Citations de Jean Monbourquette (39)
Les codes moraux d'une culture déterminent ce qui est permis et ce qui est interdit. Pour s'y conformer, la personne est amenée à refouler certaines qualités morales que le milieu considère comme peu importantes et parfois inacceptables. Si elle n'apprend pas à se libérer de certains conditionnements imposés par une culture donnée, elle risque fort de laisser inexploité tout un ensemble de valeurs négligées par son milieu.
N'a-t-il [Carl Jung] pas affirmé que les religions, en plus de relier l'âme à Dieu, sont des systèmes de guérison de maladie psychique et que la psychologie a besoin des intuitions véhiculées spécialement par le christianisme et le bouddhisme pour lui fournir une sagesse qui la dépasse ?
Le pardon se situe à la charnière de l’humain et du spirituel. Il est important de respecter ces deux composantes afin de bien les articuler, sinon on risque d’amputer le pardon de l’un ou l’autre élément essentiel.
Peu de réalités psychospirituelles ont été aussi galvaudées et caricaturées que celle du pardon.
En d’autres mots, quand une personne reste en contact avec sa mission, celle-ci devient un phare dans sa vie: elle se fait sagesse de l’âme, lui permettant de prendre de bonnes décisions, de choisir ses vrais amis et de s’engager dans des activités épanouissantes.
A celui qui entreprend de faire un travail sérieux sur son ombre, il importe de ne pas confondre la reconnaissance et l'acceptation d'une émotion ou d'une pulsion avec le fait de passer à l'acte sous sa poussée. En vérité, on n'est pas libre de ressentir ou de ne pas ressentir une émotion ou une pulsion, on se trouve simplement en présence d'une donnée à la fois physiologique et psychologique qui impose sa présence. Ne pas en reconnaître l'existence et ne pas en assumer la responsabilité serait nuire à sa santé mentale.
Une personne aux prises avec une projection de son ombre verra sa perception du réel perturbée. Les traits ou qualités qu'elle aura refusé de voir en elle seront attribués à d'autres, comme si elle leur mettait des masques. Elle aura alors tendance soit à idéaliser les porteurs de ses projections, soit à les mépriser ou à en avoir peur.
Sans une véritable et profonde acceptation de soi-même, la vie spirituelle repose sur des bases psychologiques piégées et n'est que fuite dans un monde illusoire. L'humble connaissance de soi n'est-elle pas a condition primordiale de toute vraie spiritualité ?
Durant ton deuil, demeure tranquille et attentif.
Ne précipite pas la montée d'espoirs faciles, de peur de te créer des illusions.
Pour parvenir à pardonner, il est essentiel de continuer de croire en la dignité de celui ou de celle qui a blessé, opprimé ou trahi. Sur le moment, il sera certainement très difficile de le faire.
Plusieurs fois, mon client versa des larmes au moment d’exprimer son pardon. Et, spontanément, sans avoir été sollicité, il demanda à son tour pardon à chacun d’eux pour ses nombreuses absences et son manque d’intérêt général. Deux semaines après cette séance, il m’annonçait que ses ulcères s’étaient cicatrisés. Je me demandais comment expliquer que le pardon pût avoir comme effet de guérir même des maladies physiques.
La blessure des soignants est reliée à leur ombre personnelle. Si les soignants ne prennent pas conscience de leurs refoulements accumulés dans l’inconscient, ils seront portés à projeter sur les soignés leurs tendances inconscientes de domination, de sexualité, de faiblesse, d’impuissance et de maladresse.
La tâche la plus difficile à laquelle doit se mesurer celui qui désire "embrasser son ombre" est justement de la chercher au bon endroit. Cette quête est d'autant plus éprouvante que le propre de l'ombre est de se dissimuler dans l'inconscient. Comme la face cachée de la lune, l'ombre demeure ignorée, obscure et mystérieuse.
"Sans une véritable et profonde acceptation de soi-même, la vie spirituelle repose sur des bases psychologiques piégées et n'est que fuite dans un monde illusoire. L'humble connaissance de soi n'est-elle pas la condition primordiale de toute vraie spiritualité?"
J’admets la réalité du mauvais œil (evil eye) et celle des personnes envieuses. Dans ma pratique, j’ai eu affaire à des « personnes toxiques », selon l’expression de Fritz Perls, fondateur de l’école psychologique de la Gestalt.
Il existe un ghetto pour les vieux et pour les mourants; on meurt dans les hôpitaux ou dans des mouroirs appropriés, mourir chez soi parmi les siens est presque impensable.
On constate souvent que le perfectionniste se limite à des critères extérieurs qui se confondent avec les idéaux de sa "persona". Il sera plus soucieux de paraître et d'être performant que de rechercher son harmonie intérieure et sa croissance personnelle.
[...] on ne peut changer à l'intérieur de soi que ce que l'on a d'abord effectivement accepté.
L'ombre ne comporte pas uniquement des éléments négatifs. Elle comprend aussi des éléments positifs tels que des élans vers le bien ou des inspirations créatrices.
L'opinion commune là-dessus est que, si I'on veut, on peut tout vaincre: « When there is a will, there is a way. » Ce proverbe laisserait entendre que la personne prises avec des résistances face à l'accomplissement de sa mission serait soit paresseuse, soit mal intentionnée.
À mon avis, la résistance provient d'une partie inconsciente de l'être qui manifeste son désaccord avec le projet conscient. Si cette partie inconsciente résiste, c'est qu'elle a peur d'êre oubliée ou mise de côté dans la poursuite du projet central. Il est donc important de comprendre le message livré par la résistance : elle prévient que le but poursuivi ne tient pas compte de toutes les exigences de son êre et ne sauvegarde pas les intérêts de toute la personne.