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Critiques de Jean-Marc Rochette (565)
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Ailefroide : Altitude 3 954

dessins superbes, belle histoire vraie, un auteur qui ne lâche rien, on peut s'en inspirer !!!

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Ailefroide : Altitude 3 954

J'ai beaucoup aimé cette BD. Je n'ai jamais fait d'escalade, ni aucun "sport extrême", je me suis contentée de faire du parapente et de me baigner dans des conditions parfois limites. Je trouve que l'auteur restranscrit bien la complexité du rapport à la nature que l'on peut avoir quand on prend des risques. J'ai aimé suivre son évolution, partager des moments extatiques et difficiles... Le fait que ce soit basé sur la vie du scénariste rend les choses d'autant plus puissantes. Une de mes plus belles lectures BD de cette année.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Un peu long à démarrer. Les premiers dialogues qui amorcent le récit sont trop artificiels. Ce récit initiatique ponctué de croix sur une liste de voies se met doucement en place. À la vitesse d'un grimpeur qui débute, tarde à dénicher la bonne prise, hésite à pousser sur ses jambes, s'interroge sur la qualité d'assurage de son partenaire.



Pour un grimpeur comme moi, cette chronique autobiographique avait tout pour plaire. Parfois, quand ses amis, Sempé ou Laroche-Joubert hurlaient "Jean-Marc" au pied d'une falaise, je tournais la tête. Nous portons le même prénom Rochette et moi. Partageons la même passion pour la grimpe et la montagne. Mais Jean-Marc Rochette dispose d'un talent que je n'aurai jamais. Celui de croquer, une tranche de vie, un univers, au moyen d'un crayon ou d'un pinceau. Les images de mon enfance ne s'animent que dans mon crâne et les mots pour la décrire me semblent si dérisoires face aux murailles de granit que Rochette esquisse au fil des pages d' "Ailefroide : Altitude 3954".



Étrangement, c'est lorsque Rochette prend la parole, s'empare du « je » que cette histoire tutoie les sommets. Les personnages s'affirment. Lui évidemment, mais aussi sa mère, ses amis et le rocher. Jean-Marc Rochette alterne avec beaucoup de finesse le récit des glorieux anciens avec ceux de ses propres aventures. Il nous entraîne dans sa cordée. On le suit sans appréhension tant sa compagnie, qui s'épaissit au fil des pages, nous fascine. Autant par ses silences que son obsession verticale. Certains passages, comme celui de l'hôpital, dégagent une émotion profonde et sincère. Au-delà des presque trois cents pages, ce que l'on retient, c'est le récit d'un homme. Un montagnard devenu artiste. À moins que, comme le suggèrent les premières planches au musée, ce ne fût le contraire…



Je viens de jeter une dizaine de dégaines dans mon sac à dos. Un pote m'attend au pied de chez moi. Ah ! je l'entends qui m'appelle : « Jean-Marc, tu viens ? "

Le rocher n'attend pas !



Retrouvez des critiques et bien plus encore sur mon blog.
Lien : https://voushumains.com
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Ailefroide : Altitude 3 954

Il y a sans doute beaucoup de l’auteur dans cette BD qui est tour à tour une initiation à l’alpinisme, la description de la sensation d’ivresse qui suit la conquête d’un passage difficile, et les désillusions liées aux accidents, à la peur qui s’installe et qui ronge.



Rochette raconte une enfance compliquée, l’apport d’un copain inscrit au Club Alpin Français et qui a bien appris les procédés de l’alpinisme, l’envie qui en a suivi de faire toujours plus, plus difficile, plus haut, plus vite. Le récit rappelle aussi qui a conquis chaque sommet, à quel moment et par quel itinéraire : l’occasion de faire une petite histoire de l’alpinisme dans le massif des Écrins.



Les dessins sont assez secs, sans fioritures, et c’est dommage vu le sujet. Si le noir et blanc sied aux montagnes, le format de lecture réduit proposé par Casterman dans le cadre de leur opération Roman graphique nuit clairement aux graphismes et plus encore aux textes, qui deviennent de minuscules pattes de mouche. Je conseille donc à ceux qui voudraient acquérir la BD de rester sur le format « normal » pour ne pas y perdre.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Jean-Marc est un enfant passionné par le dessin, mais il va se découvrir une seconde passion, la montagne et l'alpinisme. C'est un récit autobiographique, je ne le savais pas au moment d'ouvrir cette bande dessinée, et j'avoue que Jean-Marc Rochette m'a vraiment impressionné. On grimpe littéralement avec lui, il partage chaque moment, chaque pas, chaque coup de piolet, je n'ai jamais rien lu d'aussi fort sur l'alpinisme. La sincérité qui se dégage de cette bande dessinée est totalement bouleversante, il nous fait partager sa passion, ses émois. Le graphisme est juste, vif et dynamique, la montagne y est montré dans sa puissance, chaque trait de crayon est un éloge à la verticalité, Jean-Marc Rochette grimpe sur les sommets, et il est aussi au sommet de son art. Cette bande dessinée nous ouvre une nouvelle perspective sur la manière d'aborder son œuvre en général, qui prend alors une dimension supplémentaire. Cette lecture m'a donné envie de relire encore une nouvelle fois le fameux “Transperceneige”.

Tout simplement magistral.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Une très belle BD autobiographique du dessinateur jean-Marc Rochette qui détaille son adolescence passionnée par l'alpinisme, spécifiquement dans le Massif des Ecrins. Les planches sont bien sûr très réussies et illustrent des lieux connus de ceux qui aiment la montagne et la pratiquent. Le simple promeneur reconnaîtra quelques refuges, comme Temple Ecrins, ou bien, plus bas, la chapelle de la Bérarde.

Diverses courses sont détaillées par le jeune Rochette et son ami Sempé avec des précisions techniques pour les spécialistes. La face nord d'Ailefroide est leur objectif pour lequel Rochette attend Sempé, mais finalement aucun des deux ne la gravira.

Egalement, de nombreuses références aux célèbres alpinistes qui ont ouvert de nombreuses voies et, à la fin, un court texte de Bernard Amy qui vous fera découvrir quel est le plus grand exploit de Reinhold Messner dit par lui-même et le meilleur alpiniste de son époque selon Georges Livanos.

Une superbe BD avec un texte très montagne, très prenant.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Rochette me semblait être un incontournable dans l'univers de la littérature de montagne et je me suis plongée avec curiosité dans "Ailefroide". Je ne pensais pas y trouver l'autobiographie de l'auteur, et j'ai été impressionnée par la capacité de l'auteur à décrire lui-même sans concession sa propre vie.

Le cheminement dans la vie l'auteur et l'évolution de sa vision de l'univers montagnard sont bien retranscrites et j'ai parcouru ce roman graphique avec plaisir, en s'attardant ça et là sur des planches retranscrivent particulièrement bien la beauté des paysages (souvent passée au second plan dans la quête effrénée de l'auteur pour faire un maximum de sommets)
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Ailefroide : Altitude 3 954

L'histoire d'un gamin qui fréquente le lycée Champollion et qui découvre le massif des Écrins par sa face Nord.



L'histoire d'une région, Grenoble, entourée des plus belles montagnes que je n'ai jamais gravies. Et pourtant...



L'histoire d'un jeune illustrateur émerveillé par un peintre russe. de Soutine à Rochette.



Ce jeune gamin qui s'emmerde profondément au lycée découvre par hasard l'escalade. Et là, la magie des lieux, de l'effort aussi, le prix du risque et l'insouciance de la jeunesse, font qu'il trouvera sa voie, en même temps qu'il dessinera quelques croquis. le récit initiatique de l'adolescence face à l'adversité et à la bravoure. Parce que là-haut, tout aux sommets des montagnes et si proches des anciens de renom, il s'émerveillera d'un ciel aussi bleu que Soulages ses peines.



Beaucoup de bleus dans le ciel, de bleus à l'âme jusqu'aux souvenirs de la lune bleue. Les cases sont bleues. Un peu grises aussi, comme la roche à gravir, ou comme la vie d'un adolescent de Grenoble. Une teinte blanche, est-ce la neige au sommet du col, ou le faux col de ma bière ?



C'est surtout l'histoire d'amour entre l'homme et la montagne, entre l'homme et le sommet, une romance faite de noblesse et de courage. Car en chemin, la mort rôde à chaque pas. L'escalade peut t'emporter au moindre instant d'inadvertance ou d'oubli. La mort, ce jeune gamin la côtoie, la rencontre, la frôle...



Ce gamin qui escaladait les façades du Lycée Champollion, quelques années plus tard, dessinera le fameux Transperceneige. Mais il y a aussi, entre les cases, l'histoire d'un autre gamin qui a dû pisser contre un arbre près du Lycée Champollion et qui est devenu un pauvre type, le genre à se cacher derrière un pseudo bestial, et qui écrit des pseudos mots sur les maux de sa putain de vie. Comme quoi, juste des petits détails font la grandeur d'un homme.
Lien : https://memoiresdebison.blog..
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Ailefroide : Altitude 3 954

Une BD remarquable à plus d'un titre : de très beaux dessins de montagne, une sincérité dans le témoignage de sa propre vie, des amitiés bien décrites, l'évocation de la passion de l'alpinisme avec les frissons liés. Un livre exigeant qui restera dans les annales. On peut regretter de ne pas retrouver la même intensité, dans le souffle de l'aventure, que Le sommet des Dieux. Mais peut-on comparer une fiction avec une autobiographie qui joue sur l'authenticité de son récit ?
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Ailefroide : Altitude 3 954

Un récit d'initiation.... A la montagne, la haute.

Avec des dessins superbes, verticaux. Mais comment ils peuvent grimper là ?



Récit d'apprentissage.... de la vie.

La dure, grise, blanche, rouge au glacier long.

La belle, bleue au col de la temple.



Et puis se tirer la bourre et se bourrer la gueule au refuge du promontoire.



Une BD biographie touchante, vibrante,

pleine de cordées, d'énergie, de jeunesse,

de "tout est possible". De vivre comme de mourir.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Tout comme la mer, la montagne est initiatique.

C'est ce parcours initiatique que l'on suit au fil des pages de ce roman graphique.

La nature reste maîtresse des horloges.

Lecture suivante...
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Ailefroide : Altitude 3 954

Ailefroide est un roman graphique d'une grande intensité. Je termine cette lecture avec émotion et une certaine amertume, devant la singularité d'un tel destin. L'univers de l'alpinisme est si âpre, dur et extra-ordinaire.



Le récit de la vie de Rochette est très bien scénarisé et raconté, comme si la caméra était juchée sur l'épaule. On suit l'auteur depuis ses premières grimpettes, en passant par les bancs du lycée, les rencontres marquantes de sa vie, et, bien sûr, l'événement qui fera tout basculer. Sans enjoliver et avec un recul certain, l'auteur livre une vision acérée de son parcours, loin d'un éventuel pathos, écueil complètement évité.

Les différentes courses se succèdent, sans pour autant se ressembler. Les vignettes s'enchaînent, défilent, tout comme les paysages vertigineux, et ces parois verticales, qui paraissent infranchissables.



Les prises de risque font haleter le lecteur. L'inconscience et la technicité des alpinistes sont frappantes et montrent combien l'alpinisme est une pratique particulièrement exigente.



J'ai apprécié cette plongée dans un univers qui ne m'est pas du tout familier. J'ai aimé l'âpreté du récit, sans fioriture. J'ai été happée par ces émotions successives : admiration, adrénaline,...

A découvrir absolument.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Au musée, Jean-Marc est fasciné devant le tableau de Soutine, « Le bœuf écorché ». Alors qu'il tente de toucher la toile, sa mère le somme de ne pas le faire. Et elle commence à en avoir marre de toujours le voir enfermé dans les musées alors qu'il est entouré de montagnes. Elle leur organise alors une petite marche sur les sommets. Malgré la pluie, le gamin avance prestement, allant jusqu'à s'éloigner d'elle et atteint le haut d'un petit pic. Et là, il tombe amoureux de la montagne et n'a plus qu'une idée en tête : monter tout en haut...

Trois ans plus tard, Jean-Marc reçoit la visite de son ami, Sempé. Tous les deux ont prévu de grimper. Devant le manque de matériel de son copain, l'adolescent en emprunte à son ami, Éric Laroche-Joubert, un grimpeur chevronné. Finalement bien équipés, les deux amis escaladent une falaise d'entrainement et y prennent beaucoup de plaisir. Ils s'accordent parfaitement et se promettent de renouveler l'expérience... allant jusqu'à se jurer de grimper ensemble la face nord d'Ailefroide...



Jean-Marc Rochette se destinait à une tout autre profession, celle de guide de montagne. Tout gamin, émerveillé par tous ces paysages qui l'entourent, il ne rêve que d'une chose : grimper. Mais la vie en aura décidé autrement. La peur, les risques encourus, les amis qui disparaissent... Ce sera donc vers le dessin qu'il se tournera. Dans cet album, il se livre tout en émotion et pudeur sur la montagne qui le transforme petit à petit, ses vocations, ses premières escalades, ses amis qui l'accompagnent, sa mère qui ne le comprend pas, les accidents... De ce petit gamin renfrogné, l'on découvre un adolescent qui s'épanouit sur les sommets, qui veut toujours aller plus loin, jusqu'à prendre de nombreux risques, et le jeune adulte qui, finalement, se tournera vers la bande dessinée. Intime, sensible et passionnant, cet album fait la part belle aux montagnes que l'auteur chérit. Des étendues magnifiquement croquées par un coup de pinceau précis, des couleurs tranchantes et profondes. Avec Olivier Bocquet, il nous offre une autobiographie captivante et émouvante...
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Ailefroide : Altitude 3 954

Très jolie bande dessinée qui a le mérite de raconter les débuts de la passion pour la montagne de l’auteur. J’ai vraiment aimé ses réflexions autour de la montagne, de cette envie de grimper, mais aussi des questions que posent tous les accidents qui coûtent la vie à bon nombre d’alpinistes. Petit bémol : je n’ai pas trouvé que les scènes de grimpes (nombreuses, ce qui est normal au vu du sujet) étaient vraiment saisissantes et j’aurais aimé avoir un peu plus la sensation de "vertige" en lisant ces pages. Mais peut-être n’est-ce pas évident de rendre compte de cela en BD ?!
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Ailefroide : Altitude 3 954

Je ne me lasse pas de relire ce livre. Tout y est beau. Surtout oe trait de crayon si caractéristique de Rochette. Je ne peux m'empêcher de penser à lui quand je suis dans les Ecrins ou lorsque je passe à Grenoble. L'auteur a réussi à nous faire écouter le silence de la montagne et nous faire nous y sentir tout petit, sans jamais quitter la maison.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Une autobiographie plutôt sombre où les combats sont plus mis en avant que les plaisirs, où la montagne admirée est souvent l'adversaire qu'il faut surmonter pour allonger le nombre de courses réussies dans une quête un peu mécanique de l'honneur d'être guide.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Jean-Marc Rochette revient aux Editions Casterman avec une nouvelle Bande Dessinée : Ailefroide, Altitude 3954. Pour les non-initiés, ce titre est le nom d’un sommet du massif des Ecrins. Si son versant sud est « assez facile » d’accès, sa face Nord est une autre paire de manches. Ce sommet majestueux qui surplombe le glacier noir est une des nombreuses montagnes que le personnage parcourt. Ce gamin, futur illustrateur, qui grandit entre Grenoble est les cimes alentours n’est autre que l’auteur. Il retrace plusieurs étapes de sa vie à l’aide de la plume d’Olivier Bocquet.



Idéal pour découvrir le parcours atypique de Jean-Marc Rochette. Atypique ? Peut-être pas tant que çà, l’écrivain et alpiniste Bernard Amy est de cet avis : « Ce que vivent aujourd’hui les jeunes gens qui découvrent l’univers de la haute montagne diffère peu de ce que nous montre le récit de Jean-Marc ». Enfant grenoblois, il ne lève pas beaucoup la tête vers les sommets. Et puis il y a ce déclic, lorsque sa mère le force presque à partir en randonnée. De ses premières escapades sur les rochers au-dessus de la Bérarde à sa carrière d’illustrateur notamment à l’Echo des Savanes, la montagne est omniprésente. Ado, il s’attaque à ses premières grandes voies. Il grimpe et découvre les dangers de ce fascinant milieu. A tout juste 30 ans, alors qu’il se voyait devenir guide de haute montagne, un accident le force à se décider. Il va s’éloigner des montagnes. Trop dangereux.



Il s’installe alors à Paris et préfère alors le crayon au piolet. Ses illustrations décollent, notamment lorsqu’il travaille avec Jacques Lob, plusieurs fois primé à Angoulême. C’est avec lui qu’il dessine la série Transperceneige, adaptée en 2013 au cinéma. Il s’installe à Berlin en 2008 où il se consacre à la peinture, loin des montagnes.
Lien : https://www.altitude.news/cu..
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Ailefroide : Altitude 3 954

Une autobiographie sous forme de BD, ce n'est pas fréquent. Encore faut il avoir quelque chose à raconter. Ici c'est la découverte de l'alpinisme par un ado qui se passionne pour l'art. Au point de revoir la priorité de ses passions et d'envisager de devenir guide.

C'est l'histoire de l'apprentissage de la vie. Un peu aussi l'apprentissage de la mort : car elle est là, elle rode, et fait quelques victimes dans les rangs de ces ados.

C'est peut être surtout l'apprentissage de l'amour de la vie et aussi des limites à trouver.

J'ai beaucoup aimé cette escapade en montagne, j'ai été impressionnée mais aussi inquiétée parfois.

Une chouette lecture, dans laquelle j'ai un peu tardée à me plonger à cause de l'épaisseur du livre
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Ailefroide : Altitude 3 954

Formidable histoire autobiographique.

Nous suivons le parcours de Jean-Marc Rochette, adolescent grenoblois en souffrance. Il a deux passions : l'art, plus particulièrement le peintre Soutine et la montagne.

Avec cette BD, l'auteur règle ses comptes avec un professeur d'arts plastiques et le proviseur de son lycée qui ont critiqué ses productions pour le premier et multiplié les sanctions pour le second.

Rochette a su allier ses deux passions. Il dessine très bien la montagne.

Les illustrations permettent de ressentir la beauté de la montagne, l'austérité et la sévérité de certaines voies d'escalade.

Cette BD restitue parfaitement l'univers de la haute montagne et de l'escalade : la prise de risque, la dangerosité de certaines courses, l'adrénaline, la peur, la beauté, le calme, la liberté , l'amitié entre les membres d'une cordée...

En modeste amateur de randonnée alpine, j'ai beaucoup apprécié ce livre.

Cette lecture m'a rappelé les histoires tantôt amusantes tantôt tragiques que l'on entend lors des dîners ou courtes "soirées" en refuge. J'ai repensé à Titus, guide attitré de notre club, qui malgré sa prudence, s'est fait avoir dans une avalanche. Je me suis aussi rappelé des cheveux qui se dressaient sous mon casque , comme Rochette, un jour d'orage sur le pic de Jallouvre.

"Ca passe", "Je me suis fait une frayeur" et puis un jour, ça ne passe pas. De la neige qui reste sous les crampons, une pierre qui tombe, une mauvaise prise, un orage qui arrive plutôt que prévu, la fatigue... et tu passes de l'autre côté. L'accident bouleverse une famille, le projet d'une vie. Personne ne fait de la montagne pour mourir ou se blesser, mais cela peut arriver à tout moment. Nous le savons et on y va quand même.

A peine ai-je terminé ce livre que j'ai envie de le relire. A l'image d'un retour de course ou d'une randonnée réussie, on a envie de la raconter et d'y retourner, de partager cette expérience avec quelqu'un.

Merci à celui qui nous a offert ce livre.
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Ailefroide : Altitude 3 954

Un très beau roman graphique que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire.

Si je ne suis pas une grande fan du dessin, il faut reconnaître qu'il s'accorde parfaitement au récit abrupte que l'auteur raconte. Bien qu'il y développe des points positifs comme sa passion pour l'alpinisme ou le dessin, sa jeunesse est loin d'être une sinécure : vivant avec sa mère (son père est décédé lors de la guerre d'Algérie), il n'aime pas vraiment l'école et tient beaucoup plus à grimper qu'autre chose. Il démontre à sa mère que sa passion en vaut la peine mais à la sueur de son front et sans essuyer des difficultés. On comprend aisément sa défiance envers l'école étant donné son parcours et les gens qu'il a croisés.

L'alpinisme est le centre du récit : s'il est d'abord poussé par un ami et qu'il développe ses compétences grâce à lui, quand celui-ci décide de laisser un peu de côté la pratique, il continue, en faisant équipe avec d'autres personnes. Mais s'adapter à de nouvelles personnes n'est pas toujours aisé et, de nombreuses embuches se dressent sur son chemin. Beaucoup de moments de solitude et de frayeur, plus de peur et de tristesse que de mal dans un premier temps. C'est lorsqu'il décide d'emprunter le chemin en solo qu'il va remettre en question sa passion dévorante et ses projets d'avenir.

Le dessin apparaît comme une bouée de sauvetage, un moyen de continuer à s'évader, une façon de survivre et de s'épanouir alors qu'il doit remettre tous ses choix en question.

C'est beau, c'est puissant et c'est à lire !
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