AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Jean-Louis Debré (67)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Je tape la manche : Une vie dans la rue

Pour commencer, je dirai que cela m'est un peu égal de savoir qui a revu et corrigé le livre de Jean-Marie ROUGHOL.

L'important n'est-il pas que quelqu'un lui ait donné la parole ?



D'ailleurs, c'est le titre écrit en gros qui m'a interpelée, et non le nom de l'auteur. Certes, un Ghostwriter aurait fait aussi bien, peut-être mieux, car j'ai relevé au passage des petites coquilles pages 85, 103...



L'essentiel, c'est la publication d'une biographie rendue possible pour un SDF anonyme (qui ne l'est plus du coup !). Impensable !

Ce témoignage a gardé un accent d'authenticité.



Vous le croisez dans la rue, souvent, pourtant vous gardez le regard rivé à votre écran de portable, vous faites un pas de côté, vous marmonnez un « je n'ai rien, désolé », et vous serrez les fesses en espérant qu'il ne soit pas trop imbibé d'alcool, et ne vous fasse pas les poches.

C'est moche d'avoir peur de la cloche.



Je suis moche, car parfois je le fais. J'accélère le pas, je change de trottoir, je regarde comme le pigeon est joli sur le bord de la fenêtre, là-haut… Mais il a raison, le plus pratique, c'est le coup de fil à donner en urgence.... enfin, surtout quand ils sont en groupe. En lisant ce témoignage, je me dis que je n'ai pas toujours tort. Les temps ont changé, même dans le monde de la rue... maintenant les mioches vous font les poches.



Son témoignage reste dans la lignée des grands classiques pourtant : enfance cabossée, manque d'amour et violence, rupture, pas d'univers sécure, c'est dur.

Alors on se casse, on se tabasse, on se ramasse, on y repasse, on s'en lasse, mais pour la tape, lui, c'est un As.

Vingt ans qu'il s'y colle, s'en décolle le temps d'un envol dans le monde du cinéma, puis s'y recolle. Pour ses enfants, il les aime, mais ne sait pas faire autrement.



La rue, vous la verrez autrement en le lisant. Il est bourré de talent et d'humour ce gars-là. Je lui filerai sûrement une petite pièce si je le croise maintenant.

Je lui dirai même :

- Eh ! C'est vous ,monsieur Roughol ? Venez donc par ici que l'on rigole, autour d'une bière sans alcool...
Commenter  J’apprécie          744
Quand les politiques nous faisaient rire

Ayant rencontré Mr Debré à plusieurs reprises, la dernière à l'occasion de mon premier prix littéraire à Paris en octobre dernier (un peu de comm' au passage ;) ), je n'ai trouvé que plus savoureuse la lecture de ce livre.

Jean-Louis Debré est en effet un homme fort sympathique à l'humour décapant, dont il a imbibé allègrement chaque page de son livre.

On se retrouve ainsi à découvrir une succession de phrases sarcastiques, incisives, agressives ou simplement maladroites, prononcées par une kyrielle de femmes et d'hommes politiques, remontant parfois à la fin du XIXe siècle.

On plonge également dans les couloirs du Palais Bourbon, sa buvette, et bien sur son hémicycle, haut-lieu de la démocratie française (du moins jusqu'à aujourd'hui), y croisant Jacques Chirac, Edouard Balladur, et autres personnalités plus ou moins connus du grand public.

Au final une petite lecture fort sympathique que je conseille sans hésiter.



Commenter  J’apprécie          200
Quand les politiques nous faisaient rire

Dans ce livre, jean - Louis Debré nous offre une kyrielle d'anecdotes et de citations toutes aussi drôles les unes que les autres. Durant le 20 ième siècle, les politiques aussi bien les ministres que les députés en passant par les présidents de la République ont fait preuve d'humour et d'ironie dans leurs débats afin de déstabiliser leur adversaire. On se rend compte à travers ce livre qu' au fil de notre 21 ième siècle cet humour a progressivement disparu.

Je conseille ce livre à tous les amoureux de la politique et de l'histoire car l'on y retrouve des personnages clefs de l'histoire de notre pays dont on découvre certains traits de leur personnalité.
Commenter  J’apprécie          120
Une histoire de famille

Jean-Louis Debré, qui fut entre autres Président du Conseil Constitutionnel, est l'un des maillons d'une dynastie française exemplaire à plus d'un titre.

Une lignée d'intellectuels, d'hommes politiques et d'artistes qui ont tous exalté l'amour de la France et de ses valeurs républicaines, jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. Il a donc bien fait de retracer cette histoire en hommage à sa famille …

Il remonte ainsi au 9 octobre 1808, lorsque l'instituteur juif et chantre Anschel Moyse, venu de Bavière, a choisi de s'installer en Alsace avec ses fils et déclare au maire de Westhoffen le nom de famille Débré et comme prénom Anselme. En hébreu, Débré signifie « parler ». Ainsi marque-t-il son attachement au judaïsme.

Son fils Jacques, négociant, devient en 1852 le conseiller municipal de Westhoffen et le restera pendant 24 ans, c'est premier élu de la famille ; ensuite son fils Simon, Grand Rabbin de la République à Sedan, puis du Consistoire à Neuilly en 1919, un rabbin libre et réformateur qui a quitté l'Alsace pour ne pas devenir Allemand.

Son fils Robert, agnostique, choisit la science et devient professeur de médecine, fondateur de la pédiatrie moderne.

Michel Debré, père de l'auteur (1912 – 1996), principal rédacteur de la Constitution de la Vème République, Premier Ministre, fut l'un des collaborateurs principaux du général De Gaulle. Il deviendra catholique et transmettra cette religion à ses quatre enfants.

Ce livre est un hommage à ces hommes de foi (et à leurs épouses aussi ...), un hymne à la République et à la laïcité qui respecte toutes les religions, une réflexion sur la France terre d'accueil, qui, la première, a accordé la pleine citoyenneté active aux Juifs le 27 septembre 1791, la République qui estime que les hommes doivent être jugés non par le sang qui coule dans leurs veines mais pour leurs valeurs morales et intellectuelles.

Et dans la famille Debré, ce ne sont pas les qualités morales et intellectuelles qui manquent. A chaque génération, c'est l'excellence qui domine, au même titre que la spiritualité et le courage politique. Pour la période que je connais le mieux – je suis de la même génération que Jean-Louis Debré - l'ouvrage apporte des éléments passionnants comme, par exemple, la position antisioniste du Professeur Debré, influencé par Jaurès, Anatole France, Paul Valéry et Charles Péguy, qui considère la création de l'Etat d'Israël comme « une faute contre l'esprit ». Un sentiment qui ne sera pas partagé par son fils Michel.

Jean-Louis Debré nous parle de son père avec tendresse et lui redonne son humour, sa pensée sociale opposée à la bourgeoisie dont il est pourtant issu, sa proximité avec les idées réformatrices du général De Gaulle. Fondateur de l'ENA en 1945, il évoque les griefs faits aux énarques « accusés de vouloir diriger la France à la place des ministres et de s'ériger en une sorte de caste » alors que ces critiques émanent souvent « de politiques trop faibles pour assumer leurs responsabilités, et qui s'abritent derrière les hauts fonctionnaires pour agir. Quitte à leur reprocher par la suite de jouir d'un pouvoir qu'ils ont eux-mêmes concédé par incapacité à l'assumer . »

Cette famille méritait qu'on raconte cette histoire … qui continue aujourd'hui !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          100
Ce que je ne pouvais pas dire

Fort bien écrit et souvent drôle, ce livre de souvenirs ne déroge pas à la règle des autobiographies: pas ou peu d'autocritiques (c'est humain) et pas de révélations fracassantes. C'est toujours agréable de se remémorer des évènements politiques même si, en majorité, ils sont récents dans ce livre.
Commenter  J’apprécie          100
Quand les politiques nous faisaient rire

C'est une lecture ou l 'on rire.

Jean Louis Debré dans cet ouvrage nous envoie à nous poser de multiples sur la question du rire.

Il questionne sur les altitudes du monde politique.

Ce livre est rempli d'anecdotes sur la vie politiques hier et certains d'aujourd'hui.

Je pense que cette version peu être revu par exemple Edith Cresson n'est plus la seule première ministre.

Commenter  J’apprécie          90
Je tape la manche : Une vie dans la rue

Histoire très touchante de la vie d'un homme passée dehors. Jean-Marc Roughol raconte sans complaisance ce qui l'a amené à vivre dans la rue : la maltraitance du père et de sa nourrice par la suite et aussi la soif de liberté. Il a eu la chance de croiser Jean-Louis Debré qui l'a encouragé et aidé à écrire son histoire. Beaucoup d'autres "clochards" n'auront jamais cette chance, car c'est une chance de pouvoir être écouté, de pouvoir raconter son histoire quand on est dehors...

A lire pour connaitre ce qu'est vraiment la "vie" dans la rue.

Je ne suis pas sûre que les lecteurs se seraient penchés spontanément sur ce livre s'il n'avait pas été co-signé par Jean-Louis Debré beaucoup plus connu que Jean-Marc Roughol, même si beaucoup de Parisiens ont sûrement dépassé ce dernier sans jamais s'arrêter.
Commenter  J’apprécie          70
Nos illustres inconnus

Dans ce livre l'auteur rend hommage à quelques unes des grandes personnalités politiques qui ont marqué les années des trois dernières Républiques de la France. Beaucoup de ces hommes (ou femmes) sont devenus d'"illustres inconnus" depuis longtemps et pourtant … qui connait encore Naquet l'auteur de la loi sur le divorce ; René Cassin et les droits de l'homme ; Neuwirth et bien d'autres auxquels nous sommes redevables.

Livre à lire : il rappellera peut-être des souvenirs à certains et pourra peut-être donner à réfléchir à ceux qui n'ont pas connu ces années.
Commenter  J’apprécie          60
Ce que je ne pouvais pas dire

Quelques féroces portraits d'hommes (ou de femmes) politiques comme autant de vacheries bien ciselées, un sens aigu de la République, une fidélité quasi-filiale à Jacques Chirac (sans qu'on l'on sache trop pourquoi d'ailleurs), des évocations familiales (parfois ennuyeuses), voilà le petit cocktail de ce journal de l'ancien président du Conseil Constitutionnel. C'est globalement plaisant à lire, parfois hilarant mais aussi parfois un peu rasant.
Commenter  J’apprécie          60
Meurtre à l'Assemblée

Je ne connaissais que l'homme politique et non l'écrivain et bien j'ai été surprise par ce policier mené comme un chef d'orchestre mène son équipe.

L'écriture est fluide. Les descriptions sont courtes mais très explicites. Un roman qu'on dévore et dont on tourne les pages pour savoir qui est le tueur. Une enquête avec les entraves que peuvent mettre les collègues où les supérieurs. Les doutes qui s'installent et la sournoiserie de ce policier qui adore dire non mais qui qui fait tout le contraire?

Avec un flaire comme le capitaine et non commandant, on entre dans une spirale que l'on s 'en doute qui est malgré tout bien secrète: hommes politiques, affaires arrangées...

J'ai trouvé ce livre d'un réalisme étonnant et reflétant, il ne faut pas nous le cacher notre justice"impartiale" et équitable et surtout honnête!
Commenter  J’apprécie          60
Meurtre à l'Assemblée

Déçu par ma précédente lecture de Jean-Louis Debré ou le titre évoque "les carpes et les brochets", j'ai tenté de renouveler l'expérience et d'en lire un autre.

Agréablement surpris par ce "Meurtre à l'assemblée" qui réunit tous les ingrédients à faire un bon polar qui se lit bien grâce entre autres à un style fluide, avec tout au long, de l'humour, des scènes très réalistes entre flics - d'une certaine hiérarchie quand même, ne galvaudons pas- et politiques, entre flics eux-mêmes, entre pourfendeurs de l'application de la loi et ceux qui tentent de l'ignorer - y compris ses représentants- à défaut de la tourner en leur faveur.

Un milieu, police et politique, que l'auteur connaît bien et maîtrise bien, et encore une fois, bien au-dessus de "Quand les brochets font courir les carpes", avec lequel je me suis ennuyé à mourir, et n'ait pas eu besoin de somnifère pour m'endormir.

Et puis, un flic "idéaliste", qui va contre vents et marées au bout de ses convictions, cela ne peut que me séduire...

J'en ai connu un autre...
Commenter  J’apprécie          50
Tu le raconteras plus tard

« Tu le raconteras plus tard » ; Jean Louis DEBRE a choisi cette formule souvent prononcée, en guise de consolation, par son patron Jacques CHIRAC quand il lui demandait de garder pour lui une information sensible.

L'auteur estime que le temps est venu de parler et d'écrire, en tout cas sur la période 1995-2007, où il était Ministre de l'Intérieur (95-97), Président du Groupe RPR à l'Assemblée nationale (97-2002), enfin Président de l'Assemblée (2002-2007), toujours très proche du Président Jacques CHIRAC, qu'il rencontrait presque chaque dimanche en fin d'après-midi.

De fait, le fils de Michel DEBRE, qui a été le rédacteur en chef, auprès du Général de GAULLE, de la Constitution de la Vème République, a des convictions fermes sur l'art de gouverner, et aime la franchise.

Or la plus vive tension règne sur la politique, à droite comme à gauche : chaque échéance électorale, notamment la Présidentielle, exacerbe les rivalités de personnes, notamment entre les « grands candidats » . Et les initiatives politiques puisées dans la démagogie se multiplient, au détriment de la bonne gouvernance.

Dans ce contexte très concurrentiel, l'art de passer des compromis viables et raisonnables a peu de chances de se développer ; au contraire, les colères, menaces et coups tordus fleurissent. Ces incidents émaillent le récit de Jean Louis DEBRE. Heureusement, la Constitution de 1958 nous épargne encore l'instabilité gouvernementale de type IVème République, mais des menaces planent sur le scrutin majoritaire, ainsi que sur l'équilibre des pouvoirs législatif et exécutif.

Un livre à lire attentivement, donc.




Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
Commenter  J’apprécie          50
Je tape la manche : Une vie dans la rue

Sans intérêt, bien que je sois infiniment respectueux de Jean-Marie ROUGHOL, de son parcours et de son récit. En revanche, je le suis beaucoup moins de Jean-Louis DEBRE, dont l'intervention me parait cousue de fil blanc. La classe aurait été de ne pas apparaître du tout. Sinon, puisqu'il était censé relire, mettre en forme et corriger, lecresultat est raté.

Mais, le véritable auteur, lui, est inattaquable.
Commenter  J’apprécie          50
Quand les politiques nous faisaient rire

Excellent ouvrage, riche de citations humoristiques et de bons mots...

Presqu'un livre d'histoire !

Jean-Louis DEBRE nous retrace l'histoire d'une France où la culture avait encore sa place !

Les petits jeux des députés pour se distinguer, avant par l'intelligence, maintenant par le temps ou le positionnement face à la caméra, y compris en arrière plan...
Commenter  J’apprécie          40
Je tape la manche : Une vie dans la rue

Ce livre est un témoignage assez unique et nous permet de comprendre un peu mieux ce que vivent des personnes qui vivent dans la rue.

Jean-Marie n'a pas eu la chance de se construire dans un foyer uni et aimant. Au lieu de cela, il a connu... ou justement pas connu sa mère qui l'a négligé et abandonné. Confié à un foyer, il a été maltraité et lorsque son père est venu le rechercher, voici qu'il s'est enfoncé dans l'alcoolisme. Difficile de se construire et d'acquérir un capital de confiance en soi dans ces conditions.

L'auteur, Jean-Marie fait des petits boulots et petit à petit se retrouve à la rue à "taper la manche", comme il le dit. Il nous fait découvrir son univers en toute simplicité, sans rejeter la faute sur quiconque. Je crois que l'on peut dire que ce livre est un document au sens où il nous rend compte, sans voyeurisme, d'une vie cachée et que certains ne veulent surtout pas voir.
Commenter  J’apprécie          40
Je tape la manche : Une vie dans la rue

Jean-Marie Roughol est un homme qui a passé une grande partie de sa vie dans la rue. Il « tape la manche », comme on dit, à Paris. Il fait la connaissance de Debré alors qu’il lui propose un jour de surveiller son vélo comme il le fait de temps en temps, espérant une petite pièce en retour. Debré l’incite à écrire un livre racontant sa vie, à la manière d’un auteur racontant ses mémoires.



C’est ainsi qu’est né ce beau témoignage « Je tape la manche ». Jean-Marie y raconte son enfance douloureuse : abandon par sa mère, alcoolisme de son père, maltraité par la « tata » de la famille d’accueil… Pas besoin d’être psy pour savoir que l’enfance a un impact déterminant sur la vie d’un adulte. Jean-Marie n’est pas beaucoup allé à l’école, il ne voulait d’ailleurs pas écrire ce livre car il fait beaucoup de fautes d’orthographe. Jean-Louis Debré l’a aidé.



Ceux qui disent que les sdf auraient dû plus travailler pour éviter leur situation et qu’ils sont des « indésirables » de la société ont peut-être un peu raison mais il y a tellement d’autres éléments dans une vie qui interagissent et qui font de vous ce que vous êtes aujourd’hui. C’est difficile de tenir de tels propos. Ceux qui méprisent les sdf ont sans doute eu une enfance moins chaotique…



Je vous invite à découvrir le quotidien âpre des sdf avec Jean-Marie : il y a des répétitions dans le récit, souvent beaucoup de malheur (la violence, mort sur le trottoir, le froid, le mépris des passants, l’été où les recettes sont moindres…) qui ont plutôt tendance à éveiller chez le lecteur un sentiment de tristesse teintée de colère. Il raconte aussi que le quotidien dans la rue change : la présence des Roms qui sont très agressifs avec les sdf « classiques » (c’est horrible de dire ça mais ça reflète une pauvreté de longue date), les femmes, les jeunes… Jean-Marie parle aussi de la famille qu’il a réussie à fonder : Barbara, sa femme et Alison sa fille, son fils d’un premier lit ; un peu chaotique tout cela à l’image de sa vie en fait, mais pouvait-il en être autrement ?



Jean-Marie fait aussi la part belle aux moments sympas (l’amitié, la solidarité entre sdf, le sourire et la générosité de certains…) et nous livre quelques anecdotes notamment sur les célébrités qu’il a croisées ; c’est comme chez les anonymes après tout, il y a ceux qui sont gentils (aller je balance !: Gad Elmaleh, Robert Hossein… ) et ceux qui sont méprisants (Delon mais ça c’est pas un scoop mais aussi Mélenchon tiens, tiens, plus surprenant).



Ce témoignage se lit très vite et permet de nous rappeler qu’il y a toujours pire que nous et qu’il faut savoir savourer toutes les bonnes petites choses de la vie.

Commenter  J’apprécie          43
Quand les brochets font courir les carpes

N°305 – Juillet 2008



QUAND LES BROCHETS FONT COURIR LES CARPES – Jean-Louis DEBRE - Editions FAYARD NOIR.



D'ordinaire je prise peu les écrits des hommes politiques, mais la perspective de lire un roman policier autant que la citation de Talleyrand à laquelle cet ouvrage emprunte son titre était quand même une incitation à la lecture. Et puis ce n'était pas de grandes idées généreuses brassées à longueur de pages, dans le seul but d'appâter l'électeur... avec la ferme intention de ne jamais les mettre en pratique!



Il s'agit d'une fiction, quand même largement inspirée par la vie politique immédiate où les personnalités politiques de gauche se retrouvent, au nom de l'ouverture et de la rupture, dans un gouvernement de droite, à des postes ministériels. D'emblée le narrateur se présente, écrivain égaré dans l'éducation nationale, sans doute pour des raisons alimentaires, on sent bien qu'il n'a pas grand chose à y faire et s'en échappera à la première occasion. Il croise donc, dans les jardins du Palais-Royal, une femme énigmatique et envoûtante qui, dans le grand chamboulement politique qui suit les élections présidentielles, devient Secrétaire d'État, malgré son passé gauchisant, lui offre ses services et, à la suite de circonstances qui ne se rencontrent que dans les romans, devient son chef de Cabinet, son confident, son mentor... J'aime leurs relations en demi-teinte, à la fois quasi amoureuses et empreintes de respect mais aussi hostiles et mystérieuses parfois.



Tout pourrait aller pour le mieux pour cette jeune femme si elle n'était soudain rattrapée par son passé. Jeune militante gauchiste, elle a rêvé de détruire cette société bourgeoise que, ministre, elle souhaite maintenant consolider pour affermir sa position et satisfaire ses ambitions. Mais ses anciens amis veillent sur cet avancement et comptent bien profiter d'une situation unique, usant sans vergogne du chantage, de la délation, de l'intimidation, des manipulations, de la trahison, de l'infiltration, pour faire avancer leurs idées. Et tant pis si, accessoirement, il y a enrichissement personnel, magouille et trafics en tous genres...



Dès lors, ce chef de cabinet, dont le rôle était au départ d'écrire des discours, devient une pièce maîtresse de ce puzzle où « sa » ministre se débat, entre ses anciennes convictions, sa volonté d'avenir et les turpitudes ambiantes. Il pénètre sans s'en apercevoir dans un univers qui lui était inconnu, bien loin de celui du modeste enseignant qu'il était jusqu'alors. C'est que, trop candide, trop honnête ou trop respectueux de la vérité, il cherche à protéger « sa »  ministre, mène sa propre enquête, se révèle un fin limier mais aussi et peut-être surtout, une victime. Mais voilà, les menaces se précisent et la déstabilisent, des morts suspectes viennent compliquer une situation délétère où elle semble se noyer. Finalement, les choses et les protagonistes de cette intrigue reprendront leur vraie place, mais lui, de plus en plus étranger à tout cela sent la situation lui échapper, tandis qu'à l'extérieur les choses suivent leurs cours normal. Non décidément ce monde n'est pas fait pour lui!



L'occasion est trop belle pour l'auteur de se livrer à une critique sans complaisance du microcosme qu'il connaît bien, surtout l' Assemblée Nationale évidemment, les petites et les grosses ficelles du métier de d'homme politique faites d'alliances, d'influences et de retournements, de palinodies parfois, d'esquisser des silhouettes et des personnages, de distiller des aphorismes bien sentis, mais aussi, et peut-être surtout, de dénoncer les petits travers, les illusions et compromissions propres à la condition humaine. L'auteur se pose en spectateur privilégié de l'ambiance actuelle, exceptionnelle et paradoxale dans l'histoire politique de notre pays, mais aussi de cette volonté éternelle qu'à l'homme de prendre le pouvoir pour assurer sa promotion personnelle, même si pour cela il doit trahir ses convictions... Et on sent bien qu'il est à son affaire!



C'est un roman passionnant qui se lit facilement, bien documenté, surtout en matière d'investigations policières et plein d'annotations culturelles où se lit tout l'amour que l'auteur porte à Paris. On sent aussi tout le plaisir que l'auteur prend à l'écriture. Il tient son lecteur en haleine jusqu'à la dernière ligne!





© Hervé GAUTIER – juillet 2008.http://monsite.orange.fr/lafeuillevolante.rvg 


Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          40
Meurtre à l'Assemblée

Il n’est pas dans mes habitudes de lire les romans de pipoles politiques, footeux et autres saltimbanques. Soyons clairs. Jean-Louis Debré ne serait pas devenu romancier si il n’avait pas, enfin son père, commencé par la politique.

L’intrigue reprend des ingrédients plaisant à travailler : les milieux corse et nicois, les journalistes, les politiques et enfin en guise d’épice l’argent et le pouvoir. A noter que le troisième épice classique, le sexe, est absent. En sus comme l’annonce fièrement le quatrième de couverture ancien Ministre de l’intérieur et Président de l’Assemblée, l’expérience vécue ne doit pas manquer.

La plume manque de nervosité pour le genre. De l’expérience de patron de l’Assemblée ou de l’Intérieur, nulle trace. Le roman s’ouvre avec un rythme désespérant qui s’installe, doucereux accompagné de digressions fades et d’une liste impressionnante des lieux de libation de Paris et s’achève sans saveur.

Le rythme ressemble aux interventions télévisées de Jean-Louis Debré où, poseur, il explique d’une voix lente ce qu’il faut en penser.



Sans aucun doute il eut été possible de faire beaucoup mieux.

Lectori salutem, Nathan

Commenter  J’apprécie          40
Quand les brochets font courir les carpes

J'avais lu "Le curieux" dans les années 80, et j'avais aimé. Je m'étais dit: "Un politique qui écrit du polar, original, et en plus, plaisant à lire".

On aurait pu penser que l'auteur allait s'affirmer au fil du temps et des années et nous sortir quelque chose de "punchie", d'abouti, de fini.

Que nenni!

Je pense qu'un pêcheur -à la ligne pas devant l'Eternel- prend plus de plaisir à tenter de remonter des brochets et des carpes, qu'un lecteur ou une lectrice à lire ce livre.

Certes, on peut prendre plaisir - je me répète- à se délecter des rivalités internes et politiques, à tous les niveaux de l'Etat, mais de nos jours, qui n'en a pas conscience.

Donc reste l'histoire policière.

Je l'ai cherchée, et je ne l'ai pas trouvée. Je parle côté "intérêt", saveur, tenu en haleine, plaisir de lecture. C'est téléphoné, sans surprise, et l'on rentre dans certain ministère plus facilement que dans un moulin.

La seule chose qui m'ennuie, c'est que je classe mes polars par ordre alphabétique, et que ce Debré est juste après les "Dard".

Not the same!

Mais comme je suis têtu, et je voudrais me faire une opinion peut-être définitive sur cet auteur, j'ai également acheté "Meurtre à l'assemblée", qui traiterait des rapports entre la politique et la police.

Hum...hum...

je demande à voir. Enfin, à lire...

Commenter  J’apprécie          33
Dictionnaire amoureux de la République

Jean-Louis Debré, arrière-petit-fils d’un rabbin alsacien, petit-fils d’un célèbre pédiatre, fils d’un Premier Ministre, ancien président de la Chambre des Députés et ancien président du Conseil Constitutionnel, n’est pas n’importe qui. Et on conçoit qu’il connaisse bien l’histoire et les rouages de la République. Dans ce dictionnaire contenant de nombreuses entrées de A à Z, il choisit de mettre en valeur quelques aspects de la République à laquelle il se sent personnellement très attaché. Il s’intéresse aussi aux personnalités qui ont joué un rôle majeur - non seulement ses amis et ses ennemis politiques, mais aussi des figures historiques, par exemple: quelques "vieilles barbes" de la IIIème République, mais aussi des (quasi) inconnus comme Jeanne-Victoire Daubié, la première femme titulaire du baccalauréat. On apprend des choses sur divers sujets, notamment sur le Palais-Bourbon. Tous les articles sont rédigés dans une prose simple, voire un peu terne. Occasionnellement, J.-L Debré se permet d’évoquer des bons mots ou des anecdotes savoureuses. En particulier, les phrases assassines de Georges Clémenceau.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jean-Louis Debré (371)Voir plus

Quiz Voir plus

Achille Talon

En quelle année est "né" Achille Talon ?

1943
1953
1963
1973

11 questions
27 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}