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Critiques de Jean-Pierre Enjalbert (22)
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Prendre fin

Gros coup marketing made in Babelio et les éditions Belfond que je remercie une fois encore pour ce masse critique dont je suis l’un des nombreux élus… mais ces remerciements restent personnels alors vous comprendrez que tout ce qui va suivre n’engage que moi.



Entre Desproges et Enjalbert il y a des similitudes, mais pas « queue », tu vois le genre ? Suivez mon regard… tu veux toucher ?... Enfin bref l’auteur crache sur le papier son jus de « viagrataire » en devenir, mais peut-être que c’est déjà le cas, va savoir toi …il taquine l’ironie, médite la bêtise et pratique la branlette intellectuelle de façon « grandilotesque » et « lubricime » sans jamais me faire rire, juste un peu sourire… décousu, répétitif, trop de trop mais trop peu finalement pour m'embarquer...



Et pourtant comme lui, j'aime les femmes, mais pas « queue » leurs jolies jambes, ni leurs beaux culs : la séduction est un aphrodisiaque redoutable poétiquement jouissive et bien plus amusante qu’une levrette au cul du camion… alors moi rue du foutre je n’y vais pas, et lui je l’espère n’y va plus depuis belle pipette… mais lurette suçait bien, ça c’est sur :



Cul sec, cul sec, cul sec, cul sec…



Donc l’auteur cultive sa nonchalance au gré des pages, se meurt en digressions infernales, en citations, en références philosophiques intéressantes mais pas indispensables, bref j’ai fini par me noyer entre les cuisses ruisselantes et chaleureuses de ma lecture bercée par l’ennui…. et je me sens un peu con car finalement son humour me parle un petit peu quand même…



Me voilà seul au bout de la route rejoignant mes copains d’infortune, qui comme moi n’ont pas su apprécier tout le génie de l’auteur, indéniablement sympathique, mais qui ne fait qu’effleurer le talent d’un Desproges, qui restera pour ma part le roi du l’humour noir, ô combien imité mais jamais égaler...



Ce n'était pas pour moi cette fois monsieur Enjalbert…mais certainement pour les autres je n’en doute pas, car l’unanimité est un doux mirage qu’il serait dommage de vouloir apprivoiser…



A plus les copains
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Prendre fin

Par un radieux après-midi de printemps, la mort vous tombe dessus, là tout de suite sans prévenir.

Faites part de vos réactions.

Vous avez deux heures.



Sur ce thème désopilant, l’élève Enjalbert développe en vrac les cogitations agitées de son personnage dont la fin n’en finit pas de finir. Les souvenirs défilent et les pensées affluent dans une litanie de réflexions désordonnées, voire confuses (cela dit, passez donc l’arme à gauche et rédigez dans la foulée un truc cohérent genre introduction / développement / conclusion, j’aimerais vous y voir).



« Il y a ceux qui frôlent la mort, ceux qui ne passent pas loin, ceux qui à-quelques-centimètres-j’étais-bon-comme-la-romaine, et ceux qui putain-c’était-moins-une. Pas moi. »... Assurément Jean-Pierre Enjalbert possède un sens acéré de la formule qui tue, ainsi qu’une formidable virtuosité dans la manipulation des mots dont il semble se délecter à chaque ligne et à juste titre. Le chapitre consacré à l’irrésistible Maryse est à lui seul un savoureux condensé de son talent et de cet humour acerbe et provocateur auquel je résiste rarement.



On pense ici bien sûr à l’ironie décalée de Desproges et à son inoubliable sens de la dérision ; cependant, là où l’esprit de l’illustre Pierre apparait clairement comme une seconde nature, subtile et sensible, la plume d’Enjalbert me semble relever parfois de la posture ou du cabotinage un tantinet pesant. Puis finalement, de redondances en réflexions superficielles par trop décousues, «Prendre fin» prend fin, enfin, et il est grand temps car malheureusement l’ennui n’est pas bien loin.



Sentiments mitigés, donc, à la lecture de cet intéressant exercice de style qui, à mon sens, aurait peut-être dû se limiter au format d’un essai. Sans doute n’en aurait-il eu que plus d’impact.



Ҩ



Grand merci à un autre et non moins illustre Pierre (Krause) et aux éditions Belfond qui m’ont proposé cette lecture.




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Prendre fin

Ca commence bien ! 2014…

Et ça commence par « Prendre fin », un comble, de Jean-Pierre Enjalbert…

C’est décalé, décapant, impertinent, ironique, cynique, iconoclaste, un brin misanthrope, un brin macho, et pour tout dire, un brin décousu…





Mais comment pourrait-il en être autrement.

Imaginez : un beau jour de printemps, voilà notre héros (malgré lui) étendu sur l’esplanade du Centre Pompidou, à l’article de la mort… « un article, ni repris ni échangé », nous dit-il…Il est probablement victime d’une crise cardiaque et ne peut plus bouger ; mais son cerveau bouillonne, il fulmine même, par moments... Il passe sa vie en revue, comme il est recommandé de le faire en de pareilles circonstances.

Alors tout y passe, « la gauche, la droite, même le Don Dieu » et surtout « La Mort » qu’il veut déférer devant un tribunal du genre La Haye pour génocide et crime contre l’humanité. Constituons nous partie civile.





« Prendre fin », c’est le procès de La Mort, mais c’est aussi l’occasion de régler quelques comptes avec la propre vie de l’auteur : allusions dans les Aurès, dans les manif de 68, dans les cafés existentialistes…

Mais c’est aussi l’occasion d’évoquer les bons moments… presque tous liés à des rencontres féminines : Maryse, la poinçonneuse du métro Robespierre, Zaza, « la négresse qui le perfectionna », Gloria, Yvonne la fellinienne , et puis Sylvie, Nadine , et puis…et puis… ». Impossible, alors, de ne pas penser à « L’homme qui aimait les femmes » …





Quant au style : un feu d’artifice ! Détournements de sens, oxymores, zeugmes, jeux de mots… tout y passe.

Du Desproges , un peu. Du Devos, y’en a. Du Frédéric Dard, sans aucun doute… Y’a p’t’être même de la pomme, mais là il faut voir avec les frères Volfoni…

Même si Petitebijou (dont je salue la superbe critique) a beaucoup apprécié, c’est pt’t’être quand même de la « littérature d’homme », qui sait… c’est un peu macho, un peu misogyne… bon !…

Avec une petite pique sur le sabir des cités : « C’t’hyper djeust trop relou t’aaas vu j’suis genre grave dégoûtéeuh c’est craignos morteleuh ; » et sur celui des bobos : « Car c’est en m’éteignant voilà que j’ai retrouvé la lumière, je me suis mis en danger en prenant le risque de la mort, oui c’est juste que voilà, la mort on la sent dans mon œuvre voilà comme une blessure inguérissable. »





« Prendre fin » : Un éloge des femmes et de leur plastique, certes, mais aussi et surtout un réquisitoire contre la soumission : « On ne naît pas soumis, on le devient. Ou non », à la mort, d’abord… à la vie aussi , les fausses jumelles consubstantielles en l’humanité…





Pour ma part, un grand bouquin qui entre, et c’est le premier de l’année, dans ma liste des coups de cœur. Un bouquin que je m’imagine entendre, lu par Fabrice Luchini…Merci encore aux Editions Belfond et à l’équipe Babélio pour ce cadeau de début d’année.





« La Camarde qui ne m'a jamais pardonné d'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez me poursuit d'un zèle imbécile… »

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Prendre fin



Lu avec l'opération Masse critique et Babelio, ce roman au pitch intriguant m'a d'abord fait penser à plusieurs chef d'oeuvres du cinéma, des Choses de la vie de Claude Sautet à l'impasse de Brian de Palma où l'on voit un homme s'écrouler et voir sa vie défiler devant ses yeux, et ce roman qui se prete de métaphysique ( réflexion philosophique sur la mort tout en luttant contre le choix de la grande Faucheuse) pourrait virer au conte philosophique brillant et passionnant.



Sauf que passé les 20 premières pages, l'ensemble parait vraiment décousu, déconcertant et surtout un peu vain et prétentieux : pas mal de références littéraires ou picturales nous sont balancées sans qu'on comprenne bien à quoi elles servent, et l'auteur ne cherche pas vraiment à raconter une histoire mais nous dire un tout ce qui lui passe par la tête, au détriment d'une vraie cohérence narrative. Résultat, l'ensemble fait du vrai surplace et ennuie bien vite... Grosse déception au programme!!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Prendre fin

Ce livre, je n'en ai pas vu la fin...



Je dégustais par avance une promesse de quatrième de couverture parlant d'insolence et d'ironie, pour une mort probable par infarctus, doublé d'un hymne à l'amour de la Vie.

Cela s'annonçait savoureux!



Je me suis terriblement ennuyée, et me suis aussi terriblement agacée des envolées lyriques où, quand on croit suivre une idée, le décorticage de l'auteur en fait un exercice d'écriture qui finit par être incompréhensible. J'ai repris parfois quelques paragraphes en me disant: "mais de quoi parlait-il, au final?"



Pris, reposé, repris, avec un sentiment de culpabilité pour un sympathique partenariat d'éditeur, j'ai fini par jeter l'éponge. Trop confus et déroutant, une philosophie qui ne me parle pas, un questionnement "hilarant" ( toujours cette fameuse quatrième) qui ne m'a pas arraché un sourire. Ce ressenti confirme que je ne suis guère sensible aux "délires" ou à l'absurde.



Un merci amical pour la confiance de Babelio et des Editions Belfond.

Un auteur ne peut pas toujours trouver un lecteur...
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Prendre fin

[ dans le cadre de Masse Critique]



Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce roman reçu dans le cadre de masse Critique… et la découverte de cet écrivain, avec ce premier texte dont je prends connaissance.



j’avais choisi au sein de la liste Masse Critique des ouvrages dont celui de Jean-Pierre Enjalbert, qui m’intéressait de par le sujet : la mort, le ton atypique, farfelu et humoristique…autour de ce sujet tabou…



« Si on nous écoutait nous les gisants, si on tenait compte de nos protestations, il n’y aurait plus que des vivants sur cette terre. Mais non, chacun détourne la tête, fait semblant de ne pas être au courant. Cause toujours, tu m’intéresses » (p.90)



Ce roman , je l’ai lu en deux temps…Le sujet était attractif, mais le côté décousu, la surabondance langagière, les pirouettes, jeux de mots, autodérision, c’était trop… Le sourire m’est venu de nombreuses fois, et en même temps… je ne parvenais pas à entrer vraiment dans le texte…



Je laissé ma lecture en chemin… … et l’ai reprise plus tard… : en faisant quelque chose que j’évite de faire avant de rédiger une critique : regarder celles des autres lecteurs…pour ne pas être influencée…ne parvenant pas vraiment à saisir pourquoi… je n’ "accrochais pas »… j’ai été soulagée de constater que la structure et le style si foisonnant , de par leur singularité… avaient attiré des lectures les plus enthousiastes aux plus réticentes… je me situe entre ces deux extrêmes.



Je me suis rendue compte que mes réticences allaient à cette surabondance joyeuse et caustique. Un trop plein… comme les mets trop copieux… où on n’apprécie plus à leur juste valeur…car on est très vite « rassasié»…En réalité, de façon très contradictoire, ce sont les qualités et la singularité de ce roman qui m’ont freinée dans mon appréciation. Je n’étais pas le bon lecteur à ce moment-là, trop rationnel, pas assez disponible… et l’humeur sans doute trop grave…par rapport à la fantaisie absolue de cette « fiction »…



Ma première tentative a été frustrante… et puis j’ai repris la lecture de ce roman, en tentant juste de me laisser porter par ces digressions multiples qui fusent en tous sens….

Je ne peux empêcher des redites…les couleurs de l’auteur sont des plus contrastées, de Desproges à Raymond Devos…sans omettre le peintre complètement déjanté, « anar »… et obsédé par le Mystère féminin auquel Jean-Pierre Enjalbert fait très rapidement allusion : « Clovis Trouille ».



Ce roman est un véritable feu d’artifice, un hommage joyeux et boulimique envers la Vie, un pied de nez à la mort, à la finitude de chacun de nous. Quel pari insensé et tenu, de faire rire avec un texte exclusivement consacré à la mort de son « protagoniste unique »…



Ce roman regorge de références littéraires et autres, sans omettre les arts…Mes réticences initiales se sont envolées… pour juste lire en profitant des rires fréquents, provoqués par un humour noir, dévastateur… En plus de la parenté de ton avec Raymond Devos, Pierre Desproges… Il me vient un autre nom… désobéissant à souhait, jonglant avec l’humour noir et l’auto-dérision : Jacques Sternberg…



« Alors quoi ? Instaurer le temps partiel ? Moisir dans ma boîte et y faire de vieux os, prendre mon mal en patience en espérant me faire virer avec des indemnités ? Ne rêvons pas. Sculpter et décorer mon chez-moi, le mobilier d’après ce qu’on en raconte y étant assez succinct et montrer ainsi de quel bois je me gèle ? Boucher les infiltrations du caveau ? Ca ne prendra pas plus de cinq minutes avec un bon double-face. Ecrire les fondements d’une civilisation du temps libre éternel ? Après tout l’Histoire se jouera au-dessus de ma tête. Combler le vide en attendant une meilleure idée ? Cultiver la terre qui me recouvrira de ses moisissures ? Me spécialiser dans le sous-sol ? Faire des fouilles ? Devenir archéologue ? » (p.147)



[….]Je voudrais recevoir une lettre Nous-sommes-désolés-mais-vous-ne-correspondez-pas-au-profil-que-nous-recherchons, prétexter une urgence, boucler mes valises, me fondre dans la foule. Ensuite, scier la planche sur laquelle est assis celui qui l’utilisera pour fabriquer mon cercueil.

Je me doutais bien que j’étais mortel mais pas à point-là. Ma défaite est totale : j’ai attrapé la mort. Choper la mort, quel manque de pot. (p.148)



Ce livre permet une multitude de lectures….Au vu de la richesse du langage, des provocations verbales…de l’esprit résolument indocile, et « anar »….je verrai très bien ce texte mis en spectacle, et exprimé à haute voix…pour en apprécier toutes les jongleries…et subtilités

L’autodérision est constante… comme cet amour des femmes… ce qui m’a plu fortement ce sont les pieds-de-nez…aux conventions et à cette saleté qui ressemble à la passivité, à la non-Vie : L’Obéissance !!!



J’achève cette note de lecture sur la thématique centrale…Cette fichue « Mort » qui frappe à la porte :



« Vivant, je fus discret ; mourant, je ne me sens plus. Ce qu’il y a d’intéressant avec la mort, c’est que toutes les associations sont possibles, les sujets de conversation, infinis. La mort –fédère- les gens bien plus que toute activité humaine-la connerie aussi d’ailleurs. Vous n’avez rien à dire ? Parlez mort. Vous avez la peur de la mort, l’absurdité de la mort, les morts de l’année, la diaspora des morts, les chers disparus. Et puis vous avez la mort en littérature, la mort dans les musées, la mort à Venise, la mort en ce jardin. Avec la mort vous avez tout de suite plein de choses à raconter. (p.132)



« Relis-toi. Il en va de ma vie. Et n’oublie pas que rien n’est irrémédiable tant que tu ne l’as pas écrit » (p.203)











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Prendre fin

Critique réalisée dans le cadre de Masse Critique.

Merci aux Editions Belfond et à Babelio.

Comme le narrateur, c’était un vendredi après-midi pour moi aussi.

J’avais des choses à faire. Urgentes.

J’avais des livres à lire. Pressants.

Des lignes à écrire. Impatientes.

Avant de m’en occuper, j’ai voulu découvrir ce que le facteur avait déposé dans ma boîte aux lettres. Editions Belfond. Masse Critique, pensai-je.

J’ai ouvert le paquet.

En effet, à peine plus haut qu’un livre de poche, sur la couverture, un homme multicolore est pointé par un éclair bleu. Il est dessiné dans sa chute, les bras écartés comme deux ailes d’oiseau qui tentent de ralentir le mouvement vers le sol, en essayant de prendre de l’amplitude dans un élan contraire à la gravité. Au dos de sa silhouette colorée, comme en filigrane, une esquisse de jambes de femme.

« Prendre fin », Jean-Pierre Enjalbert.

J’ai ouvert le livre.

En exergue, une citation d’Albert Camus.

(Tu as des choses à faire…me souffle la petite voix de la raison).

Bon, me dis-je, voilà un homme qui a du goût. Juste les premières pages, et après j’y vais…

Deux cents pages plus loin, j’étais toujours assise, vêtue de mon manteau. J’avais juste retardé mon départ de deux heures.



Vous voilà prévenus. Tels le narrateur, vous, lecteurs potentiels, allez être immobilisés environ deux heures, suivant votre vitesse de lecture.

Ceci dit, comment parler de ce moment exquis ?

Je pourrais vous dire :

Vous allez mourir de rire… bien des fois.

Je meurs d’envie de vous transmettre ce coup de cœur presque fatal… cette petite mort…

Vous n’en reviendrez pas… sinon transfigurés… non, là, j’exagère, mais deux heures de littérature française qui décape à ce point, des mots qui bousculent, dérangent, démangent, titillent avec une intelligence rare, drôles, poétiques, méchants, jubilatoires, ça vous arrive souvent ? Moi non, du moins dans la chose éditée.



Jean-Pierre Enjalbert est né en 1939. Cuvée Desproges.

Il est vrai que j’ai beaucoup pensé à Pierrot durant ma lecture. D’ailleurs, l’auteur n’écrit-il pas : « Mourir de tout peut-être, mais pas avec n’importe qui… » (ça ne vous rappelle rien ?).



De quoi s’agit-il ? Un homme s’écroule sur le parvis de Beaubourg, devant l’affiche de l’exposition du moment, un énorme portrait de Salvador Dali.

Il comprend qu’il va mourir.

Non, rassurez-vous, si le roman est tout entier un monologue, le narrateur va vous épargner les souvenirs d’enfance, ses premières fois, ses chagrins, ses bonheurs, ses amours, ses regrets… enfin, le malin, il en parlera mais à voix déguisée, il vous suffira d’écouter derrière les mots, de lire entre les lignes, percevoir la petite musique qui s’épanche avec style.

En apparence, il s’en tiendra à ses principales obsessions : son amour de la vie, des femmes, son indécrottable résistance à tout esprit communautaire, son mépris des pouvoirs, des religions, des ambitieux de tous poils et surtout, surtout, son désespoir au constat d’une langue qui s’appauvrit à tous les étages.

Tel Charles Denner dans « L’homme qui aimait les femmes » de Truffaut, notre moribond ne pense qu’à ça : les jambes des femmes.

Oui, Mesdames, ce roman recèle un bel hommage à la féminité auquel vous serez sensibles à moins d’être un chouia pointilleuses sur l’idée de l’exclusivité. Pas très regardant question « beauté intérieure », notre Don Juan impénitent ne peut résister à la tentation d’un mollet galbé, si possible serti dans un écrin de soie noir (mais cette option reste facultative).

Misogyne ? Macho ? Allons, allons… laissez-vous faire, et allez jusqu’au bout du roman. Vous succomberez.

Bon, je ne vous cache pas que ça grince, ça griffe, ça n’épargne personne. De temps en temps, le narrateur se laisse aller à un jeu de massacre. Si vous tombez avec lui, même avec entrain, n’oubliez pas votre parachute. Par-dessus-tout, vous rirez bien des fois devant le portrait acerbe et cruel de notre monde contemporain.



Ce roman est une performance (écrivant ceci, je songe spontanément qu’on pourrait en tirer un moment de théâtre).

La vie, l’amour, la mort, et Dieu dans tout ça ?, tout est là, brûlant, fiévreux, urgent. Cela part du cœur, des tripes, du sexe, mais évite le nombril tant exploité par la plupart de nos auteurs français contemporains.

Ce n’est pas un strip-tease indécent, vulgaire, la lumière y est belle, tamisée, ne cachant rien mais suggérant tout, quand ce tout est mis en valeur avec grâce.



Les dernières pages s’envolent, dans une rupture avec ce qui précède, en glissements progressifs vers un apaisement.

Post mortem ? Je ne vous le dirai pas.

« Prendre fin » est un grand livre.

Je suis sortie de ma lecture toute ragaillardie, revigorée, pleine d’envies, après cette ode à la vie, cette unique vie, chienne de vie, mais il est vrai que nous n’en avons pas d’autre jusqu’à preuve du contraire. Les mots célèbrent le plaisir et l’appétit de vivre qui nous maintiennent en vie plus que tout.

Plus intimement, j’ai lu « Prendre fin » de la première à la dernière page comme un superbe acte d’amour avec l’écriture.

A Jorge Semprun auteur du bouleversant « L’écriture ou la vie », Jean-Pierre Enjalbert offre ce credo païen : « L’écriture ET la vie ».

Ne vous en privez pas.


Lien : http://parures-de-petitebijo..
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Prendre fin

Un grand merci à Babelio et aux éditions Belfond pour ce livre, lu dans le cadre de Masse critique, et avec lequel j'ai passé un bon moment, entre sourire et franche hilarité.

Victime d'un infarctus suite à l'enlèvement de sa voiture par la fourrière, un homme, allongé par terre devant le Centre Pompidou, nous livre ce qu'il croit être ses dernières pensées, ses rapports avec la mort et avec la vie, dans un mélange de constatations caustiques et désopilantes avec lequel il s'efforce de dédramatiser ce qui lui arrive, un peu comme Beaumarchais, en riant de tout de peur d'être obligé d'en pleurer. L'auteur taquine la mort comme d'autres la muse ou le goujon.

Il y a un petit côté Alphonse Allais mâtiné de Pierre Dac, le tout assaisonné de commentaires à la Audiard dans ce livre. L'auteur jongle avec les tournures de phrases et les expressions usuelles qu'il détourne en jeux de langage et mots d'esprit tout en utilisant sa grande culture. Il en résulte une ironie décapante face aux idées reçues, aux pontifes en tous genres et un détachement face aux réalités de la vie. J'ai regretté toutefois que la forme finisse par prendre le pas sur le fond qui n'apparaît plus qu'un filigrane au fil du texte. Il faut dire que ce fond, la philosophie de l'auteur, assez egotiste, est plus que léger et ne me laissera pas un souvenir marquant. Des souvenirs, des regrets, des joies, tout cela, vu au filtre du dérisoire, finit par être un peu lassant. S'il est bon de de faire renaître l'esprit de Voltaire, qui faisait passer des messages profonds sous une forme légère, on peut regretter que n'apparaisse pas ici un véritable engagement en faveur de la vie.

Un bon moment de lecture, disais-je, et de détente, (j'avoue mon admiration pour la virtuosité stylistique de l'auteur) mais qui, comme le héros, ne sera pas impérissable.
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Prendre fin

Le problème c'est la pipe. On s'en fait toute une histoire et puis voilà on la casse.... sa pipe !

C'est dommage...



Voilà ce que je me suis dit en refermant ce livre. C'est dommage y avait du bon tabac dans cette tabatière là. Problème de tirage de cheminée, vertige de petit ramoneur ?



Le sujet , allez disons le mot : l'auteur, se voit marginal...nous le trouvons... très banal.

Banal dans sa frayeur, banal dans sa nonchalance franchouillarde.

Paris a sa province sachez le ! Un lieu où il est de bon ton de non point trop mourir, puisque vivre est une affaire bonne à jeter aux gueux...



Une province où l'on va hardiment, ...avec son fric, tristement, avec sa queue... aux putes.

Pas la pute du luxe, non.... la fille, celle de la race des gueux...

Ah le bourgeois a toujours aimé s'encanailler! Immortelle province.



Une province à la table de laquelle Villon ou bien Verlaine n'aurait jamais lever leurs vers.

La même province qui mange si avidement le pain que lui tendra toujours Boule de Suif.



Le sujet est revenu de tout... oui mais voilà fallait t il encore avoir l'esprit voyageur et quitter sa province...



« J'aurai du mourir plus tôt ». Voilà donc une belle phrase !

«  Si on m'avait dit qu'un jour je laisserai un cadavre derrière moi ».... ! Bon, et bien c'est écrit.



Vapeur « zemmourienne » ou volute fantôme ?

Vous avez dit... second degré ?

Quelle vilaine manie de graduer l'humour comme s'il s'agissait de la crue d'un fleuve...

Au delà de cette limite....On en rirait presque aux larmes.



Dieu comme mon nez doit être très vilain pour ne pas priser cette nico-nique là !



Opération masse critique janvier 2014.



Astrid Shriqui Garain
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Prendre fin

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Belfond pour m'avoir envoyé ce livre.



L'auteur manie bien les mots et les sarcasmes. Quand on meurt, on voit sa vie défiler en un instant? Et si c'était plutôt une somme d'instants où on a songé à la mort? Et si finalement c'était plutôt une suite d'interrogations et de remarques sur la réalité de ce qui est en train d'arriver, sur ce que les gens autour en pense et la façon dont ils réagissent?

Bon c'était agréable à lire, chaque petite expression concernant le trépas est décortiquée et prétexte à une digression mais j'ai eu une question dans un coin de mon esprit tout au long de ma lecture: où l'auteur veut-il nous emmener?



Ce n'était peut être pas le bon moment pour moi de lire se livre, se rapportant trop à une expérience personnelle récente. du coup j'ai du passer à côté de quelque chose...



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Prendre fin

Voilà un livre dont le résumé est aussi intrigant qu'attrayant. En effet, Prendre fin de Jean-Pierre Enjalbert raconte l'histoire d'un homme qui, par un bel après-midi de printemps, s'effondre sur l'esplanade du Centre Pompidou. Il meurt ! Pendant qu'il meurt, il se raconte...



La quatrième de couverture promettait "le questionnement grave, hilarant et foutraque d'un homme définitivement amoureux de la vie". Des trois adjectifs, je n'en garderai qu'un : foutraque.

Les premières pages sont plaisantes : le style de l'auteur est vif, il ne manie pas la langue de bois et ses pensées vont et viennent dans un joyeux bordel. Il est amusant de le voir se moquer d'un sujet aussi sérieux et effrayant que la Mort.



Mais très vite, le livre devient fatiguant car tous les sujets exploités ne le sont qu'en surface. L'auteur passe d'une idée à une autre en une seconde et j'en ai été réduite à relire certains passages pour savoir où il voulait en venir. Et pour être tout à fait honnête, je n'ai pas toujours compris.

Ajoutons à cela un personnage je-m'en-foutiste, goguenard et vide dont la destinée tragique ne m'a pas du tout touchée.



Les pensées de l'auteur (ou de son personnage) sont pédantes : si au début du roman il est drôle de le voir se moquer de la culture de ses proches à la longue cela devient irritant. Les nombreuses références littéraires, musicales ou picturales dont il nous gratifie à chaque page ne servent pas à grand chose mis à part combler les vides du récit. Car c'est probablement cela le plus ennuyeux dans ce livre : la forme prend le pas sur le fond. Les pensées philosophiques de Jean-Pierre Enjalbert tiennent sur une feuille à cigarette.



Prendre fin est un roman très court que j'ai eu beaucoup de mal à terminer tant je me suis ennuyée. Ma déception a été à la hauteur de l'attente.



Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour la découverte !

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Prendre fin

Je remercie tout d'abord Babelio et le éditions Belfond qui m'ont permis de découvrir un auteur et un roman.



Pendant la première moitié du roman, j'apprécie les dires du narrateur. Comment doit-on mourir? Il s'excuse c'est tout nouveau pour lui. Doit-on repenser à sa vie? Ne faut-il pas se plaindre du choix de la mort, au fond pourquoi lui? C'est injuste, il n'était pas au courant, on ne l'a pas prévenu que se serait si soudain. L'histoire se développe et puis je m'y perds. Tout le livre se résume à la page 171, le narrateur précise qu'il s'égare. Et c'est vraiment ce qui s'est passé, je me suis totalement égarée dans ce roman.

Il y a trop, beaucoup trop de digressions. Je ne sais plus où se situait l'histoire, ni la pensée de l'auteur. Mon esprit n'accroche plus aux nombreuses réflexions "philosophiques". J'ai l'impression d'être une imbécile qui ne comprend plus un traître mot de ce que dit l'auteur: des références littéraires, des phrases en italien (ou en latin), des liens avec la littérature que je ne connais pas. Le livre commence à tourner en rond: oui j'ai compris c'est une injustice totale cette mort! Je n'en peux plus. Je ne vois plus le bout de ce roman et puis il y a la fin...La fin, je ne la comprends pas non plus. Je suis épuisée.



Alors il devait sûrement y avoir du génie dans cette écriture mais je n'étais pas à la hauteur de ce roman. Mais quand c'est trop c'est trop. Soit je suis trop bête pour apprécier ce genre de roman "intello-philo", soit l'auteur est totalement à côté de la plaque.

Je mets trois étoiles pour la première partie du roman mais quand je prends l'ensemble j'arrive péniblement à deux étoiles.

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Prendre fin

Lecture conduite dans le cadre de l’opération « Masse critique », avec mes remerciements aux éditions Belfond et à Babelio.

Voici un texte brillant, ciselé, parfois décapant, le plus souvent drôle. Il décrit par le menu toutes les pensées qui surgissent à l’esprit d’un homme à l’instant où il est foudroyé par une crise cardiaque. On dit communément qu’à cette occasion, toute votre vie passe sous vos yeux comme un film à l’accéléré. Cet homme-là, en un exercice minutieux d’autodérision quasi entomologique, dissèque les mille et un gimmicks de la société à laquelle il a participé, s’insurge en vain contre la Mort qui vient l’arracher aux mythes de la caste pseudo intellectuelle. Et il met 206 pages à rendre les armes avec son âme.

C’est la confession d’un enfant du siècle de l’après-guerre et de la croissance économique, qui a profité à plein des trente glorieuses, un pré-soixante-huitard désabusé, en cet instant fatal, distancié et joliment bavard, complètement autocentré. Un séducteur en série, fasciné par les jambes des femmes, les porte-jarretelles, les amours vénales et déglinguées, qui règle ses comptes - est-ce bien le moment ? - avec les intellos vedettes, les communistes triomphants des années 60 et les mao-spontex d’après 68, le monde de la communication. Seules exceptions à cet éreintement : ses grands-mères et sa troisième épouse. Mais à aucun moment, il n’imagine la douleur et la solitude de celle-ci, le chagrin qu’il laissera derrière lui.

Notre narrateur gisant s’attarde dans le jeu des mots, les tournures détournées avec humour, les références littéraires, philosophiques ou picturales qui sont autant de clins d’œil au lecteur « On est bien de la même caste, vous et moi ! », foulant au pied avec délectation les symboles et les « hochets » de la République bien pensante.

Alors, tout en reconnaissant la qualité du style et l’humour de l’auteur, je ne suis pas pour autant convaincue de la pertinence de son propos. J’ai une première bonne raison de ne pas marcher une minute dans sa combine car, à aucun moment, il n’évoque la douleur. L’infinie douleur causée par l’obstruction soudaine d’une artère coronaire. Moi, je la connais, je l’ai vécue. Il est vrai que des pensées vous assaillent en ce moment crucial, mais pas du tout de ce genre de lieux communs politico-sociologiques.

Mourir est une expérience grave. On ne l’éprouve qu’une fois dans sa vie. Faut pas la gâcher !

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Prendre fin

Arrivé un beau jour dans ma boîte par la grâce de l'opération Masse Critique, ce bouquin était plutôt prometteur. Le quatre de couve évoquait "un questionnement tour à tour grave, hilarant et foutraque". Bon foutraque, je ne savais pas trop ce que cela recouvrait mais j'étais partant pour le grave et l'hilarant. Et j'ai ouvert le bouquin avec générosité...



Au bout de deux pages, j'avais compris que ce serait une descente aux enfers. C'est l'histoire d'un type qui meurt, et le gredin met deux bonnes heures à s’éteindre. Du coup il en profite pour régler ses comptes avec la vie, parce que ce type là, hé bien il est plus malin que tout le monde. Alors il parle des femmes, objets par destination, des imbéciles qu'il a rencontrés, il crache sur les journaleux, les artistes, la vie en général. L'ambition de l'auteur est clairement de faire rire avec cette soupe assez répétitive, pleine d'aigreur et de suffisance et qui se veut ironique. On rit peu devant cet étalement narcissique même s'il y a quelques bons mots, des formules enlevées et au détour d'une page une réflexion qui nous touche et dont on aurait aimé que l'auteur fasse autre chose que la noyer dans une logorrhée pédante et ennuyeuse.



Bon, j'ai pas aimé.
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Prendre fin

Merci à Babelio et aux Editions Belfond pour l'envoi de ce roman.



Une très belle découverte et un grand bonheur de lecture. Le narrateur de ce court roman se promène dans Paris par un bel après-midi de printemps lorsque soudain il s'effondre au milieu du parvis du Centre Georges Pompidou au milieu des passants, des touristes, des visiteurs de l'exposition Dali et des saltimbanques. Il se sent mourir et amorce une longue réflexion sur cette mort qui l'a surpris, pour laquelle il n'est pas préparé et surtout pour laquelle il n'a aucune attirance, aucun atome crochu et trouve cette situation très injuste et incompréhensible.



Dans un texte fourmillant de jeux de mot, de situation poussée à l'absurde, de second et triple degré, en tordant et triturant la signification et le sens des mots comme : rien, mort, temps, Jean-Pierre Enjalbert donne à lire un texte enthousiasmant et jubilatoire d'intelligence. C'est un pétillement de trouvailles qui m'ont fait sourire tout le long de ma lecture. Par court chapitre, parfois quelques phrases comme des aphorismes, c'est un festival de bon mots sur la mort et la révolte que l'auteur ressent face à elle.



Pour respecter les codes, bien évidemment le narrateur, durant ce bref instant entre la vie et la mort, parcourt certaine étapes de sa vie, repense à ce qui l'a construit et finalement amené à dévorer la vie, jouir des femmes mais refuser la société, le système, les codes, les statuts, préférer sa solitude et ses livres, développer des stratégies pour se rendre invisible et entre autre : faire le mort... ce qui est assez cocasse vu sa situation de gisant au milieu de Paris, attirant la foule et les voyeurs autour de lui.



Alors d'où vient ce sentiment ambigu une fois refermé le livre. Car au travers de cette lutte entre le narrateur, son moi et la mort, il s'agit d'un texte chantant la vie. Mais une vie assez étonnante, de mon point de vue, car autocentrée, assez méprisant pour les autres, les femmes n'étant finalement que des jambes et ayant très peu d'empathie pour ses semblables. Rapidement au fil des pages j'ai pensé que le narrateur était certainement l'auteur ou alors un clone très proche. Alors pourquoi ce livre ? Pourquoi un texte certes brillant mais bourré de référence littéraire, picturale, musicale, qui finalement s'adresse à un lectorat assez intellectuel, lectorat ou population qu'il rejette (vomit ?) tout au long de son roman ? A part un brillant exercice de style et d'écriture et une déclaration d'amour à sa femme, sa famille et quelques copains en toute fin de texte qu'a voulu nous apporter dans ce texte Jean-Pierre Enjalbert ? Pour ma part je cherche toujours.



Néanmoins, c'est un livre qui m'aura marqué car si mes lectures sont des compagnes fidèles de mes nuits blanches, le livre est rarement la cause d'une nuit blanche. Or cette fois-ci ce roman brillant m'a tenu éveillé et m'a fait passer un très agréable moment plein de rire silencieux, pour ne pas réveiller ma bien aimée.
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Prendre fin

C'est le plein soleil sur Paris en ce mois de juillet. Les robes légères sont de sortie dévoilant les jambes des femmes, ce qui n'est pas pour déplaire au personnage de ce roman qui marche dans la rue nonchalamment en les observant malicieusement. D'emblée il se lance dans une tirade sur les gambettes – on ne peut pas s'empêcher ici de penser au film L'homme qui aimait les femmes de Truffaut et à cette célébrissime phrase : « Les jambes de femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens lui donnant son équilibre et son harmonie. » Bref, le ravissement de notre homme est de courte durée lorsqu'il découvre que sa voiture a disparu, emmenée à la fourrière.

La joie de vivre laisse la place à une certaine contrariété... En chemin pour récupérer son bien, il s'effondre d'un coup, probablement victime d'un infarctus. Le voici donc gisant sur l'esplanade du Centre Pompidou sous un soleil de plomb.

Le coeur est en train de lâcher. Les minutes s'égrennent. Le temps est comme suspendu. Un temps qu'il faut bien occuper... par des pensées... sur la vie et la mort bien sûr, sur la société, et puis inévitablement des moments de vie défilent.

Un sujet qui ne manque pas d'intérêt, un début prometteur plein d'emphase, d'érudition, de réflexions bien senties, le tout parsemé de références littéraires, picturales, philosophiques etc... le ton est volontiers caustique, les traits d'humour fréquents, mais plus la lecture avance plus les digressions sont nombreuses, plus les propos sont confus, et tout cela me lasse. Ce « je » qui prend tout l'espace (malgré son immobilisme) m'agace. Les quelques personnages qui passent par-ci par-là sont de simples esquisses. L'auteur survole plus qu'il n'explore, dommage car le sujet aurait mérité mieux.

Certes l'écriture est alerte et assez brillante il faut le reconnaître, mais le cynisme vire à la condescendance. Je me suis vite noyée dans ce flot de paroles, si bien que je suis incapable de vous « raconter » cette histoire. Histoire que j'ai tout de même lue jusqu'au bout pour qu'enfin prenne fin ce personnage.
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Prendre fin

On a beau savoir que la mort nous tombera dessus un jour ou l'autre, on est tous aussi désarmés le jour où ça arrive. C'est dans cette indélicate position que se retrouve le narrateur un jour de printemps devant Beaubourg. Seul au centre de toutes les attentions, il s'interroge et se raconte. Avec un verbe truculent et une éloquence gouleyante, il nous entraîne au fil de ses pensées dans ses souvenirs et ses questionnements au moment d'affronter l'inéluctable. Il joue avec les mots à la manière d'un Desproges ou d'un Devos, sans toutefois égaler le maître. C'est un sourire aux lèvres que j'ai dégusté la première moitié du livre qui malheureusement s'enlise et a fini par ne plus finir. Un style incontestablement brillant n'a pas suffi a me faire entrer de plain pied dans une narration somme toute assez décousue. Un bon moment de lecture tout de même mais loin d'être inoubliable.
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Prendre fin

Les livres sont comme les personnes. Il y ceux avec qui on accroche tout de suite et qui vont nous suivre toute la vie, d’autres qui ne sont que de passage et enfin, ceux avec qui on ne s’entendra jamais. Et Prendre fin de Jean-Pierre Enjalbert fait partie de cette dernière catégorie.



Trop bavard, trop bruyant, trop égocentrique, ce roman est comme ces personnes qui adorent s’entendre parler pour ne rien dire. Dans un monologue de plus de 200 pages, le narrateur dissèque toutes les pensées qui lui viennent à l’esprit alors qu’il s’écroule sur l’esplanade du Centre Pompidou à Paris, victime d’un problème cardiaque.



Mais, dans ces divagations, pas un mot sur la douleur que provoque un arrêt cardiaque ni sur l’agitation des passants. Tout le discours est centré sur la petite personne du narrateur. Pour nous dire quoi ? Qu’il ne veut pas mourir, pardi ! Trop jeune, encore beaucoup de projets… le discours habituel, quoi. Rien de nouveau à attendre de ce coté-là.



Par contre, au niveau de la forme, le lecteur est servi. Les pensées s’entrechoquent, passant du coq à l’âne sans transition, ce qui rend la lecture relativement difficile. Personnellement, je me suis rapidement lassée du petit jeu qui consiste à lire la même phrase plusieurs fois pour se souvenir (et essayer de comprendre) comment l’auteur passait de l’idée A à l’idée B en quelques lignes.



Le caractère brouillon de ce récit m’a donc achevé et ce ne sont pas les quelques jeux de mots bien pensés qui ont réussis à me réconcilier avec ce roman.



Par contre, parce qu’il y a du positif dans toute chose, j’ai trouvé que l’idée du marque-page à découper était à la fois ludique et intelligente.



Je remercie malgré tout Babelio et les Editions Belfond pour cette lecture.
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Prendre fin



L'éditeur affiche “roman” en page de titre. Hors point de roman entre ces pages. Ou pas vraiment. Un protagoniste, certes. Une situation dramatique. Mais qui n'est que prétexte. Car la mort, finalement, n'est intéressante que par ses possibilités textuelles. Anti-roman ?



Le corps n'y est plus, mais ça cogite. Vif, inventif, trublion, l'esprit est alerte. Quelques piques bien senties se faufilent l'air de rien - Philippe Labro se recycle comme “grossiste en clichés” et Le Dalaï Lama brille par sa “connerie stratosphérique”. Jean-Pierre Enjalbert retourne et déconstruit les phrases toutes faites, malmène les références culturelles, peaufine les chutes, jongle avec un langage à géométrie variable.



Il y a quelques passages franchement drôles. J'ai aimé la créativité littéraire de l'objet, mais par petites touches, en picorant. C'est brillant en son genre, l'écrivain s'est amusé. le lecteur peine à ressentir la même jubilation sur la longueur.



[Lu dans le cadre de ces fabuleuses masses critiques]




Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Prendre fin

Il était temps de surtout arriver à la fin de ce livre. Pourtant j'avais terriblement accroché avec le speech du départ: comment doit-on mourir? Que devons-nous dire ou faire quand le destin vient nous faucher d'un coup sec? Il est clair que nous ne mourons pas tous les jours et ce n'est pas un mode d'emploi qui nous est livré en début de vie.



Comment ne pas craquer sur ce thème qui sera retourner dans tous les sens?



Oui sauf qu'arriver à la moitié du roman je n'en pouvais plus. Certes au début, je dévore ce roman et puis je m'y ennuie. J'ai l'impression qu'on tourne en rond et j'avoue je me sens cruche. Le roman devient prise de tête et je n'arrive tout simplement plus à suivre le narrateur dans ces élucubrations.



Je finis enfin enfin le roman, je suis épuisée, mon cerveau ne répond plus, je suis noyée. Quel dommage, la plume de l'auteur est tout de même magnifique mais je n'étais pas à la hauteur de ce livre.
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