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Critiques de Jean Dubuffet (6)
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Asphyxiante culture

Un peu dérangé le brave homme, il avait pourtant bien commencé étant né au Havre comme Raoul Dufy !..

Sa facture est à peu près l'état de vos intestins quand vous avez mangé une assiétée de fruits de mer. Surnagent quelque peu quelques exécutions quand c'est en couleur ou quelques rares pépites quand je présume qu'il était moins constipé. Je présume tout autant qu'un psychiatre ne lui demandera pas de faire un dessin pour voir l'état de son cerveau

Je pense à lui aussi s'il venait un jour à l'idée d'un ethnologue de faire des fouilles dans les collines rapportées de Gonesse dans le neuf cinq. Oui je sais, le mien n'est pas mal non plus !..



Bon, mon propos est un pastiche car même si Dubuffet s'est emparé du mental délirant, délibérément du reste, il n'en demeure pas moins qu'il a inventé un concept, "l'art brut", dont de grands peintres américains l'ont rejoint
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Asphyxiante culture

Peintre, sculpteur, écrivain, théoricien de « l'art brut », terme qu'il a lui-même inventé pour désigner les productions artistiques faites par des personnes en dehors de tout apprentissage ou ne possédant aucune culture artistique, Jean Dubuffet nous livre ici un pamphlet datant de 1968, où il met en pièces l'art officiel et d'une manière générale la culture et son milieu d' « enculturés».



"La caste possédante, aidée de ses clercs, ne tâche pas du tout, ne nous y trompons pas, quand elle ouvre au peuple ses châteaux, ses musées et ses bibliothèques, qu'il y prenne l'idée de s'adonner à son tour à la création. Ce n'est pas des écrivains ni des artistes que la classe possédante, à la faveur de sa propagande culturelle, entend susciter, c'est des lecteurs et des admirateurs. La propagande culturelle s'applique, bien au contraire, à faire ressentir aux administrés l'abîme qui les sépare de ces prestigieux trésors dont la classe dirigeante détient les clefs, et l'inanité de toute visée à faire oeuvre créative valable en dehors des chemins par elle balisés."



Si l'oeuvre de Dubuffet me laisse complètement de marbre, je dois dire que ce livre n'a pas manqué de me surprendre très agréablement, et ce d'autant plus que les questions qu'il soulève sont plus que jamais d'actualité, certes dérangeantes mais essentielles.



Ainsi, l'art officiel et la culture officielle sont-ils les seuls dignes d'être admirés ?

« Ce choix des oeuvres qui se sont conservées a toujours été fait, en tous les temps, par des gens de culture; et nos gens de culture d'aujourd'hui manquent d'avoir conscience du caractère spécieux, d'avance épuré, de cette sélection. ».



Autre question par exemple, qui prend une résonance particulière aujourd'hui, celle de la valeur, où il pointe là un mécanisme bien connu du capitalisme : créer de la rareté pour accroître la valeur des choses :



"… le grand mal auquel je pense est l'effet dévastateur du prestige conféré à certains ouvrages – par les prix marchands qu'ils obtiennent et par les hommages qui s'ensuivent (ou vice versa). Les honneurs démesurés rendus à ces ouvrages apparaissent au public motivés par des raisons obscures, le persuadent que la valeur des productions d'art résulte de critères qu'il ne perçoit pas, le détournent en conséquence de s'aventurer à y porter lui-même affection et encore plus à s'y adonner pour son propre compte. Les officiers de culture se complaisent d'ailleurs à maintenir cette démoralisation du public, voire à l'aggraver tant qu'ils peuvent dès lors que, solidaires du corps d'Etat qui est constitué gardien de la notion de valeur, et chargé d'attribuer les brevets de valeur, il est pour eux capital de la présenter comme mystérieuse et rare, perceptible à eux seuls, ne pouvant naître qu'en leurs rangs. Toute leur vigilance est mobilisée à empêcher que le public puisse mettre en question le privilège de leur Eglise et fasse crouler tout le système en prenant l'idée que ces valeurs sont imaginaires et que l'est pour commencer la notion de valeur elle-même. »



Idéologie, propagande culturelle, prêt à penser… rien n'a échappé à Dubuffet



__"La culture tend à prendre la place qui fut naguère celle de la religion. Comme celle-ci elle a maintenant ses prêtres, ses prophètes, ses saints, ses collèges de dignitaires. le conquérant qui vise au sacre se présente au peuple non plus flanqué de l'évêque mais du Prix Nobel. le seigneur prévaricateur pour se faire absoudre ne fonde plus une abbaye mais un musée. C'est au nom de la culture maintenant qu'on mobilise, qu'on prêche les croisades. A elle maintenant le rôle de l'"opium du peuple".



« La culture tient aussi à disposition un modèle de cervelle, faite de son grain, pour mettre à la place de la vôtre. »



« C'est le propre de la culture de ne pouvoir supporter les papillons qui volent. Elle n'a de cesse qu'elle les ait immobilisés et étiquetés. »



En fait, ce bouquin aurait pu être écrit hier ou ce soir.



Et puisqu'il est question aussi d'art brut, pourquoi pas une question brute : savez-vous ce que signifie « chier dans les langes » ?

Quoi ? Vous savez pas ?

Dubuffet si !

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Enchevêtrements

C'est par ce titre que j'ai connu la collection: Gérard Farasse et son éditeur Dominique Tourte, éditions Invenit: le Furet du Nord a attribué le prix Bienvenu (sans e) en 2011 .

Le concept: une oeuvre, un musée, un écrivain (souvent des Hauts de France, souvent poète)

Ici, il s'agit de ce qu'évoque un tableau de Dubuffet à Farasse

L'objet livre est original: un trou dans la couverture nous permet d'entrevoir l'oeuvre qui se dévoile à la page suivante.

Le prix était dérisoire (une particularité des éditions Invenit) aussi l'ai-je souvent envoyé aux amis en place de carte postale.

Au fil du temps le prix s'est ajusté au travail et parfois le fameux trou a disparu à cause du coût.

Depuis 2017, j'ai interrompu ma veille et je ne sais pas si Ekphrasis a continué sa route, si oui, je m'y remettrai.

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Enchevêtrements

Dans cet ouvrage des éditions Invenit, titré Enchevêtrements, point de discours sur l’art brut, point de variations en imagination et pourtant l’art vivant, l’art espace et fragments d’émotions et de mémoire.



L’auteur regarde et s’égare devant ce » Paysage du Pas-de-Calais II, une peinture de Jean Dubuffet datée de 1963 et exposée au musée des beaux-arts de Calais «



Dans son récit, l’auteur superpose à sa vision attentive de l’œuvre sa toile intime d’étés de sa jeunesse. Sur-impressions. » Un paysage de mémoire » sur ce » paysage mouvant qui suppose un spectateur en mouvement » . Il donne vie, donne corps, par les souvenirs en images, en sensations, en sentiments, au tableau, y peint son paysage-voyage par touches. Souvenirs de petit citadin dans ce Nord rural des années 50, ses saisons familiales aux travaux des champs, les escapades au bord de la mer. De cette peinture du concepteur de » l’art spontané » nait cette mémoire aléatoire.



» La réalité est enchevêtrée, les êtres sont enchevêtrés, les relations humaines sont enchevêtrées [...]. Si bien que nous consacrons presque tout notre temps à désenchevêtrer. Le peintre, lui, a fait très exactement le contraire : [...] Il a rendu la réalité à son enchevêtrement. «



Point de concept dans cette lecture, des parcelles, des lignes qui se suivent en couleurs, en douceur.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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La Ponte de la langouste : Lettres à Alain Pa..

Une découverte de l’œuvre d'Alain Peauzié à travers sa correspondance avec Jean-Dubuffet, mais aussi une interview qui révèle dans l'intime le chemin créatif d'Alain Peauzié.
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Botte à Nique

Reprise aujourd'hui dans "prospectus et autres récits", une des petites plaquettes dans laquelle le peintre faisait à lui seul sa réforme de l'orthographe...Truculent............
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