Ce roman est l`histoire d`une petite ville de banlieue qui se dégrade. Une usine est délocalisée en une nuit et la violence s`est installée en même temps que le trafic de drogue contrôlé par des gangs. La violence se développe dans la vie de l`école ou travaille Nathalie, mère de deux enfants et compagne de Stéphane. La dégradation de cette ville va provoquer à son tour la dégradation de cette famille. Cela va provoquer une rupture des liens à tous les niveaux.
Le roman commence quand Nathalie a un accident de voiture et que le père est persuadé que ce sont ses enfants qui l`ont poussé à bout.
Le roman commence quand Nathalie a un accident de voiture et que le père est persuadé que ce sont ses enfants qui l`ont poussé à bout.
C`est une phrase de mon livre : « Les enfants séparent ceux qui s`aiment en silence. » Les enfants par leur intransigeance, la violence de leur propos, vont créer des dissensions dans le couple qui va finir par rompre. Les enfants vont ensuite vivre avec la mère qui va rapidement s`isoler. L`histoire de mon livre est celle d`un père qui va lutter pour reconstruire sa famille et chercher à comprendre pourquoi ses enfants sont devenus délinquants pour renouer avec eux.
Si et c`est en effet très important de le dire. On va rapidement comprendre dans le roman que ces enfants devenus délinquants sont effectivement des victimes de ceux que j`appelle « Ceux qui osent tout ». Ces gens-là ce sont ceux qui, en une nuit, délocalisent une usine et mettent 300 ouvriers à la rue et ce sont aussi ces minorités agissantes, une bande de délinquants, qui, à 20 ou 30 personnes, vont pourrir une ville et provoquer la peur. Ça c`est pour moi une démission du rôle de protection de la société. Ceux qui osent tout prennent le contrôle de la ville, la société n`ose plus montrer sa force et protéger les citoyens.
On voit actuellement une vraie émergence des témoignages anonymes. Quand j`ai réfléchi au roman, j`ai tout de suite pensé que le père qui se révoltait pouvait utiliser ce mur d`expression qu`est le blog. J`ai même imaginé au départ que le roman s`appellerait « le blog d`un père en colère ». Il l`utilise de manière anonyme mais d`autres parents vont se retrouver sur ce blog et se livrer, raconter leurs propres expériences. J`ai de l`empathie pour ce que j`appelle les « victimes silencieuses. » Dans notre société, on demande aux parents d`être parfaits, de souffrir en silence. Ils gardent en eux cette colère et cela peut les « bouffer ». C`est cela que j`ai voulu exprimer par ce cri du père. D`ailleurs, sur le mur facebook du roman qui réunit 5000 parents, je reçois énormément de témoignages de "parents en colère", notamment des mères seules...
C`est un point qui interpelle beaucoup de lecteurs et même de lectrices. Stéphane cherche à comprendre comment il en est arrivé là. Il se rend compte que la société joue contre lui et contre les pères et les parents en général. Il écrit dans son blog que jamais la société n`avait été autant l`ennemie des parents et des valeurs éducatives. La situation économique rend en effet les devoirs de bases de la famille comme se loger ou se nourrir compliqués et la société est en permanence en train d`emmener les enfants vers des valeurs non humanistes : c`est la société de consommation. Ainsi l`enfant veut le dernier smartphone, la dernière paire de basket à la mode...
D`autre part, il y a de plus en plus ce que j`appelle une culture « par défaut », qui est une culture née en Amérique du Nord et qui est très violente. Si vous regardez les chaines de télévision, vous vous rendrez compte qu`on est en permanence dans la violence, la brutalité ou la vulgarité (téléréalité)... De même, il n`y a pas une affiche de film où il n`y a pas une arme ou une explosion. Tout ce que les enfants regardent véhicule l`idée que la fin justifie les moyens. Cela forme une sorte de culture « par défaut » qui les rend beaucoup plus durs. Et on se demande où et comment les valeurs humanistes comme la compassion, la bienveillance ou l`attention aux autres peuvent leur être inculquées.
Dans le roman, Stéphane parle de ces mots -ce sont les mêmes : la compassion, la bienveillance- qui ont disparu et qui rendent bien compte des nouvelles valeurs ou de l`absence de valeurs de notre société actuelle.
Elle est issue d`une génération qui a du mal à comprendre la violence qui a émergé et qui ne sait pas par quel bout la prendre. le père essaie de trouver des voies de sortie et de recréer des liens d`amour et de tendresse avec ses enfants et sa femme. C`est une lutte envers la société contemporaine et cette "décivilisation" qui nait du laxisme, de l`indifférence, et de l`individualisme. La société a été castratrice, elle a été autrefois du côté des parents, et sans doute de manière excessive mais aujourd`hui on est passé dans un sens totalement inverse.
Je vois un changement avec les années 1970 et sa doxa du « jouir tout de suite ». La dérive économique née de la société de consommation et son matérialisme ont engendré ce changement de valeurs. Mais nous sommes peut-être aujourd`hui à l`aube de nouveaux changements : on voit de plus en plus de pédagogues qui disent et écrivent qu`il faut donner des cadres, des structures à l`enfant et qu`il n`est pas interdit de le frustrer. On peut donner de l`amour à l`enfant tout en l`encadrant. On n`est pas obligé d`être dans l`antagonisme. On peut aussi être dans la complémentarité. Il faut de l`amour ET de l`autorité.
Tout à fait. C`est un enfant qui représente une voie d`espoir. C`est un enfant de la cité doué en mathématique et qui va pouvoir sortir de sa condition, la sublimer grâce à l`école de la République. Kamel est un personnage attachant car ses conditions pour s`en sortir sont beaucoup plus dures que pour d`autres, mais, lui il travaille. Il fait ce qu`il faut faire pour s`en sortir.
Non, elle est complètement fictive ! Il n`y a pas de ville de ce nom là en île de France. C`est une ville qui n`est pas un symbole de la banlieue mais qui concentre tous les problèmes qu`on peut retrouver ici et là. Mon livre n`est en aucun cas une stigmatisation de la banlieue.
J`ai voulu avant tout écrire un roman avec un suspense. Ce n`est en aucun cas un essai. Il y a une vraie histoire. Après, il est vrai que j`aime la littérature qui s`inscrit dans la réalité sociale. Il y a des livres dans lesquels on ne sait pas si les protagonistes ont vraiment un "vrai" travail et des soucis qui correspondent à notre époque. Moi, j`ai envie d`écrire des romans qui se déroulent dans le monde d`aujourd`hui, qui soient ancrés dans la réalité et avec des personnages qui évoluent dans des endroits où on a moins l`habitude de les voir comme la banlieue.
Ce qui m`intéresse ce sont les lames de fond qui transforment la société sur trente ou quarante ans. Par exemple, je suis fan de Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski. La grande différence entre le héros de « Crime et châtiment » et le même héros aujourd`hui, c`est qu`aujourd`hui il ne se dénoncerait pas. La notion de remord, de culpabilité, la notion de « main retenue » n`existent plus. Rien, aujourd`hui, ne retient plus rien. C`est un mouvement de fond fondamental. On a tué Dieu mais on ne l`a pas remplacé. Aujourd`hui la torture, au cinéma, peut être sympathique comme dans « Réservoir Dog » de Quentin Tarantino. Dans les films de Tarantino on achève les ennemis.
On a connu un virage très important dans la représentation de la violence. C`est assez significatif. le temps n`est plus à la compassion, au dialogue. Cela pose une question importante : comment va-t-on construire la société de demain ? Va-ton inculquer les bonnes valeurs à nos enfants ?
Le combat du père dans mon roman et celui de tous les parents est difficile mais je crois que tout est possible car on arrive à une période où l`on peut tous s`entendre sur le diagnostic pour parler enfin des solutions. Ce n`était pas forcément le cas avant. Il y a des voies d`espérance.
Jean-Sébastien Hongre, Un amour au long cours. Existe-t-il une formule magique pour quun couple résiste au temps qui passe, à la pression du quotidien ? Anaïs et Franck y croient, ils ont décidé de tenir bon contre vents et marées. Au fil des années, ils ont forgé des règles de vie quils ont écrites et affichées sur leur frigidaire. Ainsi est née la « Constitution du couple » quils ont établie pour tenter de traverser ensemble les grandes étapes de toute vie conjugale : léducation des enfants, la pression au travail, lérosion du désir et des sentiments, la tentation de linfidélité Leurs filles devenues grandes, Anaïs et Franck engagent un dialogue risqué. Ont-ils réussi leur pari ? Dix articles dune « constitution » suffisent-ils pour quune vie de couple perdure ? Lamour peut-il réellement se décider ? Un livre dans lequel tout le monde pourra se reconnaître, une histoire touchante qui pourrait aussi savérer utile !
qui est le frère de Joseph