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Critiques de Jean Hegland (1093)
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Dans la forêt

Si l'on retrouve dans ce roman des éléments classiques du roman post-apocalyptique (on ne peut s'empêcher de penser à "La Route" de Cormac MacCarthy, ou à "Le mur invisible", chef d'œuvre de récit de survie au féminin), de nombreuses touches très personnelles, nouvelles et fascinantes émaillent ce récit.



Très féminin, voire féministe, ce roman est le récit de la survie de deux sœurs vivant isolées dans une maison en forêt, après ce qu'on devine être un genre d'apocalypse, peut-être pas planétaire, mais du moins au Etats-Unis. Mais la particularité est que ces deux sœurs vivaient déjà avant dans la forêt, avec des parents que l'on devine assez particuliers mais aimants, un peu bohèmes. Sur cet aspect, j'ai repensé au chouette film "Captain Fantastic", où un père essaie d'élever ses enfants "autrement"...



Alors qu'elles essaient de vivre au jour le jour, sur leurs réserves, les deux sœurs vont être confrontées à des difficultés dans leur vie quotidienne : la nourriture, la solitude, le danger, la peur (des thèmes propres aux robinsonades en général, mais très bien abordés), mais aussi dans leurs espoirs de jeunes femmes (elles ont 17-18 ans, et l'une rêve d'entrer à Harvard, l'autre d'être danseuse).



Ce texte est magnifiquement écrit, c'est beau tout simplement ! Il s'en dégage également un véritable pouvoir de fascination, la narratrice (la plus jeune sœur, Nell) nous embarque dans ses espoirs, dans ses accès de folie et de désespoir, dans ses réflexions et péripéties. A la fois introspectif et plein d'action, ce roman réussit un pari original.

Je ne mettrai qu'un seul bémol : le côté un peu "gros" de certains aspects de leur vie quotidienne (surtout dans son évolution dans la seconde moitié), certaines choses sont un peu trop prévisibles et soudaines à mon goût, cela ne sonne pas toujours juste.

Ceci mis à part, "Dans la forêt" est un roman extrêmement réussi, un bijou du récit de survie.



Pour celles et ceux qui ont lu et aimé ce roman, je ne peux que vous conseiller "Le mur invisible", de Marlen Haushofer, livre magnifique auquel cette lecture m'a beaucoup fait penser (sans être un plagiat bien sûr !) :

http://www.babelio.com/livres/Haushofer-Le-Mur-invisible/25719
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Dans la forêt

"Mais toutes les choses animées ont des désirs qui leur sont propres. Elle disait qu'un bon potier devait écouter l'argile, et ce soir je me rappelle qu'à la moindre bulle ou caillou, qu'à la plus petite erreur de ses mains, le récipient absolument parfait se mettait à chanceler. Si la plus légère vibration passait inaperçue ou n'était pas corrigée, elle augmentait de plus en plus, prenait son autonomie violemment, devenait incontrôlable et si puissante qu'elle finissait par détruire le récipient-projetant des bouts d'argile mouillés à travers la pièce."

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Voilà un petit extrait qui a fait sens, pour moi, à l'ensemble de ma lecture, vers la fin du livre, sans rien vous en déflorer bien sûr. Nell, l'une de nos deux héroïnes, y évoque l'une des passions de sa mère pour un art exigeant. Un art où l'objet que l'on crée est soumis à l'aléatoire d'accidents extérieurs à sa fabrication et peut rapidement redevenir le pur tas de glaise qu'il est à la base. Il faudra alors le façonner à nouveau encore et encore, sans craindre un nouvel accident, avec passion et patience, trouver dans ce mouvement perpétuel une sorte de sérénité, si l'on veut tendre à ce qu'il devienne l'objet d'art que l'on désire.

Telle la glaise sous l'impact, les vies de Nell et Eva s'effondrent et s'écrasent, orphelines, à 17 et 18 ans. Personne à qui se raccrocher, la chute libre...Tristesse et solitude vont désormais leur coller à la peau, l'horreur aurait pu leur être évitée, mais voilà, la disparition de l'électricité a précipité leur perte et leurs deuils.

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le genre d'impact difficile à conscientiser pour qui vit dans un confort même relatif, difficile d'imaginer cet ébranlement, tel qu'il n'y ait rien à quoi ou à qui se raccrocher; elles sont deux c'est leur seule richesse. Car au milieu des décombres il va falloir décider de survivre ce qui engage beaucoup d'implication et une farouche énergie qu'il va être difficile d'invoquer au milieu de tant de tristesse. Cette tristesse a baigné une bonne partie de ma lecture, les souvenirs de jours heureux, le deuil. Une toile inerte et morne tissée avec beaucoup de soin par l'auteure. J'avoue m'être alors demandée plus d'une fois -mais les pauvres héroïnes aussi sans nul doute- à quel moment le récit allait changer de tessiture, de lumière. Je me suis demandée si on allait assister à la lecture de l'encyclopédie jusqu'au Z, Nell n'ayant que ce livre pour épancher son besoin de maintenir son cerveau en vie, asséché de son besoin d'apprendre. En même temps j'écoutais en boucle l'album "out of season" de Beth Gibbons, et on aurait dit que le livre avait épousé la musique.(autant dire que ça me mettait une énorme patate). Heureusement cet album, de cette chanteuse que j'aime beaucoup, n'est pas à mon sens uniquement mélancolique, il diffuse aussi une belle et forte lumière, et de l'émotion surtout, tout comme ce livre, tout comme une forêt des plus obscures d'où surgirait de temps à autre, des rayons de soleil scintillants depuis la cime des arbres.

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Ainsi la forme post apocalyptique de ce roman sert des questionnements fondamentaux : si la société telle que nous la connaissons s'effondre, que reste-il des capacités et de la volonté de l'homme à survivre? Qu'est-ce que l'essentiel à la survie? Des questionnements et des propositions qui vont même bien au-delà, même si personnellement elles ne m'ont pas forcément convaincues. J'ai trouvé que l'auteure avait très bien mené sa barque au final puissant, et que ce thème de la disparition d'électricité était abouti au delà de ce que j'espérais dans une première -et longue- première partie.

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Dans la forêt

Un livre qui vous happe! Nell et Eva se retrouvent sans parents dans la foret, et pour des raisons que l'on ignore coupées du monde, sans essence, ni électricité, ni courrier, ni téléphone. Il faut apprendre à vivre au quotidien avec le peu que l'on a.

C'est très glauque et oppressant par moments, le livre est bien écrit, nous avons de nombreuses descriptions de la nature et de la foret qui nous permettent de supporter ce huis clos.

Comme le dit un internaute avec justesse, cette fois-ci, c'est la fin d'une civilisation qui n'est pas due à des extraterrestres comme dans les autres romans de science-fiction, nous sommes seuls responsables de la destruction de notre planète et des conséquences qui en découlent.

Le récit est excellent dans la mesure où nous ne savons que ce que sait Nell et qu'elle note dans son journal, nous n'avons pas davantages d'informations qu'elle n'en a, c'est très réaliste.

En dépit de quelques invraisemblances, le récit est crédible et arrivé au milieu du livre , on ne peut plus le lâcher!

J'ai appris avec surprise qu'il a été publié il y a déjà 20 ans aux états-Unis, et seulement traduit récemment en français: c'était donc une vision assez prophétique!

Je reste à la fin de ce livre avec un certain malaise, probablement désiré par l'auteure!

C'est un livre à ne pas lire en période de déprime ou d'insécurité ;) !

C'est un livre utile à notre société de consommation effrénée afin d'ouvrir enfin les yeux sur ce que nous faisons de notre planète, sur notre gaspillage.

Merci donc à son auteur. ma note est de 4/5
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Dans la forêt





❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️



DANS LA FORET DE JEAN HEGLAND





c'est à mon avis un chef d’œuvre !

Je me pose la question ! et si cela nous arrive?

imaginez votre maison ou plus rien autour existe !vous avez 17 ans et votre soeur à 18 ans !

c'est le cas de Nell et Eva,isolée dans une forêt.

Plus de parents,éloignées des autres, si l’on vous arrache une à une toutes les choses auxquelles vous tenez,

Ce que l'on a connu n'existe plus, l'électricité, l'essence, enfin toutes les modernités net, ordi et autres ont disparus ,

vivant sur les réserves de la maison,réapprenant à vivre dans la nature qui elle n'a pas changé,

pleine de dangers et de ressources à la fois. Comment nous ferions ?



C'est une question sur laquelle devront se pencher Nell et Eva, les deux héroïnes de ce fabuleux roman.

C'est sauvage ,dur, troublant parfois mais toujours juste et percutant.

Troublant car il ya des scènes, bizarres à mon sens ,mais qu'importe ,ce qui reste aux deux héroines se sont les relations humaines; et les obis , qu'elles pratiquent,

la danse classique pour Eva et pour Nell l'écriture ,l'étude la littérature.

Jean Hegland,nous livre un texte empli d'une énergie brute, sensuelle, qui se passe dans les grandes forêts de Séquoias ou la vie naturelle et réelle existait il y a longtemps.

On a tendance à croire que l'autrice ,veut dénoncer ,nos modes de vies actuelles ? oui ! assurément

La surproduction , nos consommations le dérèglement climatique ETC... on en parle chaque jours.

Mais elle veux nous amenner en priorité, a voir de qu'elle manière, et de qu'elle façon on peut changer cela.

Elle l'a fait au travers une histoire pleine d'espoir sur ces deux jeunes filles .

Voila la trame de cette belle oeuvre .

Une écriture ,puissante , beauté des paysages , poèsie aussi ,une force de vivre face à la peur la violence et la mort.

l’histoire s'accélère au fur et à mesure des pages ;on sent que quelque chose va arriver mais quoi ?

Vous le saurez après l'avoir lu.

Un roman de toute beauté,que vous allez lire très bientôt,je l'espère pour vous car il ne faut pas passer à coté de cette, littérature ou l'humanité se manifeste

à fleur de peau.

Bonne lecture !mes amis,ayez dans la poche toujours un briquet,un opinel , un sac ou il y aura dedans des allumettes, des jumelles, et des bricoles pour quelques jours , une loupe importante la loupe ,car avec le soleil on fait du feu !!

Un livre aussi ; "dans la forêt"

Tchao ,tchao

Fabiolino ,le provencal italien .
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Dans la forêt

Coup de cœur !

Magnifiquement écrit, ce roman d'anticipation sur une société qui touche à sa fin est très réaliste.

C'est l'histoire de 2 sœurs, Nell et Eva, qui doivent apprendre à vivre puis à survire dans un monde bouleversé car toutes les ressources ont été épuisées, isolées en pleine campagne avec comme seul horizon une forêt dense et pas toujours hospitalière.

Les personnages sont profonds, très réalistes et alternent entre optimisme, espoir et découragement.

Jean Hegland décrit peu les évènements qui ont conduit à cette situation de fin du monde. On comprend que malgré des alertes, des signes précurseurs sur la situation de la planète, les dirigeants et les citoyens n'ont pas pris au sérieux les risques de dérèglement du système. Les faits sont là et la situation est devenue catastrophique : plus d''électricité, ni de pétrole, évidemment plus de téléphone non plus. Plus de ravitaillement ce sont tous les produits qui commencent à manquer. cette situation de manque engendre des conflits, et une augmentation de la délinquance. Tout ferme progressivement; Des épidémies de grippe et autres virus inconnus déciment la population. Sans médicament, sans électricité, les médecins ne peuvent plus soigner....



Nell avait l'ambition de s'inscrire à Harvard et Eva s'entraine dur pour devenir danseuse.

L'histoire est livrée par Nell qui couche sur un cahier l'évolution de la situation, ses craintes, ses espoirs.

Les protagonistes s'organisent pour faire face et garder espoir. Mais petit à petit la question cruciale devient omniprésente : cette situation est-elle réversible ?

Jean Hegland livre ici une fable romanesque, un récit initiatique dans lequel les émotions nous sont livrées avec force et délicatesse à la fois.

Jusqu'ou leur capacité d'adaptation leur permettra de résister ?



Un roman qui sonne juste ! et qui nous amène à nous interroger sur notre niveau de lucidité face à la situation de la planète.

Une histoire que vous gardez en vous longtemps après avoir refermé le livre.





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Dans la forêt

Un roman qui a obtenu un succès très mérité.

L’action se passe dans un futur proche, la civilisation telle que nous la connaissons s’est effondrée: plus d’essence, ni électricité. Les magasins ont fermé, les émeutes et les maladies font rage.

Nell et Eva ont toujours vécu avec leurs parents dans une maison au milieu de la forêt, et lorsqu’elles se retrouvent orphelines elles apprennent peu à peu à utiliser les ressources de la nature en attendant que la civilisation revienne.

Habituellement je n’aime pas les romans d’anticipation, mais celui-ci est différent, il ne se disperse pas sur les causes de l’effondrement de la société mais nous présente avec beaucoup profondeur et d’émotion les tentatives d’adaptation des 2 sœurs. L’écriture, qui fait la part belle aux descriptions de la nature est magnifique. Pourtant cette nature est dure, cruelle mais si attachante aussi aux yeux des 2 sœurs.

Beaucoup de poésie dans les évocations des saisons.

Mais par dessus tout, ce roman nous interroge sur l’essentiel: de quoi avons-nous vraiment besoin pour survivre et, pourquoi pas, trouver la sérénité sinon le bonheur?
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Dans la forêt

Imaginez que le monde qui vous entoure, n’est plus le monde que vous connaissez : plus d’électricité, plus de ravitaillement, plus d’eau, les maladies déciment les populations, les hôpitaux sont vident, plus de médecins et de personnels soignants… Personne ne sait ce qui se passe. Il n’y a plus de médias, donc d’informations.



Nell et Eva, vivent retirées de la ville, en pleine forêt, avec leurs parents. L’une rêve de faire de grandes études littéraires et d’intégrer Harvard, l’autre rêve de danses, de ballets. Leur mère décède d’un cancer. Leur père montre l’exemple. Ils ne peuvent plus se rendre en ville, faute de carburant. Ils vivotent sur leurs réserves, réserves qui s’amenuisent et qu’il va falloir renouveler. Ils se rendent alors en ville, avec le peu de carburant qui reste pour les urgences, mais le monde qu’ils ont connu a vraiment disparu. De nouvelles familles se sont installées dans les maisons désertées, pas très accueillantes.



Nell, Eva et leur père trouvent quelques conserves qu’ils rapportent chez eux. Ils ne se rendront plus en ville. Quelque temps après, les deux filles se retrouvent seules. En effet, leur père disparaît également. Elles vont devoir apprendre à se débrouiller, à survivre.



C’est l’histoire de l’effondrement d’un monde, des rêves, d’une survie de tous les instants, d’un apprentissage nouveau. Deux filles perdues au milieu de la forêt, à qui il va arriver des déboires. S’en sortiront-elles et si oui, comment ?



Nell tient un journal de ce revirement de vie, grâce à un cahier que sa sœur lui a offert lors d’un de ses anniversaires, un cahier vierge. Quel bonheur ! Elle tiendra ce journal jusqu’à la dernière page du cahier…

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Dans la forêt

Je tiens là mon premier coup de coeur de l'année. Ce livre est d'une puissance incroyable. L'écriture est superbe, et nous emporte dans ce monde qui est quasi à portée de mains, si nous continuons sur ce chemin. Aurons-nous l'intelligence et l'instinct pour survivre dans un climat hostile, comme le font ces deux jeunes filles ? Réussirons-nous à nous battre ? C'est un livre puissant et incroyable!
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Dans la forêt

Attention livre choc et premier coup de cœur de 2017 qui démarre bien !



En quelle année nous projette Jean Hegland ? 2000 ? 2016 ? 2050 ? On ne le saura pas.



Le monde est désormais chaos, l’électricité n’est plus, la vie est – presque – arrêtée, l’insécurité règne et rôde au détour des bois. Les causes de ce cataclysme ne sont pas décrites. Et peu importe. Alors il reste… la survie. Et dans la forêt, la survie est naturelle, instinctive, surtout pour qui y vit depuis toujours.



C’est le cas de Nell et d’Eva, sœurs inséparables depuis leur enfance, toutes deux couvées dans la suffisance de la vie autonome dans la forêt, et pourtant, toutes deux tellement différentes. Elles ont en commun de vouloir s’extraire d’une destinée fade et toute tracée, mais par des voies différentes. L’espoir d’Harvard pour la première ; l’illusion de la danse au plus haut niveau pour la seconde.



Mais le chaos a tout changé : les parents sont morts, la vie aussi, seul l’espoir subsiste encore. Cet espoir, elles vont le vivre à deux, seules dans la forêt, à l’écoute de cette nature, de leurs frayeurs nées d’un bruit, d’une présence. Et dans ce huis-clos hostile, les personnalités se révèlent et la proximité des sœurs devient chaque jour plus compliquée à vivre, avant que les liens du sang ne reprennent le dessus pour les réunir.



Jean Hegland nous livre un roman à mi chemin entre le conte naturo-fantastique et l’ode humaniste à une renaissance par la nature nourricière, le tout saupoudré d’une touche de suspense par moments. Adepte aguerrie du nature writing, elle invite à la réflexion sur la renaissance et les conditions de celle-ci. Renaître oui, mais dans la simplicité de se nourrir de ce qui est simplement à portée de main, de cohabiter avec la faune qui nous entoure, de se perdre et de se lover dans la forêt pour mieux s’y retrouver.



Dans ces conditions, tout ce qui hier était futile, aujourd’hui devient utile : une encyclopédie se révèle un trésor absolu pour qui a soif de connaissances ; les plantes, une source infinie de bienfaits pour qui sait les identifier et les préparer ; le creux d’un arbre, un refuge sécurisant et rédempteur pour qui sait s’y rendre.



L’écriture est douce, belle, fluide et installe rapidement une atmosphère – qui n’est pas sans rappeler certaines pages de David Vann - à la fois magnifiée par les descriptions de cette forêt qui attire, et tendue par l’avenir toujours plus incertain de ces deux sœurs qu’une mort probable semble guetter.



Un grand merci à Gallmeister (et à Léa) pour cette lecture en avant-première, qui confirme le flair de cette fabuleuse maison d’édition pour nous apporter en France des pépites américaines encore inconnues.

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Rappelez-vous votre vie effrontée

Que reste-t-il lorsque la maladie grignote la mémoire, jour après jour ?

Pour John, ancien professeur de littérature, c’est l’œuvre de Shakespeare qui occupe ses pensées, lui faisant confondre les personnages romanesques avec sa fille, son épouse où les soignant de l’Ehpad où il a été admis.

Avant qu’il ne soit trop tard, l’épouse de John tente de le rapprocher de sa fille unique dont il s’était éloigné depuis trop longtemps.



J’ai adoré ce roman plein de sensibilité, Jean Hegland réussit à entrer dans la tête d’un homme dont la mémoire s’effiloche. Elle le fait magnifiquement, avec pudeur et délicatesse.

J’ai aimé cette phrase : « Je me dis souvent que son cerveau est comme un collier cassé, certaines perles sont perdues à jamais, mais le reste est juste éparpillé. »



Qu’il est beau de lire ainsi la passion d’un homme avec ce récit de vie qui emporte fort et loin, à la fois dans l’intimité du personnage et son obstination pour une œuvre littéraire !

Je remercie vivement les Editions Phébus et NetGalley pour leur confiance.

#Rappelezvousvotrevieeffrontée #NetGalleyFrance



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Apaiser nos tempêtes

Je n’avais pas aimé Dans la forêt, mais j’ai eu envie de découvrir celui-ci et je ne le regrette pas du tout. Il est lu avec brio par Maia Baran, qui donne vie aux deux héroïnes et à leur famille. L’écoute de ce livre est très agréable et nous emporte facilement de l’autre côté de l’Atlantique.



Anna, étudiante en photographie et Cerise, une lycéenne mal dans sa peau et en recherche d’attention tombent enceinte sans l’avoir choisi. Anna a de nombreux projets, elle veut devenir une artiste reconnue, sa soeur ainée vient d’avoir un deuxième enfant et elle se rend bien compte que son bébé bouleverserait son avenir, elle n’hésite pas à se faire avorter sans en parler à personne des années durant. Sa grand mère l’aide à faire son deuil en lui racontant qu’elle a perdu une petite fille avant la naissance de ses deux fils, une petite Lucy mort née. La mère de Cerise est plutôt toxique, elle aimerait qu’elle avorte, mais elle choisit de garder le bébé, parce que ça lui semble plus facile. Commence alors une vie très difficile sur le plan social, Cerise vit des allocations, puis elle a un travail ingrat quand Mélody sera scolarisée. Elles sont heureuses toutes les deux avec de petits bonheurs tout simples. Devenue photographe et enseignante, mariée avec Eliott, Anna a une petite fille, Lucy, ils vivent heureux dans la ferme des grands parents. Eliott est aussi enseignant et tout semble aller le mieux du monde pour tout le monde. Mais le bonheur ne dure pas, Mélody grandit et devient une adolescente très difficile, tandis qu’Eliott perd son travail alors qu’un second bébé imprévu s’annonce. La famille doit quitter la ferme et déménager en Californie, ce qui plonge Anna dans la dépression.



Le sujet du livre est la maternité, on est plongé au coeur de la vie de ces deux femmes, issues de milieux très différents. Cerise cumulera les malheurs alors qu’Anna a surtout des états d’âme. Cette dernière se rend quand même compte que ses problèmes ne sont pas bien dramatiques. Elle a perdu sa fibre artistique et n’arrive plus à faire de photographies depuis la naissance de Lucy, même si elle y arrivera de nouveau à la fin du roman, elle a des problèmes de personnes aisées, comme de savoir s’ils peuvent prendre une deuxième hypothèque sur leur maison pour payer les réparations du toit. J’ai trouvé Anna trop superficielle, sa psychologie est moins développée que celle de Cerise. Celle-ci a une vie très difficile et elle devra affronter un drame en plus de tout le reste, un drame dont sa fille est responsable en grande partie. J’ai beaucoup aimé cet aspect social dans ce livre, qui nous parle de la vie des différents groupes économiques.



Cerise partage aussi plus son ressenti qu’Anna, on se sent plus proche d’elle. Toutefois elles partagent la même naïveté de jeune mère lorsqu’elles pensent que leurs relations avec leurs filles sera toujours sans nuage. L’adorable Mélody deviendra une adolescente à (gros) problèmes tandis que Lucy se montre déjà bien capricieuse à sept ans. Mais l’espoir reste permis, Jessy le neveu d’Anna saura se racheter après un passage en prison, même si sa tante se demande s’il n’a pas sacrifié son identité profonde pour se réintégrer dans une société qui ne fait guère de cadeau. Les adolescents sont ingrats et Mélody ne voit pas tous les sacrifices de sa mère pour elle, elle ne voit que ses échecs et le lui dit sans ménagement. Malgré sa colère après le drame, Cerise saura pardonner l’impardonnable.



Le thème de l’écologie est aussi présent, que ce soit à travers les sujets de photographie ou Eliott qui travaille sur la conservation des céréales. L’auteure nous offre surtout un portrait très réussi de deux femmes, très différentes qui mettent tout leur coeur dans leur amour inconditionnel pour leurs enfants. Malgré les difficultés de Cerise, on ne tombe jamais dans le pathétique, l’émotion sonne toujours juste et rien n’est excessif, ce livre décrit bien la réalité de la vie américaine pour ces deux familles.



Un très beau roman que je recommande chaleureusement et pour lequel je remercie vivement Netgalley et les Editions Audiolib.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Apaiser nos tempêtes

Enfin un très très bon roman, ça fait du bien d'être emportée dans un gros roman de 500 pages, d'avoir hâte de retrouver les personnages à peine le livre refermé, de ressentir de la compassion, de l'empathie, de l'intérêt pour ces personnages. J'ai été bien inspirée d'acheter ce roman de la rentrée littéraire étrangère. J'avais beaucoup aimé son premier roman "Dans la forêt" qui lançait un peu la mode de la littérature survivaliste, si on peut dire.

Le sujet, ici, est totalement différent. Il s'agit de maternité, d'avortement, de naissance. Les personnages principaux sont deux femmes américaines : Anna et Cerise. En 1979, elles tombent enceinte. Anna a 22 ans, est étudiante en art et ne se sent vraiment pas prête à être mère, elle décide d'avorter. Cerise a 16 ans et a quitté le lycée, elle va garder son bébé.

On suit ainsi parallèlement les trajectoires de ces deux femmes.

Anna va se marier avec Eliot et avoir deux enfants : Lucy et Ellen. Elle tente de concilier sa vie de maman avec sa profession de photographe.

Cerise fait des ménages dans une maison de retraite pour élever seule sa fille Melody dont elle est très proche. Plus tard, elle aura un petit garçon, Travis, mais vivra toute sa vie dans une très grand précarité financière, au bord de l'exclusion sociale.

Il s'agit de deux portraits de femmes, apparemment différentes mais pourtant si proches et à travers elles, un sujet universel. C'est un roman qui a un côté assez sociologique mais les personnages sont réellement incarnés donc ce n'est pas du tout didactique. Un roman fort, touchant, humain, bouleversant par moment. Enfin, moi j'ai beaucoup aimé !





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Dans la forêt

On ne saura jamais ce qui a causé, dans ce roman, la fin du monde tel que nous le connaissons: épidémies en série ? Épuisement des réserves naturelles ou simplement implosion d'une société de consommation devenue folle ? Peu importe, la puissance du récit ne viendra pas de là. On sait seulement que progressivement, l'électricité est venue à manquer et que les communications ont été coupées.

Dans ce monde redevenu hostile et sauvage, deux soeurs pourtant promises toutes deux à un brillant avenir, se retrouvent seules au monde et doivent apprendre à vivre en ne comptant plus que sur elles-mêmes et sur les ressources de la forêt dans laquelle elles vivent.



L'étiquette "nature writing" de ce roman m'a un temps freinée, le côté "ôde à la nature" ayant tendance à me rebuter au premier abord... les critiques très élogieuses et l'occasion de le lire pour un challenge ont fait le reste.



J'ai été éblouie par ce roman qui, bien que comportant assez peu d'action, parvient à conserver sur la longueur un rythme et une force qui m'ont étonnée et ravie.



Les personnages des jeunes filles, portent ce récit de manière magistrale: deux portraits de femmes qui s'affirment et prennent en main leur destin et transcendent l'adversité.

Une émotion palpable à chaque page, une justesse dans l'écriture, je trouve que cette histoire est un véritable hymne à la sororité et à la résilience. J'ai adoré.

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Dans la forêt

Je me suis laissée emporter par la vie quotidienne de ces deux soeurs qui survivent en autarcie, subissant les conséquences d'une lente mais inéluctable chute de la civilisation moderne.



L'écriture est très belle, du "nature writing" sans trop en faire, un peu d'onirisme, une introspection adolescente assez juste. Un petit plus pour le moi : le thème de l'instruction en famille est abordé, un droit qui est aujourd'hui menacé. Un très bel amour sororal est également au centre de l'histoire.



Néanmoins une scène m'a mise mal à l'aise : Mais ce n'est qu'un ressenti, une réaction, pas un avis argumenté, et ce livre restera pour moi un joli moment de lecture.
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Dans la forêt

magnifique livre post apocalyptique.

d'ordinaire ce genre de livre a tendance à m'angoisser, mais là, l'ambiance est tout a fait différente: presque comme un mode d'emploi, comme une façon de gérer la situation avec naturel et débrouillardise.

cela est peut être dû a la solitude antérieure des deux soeurs, liée à leur déscolarisation et à leur vie de recluses.

ce prérequis semble rendre la rupture avec le monde habituel moins dure a supporter.

elles survivent finalement à tout, restant liées dans leur sororité, tentant tant bien que mal de maintenir leur normalité, et se réfugiant finalement dans la vie sauvage.

un très beau livre, une très belle écriture, et un roman qu'on ne peut qualifier de rassurant, c'est sûr, mais plutôt de consolant...
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Apaiser nos tempêtes

Jean Hegland signe un roman fort sur la féminité et surtout sur la maternité, de la grossesse non-désirée à l'amour dévorant d'une mère pour ses enfants, d'un drame à l'autre, d'un chagrin à l'autre. La joie, les rayons de soleil peinent à percer les nuages et les bourrasques qui malmènent les deux focalisatrices, jusqu'à une fin peut-être un peu trop douce qui contredit toutes ces douleurs. Apaiser nos tempêtes, mais peiner à faire taire le vent, jusqu'au soleil éblouissant, jusqu'au silence soudain, complet, presque trop parfait (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/11/25/apaiser-nos-tempetes-jean-hegland/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Dans la forêt

Dans la forêt, premier roman, est une "bombe" en son genre. du roman blanc qui flirte avec le roman d'anticipation, le post-apocalyptique et le roman psychologique tout en étant un véritable hymne à la nature et aux richesses que celle-ci offre à qui l'apprivoise, apprend à la connaître et la respecte.

- en replaçant ce roman dans son contexte, date à laquelle il a été écrit (milieu des années 90) -



" Rien n'est plus comme avant : le monde tel qu'on le connaît semble avoir vacillé, plus d'électricité ni d'essence, les trains et les avions ne circulent plus. Des rumeurs courent, les gens fuient. Nell et Eva, dix-sept et dix-huit ans, vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au coeur de la forêt. Quand la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours vivantes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à faire confiance à la forêt qui les entoure, emplie d'inépuisables richesses. Considéré comme un véritable choc littéraire aux États-Unis, ce roman sensuel et puissant met en scène deux jeunes femmes qui entraînent le lecteur vers une vie nouvelle."



Comme dans tous les romans à l'orée du fantastique ou de l'anticipation, il y a des longueurs. A la différence d'autres parcours livresques, ici elles servent le récit car elles impriment à l'histoire la lenteur et la répétition des journées qui s'étalent à l'infini, elles font partie intégrante de l'atmosphère étouffante que l'auteur a voulu transmettre. Pari réussi.



Je ne vais pas m'étendre des jours et des nuits sur mon ressenti.

Ce roman m'a plu, vraiment beaucoup, il a fait tilt.



* Les rapports entre les 2 soeurs dépassent le stade de la fratrie pour devenir l'aube d'un nouveau monde. le condensé, concentré, accéléré de leur passage de l'innocence enfantine, l'insouciance adolescente à l'âge adulte en tant qu'humain confronté à une situation tout à fait nouvelle et inhabituelle et surtout en tant que femme est vraiment très bien écrit, très bien décrit.



Bien sûr la cadette, auteure du journal tenu pendant leurs années d'errance, comme un clin d'oeil à Margaret Atwood ?, imprime de sa personnalité l'entièreté du roman, éclipsant de ci de là la son aînée, mais celle-ci revient et c'est un tour de force de l'auteur en premier plan après un épisode particulièrement douloureux dans la vie d'une femme.



Je ne saurais dire plus sur ce roman que le plaisir et l'intérêt que j'ai eu à le lire.

* Il y a certains passages proches de la nature (et des plantes) que je pense relire, car sur le moment, rate des villes que je suis, ils m'ont semblé fort longs, et qui m'ont scotchée, après 'avoir dormi dessus'.



* Un livre très émotionnel, émotionnant, bien écrit, vraiment bien écrit et qui aujourd'hui a une résonnance très actuelle qui surprend tellement elle a pris de l'ampleur. - Lecture du 02/12/2020 -



Chaque lecteur est dépendant du moment où il lit un récit. Quand ce moment retentit 20 ans plus tard avec autant de justesse, c'est pour moi signe que le roman est réussi au-delà des coïncidences 2020.

* Il y a plus dans ce récit. La psychologie explorée du rapport entre les êtres est l'un de ses grands points forts tout comme l'amour que l'Auteure a pour la nature et qu'elle a réussi à transmettre.



JEAN HEGLAND est née en 1956 dans l'État de Washington. Après avoir accumulé les petits boulots, elle devient professeur en Caroline du Nord. À vingt-cinq ans, elle se plonge dans l'écriture, influencée par ses auteurs favoris, William Shakespeare, Alice Munro et Marilynne Robinson. Son premier roman Dans la forêt paraît en 1996 et rencontre un succès éblouissant. Elle vit aujourd'hui au coeur des forêts de Caroline du Nord et partage son temps entre l'apiculture et l'écriture.
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Dans la forêt

Amour infini pour ce roman merveilleux qui m’a donné envie de tout quitter pour vivre en autarcie dans la campagne, de soigner mon potager chaque jour et de tout apprendre sur la faune et la flore qui m’entourent.



Amour infini pour ces personnages féminins si forts et si réalistes, ces jeunes filles qui pourraient être moi, et qui deviennent malgré elles des héroïnes, pour Nell, qui se transforme en adulte avec un naturel déconcertant.



Durant tout le récit nous patientons pour voir les filles sortir de la maison, découvrir ce monde dont on ne reçoit que des rumeurs lointaines, partir à l’aventure… Mais c’est peut-être finalement au cœur de cette maison et de cette relation de sœurs que se situe l’aventure. Comment gérer les différends entre deux jeunes femmes que tout oppose, lorsque leur amour fraternel les a chacune réduites à ne vivre que pour l’autre ?



Dans la forêt est le plus beau roman qu’il m’a été donné de lire depuis un bon moment. L’écriture est magnifique, elle nous transporte au plus profond de cette forêt, auprès de Nell et Eva, que bientôt l’on ne veut plus quitter.



Je ne sais pas comment écrire une critique qui pourrait être à la hauteur de ce roman, je ne suis que submergée par les émotions intenses que m’a procuré le livre... Alors je vous conseille plutôt de lire les si beaux commentaires des autres membres, et vous souhaite une bonne lecture.

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Dans la forêt

J'ai adoré! J'ai mis un peu de temps à rentrer dedans car j'attendais une explication sur le déclin du monde mais il n'y en a pas beaucoup et on n'en a pas besoin en fait. Je m'attendais également à trouver les différents éléments propres aux récits de ce style à la mode mais l'auteure nous a épargné ça. C'est un roman réaliste et poétique qui nous donne envie de chérir la nature qui nous entoure et de réfléchir autrement à l'utilité des choses, sans pour autant nous sermonner . Très bon moment lecture.
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Dans la forêt

Nell est promise à un brillant avenir, elle est déjà inscrite à Harvard, sa soeur Eva suit l'exemple de sa mère, pour devenir une grande danseuse, elle travaille d'arrache-pied, même pendant ses loisirs, 8 heures par jour, " les pieds à la verticale et la musique à donf".



Pourront-elles accomplir leurs rêves, réaliser ce pourquoi elles travaillent si âprement depuis des années, sous l'oeil attentif d'une mère toujours présente et d'un père exhubérant d'imagination.



Le monde autour d'eux, s'effondre. le livre "Dans la Forêt" le raconte



Isolés, plutôt éloignés de la ville de 30 km, il leur est indispensable de communiquer par téléphone, ou de se déplacer en voiture, l'énergie pour cette famille est peut-être plus important que le potager. La romancière Jean Hegland distille les nouvelles à un rythme diabolique.



Progressivement Dans la Forêt la tension monte, les pannes d'électricité ou les ruptures de stocks d'essence se multiplient, on finit par ne plus croire à un retour à la normale. Les quelques rumeurs qu'ils perçoivent sont alarmantes, les habitants seraient en fuite, les voisins sont partis, la ville ne bruisse plus de bruits de fête, un silence s'installe assourdissant.



Cela fait maintenant quelques mois que la musique de ballet ne traverse plus les murs de la maison "dans la forêt", Eva danse le Casse-Noisette, au rythme lancinant du métronome.



De douloureux accidents surgissent, le décès de la mère, précède de quelques mois l'accident terrible du père, accroché par une branche, et qui bascula dans le vide avec la tronçonneuse.

D'autres incidents viennent hanter les deux soeurs, comment résister, comment abandonner tous ses rêves, qui étaient sur le point d'embaumer leur destins.



Peu à peu une prise de conscience cimente Nell et Eva ; pour survivre il faut changer nos comportements, disent-elles, il faut retrouver les gestes des pionniers, faire de la forêt une alliée, y puiser une force nouvelle.





Ce livre bascule alors, dans la littérature nord-américaine désignée sous le nom de nature wrighting, cohabiter avec la vie sauvage qu'il faut apprendre à respecter, ou à utiliser.

La puissance de ce texte de Jean hegland, est d'avoir progressivement induit une réflexion sur la modernité, sur notre dépendance aux acquis de la surabondance pour trouver un chemin qui permet de s'installer dans un avenir indépendant des technologies.



Il y a du Henri d'Thoreau dans ce roman mais pour les deux soeurs aucune possibilité de retour, il y a du Jim Harrison mais pour nos rescapées aucune possibilité de faire la fête, il y a du Sylvain Tesson mais pas une bibliothèque littéraire à disposition de Nell juste une encyclopédie, il y a du Jack London dans ce texte de Jean Hegland, mais pour les deux soeurs pas d'échappatoire pas de possibilité de courir le monde.



Y a t-il de l’inconscience à soutenir deux femmes isolées en pleine forêt, deux destins imaginant survivre dans une cabane, du jamais vu, Jean Hegland glisse en catimini un formidable message.



C'est sans doute cette âpreté de la vie dans ces bois difficiles, dans cette forêt hostile (sangliers, cervidés, grizzlis, serpents, que sais-je...) , qui rend le roman si réaliste et si convaincant, Nell et Eva redécouvrent des pratiques ancestrales, elles réinventent leur vie, une vie nouvelle.

Il aura fallu 20 ans pour que cette fiction vienne jusqu'à nous ! Et si demain nous étions nous aussi en panne d'électricité ?





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