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Critiques de Jean-Pierre Boudine (45)
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Le paradoxe de Fermi

Bon quand j’ai vu ce bouquin en librairie je suis tombé en arrêt … un peu comme une poule qui aurait trouvé un couteau !



Apocalypse et paradoxe de Fermi , le personnage principal du roman , est passionné par les insectes sociaux , une apocalypse avec un effondrement civilisationnel … bref du sur-mesure , presque .

En même temps un peu court comme texte pour un sujet difficile , pensais-je , un jeune auteur que je ne connais pas … donc problèmes métaphysiques chez votre serviteur , moi-même .



Mais bon je me suis lancé et j’ai passé un bon moment , bien que je trouve à ce texte des défauts flagrants qui m’ont gêné , un peu ( beaucoup) quand même …



Le texte est intégralement un journal et son auteur , le pense comme un legs à ceux qui le liront peut-être après sa mort . Il est donc le seul narrateur et il est convaincant ainsi que éloquent .

Certains paragraphes traitent de son douloureux et précaire présent de solitaire fragile et d’autres , traitent du passé , et ils nous racontent la fin , du monde que nous connaissons actuellement .



Son apocalypse est uniquement d’origine économique et notamment financière au départ .

Elle est radicale et planétaire et elle repose sur un enchaînement de causes qui est assez faible du point de vue de la crédibilité globale et enfin la géopolitique de cet univers est assez facile .

Elle assez opportuniste et incantatoire je trouve , faible donc , je dirais pour résumer .



Autant le texte est bien écrit , autant cette apocalypse n’est pas très crédible donc dans sa causalité existentielle , à mon humble avis.

Par ailleurs certains personnages font des choix de stratégies de survie bizarres , en créant par exemple une société semi clandestine , pour sauvegarder le savoir , dont l’axiome principal est entre autre le célibat .

Pas un très bon moyen de perpétrer la civilisation , je trouve .



En même temps je ne voudrais pas donner l’impression que l’auteur n’a pas fouillé le fond sur lequel repose son univers , parce que c’est le contraire en fait .

C’est très fouillé , plus que beaucoup d’autres bons romans post apocalyptiques . De ce fait on éprouve paradoxalement un grand confort et un indéniable plaisir dans cette lecture.



Mais les causalités , et certains des détails cruciaux font que l’univers est facilement perçu comme légèrement factice et « prétexte » …

Pour ce qui est du paradoxe de fermi , en fait c’est un long dialogue à la fin du roman qui est passionnant , un des meilleurs textes que j’ai lu sur ce sujet en toute sincérité .

La postface , traite du même sujet et elle aussi éloquente …



Mais si c’est intéressant , cela est un peu saillant , et malgré le caractère doublement romancé( forme d’un dialogue , et insertion dans un journal intime) .

On a globalement l’impression de lire une revue scientifique , certes passionnante , mais qui est assez un hiatus d’un point de vue romanesque .



En fait ce texte sonne un peu comme une démonstration , et on garde l’impression de façons récurrentes que l’auteur , a eu du mal à se plier aux du genre romanesque , et que son texte manque beaucoup de « fondu « .

On oscille constamment entre la crédibilité romanesque de très nombreux passages et le caractère factice et prétexte de nombreux autres passages de ce texte indéniablement soigné et de qualité malgré tout .



Mais bon c’est un roman qui n’est pas désagréable à lire , et au-delà du fait qu’il est intéressant , c’est un texte qui possède aussi une véritable saveur .

Il y a dans ces pages une dynamique à la fois tragique et dramatique qui est assez poignante et envoutante , très touchante à mon humble avis de lecteur blasé ( sourires ) …

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Le paradoxe de Fermi

Excellent.

Un classique. Une fin du monde apocalyptique racontée par un montagnard sur la fin.



Le paradoxe de Fermi, qu’on ne présente plus pour les adeptes de SF, (les autres, wikipedia hein), comme explication fataliste de la fin de la civilisation humaine haute technologie.

Qu’on se rassure, cette explication arrive tard, histoire d’étoffer un peu ce court roman. Pour le reste, une succession de chapitres sur la survie en montagne et les causes et effets de la fin du monde. Une bête crise économique qui dégénère.

C’est tristement fataliste, mais c’est très bien écrit et décrit. Pas de zombies faciles, pas de scènes héroïques ou sanglantes, il faut sauver la veuve et l’orphelin.

Ça se lit vraiment tout seul, et on sent quand même le scientifique derrière l’écrivain ce qui ajoute une touche de crédibilité selon moi.
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Le paradoxe de Fermi

Ce roman n’incite pas à la gaieté.



C’est le récit épistolaire d’un homme qui a jusqu’à présent survécu à la chute de la civilisation telle que nous la connaissons. Il n’a rien d’un warrior, il a eu de la chance et du nez. Il est brisé, survit presque mécaniquement, sans réelle volonté.



La chute… pas sous une forme hollywoodienne à grand renfort d’effets spéciaux. Elle arrive bêtement, s’invite dans les foyers, s’insinue lentement mais sûrement, et rien ne peut l’arrêter. Jean-Pierre Boudine part de l’idée que notre société mondialisée a des pieds d’argile, qu’il en faudrait si peu pour qu’elle sombre dans un chaos absolu où la sauvagerie égocentrique ferait éclater la mince couche de vernis.

L’effondrement nous est raconté sur un ton qui refroidit et désespère à chaque chapitre. Le monde devient de plus en plus inconnu et dangereux au fur et à mesure que les moyens de communication modernes flanchent. A un moment pourtant, on croit voir une lumière, mais l’irréversibilité du mouvement de destruction est mécanique. L’auteur va jusqu’à faire dire à un personnage que l’évolution tragique de la civilisation obéit à des lois physiques et que la volonté de l’homme ne peut espérer inverser le processus, que c’est le sort inéluctable de toute société construite par des êtres intelligents, humains ou extraterrestres. Si l’homme parvient par miracle à éviter l’autodestruction, il recommencera et cela finira de la même manière jusqu’à ce qu’il ne se relève plus. Voilà qui rejoint le message du très beau « Un cantique pour Leibowitz » de Walter M. Miller.



Je remercie lutin82 dont la critique m’a incité à lire ce roman. Je l’ai dévoré avec la boule au ventre. Je lui ai trouvé un désespérant réalisme qui rejoint mes propres inquiétudes quant à ce que ce siècle nous réserve. Je n’ai pas pu m’empêcher de m’imaginer à l’intérieur, balayé par les ouragans de la sauvagerie humaine. Je ne pense pas que je survivrais aussi longtemps que le héros.



En refermant la couverture, je me suis vu à la place de Sarah Connor dans la dernière scène du premier Terminator. Elle est seule dans une jeep et s’arrête pour faire le plein dans une station en plein désert. Un homme lui dit en espagnol « la tempête arrive » et Sarah se contente de murmurer pour elle-même « je sais ».

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Le paradoxe de Fermi

Ce que j’ai ressenti:…Ultime regard vers les étoiles…



"La route est fatale au désespéré."



Un livre qui fait froid dans le dos! Le chaos a ravagé la planète, et un homme décide de prendre un cahier et un crayon pour laisser une trace…Eventuellement…Juste une dernière trace, juste un journal intime…Un ultime témoignage…Je ne saurai dire si c’est un roman, ni même lui coller une étiquette de genre. Il est. C’est tout. J’admire cette construction de cette histoire en angle aigu, qui part d’un homme seul pour tendre vers une région, une poignée de pays, la planète entière et enfin, l’univers dans son infinité…C’est une histoire prenante, qui te file le frisson, petit à petit , insidieusement, tu te retrouves à trembler devant cet avenir réinventé, presque prophétique…



"Le dynamisme (tellement admiré) de la civilisation moderne a balayé les modes de vie plus simples. Et lorsque la civilisation s’est effondrée, nous n’avons pu vivre ni comme des barbares saxons, ni comme des Indiens guaranis, ni comme des chimpanzés. Nous sommes devenus des riens, errants, furieux, cruels, peureux et haineux…"



On peut être assez déstabilisé par contre, par ce ton froid et détaché de la narration adopté dans ses pages. L’auteur choisit de faire par anticipation, une analyse du désordre mondial qui mène à une crise sans précédent, et où l’on devine l’extinction de la population humaine…Nous avons donc des passages scientifiques, économiques et sociaux passionnants, et des théories très intéressantes à suivre dans leurs portées philosophiques. Pourtant, malgré une ambiance sombre et pessimiste de cet avenir, nous avons quelques petites perles de lumière et d’espoir appréciables, qui te permettent de souffler un peu dans cette énumération de faits catastrophiques.



"Tant qu’il y a de la vie, ça parle d’espoir, mais c’est une raison de faire taire la vie."



200 pages, qui te donne matière à réflexion, qui t’ouvre un champ de possible et une réponse probable au Paradoxe de Fermi: cette lecture est une bien jolie découverte. Inclassable. Surprenant. Enrichissant. Un petit OLNI dans l’univers de la science fiction. Une petite curiosité à découvrir, car comme on le sait, la curiosité emmène toujours plus loin…Ici, il se pourrait qu’elle t’emmène à voir (et peut être entendre) , différemment le ciel étoilé et ta propre place d’humain face à l’immensité…



"L’homme ne vit pas de pain, il vit de sens."



En conclusion, j’ai beaucoup aimé son originalité, il m’a manqué un poil d’émotions et de fluidité, mais je le recommande chaudement à tout amateur de science fiction, car c’est un beau tremplin vers un cheminement de pensée intérieure.



"Nous ne pensons pas forcément la réalité. Nous pensons ce que nous pouvons penser."



Ma note Plaisir de Lecture 8/10


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Le paradoxe de Fermi

Ayant eu l'occasion de rencontrer Jean-Pierre Boudine il y a environ deux semaines, je me suis dit que j'allais me laisser tenter par son nouveau livre, d'autant plus que j'avais assisté à une conférence qu'il avait dispensé juste avant dans le complexe cinématographique de ma ville qui m'avait passionnée.

Eh bien, tout comme cette dite conférence, l'ouvrage lui aussi m'a emballé avec cependant une petite réserve lorsque l'auteur aborde pleinement le sujet, à savoir ce fameux paradoxe de Fermi. J'ai trouvé la rupture avec le fil narratif un peu trop brutale et j'irais même jusqu'à dire que cette théorie avancé par l'un de nos protagonistes arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, parce qu'il fallait bien la caser quelque part.



Bon, arrêtons avec le seul et unique côté négatif que je reproche à cet ouvrage et revenons à l'essentiel. Notre héros, Robert Poinson vit dorénavant dans un monde post-apocalyptique après un énorme krach boursier qui n'aurait été que l'un des symptômes déclencheurs de tout ce qui allait s'ensuivre. Reculé dans une région qu'il identifie comme étant celle des Alpes, le narrateur vit désormais seul, dans des conditions précaires où il faut se battre chaque jour pour trouver à boire et à manger et surtout ne pas se faire dévorer par les bêtes sauvages. Après avoir été un brillant scientifique et chercheur au sein du CNRS, avoir été en couple avec une femme qu'il aimait, avoir eu des amis, une vie sociale normale et bien remplie, Robert se retrouve à l'heure où il rédige ses mémoires un homme terriblement seul qui ne sait même pas s'il reverra la lumière du jour le lendemain matin. Pour ne pas devenir fou, il a choisi d'écrire afin de ne pas oublier et pour que si des générations futures existeront encore, que l'on se souvienne dans quel état de décrépitude le monde était tombé !



Un roman qui paraît relativement proche de ce qui pourrait bien advenir de notre civilisation mais je n'espère pas dans les délais aussi courts que l'annonce l'auteur. Et dans tout ça, me direz-vous, quel est le rapport avec ce fameux paradoxe de Fermi ? Eh bien, voilà toute la grande question et une partie de la réponse se trouve proposée par l'auteur dans cet ouvrage alors, si vous voulez le savoir, vous savez ce qui vous reste à faire...A découvrir !
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Le paradoxe de Fermi

Voici une lecture très appréciable, une vision différente des autres romans post-apo de ces dernières années, ici vous n'aurez que peu d'action mais plus de sensibilité, l'humanité est en voie d'extinction, un homme va vouloir laisser une trace de notre civilisation en expliquant les faits du déclin de l'humanité sous forme d'un journal qu'il écrira pendant 100 jours en essayant de rester le plus lucide possible sur le contenu, dans l'objectif qu'un jour l'humanité renaîtrait et que part le plus grand des hasards ils découvrent ces écrits.



Parallèlement à la plongée de l'humain vers le néant nous suivons les pensées de cet homme qui écrit ce témoignage. Des débats philosophiques intérieurs sur le "pourquoi" au simple conseil de survie , le récit se déroule de manière lucide avec des raisons plausibles. Tout simplement un récit qui fait froid dans le dos par son réalisme.



Voir la chronique sur mon blog :
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Le paradoxe de Fermi

C’est dans les lectures d’un petit Lutin facétieux que j’ai pioché ce roman. Et cette découverte était arrivée à point nommé car quelques jours auparavant, un de mes collègues m’avait justement exposé ce fameux Paradoxe de Fermi dont je n’avais jamais entendu parlé. Ni une ni deux, je me suis procurée le roman car je voulais non seulement en savoir plus mais aussi allier la connaissance au plaisir car il s’agit d’une uchronie/dystopie.



Le paradoxe de Fermi est un roman résolument pessimiste. Pour remettre les choses dans le contexte, Boudine l'a fait paraître au début des années 2000 avant de le réviser en rajoutant la Crise de 2008 comme toile de fond pour le publier une seconde fois, en 2015.

Très sincèrement, je ne partage pas cette sinistrose ambiante. Il est vrai que c'est un peu facile à dire dix ans après, surtout quand la France commence à retrouver un brin de croissance. Mais, même à l'époque, une fois passé le choc du marasme la première année, je n'ai pas perçu la Crise comme étant quelque chose de forcément négatif. J'ignore s'il s'agit d'une question générationnelle mais pour moi, une crise peut aussi s'accompagner de changements ou d'évolutions. Prenons une exemple historique : si la Chûte de Rome au Vème siècle après J.-C. s'est accompagnée de pillages, d'invasions, etc..., elle permettra aussi l'émergence d'une nouvelle civilisation qui progressivement évoluera vers la nôtre.



Et dans ce roman, tout tourne un peu trop rapidement au catastrophisme, ce qui rend parfois certaines situations peu crédibles. Par exemple, Robert explique que quelques mois seulement après la banqueroute, des barrages et des centrales nucléaires sont attaqués et détruits. Sincèrement, je n'y crois pas. Ce sont des lieux hautement stratégiques et même en cas de faillite, je pense que l'Armée prendra le relai pour les protéger. Dit comme cela, on pourrait croire que je n'ai pas aimé le roman, or c'est loin d'être le cas. Hormis ces quelques défauts, Boudine parvient parfaitement à installer une ambiance dans son roman et le lecteur n'a pas d'autres choix que de se prêter au jeu. Le personnage de Robert Poinsot suscite d'ailleurs l'admiration grâce à ses capacités hors normes de survie. Et l'on se pose des questions : si j'avais été à sa place, aurais-je survécu? Aurais-je pris les mêmes décisions que lui? Certainement pas.



Enfin, je voulais revenir sur le titre. Le lecteur ne fait le lien avec le paradoxe de Fermi que dans le tout dernier quart du livre, lors d'une réflexion hautement philosophique rapportée par Robert. Le paradoxe fait aussi l'objet de la postface de Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et essayiste français, dont le ton va dans le même sens pessimiste de Boudine.

Enrico Fermi était un physicien italien des années 50 et il s'est interrogé sur la présence d'autres civilisations dans l'univers. Son paradoxe pourrait se résumer ainsi : s'il existe d'autres civilisations quelque part, pourquoi ne sont-elles pas déjà rentrées en contact avec nous? A cela, on pourrait formuler plusieurs réponses :

- elles sont déjà parmi nous mais elles ne se sont pas manifestées aux Humains.

- elles n'ont pas les moyens technologiques de le faire.

- elles ne s'intéressent pas à nous car nous serions des êtres insignifiants à leurs yeux.

- et dans le roman, Boudine en développe une quatrième que je vous laisserai bien entendu découvrir.



En conclusion, si le roman de Jean-Pierre Boudine possède quelques situations peu crédibles, à la limite du grotesque, force est de constater que l'ambiance dystopique est fouillée et bien décrite. Le personnage de Robert suscite également l'empathie et l'admiration. Mais plus que tout, le paradoxe de Fermi offre des axes de réflexion très intéressants. Je ne saurais donc que vous conseiller ce roman.
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Le paradoxe de Fermi

Magnifiquement sombre

Certains sont seul sur Mars, d'autres le sont dans les Alpes. Un propos similaire, la survie en milieu hostile. de l'espérance en l'homme dans le premier, un profond désespoir pour le second.



Le paradoxe de Fermi, c'est :

1. le titre du célèbre paradoxe dont tout amateur de SF s'est posé au moins une fois la question : si la vie extraterrestre est potentiellement si abondante, pourquoi les petits hommes verts n'ont-ils pas encore frappé à notre porte ?

2. Un roman qui s'ouvre sur une citation du poème Ballade des pendus de François Villon, mis en musique cinq siècle plus tard par plusieurs chanteurs, dont Léo Ferré :

Frères humains, qui après nous vivez,

N'ayez les coeurs contre nous endurcis…

3. Une bulle financière qui fait PLOP !

Difficile à priori de faire un rapprochement entre ces trois items, mais l'auteur y arrive admirablement bien.



Voici le journal (donc ne vous attendez pas à de la grande prose littéraire) de Robert Poinsot, 42 ans (un indice), un ex universitaire spécialiste de la dynamique des populations animales appliquée à la lutte contre certaines parasitoses.



Donc Robert, planté seul au sommet d'une montagne des Alpes avec son crayon et son cahier d'écolier pour nous conter l'enchainement des événements. Les chapitres courts alternent entre son vécu de survivant, son passé et son point de vue sur l'histoire et la société. Assez tôt, le narrateur nous dit qu'il est un fugitif. de quoi, de qui ? Il faudra patienter pour le savoir.



Sur un ton légèrement sarcastique, ce journal est celui d'un homme et de sa compréhension des évènements, parcellaires. Suite à l'effondrement de la société, difficile de rester informer, nous avons donc une vision intimiste de ce chaos.



J'ai aimé le coup d'envoi des émeutes américaines :



Si ma mémoire est fidèle, ce sont les retraités qui sont, parmi les premiers, devenus enragés à la suite du Krach. La faillite de nombreux organismes liés aux fonds de pension jetait dans la misère absolue, ou relative, mais du jour au lendemain, des millions de sexagénaires aisés. Ce sont eux qui ont donné le signal de la violence, avec toute la force symbolique et morale que porte l'âge. Les papis et les mamies ont pris les fusils… Ils ont foncé dans les vitrines avec leurs grosses voitures… Quel spectacle ! Quel choc !



Dans de nombreux romans post apocalyptique, la catastrophe a un déclencheur clairement identifié. Ici, même si certains événements ont eu un impact sociétale plus importants que d'autres, à la lecture du journal on réalise que non, c'est tout un ensemble de choses prégnantes dans notre société actuelle qui ont précipité le chaos : la finance, les médias, l'exclusion, les relations internationales et la gouvernance. Il n' y a pas eu la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, mais des gouttes d'eau, voir un seau complet. Et tout ça ne s'est pas fait du jour au lendemain. L'impact a eu lieu au loin, puis là bas et ailleurs pour finir ici. Tant que cela ne touchait que le voisin, la population se disait que l'ordre allait bientôt reprendre ses droits. Mais à force de patienter...



L'explication du paradoxe de Fermi arrive naturellement. le seul reproche que je pourrais faire est qu'il rompt avec le style journal du reste. Les conversations sont retranscrites fidèlement alors qu'il ne se rappelle même pas comment il a perdu son arc, une arme qui lui permet de chasser et de se nourrir. Alors on peut ne pas être d'accord avec la solution apportée par l'auteur, peu importe. Mais un roman qui nous fait réfléchir sur les différentes hypothèses possibles a réussi son pari. Peut être un léger côté anthropocentriste



Une couverture splendide qui illustre parfaitement le propos du livre.

J'avais quelques doutes sur ce livre, ayant du mal à cerner où voulait m'emmener l'auteur et du fait d'un côté "clinique", voir essayiste du roman. J'ai eu tout faux, un très bon texte.



A déconseiller cependant à tous ceux qui ont encore espoir en l'homme
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Le paradoxe de Fermi

L’auteur nous invite à découvrir le journal d’un survivant, ex-chercheur au CNRS. Celui-ci nous relate sa vie quotidienne, seul, déprimé, anémié en pleine montagne; ainsi que les rouages qui l’ont amené à cette situation et à fuir tout contact avec les représentants de l’humanité.



Le roman a été retouché pour prendre en compte la dernière crise économique, car l’enchaînement catastrophique trouve ses fondations dans une crise financière, bancaire, puis sociétale. Tout est parti à vaut l’eau, enclenchant une vague de terreur et de massacres.



Le récit est saisissant à deux titres, en relation avec cette double narration. D’une part, impossible de ne pas compatir avec l’auteur du journal décrivant le combat quotidien qui est le sien, sa décrépitude ainsi que l’absence absolue d’issue. D’autre part, que dire de l’implosion de l’humanité ?



L’engrenage délétère, une fois mis en route, ressemble à un Tsunami, une vague sans grande vitesse mais d’une puissance dévastatrice inouïe. Le rendu fonctionne car un sentiment de crédibilité imprègne le texte, les diverses références aux crises passées ainsi qu’à leur conséquences participent à cette sensation de plausibilité. L’auteur est très habile également dans la description de la descente aux enfers, par des pas, des abandons plus ou moins grands des diverses gouvernances, et ceux plus ou moins petits individuels. Ainsi, l’écroulement de ce château de cartes tend-il à démontrer la fragilité des sociétés et de l’humanité.



Le paradoxe lui-même y est abordé de manière plutôt pédagogique au travers d’une conversation. Et même si le lecteur est familiarisé avec cette énigme, cela reste intéressant voire captivant, d’autant que les trois hypothèses y sont abordées. J’aurais souhaité sans doute l’évocation du Paradoxe d’Oblers (ou le paradoxe de la nuit noire) qui cadre dans le thème.



Le journal de ce chercheur au CNRS est très convaincant et laisse planer une aura presque visionnaire. Le texte est noir, accrocheur et par nature propice à la réflexion sur notre avenir et sur la nature de l’homme. Redoutable d’efficacité, déconseillé aux âmes neurasthéniques.



critique bien plus complète sur mon blog
Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Le paradoxe de Fermi

En Résumé : J’avoue une fois la dernière page de ce roman tourné, que je ressors pas complètement convaincu par ma lecture. Certains aspects se révèle réussi, comme par exemple ce travail minutieux sur l’effondrement de notre société et sa capacités à s’auto-détruire qui se révèle très réaliste et limite glaçant, ou encore sur les nombreuses réflexions qu’il cherche à mettre en avant de façon intéressante, mais voilà d’autres passages m’ont laissé perplexe. Je pense principalement a certaine tentative d’explication de la catastrophe qui, dans l’état de construction du récit et des éléments fournis, ont du mal à me convaincre ou bien encore sur cette impression que l’humanité entière manque de jugeote et de logique sur certains aspects qui me paraissent pourtant gérables. Puis arrive la conclusion, le travail qui mène à la réponse de l’auteur au paradoxe de Fermi qui ne manque pas d’intérêt et qui se révèle plausible mais dont je trouve dommage qu’il soit finalement devinable rapidement et qui, surtout, manque de débat contradictoire, ce qui m’a légèrement frustré. Au final un roman plutôt sympathique, avec de bons passages, mais dont finalement j’attendais plus.





Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Le paradoxe de Fermi

Diantre, je me suis encore faite avoir par une couverture.



On néglige souvent l'aspect d'une couverture de livre. Mais pourtant, cela reste le premier contact que vous avez avec l’œuvre. Et je dois dire qu'avec leur collection Lunes d'Encres, les Editions Denoël provoquent en moi des choses réellement bizarres, provoquant des lectures qui ne sont absolument pas prévues. Parce que bon, le titre fait un peu scientifique, l'auteur est français (quoiqu'en fait, cela m'a jamais rebouté). Et le paradoxe, en lui même, si vous le connaissez, c'est bien. Mais savoir si cela va évoquer quelque chose chez la majorité de la population. Là.....



Alors, faites comme moi, vous allez chercher vos informations. Le paradoxe de Fermi établit, en fait, qu'il y a une vie extra-terrestre. Et que si cette vie extra-terrestre existe, elle devrait déjà avoir pris contact avec nous. Vous allez me dire : mais qu'est ce que je vais faire ce cela avec le synopsis donné par l'éditeur ? Et bien vous vous intriguez bien naturellement !



Et pourtant, on a cette couverture. Magnifique ! Glaçante ! Qui représente une montagne, un paysage hostile. Au dessus : une espèce de tourbillon venu d'ailleurs. Et au centre de la montagne, qui capte notre oeil : une lueur. Est ce une présence ? Un espoir......... Mais, on ne va pas s'arrêter à cette magnifique réalisation, nous allons ouvrir un petit peu ce roman.





La fin du monde approche ?



Nous retraçons ici le journal de Robert, un universitaire qui nous décrit, idée après idée, comment le monde s'est écroulé. Tout d'abord, une crise économique. Et puis, les infrastructures s'enraye et les hommes retournent petit à petit à un état brutal, limite sauvage. On sent la crainte de l'autre, la fuite vers des endroits moins peuplés, la lutte pour survivre sans technologie. On sent l'homme, un animal social, qui s'isole petit à petit, à l'image du narrateur. On sent aussi la vie au jour le jour qui s'installe.



C'est un roman avec lequel il vous faudra bien s'accrocher car tout est absolument possible. Il n'y a pas d'éclair dans le ciel, d'invasions extraterrestres hollywoodienne, ni même de scènes de combat absolument décapante. Vous avez le récit d'un homme lambda à qui l'on supprime un à un ses éléments de confort et qui doit réapprendre à survivre : sans maison, sans vêtements, sans chaussure, sans médicaments, sans internet, sans voiture, sans argent... La mise en place d'une société antérieure, une sorte de régression qui nous transforme, qui met à bat nos normes sociales.



Un récit bouleversant et franchement flippant. Mais on n'arrive plus à se décoller de ce livre. En le refermant, une foule de questions vous assailliront. Qu'est ce qui est possible ? A-t-on déjà commencé ?


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Le paradoxe de Fermi

Boudine, l'anti-Andrevon! Voici un roman aussi passionnant que plombant. On ne peut ressortir de cette lecture que totalement désespéré sur l'avenir de notre société. 2022, les pays du Sud décident unilatéralement une cessation de paiement de leurs dettes astronomiques et de toute façon irrécouvrables. S'ensuit un krach boursier majeur, puis une crise systémique mondiale à laquelle aucun pays n'échappera, plongeant la planète dans un innommable chaos. Finalement la Civilisation entière plongera dans le haut moyen-age, opposant micro-sociétés vivant de débrouille et de troc et bandes de brigands sans foi ni loi. Andrevon, avec le Monde Enfin, était allé loin dans une fiction purement fantasmée et finalement assez peu crédible. Boudine, lui, en mathématicien rigoureux, nous propose une révision de la vieille thèse marxiste de l'effondrement du " colosse aux pieds d'argile", mais dont les lendemains sont loin de chanter.

L'aspect scientifique de cette oeuvre est aussi passionnant que pertinent. Notre héros, seul au coeur de sa montagne avec sa désespérance, ses souvenirs et quelques feuillets à couvrir, nous livre une analyse originale et terrible du fameux Paradoxe de Fermi. En résumé : Les étoiles abritant des planètes potentiellement habitables sont si nombreuses, que la probabilité que nombre d'entre-elles aient vu se développer une civilisation technologique est grande. Dans ce cas, pourquoi n'en avons-nous encore capté aucun signe? La rigueur froide de Boudine s'oppose ici avec acuité à la naïveté opti-mystique de José Rodrigues dos Santos dans La Formule de Dieu, tout entier acquis au principe anthropique.

Le Paradoxe de Fermi, un roman post-apocalyptique de tout premier ordre à lire au plus vite. Chez Denoël.







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Le paradoxe de Fermi

Robert Poinsot est seul et survit tant bien que mal dans une grotte du massif alpin. Se considérant comme l'un des derniers humains il décide de coucher par écrit son histoire, qui recouvre celle de l'humanité toute entière, et qui la conduit à sa disparition pure et simple, et en un temps record, à partir de 2022...



Le facteur déclencheur est une crise économique mondiale. Phénomène connu depuis le milieu du XXème siècle, les hommes le déplorent mais font contre mauvaise fortune bon coeur, le sachant cyclique et donc, par définition, temporaire. Mais en 2022 les événements s'enchaînent à une vitesse folle précipitant l'humanité à sa perte. Ce sont d'abord les salaires qui ne sont plus versés, puis tout le système productif qui se grippe ; la pénurie conduit alors les hommes à retourner à leur état originel, celui dans lequel ils ne sont guère plus que des mammifères mus par leur désir de survie, et dont l'organisation sociale est structurée autour d'un équilibre proies - prédateurs. C'est ainsi que les gangs ne tardent pas à se former, détruisant à jamais les derniers vestiges d'une civilisation à la technologie avancée mais dépendante de sources énergétiques précaires. Ainsi, sans pétrole, les armées et autres forces de l'ordre sont neutralisées puisqu'immobilisées ; de même, sans électricité, les moyens de communication ne tardent pas à être coupés, sans même parler des conséquences sur le quotidien de l'homme du XXIème siècle.



Ancien chercheur, Robert Poinsot est doté d'une prose à l'avenant, à savoir une écriture factuelle qui, dans sa progression, se veut une démonstration du pourquoi et du comment de la déliquescence de l'humanité. En faisant des allers et retours entre le passé récent et son présent il arrive peu à peu à exposer la thèse qui donne son titre au roman et qui suggère que c'est tout simplement l'humanité qui est arrivée en fin de cycle, et que plutôt que de repartir sur des bases assainies, elle laisserait la place à une autre forme de vie. En d'autres termes il propose une solution au Paradoxe de Fermi qui s'énonce traditionnellement comme suit :



« S’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. Où sont-ils donc ? »



Le roman de Jean-Pierre BOUDINE s'inscrit donc dans la pure tradition du roman post-apocalyptique. Genre éculé s'il en est, ici il se démarque par son caractère quasiment anthropologique. Il est vrai que l'auteur est mathématicien avant d'être romancier et qu'à ce titre il propose au lecteur une vision didactique de ce que pourrait être l'ultime crise systémique. En cela ce qu'il écrit est glaçant puisque hautement crédible et proche de notre quotidien. En contrepartie d'aucuns regretteront la quasi absence de dimension romanesque dans le récit, et donc une relative froideur dans le ton.



Notons enfin que Le paradoxe de Fermi a été initialement édité en 2002 aux éditions ALEAS et que pour la présente édition en Lunes d'Encre l'auteur a eu l'occasion d'actualiser son texte. De fait il colle parfaitement à notre actualité économique et politique, ce qui lui donne une force indéniable.
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Le paradoxe de Fermi

Écrit comme un journal intime ou un journal de bord, nous suivons un homme, Robert Poisot, racontant la fin de la société humaine à cause d’une crise économique majeure. C’est la fin de la société humaine avec ses milliers de morts, ses bandes de pillards, ses groupes d’humains repliés sur eux-mêmes… un monde où il est dangereux de se déplacer, de survivre tout simplement.

La description de la fin de la société et la difficulté de survivre dans un monde post apocalyptique est intéressante mais je n’ai pas aimé le style « journal intime » pour le raconter. Cela donne certes un coté extrêmement réaliste à ce récit, mais cela manque clairement d’émotion et d’énergie. On suit les « aventures » de Robert Poisot de façon très linéaire sans vraiment de passion : il y a des morts, des accidents, des rencontres fortuites bénéfiques et négatives… mais tout cela est très inconsistant.

Je trouve que la discussion finale sur le paradoxe de Fermi (sur l’existence de civilisations extraterrestres dans la galaxie) arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Je vois bien évidemment le parallèle fait entre la destruction de notre civilisation et celles dans l’univers - une sorte de destin commun et inéluctable de toutes sociétés intelligentes à se détruire avant d’avoir pu essaimé dans l’univers - mais finir sur ce paradoxe conclu le roman de façon assez convenue, pour ne pas dire insipide.

Pourtant, le paradoxe de Fermi est un sujet qui m’intéresse beaucoup mais ici, je me répète, cela arrive de manière un peu trop incongrue.

Bref, un livre décevant qui m’a surtout déplu dans sa façon de conter cette histoire de fin du monde.
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Le paradoxe de Fermi

Vous retrouvez sur le bord d’un chemin glacé un vieux journal de bord d’un homme seul et perdu. Il vous apprend par bribes que l’ensemble des nations de la Terre s’est effondré en commençant par un krach financier dévastateur. Peu à peu les usines, les centrales électriques, les transports se grippent puis s’effacent. Les humains fuient, s’isolent jusqu’à devenir seuls. Et si le dernier espoir de vie humaine était vous, le lecteur ?
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Le paradoxe de Fermi

[...] chez Denoël, dans la collection Lunes d’Encre un court roman de Jean-Pierre Boudine (un scientifique) intitulé sobrement Le paradoxe de Fermi. Composé de chapitres courts, le roman de Boudine nous raconte l’itinéraire d’un homme (un scientifique… ancien guide de montagne aussi, on sent le vécu) après la fin du monde. Il rédige ses mémoires pour raconter comment l’Homme en est arrivé là… à savoir au chaos final. L’écriture est élégante et simple, la montée de l’intrigue, jusqu’à la chute, se révèle quasi chirurgicale. Ce qui aboutit à un roman peut-être très peu empathique (je ne suis jamais parvenu à m’attacher au personnage, mais l’intérêt du roman est largement ailleurs) mais réussi sur le plan de la construction, des idées et de l’exploration minutieuse de ces idées. Une bonne découverte, pour une SF quasi philosophique, proche de l’étude sociologique.[...]
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Le paradoxe de Fermi

J'aime vraiment la collection Lunes d'Encre chez les éditions Denoël, elle me fait penser aux romans de science-fiction des années 70/80 : plus centrés sur les explications, la description d'un univers que sur l'action pure et dure.



Le Paradoxe de Fermi est un livre extrêmement intéressant de par sa structure mais aussi toute l'intelligence qu'il renferme. Jean-Pierre Boudine décrit un futur, si proche et si réaliste que cela devient effrayant. Toute la mise en perspective sociale, économique et politique est mise en exergue de façon adaptée au travers des mots du protagoniste principal : Robert.



Le monde tel que nous le connaissons a disparu : les inégalités sociales, les égoïsmes politiques et les problèmes environnementaux ont eu raison de la civilisation. C'est en effet ce sur quoi nous tendons à aller ! J'ai donc vraiment aimé le fait de décrire dans un journal la suite des événements de façon aussi précise et détaillée, tel un journaliste et un scientifique cherchant à comprendre le point de départ du Big Bang mondial.



Autre point très intéressant c'est le fait d'avoir mélangé les aventures de Robert avant d'arriver dans son repaire d'où il écrit, les explications des événements dans leur globalité et le quotidien d'un survivant. En effet Robert est un personnage qui sait que la fin est proche, subissant déjà la solitude et les affres de la faim.



J'ai vraiment été émue par la fin qui est à la fois émouvante et tragique comme on si attend depuis le début. Le Paradoxe de Fermi est un roman sur la fin du monde qui mêle l'art de l'essai et de l'anticipation avec brio.



En définitive, cette lecture fut pour moi une vraie réussite et une parfaite démonstration de notre avenir si nous n'agissons pas dès maintenant !
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Le paradoxe de Fermi

Robert Poinsot est maintenant seul au milieu des Alpes. Pas tout à fait perdu, mais presque. Seul face à lui-même et à ces cahiers qu'il a trouvé dans un village désert il y a un petit moment. Alors il décide de raconter... Raconter comment il en est arrivé là... Raconter ce qui s'est passé durant ces dernières années... Raconter comment une civilisation, voir l'humanité, peut disparaître en si peu de décennies ...



Le style : Ce livre est donc un journal. Mais il n'est pas découpé en dates. Chaque chapitre correspond à une étape, à un récit plus ou moins long, de la chute de cette civilisation ou de la vie de Robert au milieu de nulle part. Le style est direct, clair, prenant. Même les explications économiques ou scientifiques sont parfaitement compréhensibles, et on ne peut lâcher l'ouvrage quand on le commence.



Et la couverture alors ? Une dernière trace d'humanité au milieu de ce dessert blanc... Très symbolique et très beau ...



En conclusion ? Le thème au départ peut attirer ou repousser, j'étais pour ma part curieuse de voir comment il allait être traité. Dès le début du roman, le style, le récit à la première personne, et l'entrée en matière cueillent le lecteur. A partir de ce moment, on ne peut plus arrêter la lecture. Il devient impératif de savoir. Savoir comment tout cela est arrivé, et comment Robert est arrivé au milieu de ces montagnes, seul. Les chapitres se succèdent, alternant entre l'histoire de la société, et celle de Robert. On suit la dégradation de l'humanité, et de l'homme, en parallèle. Et c'est terrifiant. Il n'y a rapidement plus de doute sur l'issue de tout cela. Pourtant on voudrait encore y croire. Et c'est tout simplement parce que tout ce qui est décrit dans le roman est terriblement réaliste, il suffit d'allumer la radio pour s'en rendre compte, qu'on voudrait avoir une once d'optimisme dans cette histoire. On ne s'attache pas plus aux personnages que Robert ne s'attache finalement à ses compagnons, car ce n'est plus le moment pour cela. C'est à l'Homme en général qu'on a envie de s'attacher, sans succès.

Bref, ce roman, relativement court, prend aux tripes, et est aussi passionnant que stressant. Il s'ancre dans une réalité tellement austère que l'on en vient à énormément réfléchir à ce monde qui nous entoure, et à se demander sans cesse... "Et si...." ... et c'est vraiment angoissant. Malgré tout, j'ai pris un vrai plaisir à le lire, car l'auteur a une plume très agréable, et des descriptions qui nous emmènent très vite ailleurs...Et grâce à lui, je me souviendrai de ce qu'est le Paradoxe de Fermi, et quelques autres théories d'ailleurs...

La post-face de Jean-Marc Levy-Leblond, s'ouvrant plutôt sombrement, est, elle aussi, une belle réflexion sur l'humanité et sa place dans l'univers. Elle est très intéressante à découvrir, et vient intelligemment compléter l'ouvrage.
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Le paradoxe de Fermi

Un roman glaçant, à mi-chemin entre la SF et l'essai scientifique, qui cherche à illustrer une réponse possible au paradoxe de Fermi. L'auteur parvient sans difficultés à vulgariser des concepts scientifiques et à intéresser le lecteur. La narration, au carrefour entre un journal intime et des mémoires, est particulièrement immersive. La probabilité des événements décrits fait froid dans le dos, surtout à la mention des actualités récentes que l'auteur a intégré dans son roman pour cette réédition. le Paradoxe de Fermi, c'est ni plus ni moins que le récit de la fin programmée de la civilisation, et un débat scientifique autour de la vie extraterrestre qui intéressera même les plus frileux en matière de SF !
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Le paradoxe de Fermi

Wouaaa la claque ! Autant le dire de suite, j'ai adoré ce livre. Au départ j'ai cru me retrouver dans une histoire proche de l'excellent "La route" de Cormac McCarthy. Finalement, en approchant de la fin, l'auteur livre ses hypothèses autour du fameux paradoxe de Fermi et ajoute ainsi une originalité à l'histoire. Le paradoxe de Fermi (prix Nobel de Chimie) est fascinant et à la fois inquiétant et rassurant. L'ensemble de l'histoire reste sombre mais c'est prenant du début jusqu'à la fin. Cela fait partie de ces livres qui font cogiter après la lecture sur notre place dans l'univers. Super !
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