l’âge, il est toujours agréable de savoir où l’on est mené. Par contre cette historiette, qui semblait bien partie, fini en impasse pour l’auteur. Celui-ci tend à broder autour de la trame de l’histoire afin de gagner quelques pages. Au demeurant, rien a dire sur le sujet qui est celui de prédilection de l’auteur.
Commenter  J’apprécie          30
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Cher Jean-Claude, merci infiniment pour ce merveilleux conte.

Une pure merveille, un bijou.

Tu es une source intarissable, tellement indispensable dans ce travail de mémoire que tu poursuis inlassablement, encore plus d'actualité aujourd'hui.

Je sais combien te manquent Jacqueline et Maurice Olender, ce père plus jeune que toi, et tu l'écris avec tellement d'amour et de pudeur.

Tu es devenu un incontournable dans nos bibliothèques et je vous invite, TOUS, malgré la profusion de formidables romans parus ou à paraître, à lire, relire et partager ce petit trésor.
Commenter  J’apprécie          100
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Après « Jacqueline Jacqueline », titre rendant hommage à sa femme Jacqueline, décédée le 4 mai 2019, dans lequel il invitait le lecteur à contempler le vide laissé par celle qui venait de le quitter après presque soixante ans de vie commune, et après l’excellent conte « La plus précieuse des marchandises », qui sera bientôt adapté au cinéma, Jean-Claude Grumberg propose un nouveau conte débordant de poésie, de tendresse et de tristesse.



En invitant le lecteur à suivre les pas de Rosette Rosenfeld, une vieille dame qui croise tout d’abord le Père Noël dans sa cheminée Napoléon III avant de se réveiller dans une maison de retraite en plein COVID, Jean-Claude Grumberg se faufile dans les méandres de la mémoire d’une personne âgée et nous emmène de Pitchik à Pitchouk sans véritable fil rouge. Il nous parle de la cheminée dans laquelle le Père Noël trimballe les rêves d’enfants, mais également des autres cheminées…celles qui transformaient des êtres numérotés en fumée. Cette page sombre de l’Histoire, celle qu’il faudrait pouvoir effacer, mais qu’on ne peut absolument pas oublier, pour éviter qu’elle se répète. Celle qui hante l’œuvre entière de l’auteur et qu’il enveloppe avec tant de délicatesse au cœur d’un conte construit sur l’horreur, chargé de tristesse, parsemé d’humour et porteur d’espoir.



« De Pitchik à Pitchouk » est une histoire qui a 80 ans, celle de vieux enfants, porteurs de la mémoire collective, qui se souviennent, incapables d’oublier. Piochant dans ce puit de souvenirs, empruntant le chemin de la mémoire, certes incertain et plus forcément cohérent, mais indéniablement touchant, bouleversant et surtout essentiel, Jean-Claude Grumberg suit un fil sans savoir où il mène. La voix d’une petite fille, sa nièce, vient d’ailleurs régulièrement le rappeler à l’ordre, au nom de la cohérence, mais finalement, peu importe, laissons le parler, il le fait si bien et aime tellement raconter des histoires, même s’il a du mal à les terminer.



Fils de déporté, chargé de souvenirs et porteur d’une histoire dont il se veut l’héritier, Jean-Claude Grumberg mêle passé et présent, témoigne et transmet, tout en abordant avec suffisamment de légèreté et énormément de respect des sujets douloureux et délicats, tels que la Shoah, la vieillesse, la solitude et le deuil. Après avoir rendu un superbe hommage à sa femme en écrivant « Jacqueline Jacqueline », il n’oublie d’ailleurs pas de saluer son ami Maurice Olender, éditeur décédé le 27 octobre 2022 à Bruxelles, qui lui non plus ne connaîtra pas la fin de cette histoire qu’il faut cependant raconter à tous les lecteurs, de 7 à 77 ans. Et quoi de mieux qu’un conte pour toucher un public aussi large, des plus jeunes enfants…au plus vieux. Ce conte est pour eux…pour vous, pour nous !



Merci Monsieur Grumberg !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10214
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

J’avais adoré « La plus précieuse des marchandises ». Jean-Claude Grumberg revient avec un nouveau « conte pour vieux enfants ». Je n’ai pas hésité une seconde avant de l’acheter à la librairie.

J’ai trouvé ce conte nettement moins bon que le précédent. Il peut surtout perdre son lecteur car le récit n’est pas toujours cohérent, compréhensible. Il est fait de métaphores. Tel le personnage principal, atteinte d’une maladie de type Alzheimer, l’histoire fait des bonds dans tous les sens. C’est parfois confus. Bref, il faut accepter de se perdre pour retrouver le fil un peu plus loin.

L’auteur y parle d’amour, de mémoire, de pogrom, de déportation et de camps de concentration, de Juifs, du deuil, de la solitude, de la vieillesse.

L’histoire commence avec une vieille femme qui se retrouve coincée dans sa cheminée et bloque le Père Noël venu apporter un cadeau. Elle égrène de tendres souvenirs de son défunt mari, Isidore, surnommé Isy.

Puis une jeune fille interpelle l’auteur et lui dit que son roman n’est pas cohérent, sorte de roman dans le roman. Le ton est espiègle mais la conclusion est cinglante : « Ce sont tous ces noms gravés sur tant de pierres et de murs qui nous empêchèrent, madame Rosenberg et moi, de croire tout à fait au père Noël et à la cohérence. »

Un livre très vite lu et qui ne restera pas gravé dans ma mémoire comme « La plus précieuse des marchandises ». Ce qui n’empêche pas de penser à tous ces noms gravés et de ne pas les oublier, c’est là le message essentiel de l’auteur.
Lien : https://joellebooks.fr/2023/..
Commenter  J’apprécie          10
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Je viens de lire ce "conte pour vieux enfants". J'en attendais beaucoup. Il y a de la poésie, le personnage de Rosette, Roro est attachant. Son couple avec Isy aussi, ces relations-là sont d'une puissance d'évocation qui touche. le rêve et la réalité se mélangent dans la tête d'une femme très âgée, on le comprend assez rapidement. J'ai pris pour argent comptant son voyage dans la cheminée, pourquoi pas après tout. Il y a dans doute dans ce livre une tentative de ne pas esquiver le réel -la destruction de la plupart des membres de la famille de Roro et de Isy dans les camps nazis- en trouvant une façon "irréelle" de faire vivre pleinement de derniers jours poétiques à une femme au coeur pur et très créative et aimante. Cependant j'ai été un peu déçue- les histoires de Pères Noël prennent une place majeure et j'ai eu parfois le sentiment de quelque chose d'inachevé dans la rédaction - sans doute est-ce uniquement ma propre perception, et ce n'est pas un jugement négatif. Il est difficile d'écrire un roman -très bref ici- onirique sur ces thèmes. le thème secondaire étant la solitude réelle d'une très vieille dame généreuse, que ses enfants viennent peu voir et ses petits enfants encore moins . Je donne une étoile, à regret.
Lien : https://www.babelio.com/monp..
Commenter  J’apprécie          30
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Le ton au début m’a quelque peu agacé, les dialogues avec beaucoup de répétitions, un peu comme à un repas de famille où la discussion avec mémé est poussive. Puis j’ai été happée par l’originalité de l’aspect conte.

Le tout reste un peu décousu avec l’auteur qui s’immisce dans son livre.

Des sujets sérieux sont évoqués sous un angle inhabituel, pourquoi pas.



Malgré tout, je n’ai pas été séduite alors je laisserai Jean-Claude Grumberg dans les auteurs à découvrir pour moi, ayant plusieurs fois lu de bons avis sur ses livres.

Au suivant, donc.


Lien : https://chargedame.wordpress..
Commenter  J’apprécie          100
De Pitchik à Pitchouk : Un conte pour vieux e..

Comme d'habitude Jean Claude Grumberg nous entraîne dans un conte emprunt cette fois de nostalgie et de tristesse, la mort étant présente même si elle paraît heureuse au final aux protagonistes du livre.

Rosette, une vieille dame seule à Noël reçoit le père Noël tombé dans sa cheminée, elle se réveille en Epahd au moment du covid et décéde et retrouve son mari et le père Noël au paradis. Dis comme cela c'est complètement abscons mais se dégage de ce court roman une poésie et une philosophie de vie qui laisse le lecteur nostalgique et envoûté par le propos.
Commenter  J’apprécie          50




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Claude Grumberg (2238)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz sur Simetierre

Dans quel établissement travaille Louis Creed ?

Une prison
Une école
Un restaurant
Un tribunal
Un hôpital

15 questions
212 lecteurs ont répondu
Thème : Simetierre de Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}