Vous vous souvenez de vos premières amours en maternelle ou en primaire ? Soit vos sentiments étaient aussi muets que les grandes douleurs, parfois trahis par le rouge aux joues quand l'élu(e) s'adressait à vous. Soit les travaux d'approche étaient quelque peu bourrus, parce qu'il y avait le regard et les moqueries des autres camarades, quand même - s'agissait pas de se ridiculiser en se montrant fleur bleue à sept ans...
Dans cet album à la fois simple et éloquent, on ne voit que des jambes, comme sur la couverture. Ce sont elles qui nous racontent comment, entre Thomas et la narratrice, on passe du mépris feint à une bousculade puis à un baiser d'aveu.
Bien vu et amusant.
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Une couverture effrayante, après tout il s'agit d'un ogre. Il va faire une rencontre qui va lui changer la vie et celle des villageois également. Une rencontre avec un petit bonhomme pas très épais qu'il se mettrait bien sous la dent. En effet il n'y a plus un seul enfant à manger dans ce village. Mais Honoré Chanteraine est bavard, très poli et aussi orthodontiste. Et L'ogre voulant le dévorer il lui signale ses problèmes de dentition. Seule solution, un appareil et ne plus manger de viande qui se coince entre les bagues. Le traitement semble efficace mais il dure, il dure. L’orthodontiste trouve toujours une raison pour le prolonger. Pendant ce temps à force de manger des légumes l'ogre est devenu bien inoffensive...
Mais attention M Honoré Chanteraine, si l'ogre se rend compte du stratagème sa vengeance sera terrible. Vraiment terrible? Oui........
Une histoire sympathique, au charme un peu désuet. L'ogre s'humanise peu à peu par le dessin. Visages expressifs, impression d'être dans une autre époque malgré le sujet plutôt moderne. C'est rigolo, et pas moraliste et puis un ogre terrifiant, terrifié c'est assez rare.
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Toute la ferme, habituellement calme, est en émoi. Un drôle de petit animal à piquants vient d'apparaître. Il suscite l'interrogation et la peur. Le lendemain, il a disparu, comme il était venu. Les poules comptent leurs poussins et leurs œufs, aucun ne manque… mais quand même, il semble qu’il y ait moins de vers de terre… Pour se protéger de l'ennemi, les poules entreprennent un travail titanesque. Sous la direction du coq, pendant des mois, même dans la neige et le froid, elles construisent un mur en forme de tour, si haut qu'aucun animal sauvage ne pourra y pénétrer. Le jour de l’inauguration, elles voient un petit nez noir sortir de la paille, un petit nez suivi du petit hérisson, objet de toute leur méfiance. Il a dormi là tout l’hiver, et comme les poules ont oublié de faire une porte dans leur mur, le coq doit s’y atteler : ça prend tout l’été… et pendant tout ce temps, les poules se sont habituées au hérisson… et le petit hérisson ne se met plus en boule, il n'a plus peur d'elles.
Mon avis : J'ai vraiment envie de défendre cet album lors de mon prochain comité lecture, composé d'une libraire, d'une enseignante à la retraite et de dix bibliothécaires. Le texte et les illustrations sont drôles, aidés en cela par des jeux de mots et l'humour de Jean-François Dumont (auteur et illustrateur de ce livre). Pourtant, le sujet n'est pas aussi léger qu'il n'y paraît et on peut envisager plusieurs niveaux de lecture pour cet ouvrage. Au-delà de l'histoire, il peut permettre une réflexion sur la différence, l'inquiétude et la méfiance qu'elle suscite dans de nombreux cas, mais aussi sur la peur de l'inconnu.
Nota bene : Le choix des poules et du hérisson ferait référence aux dits "voleurs de poules et mangeurs de hérissons", les Roms.
Public : à partir de cinq - six ans; mais si l'enfant est plus jeune, accompagnez-le dans la découverte de cette histoire, vous vous surprendrez à sourire.
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Album grand format. Des définitions drôles que ne comprendront peut-être pas les petits. Il leur reste toujours l’illustration sur deux pages très colorée où les enfants reconnaîtront certains de leurs montres. A chaque page, s’ajoute une créature que l’on peut tenter de retrouver. La dédicace de la première page est originale car tout en alphabet.
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On dit couramment « s'enfermer dans sa tour d'ivoire », - surtout en parlant des artistes et des poètes - ce qui signifie se retirer loin des bruits du monde, au fond d'un abri pour y savourer en paix les exquises douceurs de la rêverie et de l'étude.
A la ferme, aussi, on va construire une tour d’ivoire.
Non pas pour savourer les doux plaisirs de la méditation, mais afin d’éviter de se faire « déplumer par des envahisseurs à piquants ». Occasion toute trouvée pour le coq de reprendre en main la basse-cour qui ne l’écoute plus, et de faire travailler, d’arrache-patte, dans la neige et le froid, toutes les poules. Et, plus haut sera le mur, plus tranquilles seront les poules !
Mais le jour de l’inauguration, une surprise attend ces chères gallinacées …
Un livre qui traite de différence, de tolérance et de partage.
Mais aussi, un subtil pied de nez, fait par l’auteur, à certains gouvernants, managers, leaders,… qui n’hésitent pas à susciter et entretenir la peur du peuple, de certains cadres et employés, … pour renforcer leur pouvoir. A une époque où l’on parle beaucoup de harcèlement moral – au travail ou ailleurs – J.F. Dumont propose d’y réagir en faisant acte de RESISTANCE…. (quand cela est possible….)
Un album, enfin, magnifiquement illustré avec une infinie tendresse.
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Ah la grève, un thème que pour les humains, ; non, non dans cet album les moutons ont décidé de se mobiliser face à une injustice selon eux.
Donc c'est décidé : les moutons sont en grève.
Jean-François Dumont nous emmène dans une ferme ou soudaine Ernest, un mouton se pose une question « Pourquoi ce sont toujours les mêmes qui sont tondus ? »... et de ce questionnement va s'en suivre un constat les moutons sont à bout !...
L'auteur nous livre un album pas comme les autres, il a le mérite de nous faire rire et de débattre avec autrui sur le thème de la grève.
A noté que les illustrations apportent une pointe de douceur à cette histoire et l'utilisation des couleurs chaudes nous rappel le conflit dans lequel les animaux se sont lancés.
En résumé, j'ai beaucoup apprécié cet album, car il permet d'aborder le thème de la grève avec l'enfant en utilisant le vocabulaire adéquat à ce thème comme les manifestants, les banderoles ou les débordements....
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Il y a une petite oie qui, quand toutes les oies descendent en cadence à la mare, n'arrive pas à se caler sur les pas de tout le monde. Elle fait tâche ! Elle est donc mise de côté.
Elle se désespère... Comment arriver à marcher au même rythme que les autres oies ? Elle se promène en pensant à ses problèmes et tous les autres animaux de la ferme vont entendre son pas si particulier et se joindre à elle.
Une jolie histoire sur la différence, une différence qui peut devenir un atout ! Une histoire qui doit être très amusante à l'oral. Les dessins sont sympas et nous font découvrir plusieurs animaux.
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Bébert l'escargot porte sur son dos sa maisonnette... Oui mais il aimerait un peu plus de confort Bébert! Alors il sort clou, scie et marteau et se met à l'ouvrage.
Ce livre peut se lire comme un album classique, se chantonner comme la comptine, ou un mélange des deux (mon option, c'est plus rigolo). Les illustrations uniquement en noir, orange et bleu sont simples, modernes, juste comme il faut.
A vos marques, prêt, chantez!
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Avec humour et finesse ce beau petit album nous parle de la peur du noir et des créatures qui rodent la nuit... Son humour efficace nous permet de rire de nos peurs, de les dédramatiser, et de voir que tout le monde a peur, même si ce n'est pas des mêmes choses. Mais surtout il donne des solutions concrètes (à coup de planche à roulettes!) pour lutter contre nos terreur nocturnes.
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Avec le beau temps qui arrive à son rythme mais sûrement, il semblerait que le bleu est sollicité fortement dans le paysage culturel et visuel.
Voici un album de bon ton et d'une profonde poésie.
Une poésie aussi profonde, aussi bleue, aussi fraîche que le ciel si l'on pouvait le toucher et s'y perdre.
En attendant, le bleu azur capricieux se contente de se loger dans nos petits yeux qui changent de couleur seulement à son loisir puis prend congé.
Chacun a son bleu qui le fait vibrer. Un petit garçon est obsédé par la couleur d'un bleu qu'il n'arrive pas à définir.
Le propos de l'album va suivre ce fil d'histoire d'une belle métaphore.
Un jeune garçon est à la recherche d'un bleu profond et il part en quête dans le monde.
Aussi déterminé qu'un artiste peintre qui touille sa palette et fait ses essais, le petit garçon observe et compare tous ses bleus existants.
Des Bleus, il y en a partout, autant que des rouges, élémentaires, universels.
Le Bleu des Berbères est magnifique et respecté mais ce n'est pas celui qui fait écho chez lui.
Il est un bleu, empli de passions et de douleurs, d'histoires, de mélodie qui vient couler dans le lit de sa petit personne, une rivière idéale.
Le Blues...
Il a aussitôt envie d'y tremper son pinceau et de peindre son monde...
Un album très chouette et très évocateur.
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Comment se faire respecter par son peuple quand on s'appelle Aldebert le Grand et qu'on est un roi haut comme trois pommes? En construisant le plus grand château du monde? En devenant un savant réputé? En étant un grand conquérant? Et s'il suffisait simplement à Aldebert de divertir ses sujets pour s'en faire aimer?
Un conte sympathique, aux jolies illustrations classiques.
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Merci à Babelio, aux éditions Academia pour l'envoi de ce roman poignant et surtout merci à Mr Jean-Francois Dumont qui a su si bien entreméler sa connaissance du Burundi et une écriture fluide, sensible, et entrainante.
(Au passage, une petite remarque pour les administrateurs de chez Babelio. Je ne suis pas sûr que le lien de l'auteur sur la fiche du livre soit correcte. Se pourrait-il qu'il y ait une petite erreur d'homonymes ? :) )
Sous la peau est un récit de vies, de chassé-croisé entre trois europpéens qui se retrouvent réunis au Burundi. Le Burundi est un petit état de l'Afrique de l'est situé entre le Congo, le Rwanda et la Tanzanie. Au début, je pensais avoir affaire à un état de fiction crée uniquement pour ce roman mais ce serait faire offense à la collection Evasion d'Academia qui nous propose des récits justement dépaysant qui , sous couvert de fiction, met en valeur des faits de société authentiques, des thèmes forts et réels comme c'est le le cas ici de l'albinisme et de la discrimination dont sont sujet les albinos dans des états africains comme le Burundi.
Mais le journaliste Jean-François Dumont n'aborde pas ce thème d'entrée de lecture. Avec adresse, il met en valeur trois destins : un ancien moine reconvertie dans le journalisme, une aventurière qui ne ressent plus rien pour son mari et un jeune homme adopté en quête de ses origines. C'est un trio de points de vue auquelle vient s'ajouter un quatrième plus bouleversant qui viendra structurer l'intrigue dans une agréable fluidité.
On passe un bon moment de lecture, simple et bien manoeuvré dans lequel nous suivons l'évolution de ces personnages entre celui qui vient s'ouvrir au monde après l'avoir vécu dans l'ombre, celui qui veut réconcicilier ses deux êtres, et celle qui est sur le point de rompre avec son passé pour continuer à avancer. Ces trois destins sont guidés sur la terre du Burundi décrite elle aussi avec une certaine simplicité. Clairement, Jean-François Dumont n'écrit pas pour détailler l'envers d'une carte postale. Ne vous attendez donc pas à un récit de voyage riche en description . Dans cette fiction, le cadre est vécu à travers les émotions des personnages et surtout un sujet brûlant : les persécutions dont sont victime les albinos.
Ce sujet, l'auteur vient surtout l'apporter à travers le point de vue d'Odette , une rayonnante bénévole, elle-même albinos, qui travaille dans une association pour leur venir en aide et qui sera elle-même sujette à une effroyable attaque.
De ce fait, l'intrigue de Sous la peau alterne entre des quêtes personnelles et un sujet grave emmené avec justesse entre violence bien réelle et lutte et espoir de la part de ceux qui peuvent être massacrés à causes de préjugés spirituels bien néfastes. C'est une partition développée avec rythme par l'auteur mais qui souffre malgré tout d'une petite dysharmonie.
Personnellement, je n'ai pas trouvé tous les personnagesmémorables dans ce trio de tête. Seul Laurent, l'ancien moine bénédictin , s'avère être fascinant. Les deux autres sont des figures un peu cliché de la littérature entre celui qui part en quête de ses origines et celle qui cherche à s'émanciper de son couple. Des personnages un peu clichés qui surprennent moins que Laurent et surtout Odette, l'albinos dont on se demande pourquoi l'auteur n'a pas concentré le point de vue dès le départ.
En effet, plus l'intrigue avance et moins elle resserre le point de vue sur le trio europpéen qui se place doucement à l'écart par rapport à la solaire Odette qui traverse un véritable moment de crise, moment épreuve qu'elle traverse d'ailleurs sans l'aide du trio. De ce fait, je marque une petite réserve sur la finalité des quêtes personnelles du trio europpéen dont les problèmes individuels et égoistes viennent se heurter à la dure réalité d'un massacre insoupçonné.
On distingue donc un petit déséquilibre entre ces points de vues qui ne vient pas gâcher le plaisir de lecture mais apporte des questions sur l'implication des personnages dans l'intrigue...
Toujours est -il que je conseille vraiment ce roman qui peut ravir les amateurs de récits de voyage entrecoupés de fictions . Une agréable découverte de cette collection "Evasions" chez Académia.
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