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3.71/5 (sur 38 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 11/02/1964
Biographie :

Jean-Marc Agrati est poète et auteur de nouvelles français.

Ingénieur aéronautique puis enseignant, il vit aujourd’hui à Paris où il se consacre à l’écriture.

Il a obtenu le Prix Paul Valéry pour sa poésie en 1998.

Il a également publié, aux éditions Hermaphrodite, « Le chien a des choses à dire » (2004) « Ils m'ont mis une nouvelle bouche » (2007) et "l'apocalypse des homards" en 2011.

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Elle s'est posée au bord de la grosse flaque et elle a fumé une clope à la lune. Elle était calme, plus calme qu'un morceau de mort. Elle se diluait, il n'y avait plus que le grésillement de la cigarette qui attestait qu'elle respirait. J'aurais voulu gémir, secouer la tête et aboyer autour d'elle comme n'importe quel chien l'aurait fait, mais je ne voulais pas la déranger. J'espérais seulement ne pas la retrouver morte, la cendre a la bouche, plus plate que cette flaque. Car c'était ça. Elles jouaient toutes les deux à s'aplatir, à se résorber et à s'évaporer. (J'avais le ventre et le bout des pattes dorées)
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-On s'apprête à bouffer de l'homme, Zol. Tu peux pas dire que c'est banal !
-L'autophagie est partout, on le sait depuis longtemps. Tiens, la dernière coupe du monde où on a foiré. Les footballeurs sur les affiches... " Leboeuf aime le boeuf ". Et c'est un homme qui parle... tu te rappelles? Et quand t'achètes un saucisson, t'as toujours un gentil cochon qui sourit... on les voit aussi avec des toques de cuisinier et des couteaux de cuisine... comme si c'était eux qui tenaient le couteau. J'invente rien. Tout est là.
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Alors, allongé sur ma table de veille, j'oubliais la crypte morbide et je partais fouiller tous les coins du monde et du non-monde. Je pouvais être au Far-West, en cavale entre deux banques, ou dans la Chine ancienne en train de calligraphier un poème. Quand des bandits m'encerclaient, je posais l'écritoire et je dégainais mon sabre. Ca saignait, j'étais rapide et je faisais plein de pirouettes. J'étais l'aventure, l'art et la justice réunis. Sur tous les continents et à toutes les époques, des pouvoirs iniques ont trouvé en moi un maquisard obscur, rompu à toutes les techniques de survie, et absolument insaisissable. Je partais dans les déserts, j'organisais la résistance et je triomphais dans un final explosif. (Tous les décors du monde)
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.Elle était plus squelettique que jamais. Ses rotules, son bassin,, ses côtes, je voyais tout. Il n' y avait plus que cette petite lueur cabotine et tendre qui faisait pendant à tout ça. Elle s'est accroupie devant moi et elle m'a tendu une Kro., bien nette, intacte, une canette de 50 centilitres, étincelante, rouge et blanche. Ca aussi, c'était un drôle de trésor ;
On va partager ça, qu'elle a dit. C'est ma dernière.
La bière était chaude, elle moussait, on a dû l'aspirer au fur et à mesure qu'elle s'échappait. On s'en foutait partout., on riait... Et le repas est devenu le meilleur repas du monde.
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- Zol.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- On me fout la main au cul.
- Ah ?
- Ouais, j'ai dit, et la main n'arrête pas ... en ce moment même ... c'est de la provoc de gros salopard ... c'est forcément des mecs très durs qui font ca. Je vais me retourner. Prépare-toi. Je ne sais pas combien ils sont.
Il a regardé le fond de son verre avec de grands yeux fatigués et injectés de sang. J'étais vraiment mal barré. J'ai gardé ma pinte serrée dans ma main en me disant que, dans la gueule, ça pouvait faire des dégâts. Et je me suis retourné, lentement, pour laisser une chance au dialogue. (Barbaques poussives)
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Et il est parti dans un rire que je ne comprenais plus. Je n’en reconnaissais ni la tonalité, ni les secousses acharnées qui s’amplifiaient, ni la mousse qui débordait de son verre et trempait sa manche, ni l’œil qu’il essuyait, ni les longues voyelles qui n’en finissaient pas de sortir de sa gorge. On s’est tous regardés, la putain, le patron et moi, les clients du bar, jusqu’au gars du tabouret dont les yeux papillotaient, mais on était tous perdus au beau milieu d’un alphabet inconnu. (« Elle est où, la fille, là-dedans ? »)
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J’attendais le train, j’étais triste, je n’avais que sept euros en poche. C’était à peine de quoi prendre trois ou quatre demis dans un bar. J’étais vraiment un pauvre berger perdu dans le bouillon urbain. Je me promenais le long du quai, quand j’ai aperçu un truc qui brillait sur la voie ferrée.
J’ai été voir, et j’ai trouvé une sorte de jouet argenté et compliqué, du style guerre des étoiles. Le truc avait l’air neuf et de bonne facture. Je me baissais pour le ramasser, quand j’ai entendu :
– Ne me touche pas, tu serais électrocuté.
L’objet parlait ! Je ne pouvais pas me tromper. Je me suis redressé et j’ai dit :
– Tu parles ? Mais qui es-tu ?
– Je suis le pistolet de Judge Dredd.
– Merde alors ! Le fameux pistolet à commande vocale qui tire tous les trucs possibles ?
– Oui. Dredd et moi on combattait, et je suis tombé dans un trou spatiotemporel. Il m’a perdu. Mais il va venir me chercher.
(« L’usine à miracles »)
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On foutait que dalle, on attendait, mais on n’attendait rien. On n’avait pas l’énergie d’emmerder qui que ce soit, quand un mec est passé en nous disant :
– Merde, les gars. Vous foutez vraiment que dalle. Venez chez moi.
On pouvait dire qu’il lisait dans nos pensées. On s’est regardés, et on a tous vu que sa proposition faisait l’unanimité. C’était bizarre, mais on a suivi. De toute façon, au pire, on s’est dit qu’on pourrait passer le temps à l’emmerder chez lui. On était cinq. (« On foutait que dalle »)
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Elle m'embrasse. L'action pure. Elle m'enlève toutes les aiguilles du crâne. Et elle fait taire la glose. Toutes les gloses sont fausses, il leur manquera toujours la matières, la preuve irréfutable, la responsabilité qu'on endosse. Le baiser des langues est là pour ça.
(in "Un cheval inadapté")
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Bizarrement, la pointe d'écœurement n'aggravait rien. Au contraire, elle équilibrait l'amertume. Deux maux valent mieux qu'un. Entre les deux, on trouve une zone neutre, grisâtre, où les silhouettes s'estompent. C'est moche, mais on est libre. Alors on avance.
(in "T'as pas de canapé?")
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