CELEBRATION DE MARCEL AYME
Le travail de la postérité est émouvant. Dans vingt ou trente ans, on sera bien étonné de voir quelques écrivains français auront illustré le XXe siècle: à peu près aucun de ceux qui furent comblés de gloire de leur vivant. Marcel Aymé restera comme le romancier le plus fort, me plus aigu du milieu du siècle. Il est le seul qui aura laissé un tableau balzacien de son temps, qui l'aura saisi dans sa vérité, qui en aura fait la caricature définitive et indestructible.
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"Marcel Aymé a une gaieté perpétuelle dans le style. Cette gaieté est la marque des grands écrivains, ainsi que le goût de peindre les imbéciles ou, plus généralement, la bêtise, car la bêtise d'une époque est à la fois la plus visible et la plus cachée. La majorité des hommes l'exprimant par leurs actes et leurs écrits ne la voient pas parce qu'ils la vivent. Quelques artistes, qu'elle fait souffrir, en font des portraits énormes ou bouffons. A ce point de vue, Marcel Aymé est de la descendance de Molière.p143
L'usage du couteau dans l'assassinat demande tout un apprentissage. Le poison, l'arme à feu sont à la portée de n'importe qui ; le surin exige du cœur, de la science et du poignet. Avec le couteau, l'assassinat devient artistique.
A cette époque, les Français les plus malins croyaient n'importe quoi. La réalité était si étrange qu'on ne la distinguait plus bien de la fiction.
La nature humaine est pleine de ressources.
O femme! abîme de duplicité! Elle trompe Jojo avec moi ; elle me trompera avec un autre, et là-dessus elle nous dira, à Jojo et à moi, qu'elle nous aime!
Pour se marier, faut être deux.
Une femme ne se donne pas sans amour