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Critiques de Jean-Philippe Baril Guérard (55)
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac - Histoires..

De ta Mère se targue de proposer des textes novateurs dans des formes littéraires qui sortent des modèles traditionnels et, visiblement, les Cicatrisés font honneur à cette mission. On a ici affaire à un roman à huit mains, soit un auteur différent pour chacun des quatre chapitres. Quatre voix, mais un seul récit qui possède une belle unité de ton malgré la polyphonie des plumes. Chaque chapitre marque en fait le passage d’une saison dans la vie des écoliers du village de Saint-Sauvignac. Le rêve commun de ces enfants – pouvoir occuper tout leur été à dévaler la fameuse « Calabraise » – tourne au cauchemar lorsqu’on découvre, trop tard, que la glissade fétiche du nouveau parc aquatique municipal est défectueuse. Après avoir refermé ce livre, l’idée que vous vous faites d’un simple clou, et de la menace qu’il peut représenter, ne sera plus la même, j’en fais le pari! Parodie sur la ségrégation et sur le sentiment de culpabilité sociale, les Cicatrisés nous présentent aussi les petits combats d’une enfance hors norme, dans un monde où les adultes rivalisent de sottises et d’idioties.
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Royal

Mais quel livre coup de poing. Nous suivons un personnage principal complétement fou, qui étudie en droit à l’UdM. Un personnage compétitif, égocentrique et narcissique. Mélange explosif. Il y a par contre quelques éléments très dérangeants dans le roman, notamment, la facilité avec laquelle les femmes se laissent prendre de force, comme indifférentes au viol qu’elles subissent. Le langage est cru, violent, percutant et rentre dedans. L’univers de bataille de la faculté de droit y est très bien décrit. Bref, mis à part quelques passages vraiment désagréables à lire, qui sont venus faire mal à ma sensibilité, ce livre est à lire d’une traite. Il ne laissera personne indifférent.
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Une bien belle surprise que ce petit roman sans prétention, et qui pourtant aborde avec doigté et singularité de nombreux thèmes de l’adolescence. Mais ne vous y trompez pas, ce n’est pas pour autant (que) de la littérature jeunesse. C’est brut, cru, sans fioritures, loufoque, on rit et on se délecte de ce parler québécois qui résonne en nous, même si on ne comprend pas toujours tous les mots 😆.



Les cicatrisés de Saint-Sauvignac, c’est quatre auteurs, quatre saisons, quatre points de vue et un fil conducteur : un clou. Oui, oui, vous avez bien lu.



Printemps. Nous sommes au cœur d’une ville fictive de l’Outaouais, Saint-Sauvignac, où il faut se l’avouer, il ne se passe pas grand-chose. La principale attraction : Chelsea, la sœur de notre première narratrice, qui drague les hommes avec des nouilles ramen ( loufoque j’ai dis) « Les seins de ma sœur, c’est les jardins de Babylone suspendus dans une brassière ». La cadette passe ainsi son temps à espionner sa sœur, assimilant ses techniques de séduction qu’elle tentera de mettre en pratique sur son crush du moment. Puis la vie bascule dans le village. Un grand complexe aquatique va être construit de l’autre côté de la track de chemin de fer. Il sera composé de la Calabrese, la plus grande glissade jamais construite en Outaouais. Été, le complexe ouvre ses portes. Bouboule prend le relais de la narration, et nous raconte qui sont ces « cicatrisés ». Je n’irai pas plus loin dans le résumé, et vous laisserai découvrir la suite du récit !



Les cicatrisés de Saint-Sauvignac, c’est tout simplement la réalité des questionnements de l’adolescence, de cette quête de soi, de sa place et de sa reconnaissance dans un groupe (ou troupe pour d’autres 🤪). C’est le récit des émotions exacerbées, amplifiées et dramatisées , que nous avons tous connu en tant qu’acteur ou spectateur !
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Jubilatoire. Dans cette satire sociale originalement racontée à 8 mains, les "cicatrisés" ont remplacé les Freaks de Browning, et le parc aquatique, le cirque itinérant. Si ce clou mal placé du toboggan n'a laissé qu'une cicatrice "d'une longueur moyenne de 39,8cm sur le dos de 118 victimes d'un âge médian de 7,2 ans", les âmes de ces Hillbillies pré pubères du grand froid canadien n'en demeurent pas moins meurtries...

La prose québécoise est incisive mais juste et apporte beaucoup d'éclat dans la noirceur. On s'attendrait presque à voir le Lézard Lubrique de Christopher Moore s'éclater dans la grande Glissade...

Câlisse, si vous aimez être dérangé, n'hésitez pas, vous passerez un bon moment !
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Haute démolition

COUP DE CŒUR! On suit Raphaël Massicotte, un jeune humoriste fraîchement sorti de l’École de l’humour et qui tente de faire sa place dans cet univers très sélectif. C’est le troisième roman de Jean-Philippe Baril Guérard que je lis et j’adore encore. Un roman grinçant qui nous parle des dessous de ce milieu de performance. Un livre qu’on ne peut déposer tellement on veut connaître la suite. Tout simplement décapant!
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Royal

Le protagoniste est étudiant dans la plus grande université en droit du Québec francophone. Dès le départ, il démonte son intérêt pour la course aux stages, suivant les pas de son « cousin Fred ». Et dans une course, ça ne sert à rien d’être bon, ou de finir sur les deux marches les plus basses du podium, l’important, c’est d’être le meilleur.



J’avais hâte de lire ce livre qui se vend très bien dans les librairies québécoises et qui parle d’obsession de performance. Dès le début, la narration m’a légèrement déplu (à la deuxième personne). Selon moi, en comparaison, cette narration est beaucoup plus efficace dans un œuvre personnel, comme La femme qui fuit, que dans un roman de fiction. Aussi, on parle rapidement de suicide, de mort et de questions existentielles dans la première moitié du livre. Ces passages, qui étaient très caractéristiques de la personnalité du personnage principal, étaient trop tôt dans le roman, à mon opinion.



Les dialogues sont extrêmement réalistes. L’auteur a un réel talent pour conter son histoire et nous faire stresser comme le protagoniste l’est. Mélange parfait entre sarcasme, humour noir et franc-parler. Il est très difficile de poser ce livre comme on ne veut pas laisser le protagoniste dans sa détresse intérieure.



Une écriture qui ressemble à du Easton Ellis, notamment à Moins que Zero et Suites impériales. Certainement une recommandation que je ferais auprès des lecteurs qui aiment explorer la noirceur de l’âme humaine. Beaucoup plus noir que j’aurais imaginé!
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La singularité est proche

un récit redondant, mais très imagé... Honnêtement j'ai aimé cette réflexion... Répétitif parce que c'est comme le jour de la marmotte... un voyage dans des souvenirs, une forme de reconstruire le passé ... j'aimerais voir sur scène.
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Haute démolition

Le roman le plus abouti de Jean-Philippe Baril-Guérard. Ses personnages sont ici plus complexes, ils ne sont pas seulement des êtres calculateurs et cyniques. On sent chez eux une certaine fragilité, même chez Laurie. Ils en deviennent presque sympathiques! Je verrais bien ce roman adapté sous la forme d’une mini-série télé. Dans le rôle principal du jeune humoriste qui tente de faire sa place sur la féroce scène québécoise, on aurait l’embarras du choix parmi les humoristes actuels…
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Cicatrices adolescentes



Les seins de Chelsea « c’est les jardins de Babylone »- Bouboule est secrètement amoureux de Crapaud et a failli perdre sa virilité- Prononcer le nom de Cédrik Eberstark est aussi douloureux que de plonger sa langue dans sa bouche « théâtre de trop d’affaires inattendues »- Quant à Hugo, il joue au martyre parce qu’il n’a pas de rayures dans le dos, parce qu’il est connecté à Dieu le père et parce qu’il aime Fanny.



Bienvenue à Saint Sauvignac au Québec ! Une ville (trop) tranquille, où les adolescents comme tous ceux du monde entier se cherchent dans le groupe, se construisent à travers le groupe et dont l’ennui quotidien va être bousculé par une improbable histoire de clou sur la gigantesque glissade d’eau du nouveau et très attendu parc aquatique.

Saint Sauvignac, contre toute attente, prend alors des allures de West Side story où deux clans s’affrontent à la vie, à la mort- Les cicatrisés et les intacts.

La ville devient alors le théâtre de ces jeunes en quête d’amour et de sexe au cours de quatre saisons.



Quatre saisons comme quatre actes racontant les cicatrices qui traversent les vies adolescentes.

C’est drôle souvent et profond à la fois, c’est a priori innocent, mais a priori seulement. C’est rythmé comme une pièce sans temps mort. C’est polyphonique et écrit à huit mains par quatre auteurs différents qui s’amusent , on le sent, à l’écriture de cette histoire d’adolescents qui leur ressemblent, qui nous ressemblent, avec un sens du drama aigu, des esprits bouillonnant face à la complexité de l’a vie et l’affrontement aux adultes, des sentiments torturés et exacerbés toujours. Car chacun porte sa cicatrice en soi, sur soi- sa souffrance, sa douleur- parfois visible comme celle laissée par un stupide clou- parfois ténue ou bien cachée, souvent enfouie… mais toujours là, incarnée et qui fait qu’on se sent un autre, différent de ceux de l’autre clan…



Alors c’est loufoque, parfois insensé ou détraqué, souvent désinvolte, toujours décomplexé mais jamais ennuyeux. C’est une littérature qui écorche un peu (au sens propre comme au sens figuré). C’est intense et vivant, ça se lit comme du beurre avec rythme et avec l’accent québécois.



Ca s’appelle Les Cicatrisés de Saint Sauvignac dans le collection 109 (« Sang neuf ») , publié en France par les éditions Bouclard (déjà publié au Québec en 2016 aux éditions de Ta mère- ça ne s’invente pas !).

Une lecture que j’ose qualifier de jouissive, tant elle m’a surprise et séduite.

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Manuel de la vie sauvage

J’étais très excité à l’idée de plonger à nouveau dans l’univers de l’auteur québécois Jean-Philippe Baril Guérard. Ses deux romans précédents ne m’avaient pas déçu, tout particulièrement son dernier, Royal. Encore une fois, j’ai adoré dévorer l’écriture crue de l’auteur dans Manuel de la vie sauvage. Pour moi personnellement c’est cela une lecture qui me transporte et qui me donne du plaisir. Les raisons en sont diverses. Tout d’abord, on peut bien douter des valeurs du personnage principal, Kevin, qui tout au long de l’histoire est prêt à tout dans sa quête ultime de fonder une entreprise. Cela passe avant ses amitiés, sa famille et l’honnêteté. Malgré cela, pour moi, la lecture de ce livre, me donne espoir et me remplit d’un désir d’avancer en sachant que rien ne sera facile, mais qu’il existe des solutions. De plus, c’est aussi cela, car l’auteur et ses qualités de dramaturge en font une histoire nerveuse qui ne connait pas de temps mort et se dévore d’un bout à l’autre. L’histoire défile à toute vitesse, malgré les réflexions sous forme de conseil que prodigue le personnage principal tout au long de l’histoire, exactement comme je l’aime.



Je crois que c’est encore plus cela pour moi en prenant en considération les sujets abordés dans Manuel de la vie sauvage et le parcours de l’auteur qui viennent me chercher profondément, car il y a une certaine même appartenance sociale entre l’auteur et moi. Les thèmes et les sujets qui sont traités comme la technologie, l’éthique, l’argent, la réussite professionnelle sont pour moi des sphères dans lesquelles je me pose quotidiennement des questions. De plus, le contexte dans lequel l’histoire est campée, c’est-à-dire un Montréal « hipster » avec des personnages de cet univers et l’omniprésence de la technologie dans notre quotidien ne peuvent qu’amplifier mon cela, car il vient créer des repères dans mon acte de lecture.



Bref, j’ai adoré ce livre pour moi. Je ne pourrais vous le recommander en vous disant il est bon ou mauvais, car tel n’est pas le contexte dans lequel la lecture fut entreprise, même si cela peut sembler tentant. Agit de la sorte serait accorder un poids à mon cela et je n’ai pas cette prétention. À chacun de le découvrir par lui-même.

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Vous êtes animal

Vous êtes animal est un livre qui m’a appelé. Complètement hors de mes sentiers battus, son synopsis renvoyant à la vie universitaire m’a attiré. J’ai aimé cette pièce de théâtre, elle m’a interrogée, intriguée mais surtout elle m’a fait réfléchir. Imaginons, actuellement et dans notre monde, Charles Darwin, un candidat au doctorat publie son ouvrage Sur l’origine des espèces. Ce texte, aujourd’hui grand classique (dans notre réalité) devient dans cette pièce un texte alarmant, polémique etc.



Dans cette pièce de théâtre, Jean-Philippe Baril Guérard critique notre société actuelle qui déclenche des polémiques à tout bout de champs. A travers la volonté de montrer jusqu’où un auteur, un chercheur peut aller pour défendre ses idées, l’auteur nous fait part de ses interrogations sur le vrai du faux, sur la neutralité des médias.



Attention, ceci est un texte québécois. Je pense que les personnes désirant le lire doivent se familiariser avec les termes mais cette pièce est à la portée de tous.
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Haute démolition

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Manuel de la vie sauvage

Un roman qui est vraiment d'actualité (start up en technologie). Il n'y a pas nécessairement de surprise ou de rebondissement dans l'histoire, mais ça se lit très bien. L'écriture est fluide et simple. On comprend bien la mentalité du personnage principal, soit une entrepreuneur qui écrit un livre pour raconter son succès, les choix difficiles qu'il a fait le tout en voulant conseiller les lecteurs qui voudraient le prendre en exemple. Je ne lis pas d'auto-biographie/croissance personnelle, mais je sais qu'il y a une mode à ce niveau et que plusieurs personnalités publiques se prête au jeux. Je me dis que la construction du roman doit ressemble à ce genre de lecture. J'ai bien aimé ma lecture.

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Haute démolition

Mon premier roman de cet auteur et je vais clairement en lire d'autre. Un mélange un peu entre le livre le plongeur et le film Eternal Sunshine on a spotlessmind. Un bon portait de l'univers de l'humour au Québec. Ce sont des personnages fictifs, mais c'est facile de voir quelle réelles personnalités a inspiré les différents personnages.

C'est écrit à la 2e personne et ça faisait du sens avec l'approche narrative. Même si le sujet principale est une peine d'amour, ce n'est pas trop lourd.
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

•VIES EN GESTATION•



À l’évocation du titre de ce roman, il y a déjà un indice sur ce qu’il nous attend. Eux, les cicatrisés, les écorchés, adolescents assoiffés de vitalité. Écrit par quatre auteurs québécois, où chacun aura son chapitre, le fil de l’histoire y sera tissé avec ingéniosité. Avec quatre angles différents, quatre saisons, nous ne savons pas quel auteur a composé chaque partie, créant ainsi un mystère sur la façon d’invoquer la trame et les péripéties. Avec une facilité déconcertante nous passons d’un personnage à l’autre, mais surtout à travers ses yeux d’adolescent. On sent à la pesée de chaque mot qu’il y a eu une transposition de son propre passé quand on a seize ans. Sans jamais être trop démonstratif, jamais trop évident, tout paraît suggéré. Un roman d’une ambivalence folle où la trame se crée avec habileté, en y découvrant par chaque auteur, un nouvel angle de vue. À l’image d’un film, vous risquez de vous identifier à Chelsea qui séduit mes hommes avec des ramen, Bouboule qui souhaite lécher le coude de son ami Crapaud entre autres…



Une glissade d’eau, un parc aquatique qui se crée pour réveiller la monotonie et où le skeleton sera the place to be. 118 blessés. Saint-Sauvignac, petit village de l’Outaouais au Québec, qu’on a envie de parcourir au gré de cette année scolaire, où le rêve de dévaler la Calabraise, fameuse piste à sec, va tourner au drame. Un clou. Simplement un clou qui fait basculer le roman dans les affres d’une enfance qu’on ne maîtrise pas toujours. À la fois décalé et drôle, le vocabulaire québécois y est pour beaucoup et permet de s’apercevoir à quel point nos langues sont proches. De nombreuses envolées demeurent jouissives, on s’esclaffe, on sourit, on temporise puis on réfléchit. On se souvient de ces bribes passées qui nous ont forgé ou amoché. Ces instants de vie, ces rites de passage dont on ne se souvient pas mais qui restent gravés par étincelle ponctuelle.



A la fois parodique et satirique de manière plus profonde qu’il n’y parait, ces cicatrisés mettent à mal le monde adulte qui mériterait une prise de recul sur ses comportements. Avec une langue orale que l’on reconnaît aux auteurs venant du théâtre, j’ai posé mon corps sur cette glissade d’eau et je ne voulais plus en partir.



Vous pouvez écouter certains extraits sur le site internet de Bouclard Editions ainsi que la création de leur nouvelle collection 109 qui revendique une littérature sans contrainte ni style trop intellectualisant, où de jeunes auteurs émergent dans un milieu souvent trop lisse.




Lien : https://www.instagram.com/se..
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac

Livre reçu lors du dernier Masse Critique littérature Babelio.

Jean-Philippe Baril Guérard, Sarah Berthiaume, Simon Boulerice et Mathieu Handfield nous emmène à Saint-Sauvignac où l’histoire parle d’adolescents à la recherche de leur sexualité et de leurs relations avec le monde des adultes.

Ces jeunes racontant chacun à leur manière, sans aucune retenue et avec humour au rythme des quatre saisons, la vie attendrissante de l’enfance chassée sans que leurs parents n’y puissent quoi que ce soit.

Une histoire qui décrit l’amour, le harcèlement et les problèmes de nos jeunes, entre réalité tragique et ironie jusqu’à la limite de l’absurde.

Cela m’a permis de découvrir quelques mots québécois.

J’ai passé un agréable moment au côté de ces jeunes.

Si intéressé : https://bouclard-editions.fr/produit/les-cicatrises-de-saint-sauvignac/
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Royal

Ok donc. Ce livre. Comment dire 🤔 Surprenant! Écriture unique. Vocabulaire cru. Scènes parfois malaisantes. Cynique. Trash… et également philosophique. Mais wahou tout ça mis ensemble fait un excellent cocktail que j’ai dévoré rapidement. On déteste le mec, on a du mal à s’habituer au “tu” mais on continue de manger les pages. J’ai adoré découvrir cet auteur, j’aime son style, qui dérange le lecteur et qui sort de l’ordinaire. Ça frappe. On aime.
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Royal

Livre coup de poing. Tout est vu à travers le prisme du personnage principal, un compétitif égocentrique, narcissique et sociopathe. Le personnage est bien monté de prime abord sauf que plus sa gamme d'émotions se diversifie au fil de l'histoire, moins on croit qu'un personnage aussi superficiel serait capable de cette profondeur. Il a aussi tendance à abuser, voir violer ses conquêtes, ça correspond au personnage sauf que les femmes semblent être indifférentes, voir heureuse de ce dénouement, ce qui n'est pas très vraisemblable non plus. Bref, quelques "détails" qui m'ont un peu fait décrocher.
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Royal

Dès les premières lignes, le ton et le décor sont plantés.

Assis dans l’amphithéâtre où il entame ses études de droit à l’Université de Montréal, le héros écoute le discours du recteur vantant la nature élitiste et l’excellence de l’assemblée, constituée de deux centaines de jeunes de moins de vingt-cinq ans… Peu dupe, il y oppose in petto un cynisme amusé, conscient qu’au même moment, d’autres recteurs tiennent dans d’autres amphithéâtres le même discours à une jeunesse tout aussi brillante…



Il faut dire que la concurrence est rude, et que c’est à une véritable compétition que se préparent ces futurs professionnels du droit, une compétition nécessitant l’endurance d’un marathonien et la résistance d’un sprinter. C’est même une "Battle Royale", aux règles drastiquement codifiées, des habitudes vestimentaires à l’attitude qu’il convient tacitement d’adopter pour impressionner ses "concurrents", ainsi qu’on le découvre en suivant l’itinéraire de notre étudiant. Il s’agit d’observer l’autre pour juger de sa dangerosité tout en dissimulant le fait qu’on le considère comme un rival, d’avoir l’air plus concentré que lui tout en affectant une nonchalance destinée à prouver qu’on n’est pas dépassé même lorsqu’on est à bout de nerfs. Bref, l’apparence d’étudier est finalement aussi importante que d’étudier, et demande presque autant d'énergie…



Et puis il y a le stage de six mois en milieu professionnel, facteur déterminant de la réussite, indispensable pour passer son barreau avec succès. Sauf qu’il y a bien plus de places au barreau que de stages, et que tous les stages ne se valent pas… il faut donc aussi se livrer à la course au stage, consistant à faire en sorte que l’on sera celui que repérera l’un des prestigieux cabinets que tout le monde convoite. Il convient de "semer des graines", en se créant des contacts, en faisant du bénévolat, bref se montrer, et sous son meilleur jour, même s’il est factice. Réorienter sa vie, ses centres d’intérêt, sa posture, en vue d’être l’élu, tout en ayant les meilleures notes possibles. Être rat de bibliothèque et écumer les cocktails, œuvrer dans le social et continuer le sport (car l’apparence, c’est très important), sans jamais laisser soupçonner que l’on est débordé, quitte à se faire aider par quelque médicamentation plus ou moins légale.



Ce parcours est décrit au fil d’une narration portée par un "tu" qui s’adresse au personnage principal, en un martèlement subtil mais permanent qui en exprime la dimension frénétique, et crée la distance dans laquelle peut s’insérer le regard sarcastique que porte le héros sur lui-même aussi bien que sur les autres.



Issu d’un milieu aisé, il est pourtant de ceux qui, excellant dans tout, considèrent la réussite comme un acquis. Il assume l’absence de vocation présidant à ses ambitions, déterminées par l’argent, pour lequel il est prêt, comme tous ses pairs, à "toutes les putasseries". Endurant, il a aussi une certaine prestance. Il se donne à fond, alternant journées d’études, constitution d’un réseau relationnel et nuits débridées au cours desquelles il s’adonne à tous les excès, y compris sexuels.



Sauf que… à la fin de la première session, ses résultats ne sont pas à la hauteur de son objectif. Le monde s’écroule. Il sombre dans une sorte de nihilisme existentiel, analysant sa dépression comme le reste, avec rigueur et acuité… Mais ce passage à vide, qui nous rendrait presque sympathique cet arrogant jeune homme, ne dure pas… le conditionnement culturel et social l’emportent, il rattrape la course…



"Royal" est un roman à la forme originale, sur un sujet pour lequel j’ai a priori peu d’appétence. Mais au-delà du microcosme universitaire que décrit Jean-Philippe Baril Guérard, il faut y voir la critique virulente d’une société où tout est question de pouvoir et d’intérêt, d’un monde d’accointances et de corporations tacites, où règne l’iniquité, ainsi que le souligne, sans pour autant s’en offusquer, le beau, blanc et riche personnage principal. Et puis j’ai été facilement emportée par la dynamique que crée cette narration à la deuxième personne, ainsi que par le ton cynique, le langage parfois cru, la violence qui sourd de certains passages, comme en contrepoint à l'image policée qu'il convient de renvoyer au sein de cet univers hypocrite aux mœurs finalement bien brutales...
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Les cicatrisés de Saint-Sauvignac - Histoires..

Très drôle et divertissant. Parfait pour se changer les idées en fin d'études.
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