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Critiques de Jean-Marc Ferry (30)
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L'école au défi de l'Europe

Le recueil de textes vise à faire le tour de la question : comment envisager une "éducation européenne" ? Il convient de se demander quel est le but d'une éducation aujourd'hui (citoyenneté, insertion sociale, emploi ?) et comment ses objectifs ont évolué depuis la création voilà deux siècles des systèmes éducatifs nationaux. Il faut encore s'interroger sur les raisons de l'indépendance des contenus d'un pays à l'autre dans des sociétés aussi bien ouvertes sur le monde que visant à se rapprocher dans un projet politique commun. ll est encore nécessaire de mesurer l'importance des médias et des nouvelles technologies dans l'éducation (au sens large, enseignement, mais aussi mimétisme des images diffusées).



En conclusion, il appert que soient à mettre en place une éducation sur les médias, la redéfinition d'un service public qui encadre les codes créés par les médias et de porter une réflexion sur le contenu d'un enseignement de nature à ouvrir la conscience des élèves aux questions internationales, au premier chef, européennes.



Les réflexions portées sont loin d'être inintéressantes, principalement à mon gout les premières sur l'évolution des systèmes éducatifs mis en place pour former des citoyens et qui se trouvent aujourd'hui surdimensionnés ou du moins déséquilibrés par l'objectif qu'on leur prête de se contenter d'enseigner un métier, mais les énoncés sur l'influence des nouvelles technologies sont de moindre valeur que des essais sociologiques et accusent aujourd'hui leur âge. Il en ressort néanmoins que les réflexions sur les médias ne changent pas depuis soixante ans : à quand un organe de surveillance multimédia européen ?
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La République crépusculaire

Ceux qui refusent de voir la construction européenne comme la création d'une union cosmopolitique ont tendance soit à refuser la poursuite de l'intégration européenne, perçue comme destructrice de l'identité et de la souveraineté nationale, soit à préconiser l'inscription dans les traités communautaires des valeurs factuelles des Etats membres, à commencer par la foi religieuse. Jean-Marc Ferry note que ces deux options dénient au projet européen sa visée post-étatique, c'est-à-dire ayant comme but tout à la fois de consolider les souverainetés nationales et les droits fondamentaux des individus. Dans cette perspective, l'absence de références culturelles factuelles dans les traités est souhaitable, afin d'ouvrir l'Union à d'autres Etats qui à la fois renforceront la souveraineté de l'Union et contribueront à la garantie de la défense des identités particulières (étant donné que la recherche de la sauvegarde de multiples identités oblige à l'établissement d'un modèle universel). On perçoit la réalité de cette Union cosmopolitique en comparant la politique extérieure de l'Ue et des Etats-Unis. Les deux ensembles favorisent une diffusion de la démocratie dans le monde, mais, tandis que les seconds optent pour une diffusion messianique et l'emploi de la force, à la manière des Etats-nations, l'Union préconise la négociation et le dialogue, caractéristiques d'une approche fédérative plus que conflictuelle. Enfin, Jean-Marc Ferry revient sur l'évolution du concept de souveraineté. D'abord théorisée par Jean Bodin comme l'essence même de l'Etat monarchique absolu justifiant l'emploi de la force à l'encontre de ses sujets sur un modèle inspiré de la pensée chrétienne médiévale, puis centre de la concentration de la délégation de pouvoir de ses sujets chez Hobbes dans une représentation impressionnante et grandiose, elle s'incarne avec un absolutisme équivalent dans le peuple chez Rousseau qui prône la démocratie directe. Ce n'est qu'avec Benjamin Constant que la souveraineté est limitée aux pouvoirs représentatifs et que Tocqueville la divise dans la démocratie participative. L'exemple des Etats-Unis où la question de la souveraineté des Etats avant l'instauration de la fédération avait suscitée de vifs débats, n'a malheureusement pas été résolue, la cour suprême édictant brutalement à l'issue de la guerre de Sécession que la souveraineté se trouvait dans la fédération et non dans les Etats, ce qui invalide encore la possibilité pour la construction cosmopolitique européenne de se conformer au modèle américain. Aujourd'hui, l'Union cosmopolitique se conçoit donc comme un agglomérat des souverainetés nationales, tout à la fois partagées et consolidées à l'échelle de l'Union. L'idée de la séparation de la souveraineté en Autorité (l'Union au travers du Parlement, de la Cour de Justice notamment) et de l'Autonomie (qui reste celle des Etats, à la fois dans leur prises de décision, les concertations qu'ils mènent avec les autres Etats, mais aussi le droit qui leur est conservé de sortir de l'Union) semble se mettre en place. Quoi qu'il en soit, c'est en tant que principe de sauvegarde des droits fondamentaux des citoyens et de renforcement des souverainetés nationales qu'il faut concevoir la construction européenne comme une Union cosmopolitique.
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L'allocation universelle

Recevoir une allocation universelle, un revenu citoyen d'un montant permettant de vivre dignement et cela sans avoir à justifier d'une quelconque activité professionnelle : voilà une idée qui apparaît comme révolutionnaire!

Cette idée fait pourtant son bonhomme de chemin: des tests ont été faits de part le monde, un référendum d'initiatives populaires en Suisse et une pétition européenne sont en cours...

Par ailleurs l'idée n'est pas si nouvelle que ça et l'intérêt de ce court essai de Jean-Marc Ferry est justement de revenir sur ce qu'il a pu en être dit par le passé.

L'essai a été publié en 1996 (au siècle dernier quoi! :-) ). L'union monétaire européenne n'était pas encore initiée (l'auteur parle d'un éventuel "écu" pour ceux qui s'en souviennent...) mais on parlait déjà de "crise" et l'auteur évoque une "troisième révolution industrielle" en marche bien avant Rifkin et avec un sens un peu différent. Il ne parle pas de l'aspect écologique de cette "révolution" (ce n'était pas encore à la mode!) mais malgré que l'internet n'en était qu'à ses tout débuts en France, il entrevoit déjà l'importance des nouvelles technologies et nouvelles méthodes de travail qui ne peuvent selon lui que générer du chômage bien qu'augmentant les richesses produites. Ceci justifie pour lui la mise en place d'un revenu citoyen permettant à chacun d'obtenir un revenu qu'il soit travailleur ou non. Mais au-delà de cet aspect contextuel rendant possible et nécessaire cette mise en place, l'auteur met en lumière le caractère émancipateur pour l'indivu de ce revenu citoyen qui permet de séparer les notions de travail et d'emploi et doit favoriser toutes les initiatives individuelles peut-être un peu dans le sens de ce que d'autres auteurs nomment 'individuation'. A lire donc pour nourrir votre propre réflexion sur ce sujet de plus en plus d'actualité.
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Ici sont les dragons : Trois tentations de ..

Mille mercis à Babelio pour cet ouvrage reçu grâce à la Masse Critique non fiction !



Si, comme moi, votre dernier contact avec la philosophie date du lycée, cette lecture va être compliquée... je suis comme ces aventuriers qui arrivent "là où sont les dragons", en terre inconnue et sauvage, voire hostile.



Je maîtrise la partie scientifique, je découvre la partie métaphysique... J'ai recherché la définition et le sens de la plus part des mots, concepts, ou théories évoqués, je me suis perdue dans les notes de bas de page et multiples autres références, je ne suis pas sûre d'avoir vraiment compris les analyses et hypothèses dont parle l'auteur, bref, j'ai lutté pour venir à bout de cet ouvrage !

Malgré tout, grâce à une agréable plume et un style fluide, je me suis accrochée, et j'ai énormément appris, découvert tout un univers complètement inconnu. Quelques idées m'ont touchées et amenées vers d'autres réflexions.



Les amateurs du genre vont se régaler !
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Ici sont les dragons : Trois tentations de ..

Je remercie tout d'abord Babelio pour cet ouvrage reçu grâce à la Masse Critique non fiction.



C'est, dans un premier temps, le titre qui m'a intriguée, suivi par la couverture et le résumé. "Ici sont les dragons" est une phrase que l'on inscrivait sur les cartes médiévales pour désigner des terres inconnues.



Ce livre, no spoiler, n'a ABSOLUMENT RIEN À VOIR avec les dragons. Bien au contraire, l'auteur aborde trois tentatives (ou tentations), mises en relation avec la science d'aujourd'hui.



D'emblée, on le voit, l'auteur ne se contente pas de nous raconter une histoire. Ses propos sont étayés par des sources qu'il cite dans en notes de bas de page mais aussi en fin de livre, livrant une liste des nombreuses personnes mentionnées.



J'ai été un peu déçue car je ne m'attendais pas du tout à ce texte. Bien que le résumé ait été attrayant, j'ai trouvé le texte long. Je pense que si on est totalement débutant dans les thèmes abordés, la lecture peut s'avérer compliquée.



D'un autre côté, ce fut une lecture intéressante, autour d'un sujet vaste et propice à toutes les analyses et hypothèses émises dans ce livre.
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Métaphysiques

Le philosophe nous invite à une libération de l'esprit face aux assignations de la raison instrumentale.
Lien : https://www.lesoir.be/357547..
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Pour une éducation postnationale

Il s'agit de présenter la manière dont s'organise la démocratie postnationale autrement dit la démocratie internationale telle que nous sommes en train de le vivre au sein du projet européen.



Je ne me suis pas appesanti sur les contributions les plus philosophiques (si tant est que j'eusse été dans l'absolu capable de les comprendre), mais ai apprécié comme, il me semble, toujours, la contribution de Paul Magnette.



La démocratisation du projet européen pourrait passer pour lui par une reconnaissance du double niveau de délibérations politiques (national et européen), la création de moments de délibération communs (pour que les citoyens participent et abandonnent cette impression que tout est lent et que rien ne se décide avec lui), la reconnaissance d'une institution à même de contrôler toutes les autres (pouvoir de sanction) pour marquer que les institutions sont au service du projet politique et que leur indépendance n'est pas une liberté déresponsabilisée, restaurer le conflit politique afin de rendre possibles les innovations politiques et la participation des citoyens et épurer le clivage politique au Parlement européen sur la question de la régulation du marché (la gauche pour la régulation, la droite pour la dérégulation), attendu qu'il est impossible d'avoir une politique subtile en présence d'une centaine de partis politiques (le cas aujourd'hui au parlement européen). On aurait tort en tout les cas de reproduire le modèle pyramidal de l'Etat-nation où une institution chapeaute les autres, car ce serait choisir un modèle fédéral (s'il s'agit du parlement) ou un modèle confédéral (s'il s'agit du Conseil européen), ce qui dénature le projet qui reste une organisation politique postnationale et non supranationale. D'où la difficulté du projet qui nécessite que les citoyens se fassent à l'idée qu'ils puissent exercerune souveraineté nationale et une souveraineté internationale (européenne) sans que cela soit contradictoire ni ne menace leurs systèmes politiques.



Les autres contributions rappellent la singularité du projet européen (aucun autre projet politique n'a dépassé le stade de l'Etat-nation), la manière dont les sociologues envisagent la constitution de la moralité chez l'enfant et l'impossibilité qu'il y ait pour des sociétés qui vivent dans l'imaginaire d'une liberté et d'une égalité partagées d'évoluer autrement que vers une société cosmopolitique, ou, autrement dit, une internationalisation de la démocratie.

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Europe, la voie kantienne : Essai sur l'ide..

Si l'Union européenne semble si complexe et désordonnée, c'est qu'elle n'a pas vocation à réaliser un Etat-nation où, de manière limpide, la nation, le peuple et l'Etat coïncident. Au contraire, elle vise à dépasser le cadre national qui, en invalidant la possibilité de l'exercice du droit cosmopolitique, ne permet pas la mise en oeuvre de l'extension des droits fondamentaux de ses citoyens. Pourtant, la déclaration universelle des droits de l'Homme ou la constitution de consciences communes par-delà les frontières nationales (la défense de la démocratie, de la tolérance, l'écologie, la défense de la paix par exemple) mettent en évidence l'émergence d'une identité chez les citoyens, jusque-là absente, et que l'on peut qualifier de cosmopolitique. Pour accompagner ce mouvement, la création d'un Etat supranational est inappropriée : il ne ferait qu'étendre les notions déjà existantes d'Etat-nation sans intégrer la conscience universelle du cosmopolitisme. S'étant dotés d'une Cour de justice internationale, reconnaissants l'autorité du Tribunal pénal international, autorisant les européens à se déplacer, s'établir et voter dans les Etats de l'Union, ceux-ci s'orientent vers la reconnaissance et la mise en oeuvre du droit cosmopolitique. Pour aller plus loin, il faut abandonner l'idée que l'Etat-nation représente l'aboutissement ultime de la citoyenneté et accepter l'idée que la liberté citoyenne s'exerce dans un ensemble plus vaste que l'Etat. Ce faisant, les citoyens des Etats-membres intégreraient dans leur identité le patriotisme constitutionnel et formeraient une communauté morale continentale qui serait la réalisation effective du postnationalisme ou le droit cosmopolitique trouverait son expression. Ce modèle, le plus abouti dans le monde puisque les bases de réflexion restent ailleurs nationales, serait une avancée décisive dans l'adaptation des structures politiques à la mondialisation.
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Comment peut-on être Européen ?

Jean-Marc Ferry poursuit les conditions de mise en œuvre du principe philosophique de l’Europe : la réalisation de l’hypothèse cosmopolitique. Mais la co-souveraineté bien ordonnée qui en découle peine à convaincre de sa capacité à résoudre les contraires et faire advenir le politique européen.
Lien : https://laviedesidees.fr/L-e..
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Europe : Crise et critique

Edité en janvier 2015, l'ouvrage est un recueil de textes très actuels sur les dysfonctionnement de l'Union européenne, répartis en trois chapitres : Crise économique, Crise politique et Crise de sens du projet européen. Les articles de Justine Lacroix, Etienne Tassin et Jean-Marc Ferry sont comme toujours limpides. Ce dernier synthétise dix propositions énoncées pour résoudre la crise de l'euro et présente son point de vue personnel. Son esprit de synthèse permet au lecteur de comprendre quelque chose à une crise par ailleurs assez difficile à appréhender au travers des médias audiovisuels (c'est une litote). La partie sur la crise politique est très riche en informations (Nicolas Levrat, Philippe Herzog, Alain Laquièze) et met aussi bien en évidence les dysfonctionnements actuels qu'elle liste les perpectives d'évolution possibles. Le troisième chapitre évoque les projets porteurs qui redonneraient "envie" de faire l'Europe.
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