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Critiques de Jean-Luc Muscat (14)
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Au fil du Lot

Tout d'abord, merci à Babelio et aux Editions le mot et le reste de m'avoir offert cette opportunité de lecture grâce à la masse critique dont j'apprécie toujours les découvertes.



Le Lot, j'ai la chance d'en connaître une bonne partie, notamment sa source, aux abords du chemin de Stevenson avec ses vastes panoramas, ses genêts, ses bruyères et ce petit chaos de rochers et de joncs d'où apparaît l'eau qui rejoindra la Garonne.



L'auteur fait un bel écart par rapport à la rivière pour aller musarder sur le plateau d'Aubrac du côté de Nasbinals, puis suit le chemin de Saint-Jacques jusqu'à Saint-Côme. Il voit le lac des Salhiens et la cascade de Déroc mais passe à deux pas du plus beau lac du plateau, Saint-Andéol. Par la suite, il ne fera pas de détour pour Conques, dommage. Il ne parle pas non plus des vins d'Entraygues-Le Fel dont les blancs méritent un petit hommage.



A pied, canoë, puis vélo, il suit la nonchalance de la rivière ou ses rapides après la crue. Son parcours m'a paru intéressant à suivre, même s'il manque quelque peu de vraies rencontres humaines, qui ont peut-être eu lieu, mais ne sont pas commentées.



Son écriture est belle, sophistiquée quelquefois, il porte attention aux détails du parcours mais, comme tout randonneur, il reste assez centré sur lui-même et ses petites mésaventures. Toutefois, il ne manque pas de citer l'histoire des lieux et des hommes, ce qui agrémente utilement son récit.



Je retiens le lien qu'il est parvenu à tisser avec la rivière au point de ressentir cette mélancolie qui affecte l'âme au moment où il faut quitter un univers temporaire pour retrouver son monde personnel.



Au fil du Lot est donc un petit livre assez condensé d'une belle épopée, agréable à lire, d'autant plus si l'on connaît une partie du parcours.
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Auprès de mon arbre

Cela paraît étrange de voir ce livre arriver par la poste. On s'attendrait plutôt à le découvrir dans un grenier, témoignage d'un parent plus ou moins éloigné. En effet, cet ouvrage m'a fait l'effet d'un livre ancien, quoique neuf : les pages légèrement jaunies et les illustrations sous forme de dessins et de photos en noir et blanc lui donnent une patine comme celle que le temps apporte à un vieux meuble de famille.



Une cabane loin de toute agitation. Une cabane comme un lieu sans prétention, dont le bois continue à vivre sous les intempéries. Un refuge qui se fond dans la nature, vers lequel on accède justement par le biais de la nature.

Au commencement, c'est adossé à ce majestueux pin sylvestre que Jean-Luc Muscat a imaginé construire cette cabane « à mi-hauteur de son fût, un nid ceint de la retombée de ses branches, un havre perché de l'enfance éternelle pour rêver. » Il imagine alors, plusieurs croquis à l'appui, une harmonieuse cohabitation entre l'arbre et la construction, l'une ne devant en aucun cas entraver l'autre. Un plancher se monte, englobant le tronc de l'arbre tout en ménageant son espace vital.

A l'horizon se dessinent un bois, la prairie, une ondulation de collines.

Autour, tout un petit monde s'égaille : des visiteurs ailés lors des pauses du marteau, les grillons lançant leur chant du soir, l'arrêt d'un lièvre quêtant la hase.



Au fil des pensées tournées vers le côté matériel de l'édification avec chevrons, débit de bois, clous, vis, d'autres viennent se greffer, offrant de très belles réflexions sur l'amour des arbres sûrement hérité de son grand-père avec l'image de l'orme auquel il s'adossait pour une sieste salvatrice.

C'est le moment de nous livrer de délicates et poétiques ébauches de cet orme qui trônait dans la cour des grands-parents, témoin de bousculades enfantines sous l'ombre de sa foisonnante verdure.

Puis l'auteur revient à son ami Sylvestre ; ses branches qui dégringolent jusqu'au sol lui confèrent une robe élégante mais gêne la pose d'une toiture. Ayant décidé de ne couper aucune branche existante, cet ingénieux bricoleur compose avec celles-ci, soutenant les unes et laissant une autre traverser l'habitation de part en part.



Ce journal passionnant, tracé avec une belle plume riche et poétique, nous conte la puissance du lien qui s'est créé entre la cabane, l'arbre, l'environnement et son constructeur. L'auteur s'imprègne et savoure ce lieu perché qui fait ressurgir de son enfance des sensations éprouvées lors d'escalades d'autres créatures forestières. L'arbre est le fil conducteur de sa vie. La construction de cette cabane est le fruit de la sagesse acquise au contact de la nature dont nous sommes tous partie intégrante bien que nous ayons tendance à l'oublier. L'auteur décrit très bien la frustration que l'on peut ressentir lorsque nous constatons que nous sommes, par défaut, perçus comme des prédateurs par tous ces animaux qui s'enfuient en voyant « le bipède », même si aucune mauvaise intention à leur égard ne nous anime.



Une fois encore, je suis très heureuse d'avoir reçu ce très bel ouvrage bucolique que je recommande pour tous les amoureux de la nature, et je remercie vivement Masse Critique Non fiction et les Éditions Le mot et le reste.

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Voyage du côté de chez moi

Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions Le mot et le reste, pour cet envoi. ça fait toujours plaisir!



Alors, venez marcher aux côtés de Jean-Luc Muscat. Mais attention, munissez-vous de bonnes chaussures et d'un bâton de pèlerin. Je ne vous dirais pas de prendre votre bonne humeur, car avec tout ce que vous allez découvrir, c'est la joie qui vous envahira (bon ok; la fatigue aussi). L'auteur, ancien garde-forestier, est une personne qui va au bout de ses convictions dans le vivre au plus près de la nature et la marche, il connaît !

Ici, il relate ses impressions d'une semaine de marche, autour de sa maison, dans la région du Lot (près de l'Aveyron). Lors de ses pérégrinations, il est en symbiose complète avec les éléments naturels qui l'entourent et ses descriptions de la faune et la flore sont merveilleuses. Certains passages réellement oniriques, comme sa rencontre avec un magnifique cerf, lors d'une autre promenade.



Dommage, pour moi, le petit côté moralisateur de l'auteur envers la vie citadine et ce qu'elle engendre. Tout le monde n'a pas la chance de vivre dans une maison de campagne et une région si bucolique pour s'évader quand on le souhaite. De même, il s'enorgueillit de se nourrir de racines et de fraises des bois lors de ses escapades. Là aussi, je dirais que tout le monde ne vit pas seul, sans avoir pendant les vacances de charmants bambins criant à qui mieux-mieux "J'ai faim!".



Bon, je ferme la parenthèse. Parce qu'il faut le dire quand même, c'est très bien écrit !



Non, j'en ouvre une autre. Décidément, ce petit livre (85 pages) me fait réagir. Notamment quelques contradictions...



L'auteur est un fervent défenseur de la nature et de son aspect "sauvage". Mais lorsqu'un magnifique cèpe se dresse devant lui, s'en suit une description élogieuse de ce champignon, suivi d'un "Je n'avais pas de quoi le cuisiner. Dommage..."

Bon d'accord. Ce n'est qu'un champignon. Je ne m'y connais pas, mais c'est peut-être un champignon qu'on ne trouve pas à tous les coins de rue.



Quand J-L Muscat dit "La marche en solitaire est la discipline idéale pour s'adonner à la lenteur, celle-ci ne s'arrangeant point ou peu de la compagnie." Je comprends. "Rien ne vous oblige, rien ne vous contraint." Je comprends aussi. Marche. Solitude. Liberté.

De même, lorsqu'il parle d'un séjour au Canada, perché à cinq mètres de haut pour s'isoler des ours, il s'est "senti alors le plus libre et le plus heureux des hommes."

Ou encore "heureux de ma solitude, maître du monde."



Et puis un jour, un orage le force à entrer au gîte "Le moment était venu de composer avec les autres."

"Il faut se forcer un peu pour raconter d'où on vient et où on va. Et puis, peu à peu, la fraternité entre marcheurs opère, on se livre d'autant plus que tout s'oubliera le lendemain."

Le besoin de relations se fait sentir au bout de deux-trois jours.

Et c'est ici que ça se corse.



"Des marcheurs sont arrivés, une mère et son fils d'une douzaine d'années, des gens du Nord de l'Europe, complètement hermétiques, aucune conversation ne fut possible, je demeurai dans la préhistoire."



Alors qu'auparavant : "J'avais décidé de marcher seul, loin des autres dont les préoccupations et les conversations m'exaspéraient."

Il faut savoir ce que l'on veut !

Et puis, ces gens du Nord étaient peut-être trop fatigués pour avoir envie de parler. Ou leur souhait était peut-être de savourer le plaisir d'être entre eux, sans se sentir obligés de faire la conversation. Ou ils avaient fait tout ce voyage pour faire le vide et vivre sans contrainte.

Où la liberté des uns s'arrête ? Où commence celle des autres ?



L'homme avide de liberté, qu'il pense trouver dans la marche et la solitude, ressent malgré tout, le besoin de se rapprocher des autres, de sociabilité.

L'homme n'est pas fait pour vivre sur une île déserte, seul. A moins d'avoir des bons livres à proximité ;)
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Voyage du côté de chez moi

rebours d'autres voyageurs qui "font" des pays étrangers, recherchent l'insolite, l'inconnu ou l’exploit sportif, Jean-Luc Muscat nous propose ici un Voyage du côté de chez moi.

Périple de sept jours durant lequel, l'auteur, ancien forestier comme nous l'indique la quatrième de couverture, va prendre le temps de se poser, d’observer jusqu'à se fondre dans le paysage ce qui l'entoure. Voyage contemplatif qui s’oppose à la vitesse exigée par notre société, voyage passionnant pour qui veut bien emboîter le pas à Jean-Louis Muscat et s'émerveiller à ses côtés de ses découvertes et de ses réflexions. Un grand coup de cœur. Et zou, sur l’étagère des indispensables.
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Auprès de mon arbre

Merci à Babelio, via la Masse critique "non fiction", et à l'éditeur Le mot et le reste, de m'avoir permis d'obtenir ce livre. Je l'ai reçu hier dans ma boîte aux lettres et m'y suis mise tout de suite !



J'aime beaucoup ce genre de bouquins qui "parlent" de la campagne.

Et là en l'occurrence de la construction d'une cabane. Quelque part dans l'Aveyron, département que j'adore !



Si vous aimez Delerm ou Tesson, vous aimerez cette littérature.

Pour le fond bien sûr, puisqu'il s'agit de parler d'une cabane, d'un pin sylvestre, de la nature environnante, mais aussi sur la forme.

Jean-Luc Muscat a une écriture en douce, on sent que c'est un rêveur, j'aime beaucoup prendre mon temps pour lire ce genre de livres, en rêvant moi aussi à la nature.

Et cet ancien garde de l'Office national des forêts sait de quoi il parle !



Je découvre un auteur tout autant qu'une collection.



Ravie !
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Marcher sur la diagonale du vide

Zone blanche.

De Vézelay à Figeac, Jean-Luc Muscat parcourt à pied la « diagonale des faibles densités », expression se substituant à l’ancienne appellation de « diagonale du vide » comme nomment les géographes la bande du territoire français se déroulant de la Meuse aux Landes, faiblement peuplée et sous-équipée. En 2015, Sylvain Tesson avait déjà traversé du Mercantour au Cotentin les friches de cette France rurale laissée pour compte.

Pour Jean-Luc Muscat, la lenteur est le maître mot mis en exergue à travers une citation du sociologue Pierre Sansot (1928-2005) dans son ouvrage « Du bon usage de la lenteur » (1998). Le ton est donné et Muscat va extraire le suc journalier de ses pérégrinations millésimées. En marchant durant vingt-cinq jours, en avril, il essuiera les pluies printanières, les vents et le soleil ainsi que les poussées chlorophylliennes dans un no man’s land éloquent. Jamais l’auteur ne s’emporte ou ne peste de la conduite automobile dangereuse ou des hébergements minables, des petites mesquineries perpétrées par son prochain, des trombes d’eau, des bourrasques de vent. A peine ces contraintes sont-elles mentionnées qu’elles sont amoindries, contrebalancées par les odeurs enivrantes qui montent des sols détrempés. Quand les cataractes font « comme un rideau de fin du monde », l’auteur constate que le déluge lui a donné soif et il commande un demi quand un troquet ouvert se présente enfin. Finalement, il noue ses idées en marchant et philosophe presque à son insu : « Les plaisirs nous rapprocheraient-il de la finitude alors qu’à l’inverse les difficultés nous en éloigneraient ? Marcher peut paraître difficile quelquefois mais une fois l’effort surmonté, on constate qu’on a pleinement vécu ». Tranquillement, lentement, sans heurt, le marcheur « au long cours » se fond dans le paysage et entre pour un pas de danse enchanté dans le grand cercle du monde.
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Voyage du côté de chez moi

J'aime beaucoup les choix de l'éditeur Le mot et le reste concernant les écrits sur la nature. Voyage du côté de chez moi est une éloge de la marche, de la lenteur et de l'a conscience pendant cette activité. Comme son titre l'indique l'auteur nous conte 7 jours d'un périple au départ de sa maison, loin des récits de voyage à l'autre bout de la Terre avec des bilans carbone énormes et qui semblent faire rêver tout le monde. Ici, on découvre qu'un "simple" voyage proche de sa maison permet de s'émerveiller et méditer. Cette méditation est également ponctuée de pensées sur notre société (de consommation) et son fonctionnement et j'ai beaucoup apprécié ces interludes incisifs et synthétiques.

Au final, l'écrit de Jean-Luc Muscat m'a fait pensé d'une manière aux pérégrinations philosophiques et poétiques de Kenneth White, dans un environnement plus simple et familier de Jean-Luc Muscat. Un très bon moment passé pour cette lecture car j'aime également beaucoup la marche consciente et la nature proche de chez moi pour méditer et m'évader.
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Voyage du côté de chez moi

J'ai commencé ce petit livre avec plusieurs a priori favorables... L'éditeur d'abord, dont les choix me plaisent souvent ; le thème, découvrir la région proche de son chez-soi en marchant ; la philosophie, chercher, le plus possible, le bonheur dans la simplicité. Quelle belle idée que celle de partir en marchant, directement, depuis sa maison. Une occasion magnifique de redécouvrir, en toute liberté, des endroits que l'on pense connaître parfaitement, mais dont on ignore certains secrets ! J'ai apprécié ce livre, avec une petite réserve cependant, concernant le style de l'auteur. Je l'ai trouvé un peu trop travaillé, un rien "précieux", et j'aurais aimé un peu plus de simplicité dans l'écrire comme dans le marcher ! J'ai eu parfois l'impression que l'auteur "s'écoutait un peu écrire" et prenait plaisir aux descriptions ou aux commentaires un peu trop "ronflants" à mon goût. J'avoue que cela a parfois gâché mon plaisir. Mais Jean-Luc Muscat a réussi au moins deux choses : me donner envie de retourner dans ces vallées du Lot et du Célé que je connais déjà assez bien, pour les explorer un peu plus en profondeur ; et surtout, continuer à marcher, à savourer tant que cela sera possible, le plaisir de poser un pied devant l'autre... Cette action mécanique, libérée de toute réflexion, permet de se vider la tête et d'être plus accessible aux merveilles qui nous entourent !
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Voyage du côté de chez moi

Tout d'abord,merci a @babelio_ et aux éditions @lemotetlereste de m'avoir sélectionnée dans le cadre de la masse critique de janvier.

J'ai eu la chance de recevoir le petit livre de Jean Luc Muscat "voyage du côté de chez moi" et ce fut un vrai régal.

L'auteur nous entraîne dans sa randonnée de 7 jours ,des bois du Ségala au Causse du Quercy après avoir traversé et retraversé le lot et le Célé.

Ce livre est un vrai bol d'air. Il nous montre qu'on a pas besoin d'aller loin pour être dépaysé et voyager.

Il nous montre quel bonheur c'est de flâner,d'observer la nature et les animaux.

Il nous montre que,du moment où on a deux jambes ,on peut découvrir le monde...même tout près de chez soi.

Moi qui suis une grande amoureuse de la nature et de marche,j'ai été émerveillé par ce "voyage du côté de chez moi" et il m'a donné envie de mettre mes chaussures de randonnée et de partir à l'aventure...du côté de chez moi.
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Au fil du Lot

Me voilà à ma troisième masse critique, "Au fil du Lot" c'est un titre qui m'a attiré parmi la sélection, je trouvais ça sympas. Un récit de voyage qui nous fait découvrir une France bucolique plutôt que le dernier défi au bout du monde, ça me change (alors ne vous méprenez pas, j'adore TOUT les récits de voyage, mais des fois on a bien besoin de changement). D'autant qu'étant native du sud-ouest, c'est quelque chose qui me plait.

Pour commencer, la première de couverture, ce qui aide à mettre un lecteur "en appétit". Je n'irais pas jusqu'à dire qu'elle est peu engageante mais je la trouve fade, quand on sait toute la beauté de cette région ... quel dommage !

Cela étant, j'apprécie les quelques croquis griffonnés ça et là pour casser la monotonie du voyage.

J'aime aussi la description de la faune et de la flore locale qui borde la rivière car aussi simple soit elle, on ne les observe pas assez.

Passons au récit en lui même, certes ce n'est pas le périple le plus éprouvant, mais il fallait le faire. Il ne s'agit pas seulement du parcours sur ses deux pieds, il y ajoute aussi une partie en canoë puis en vélo, les sensations sont différentes, cela mérite donc d'être raconté.

La langue de molière est bien utilisé, un peu trop même, faut dire que des fois ça ressemble plus à de la broderie qu'à un récit de voyage, pas trop en adéquation avec le thème finalement.

Par contre je déchante quand au fil des pages je lis ses remarques acides sur les activités humaines (à l'exception du tourisme de masse ou je suis parfaitement d'accord avec lui) et notamment sur le modèle agricole actuel. Je comprend que ce ne soit pas plaisant, malheureusement ce n'est pas la faute de nos agriculteurs a qui le gouvernement a dit qu'il fallait produire de tel façon, mais bref ce n'est pas le sujet. Seulement notre aventurier des champs y met un tel point d'honneur que ça gâche le plaisir de la lecture. D'autant que la fin de son expédition se termine par ... le train, il n'y a pas comme un problème ? Bizarrement là, l'activité humaine n'est plus un problème. Bien que je comprenne que ça doit être épuisant, mais pourquoi ne pas finir en beauté ?

Et l'humain justement c'est ce qui semble être le problème dans ce livre, où sont les rencontres (trop peu nombreuse) ? le terroir ? Quel est sa conscience HUMAINE pour entamer une telle "Odyssée" ? Les voyages ne sont elles pas justement aussi des aventures humaines? Ce monsieur est un passé à côté

Il y avait tellement mieux à développer sur le Lot , d'autant que je ne comprend pas car l'auteur semble comme hypnotisé par celui-ci mais n'a pas su faire ressortir son "éclat" dans son ensemble.
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Au fil du Lot

Ce récit de randonnée dans des paysages dont certains me sont familiers, j’avais très envie de le découvrir. J’ai eu la chance d’être sélectionnée et de recevoir ce livre dans le cadre de l’opération Masse critique, et je remercie Babelio pour cette opportunité même si ce livre n’a pas tenu ses promesses.

Du début à la fin, ce récit est une description minutieuse des paysages, de la faune et surtout de la flore, étape après étape, bivouac après bivouac, ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. Quelles sont les raisons qui ont poussé l’auteur à se lancer dans cette randonnée ? Quelles sont les réflexions qui affleurent et accompagnent son cheminement ? J’ai refermé le livre sans le savoir. L’auteur n’en dit rien, il ne dit rien non plus, ou si peu, de ses rencontres. Il fait une étape avec un ami (désigné seulement par l’initiale de son prénom, un détail mais qui révèle la distance instaurée par l’auteur) : pourquoi d’un seul coup s’arrête-t-il de marcher pour passer à la navigation, pourquoi avec cet ami, qu’est-ce qui les réunit sur cette portion de rivière ? Est-ce le plaisir de la pratique sportive, le souvenir d’autres pratiques partagées, de quoi parlent-ils pendant la descente, quelles sont leurs difficultés, leurs émerveillements ? On n’en saura rien. C’est un récit froid, dans lequel je n’ai réussi à rencontrer personne et même pas l’auteur. Dans le dernier tiers du livre, l’auteur se livre un tout petit peu plus, un souvenir, deux ou trois prises de position sur la pollution et l’agriculture, mais on comprend bien que ce n’est pas son sujet. J’ai du mal à cerner le sujet.

L’écriture m’a également dérangée : l’auteur maîtrise bien la langue française, il nous le fait savoir à grand renfort de vocabulaire soigné et de figures de style. « Ce matin le temps est mitigé. Il y a débat dans la zone troposphérique : qui de l’assemblée des nuages ou de l’autocratique soleil sur fond d’azur remportera la mise ? La chose est variable et convient au marcheur. »

C’est un peu ampoulé, maniéré, l’auteur se fait plaisir, et moi je me suis ennuyée : je crois que la forme doit servir le fond, je n’ai pas compris ce que servait cette écriture un peu pompeuse et j’ai eu le sentiment que la forme n’était là que pour elle-même.

C’est dommage, l’auteur a fait un beau voyage, il n’a pas réussi à m’y entrainer.

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Marcher sur la diagonale du vide

« Marcher sur la Diagonale du vide » est le livre à glisser dans votre sac à dos pour un périple au grand air.De Vézélay à Figeac, Jean-Luc Muscat collecte les fragments, pas après pas. Nourricier, empreint de la nature, brassées salvatrices et généreuses, la marche assigne une renaissance en devenir. Révélation, carte postale qui prend vie subrepticement.

Illustration parfaite de ce que les géographes ont nommé « Diagonale du vide » et que le politiquement correct s'est empressé de rebaptiser « Diagonale des faibles densités ». Illustration aussi de l'ignorance voire du mépris des élites parisiennes dorlotées dans le confort républicain à la française. »

Déambuler carte en main, empreinte sociologique, certifiée. Retenir les frontons, les passages glorieux. Ressentir et prendre à pleines brassées l'offrande symbolique de l'effort parchemin.Le temps étire son pictural frémissement. L'horizon altier, alliance avec la solitude.

« Sur un pilier de voûte, une mélusine à deux queues incarne attrait de la chair et fécondité, interpelle le visiteur et remplit son bagage au même titre que l'eau et du pain. »

« Marcher sur la Diagonale du vide » fil ésotérique qui étale son arborescence dans le plein du midi, mouvements, habitants, 660 kms d'épreuves et de cueillettes paraboliques.

« Il est des moments où il faut s'activer, faire circuler l'énergie pour trouver l'accord, se mettre au diapason de soi. »

A chaque jour, son rituel.Le périple chante sur les toits, la verdoyance en contre-bas, sueur perlée, la persévérance échange le droit de passage.

« La région est par endroits telle que l'a aimée Georges Sand. C'est une palette pastelliste. »

L'homme est socle. Pas après pas, l'idiosyncrasie est une toile de maître. La Diagonale est salutaire, renaissante envers les siens. le désert rural n'est plus. Car, c'est ici, que resurgit le macrocosme. Il suffit d'être respectueux, attentif aux bruissements, signatures qui confirment la venue du marcheur de lumière. Et tout change alors.

«De sombres allées humides m'ont emmené dans un ailleurs digne de Murakami où l'on débouche, après de longues heures de marche, sur l'envers du monde. »

Le monde trépidant, l'éphémère et le futile, mauvaises herbes de l'autre côté du chemin, « Marcher sur la Diagonale du vide » hédoniste et humble est une cascade qui ne se donne pas au premier regard. La géographie est une poésie. Les hôtes, des réfugiés contrant l'urbanisme à outrance. Et comme ils ont raison ! Jean-Luc Muscat est un observateur. Les entrelacs dévoilent les mystères pour ce marcheur en fiançailles avec les aurores. La randonnée n'est plus. Jean-Luc Muscat est l'arbre et le caillou.Le randonneur migrant sur une diagonale qui n'a de crainte que l'hostilité. Vézélay à Figeac… le soleil en diapason, guide spirituel. L'Histoire du monde sur la carte de France. Ce récit est une cartographie bienfaisante. Après le point final, un désir celui de marcher dans les empreintes de Jean-Luc Muscat. Publié par les majeures Éditions le Mot et le Reste.



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Marcher sur la diagonale du vide

J'ai bien aimé la lecture cet opuscule dédié à la marche. Le style est soigné et le nombre de chapitres correspond au nombre de jours de marche (26). Cette diagonale du vide n'est pas sans intérêt. Au contraire elle satisfait le marcheur en quête de calme, de solitude et de connexion avec la nature pour mieux "deconnecter" avec notre modernité. Se perdre en chemin est conseillé. Il nous donne une furieuse envie de prendre aussi la route... À pied!
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Voyage du côté de chez moi

Voyage du coté de chez moi est un bref voyage vers le monde qui nous entoure. Jean-Luc Muscat nous livre avec délicatesse et poésie sa vision de la marche. Les descriptions des différents paysages sont très touchantes. Il s’agit de retranscrire la simplicité de la nature par l’intermédiaire d’une plume sublimé.

À la manière des grands écrivains japonais, il ne se passe presque rien dans l’histoire. Parfois un détour par le passé par l’intermédiaire d’une anecdote, l’auteur se focalise davantage sur les chemins qu’il emprunte sans tergiversation, sans détour. Ce calme nous permet de mieux apprécier les longues descriptions ainsi que les réflexions sur la société consommatrice ou encore sur la sédentarité de l’être humain.

Si vous aimez le voyage et la randonnée, ce livre vous donnera des frissons. À l’inverse, ne cherchez pas ici un roman d’aventure. Il s’agit d’un roman contemplatif de qualité
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