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Critiques de Jean-Pierre Gattégno (42)
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Mon âme au diable

Un professeur vacataire est nommé dans un des pires lycées qui soit.

Il se voit proposer un improbable marché par un haut fonctionnaire de l’éducation nationale :

tuer la principale du lycée contre l’assurance d’un CDI dans un lycée huppé.

Avec de nombreuses références à des films et à des livres, l’auteur nous propose une histoire à priori loufoque, mais qui en réalité pose de véritables et nombreux problèmes :

éducation à deux vitesses, inégalité des chances, fracture sociale, corruption à tous les niveaux…….

Les personnages et les situations sont outrés et caricaturaux, mais le fond de vérité est bien là et ça fait froid dans le dos.

Un livre qui au premier degré peut faire sourire voire rire, mais qui est d’une grande profondeur et au final bien pessimiste à juste titre.

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Les aventures de l'infortuné marrane Juan de ..

Aventures picaresques en diable, avec un côté Lazarillo de Tormes pour ce roman qui met en scène les aventures d'un jeune garçon sur fond de guerres de religion. Par la bouche d'un des personnages, l'auteur émet l'idée que les Juifs furent persécutés par les grands d'Espagne qui ne produisaient rien par peur de se voir déposséder de leurs privilèges par ceux dont l'intelligence te l'industrie enrichissait le pays. Que dire alors de ceux qui veulent imposer leur religion et ses sujétions aux autres alors qu'eux mêmes ne produisent rien?

Ce livre, conforme avec la réalité historique d'une époque, agrémenté par beaucoup d'humour, n'est jamais vulgaire et se lit d'une traite.
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Longtemps je me suis couché de bonne heure

Je n'aurais jamais imaginé rencontrer ce Sébastien Ponchelet, ancien délinquant mené par ses rencontres.... Sholam, son compagnon de cellule, Gabriel, grand farceur assez maladroit, mais aussi France, sa logeuse et ses deux ados mal dans leurs baskets, et puis aussi Raymond, et Denise...et bien d'autres dans ce roman psycho/policier! On verrait bien tous ces protagonistes dans un film d'action!. Je suis entrée dans l'histoire un peu méfiante et puis vite convaincue, ça touche un peu à la littérature, mais aussi aux beaux-arts. C'est bien écrit, ça m'a bien plu.
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Longtemps je me suis couché de bonne heure

N°315 – Octobre 2008



LONGTEMPS JE ME SUIS COUCHE DE BONNE HEURE – Jean-Pierre GATTEGNO [Acte Sud].



Cela n'a l'air de rien, mais cet ouvrage illustre à sa manière très personnelle l'attrait, l'intérêt que peut susciter la première phrase d'un livre. le quidam la lit, puis, sans raison, sans savoir pourquoi, il est happé par ce peu de mots, puis poursuit avec la deuxième ... et se surprend à pousser sa lecture jusqu'à la fin sans que l'ennui s'insinue dans sa démarche, transformant le moment consacré à la lecture, que d'aucuns regardent comme un perte de temps, en un moment de pur plaisir.

Cette chronique s'est souvent fait l'écho de ces auteurs qui captent à ce point un individu que le hasard met en présence de leur livre, le transforment presque aussitôt en témoin passionné de leur voyage, lui prêtent cette merveilleuse ivresse des mots, bref en font un lecteur attentif, enthousiasmé par le récit et presque déçu d'arriver, sans s'en rendre compte, à la fin de ce roman qui lui a procuré tant d'agréments qu'il ne sait lui-même comment l'exprimer et se contente de dire que cela lui a plu. Cette grande économie de mots cache souvent une foule d'impressions à jamais inexprimées comme si c'était déflorer le livre que d'indiquer en quoi il a été à ce point attachant. C'est comme le fil d'un écheveau qu'on tire et qui se déroule en apportant à son curieux amateur un soudain intérêt.

Ainsi Jean-Pierre Gattegno prend-il pour titre de son roman la première phrase mythique d'un roman de Marcel Proust. C'est plutôt une bonne illustration, sauf qu'en ce qui me concerne, je n'ai jamais pu lire l'auteur de « Du Côté de chez Swann »!



Il y a l'histoire, celle d'un petit truand minable, Sébastien Ponchelet, que la prison met en présence d'un détenu cultivé et amateur d'art, voleur de tableaux... et grand lecteur. Pendant sa liberté conditionnelle il travaille chez un éditeur parisien, mais son emploi de manutentionnaire rend sa vie terne. Pourtant, il va croiser dans le métro une femme à qui la lecture prête un regard pétillant et un manuscrit raturé et annoté qui va bouleverser sa vie et le faire pénétrer dans l'univers des livres. Cette femme, pourtant personnage furtif de ce récit, me semble avoir un vraie épaisseur avec sa beauté énigmatique, son indifférence feinte, sa compréhension de Sébastien. Je retiens une de ses phrases «  Voilà, je préfère l'amour des livres, même quand ils sont mauvais, il y a toujours quelque chose qui les sauve... ». Elle est le prétexte à l'évocation d'un autre monde qui jouxte celui de l'édition, de l'écriture, comme Sébastien peut l'être de la peinture également évoqué à travers une foule de tableaux... et avec son pendant, celui du faux.

Même s'il ne lit pas ce manuscrit comme un passionné, ces quelques mots vont être pour lui le point de départ d'une réflexion, d'un questionnement introspectif. Les annotations et les corrections apposées successivement en marge d'un manuscrit ou d'un livre sont l'illustration d'une sorte de partition silencieuse, une discussion secrète dans un improbable huis clos entre deux personnes qui ne se connaissent pas et qui ne se rencontrerons jamais.



Il y a aussi le style, direct et sans fioriture qui rend ce texte attachant.



Cela rejoint un peu la remarque de Jean-Marie le Cléziot, Prix Nobel de littérature 2008 qui, nouvellement couronné, conseillait simplement au reste du monde de continuer à lire des romans. Celui-ci fait partie de ces ouvrages qui sont autant de moments jubilatoires dont il serait dommage de se priver.





 
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J'ai tué Anémie Lothomb

J'ai été déçue, au final, par ce roman. Certes un roman de Jean-Pierre Gattegno est toujours plein d'idées astucieuses, de rebondissements, de trouvailles imprévues.

Et l'idée de départ, ici, ne manque pas de sel : le romancier aigri confronté aux produits phares du marketing de masse veut assurer la promotion de son propre roman dont les ventes ne décollent pas, alors que, il en est persuadé, il a bien plus de talent que les Margarine Pingeot, Houellebegbeder ou Anémie Lothomb... Alors, profitant d'un incroyable concours de circonstances, notre écrivain frustré va ourdir une invraisemblable machination qui n'a d'autre objectif que de faire grimper en tête des ventes ses écrits boudés par la critique et les acheteurs... Mais les choses ne vont pas se passer exactement comme il le prévoit, et dès lors s'engage un jeu de piste … dont le dénouement, finalement, est très attendu, très prévisible et très convenu, et çà c'est dommage.

Non seulement parce que ce dénouement, on le voit venir très vite, et c'est forcément décevant pour le lecteur qui prend en défaut l'inventivité de l'auteur et ne voit plus dans ce roman qu'une intrigue simpliste. Car avec un sujet pareil, où les personnages composent une ode à une littérature digne de ce nom confrontée au livre devenu simple produit commercial, il était possible d'aller beaucoup plus loin et de faire beaucoup mieux. On attendait plus de finesse, plus d'émotions...

Mais bon, on passe un moment agréable.
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Longtemps je me suis couché de bonne heure

J’ai découvert cet auteur par hasard si l’on peut dire. Mais de quoi de plus normal dans une bibliothèque où regorgent de petites pépites. En cherchant un livre de Dominique Fernandez sur l’Italie que je ne trouvai pas, et laissant courir mes yeux le long du rayonnage suivant, je tombai sur « J’ai tué Anémie Lothomb ». Ce titre m’a tout de suite attiré car j’ai lu tout naturellement Amélie Nothomb, avant de réaliser le jeu de mot. Cet autre auteur que je connaissais pour l’avoir vue souvent à Apostrophes, à La Grande Librairie et lors d’interviews divers, mais sans avoir lu aucun de ces livres. J’ai quand même sauté le pas, en 2022, en lisant son premier roman, puis son deuxième. La lecture du troisième ne va pas tarder. Cela veut dire que j’aime son écriture et sa personnalité hors du commun.

Donc, avec un petit sentiment joyeux, je pris le livre de Jean-Pierre Gattégno que je dévorai avec délice. Il aurait d’ailleurs pu être écrit par celle qui se cachait dans le personnage de l’assassinée.

En rendant le livre emprunté, je demandai à la bibliothécaire de me réserver un autre livre à partir d’une autre bibliothèque du réseau puisque dans celle-ci il n’y en avait pas d’autres. Elle me cita quelques titres et je m’arrêtai tout naturellement sur un qui me « parlait », et le gagnant a été celui que je lis encore en écrivant ces lignes « Longtemps, je me suis couché de bonne heure ». Cela voulait-il dire qu’après Amélie Nothomb, il allait se pencher sur le cas de Marcel Proust.

A partir de la page 39, des indices me le confirment. C’est troublant. Mais ce qui m’a fait prendre « la plume » ou plutôt mon clavier d’ordinateur, c’est que Monsieur Gattégno m’a encore fait découvrir un autre livre en citant seulement le titre et quelques phrases du texte. Le titre bien sûr, pour une ancienne bibliothécaire (un jour, bibliothécaire toujours), m’interpela encore : « Une histoire de la lecture ». La curiosité me fit interrompre ma lecture pour surfer sur le net. Je trouvai tout de suite son auteur, mais pour être sûre que ce soit le bon livre, je tapai la première phrase citée et la trouvai également. C’est le bon auteur : Alberto Manguel, écrivain et critique argentin-canadien.

C’est ce que j’aime dans la lecture, un livre en entraîne un autre, peut provoquer une rencontre avec un(e) amie sur Babelio qui vous dirige vers d’autres livres, voire son propre livre. C’est ce qui m’est arrivée avec ma nouvelle amie Afriqueah. Elle-même m’a fait rencontrer une autre amie Babeliote, amoureuse de Henry James, comme moi. On le sait, la lecture est un monde sans fin et un plaisir infini.



Pour en revenir au livre de Jean-Pierre Gattégno, il y a la lecture et il y a les tableaux. Et aussi les prémices d’une histoire d’amour. La vie tout simplement.



Mais après la lecture de ce livre, quand vous irez dans un musée, vous ne regarderez plus un tableau de la même façon qu’avant : il y a l’avant et il y a l’après, une phrase que l’on entend souvent en ce moment.

En tout cas, quand je parcourrai un certain musée où trône un certain tableau, je le regarderai avec un autre œil, avec un certain regard, mais aussi tous les autres désormais.

Vous m’en direz des nouvelles.

A bientôt.

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Neutralité malveillante

À la suite du décès de l'un de ses confrères, Jacques Silbermann, Michel Durand accepte de prendre en consultation, Günther Bloch.

"Dès le début, il se révéla un patient atypique."

Grosse erreur !

Un roman qui se lit avec plaisir. Un cheminement très bien fait pour nous mener vers le bouquet final. Le narrateur est le thérapeute.

L'angoisse et la peur montent aussi bien chez le médecin que chez le lecteur qui ne peut qu'être captivé.

On a hâte de comprendre comment le diabolique va happer sa proie.




Lien : https://vie-quotidienne-de-f..
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J'ai tué Anémie Lothomb

Saint D., dans les Vosges, lors d'un salon littéraire. Un écrivain est là, attablé, dans l'attente qu'un lecteur s'intéresse à son roman. Or, le public se précipite vers la table où se trouve Anémie Lothomb, alors que lui reste dans l'expectative que quelqu'un lui demande de dédicacer son dernier ouvrage. Le soir, en quitttant le salon, sur une route déserte de campagne, il aperçoit une voiture visiblement accidentée sur le bas-côté de la route. A l'intérieur, plus personne à la place du conducteur mais la passagère est encore là, mais est-elle décédée ? L'auteur décide de lui venir en aide et réalise que cette femme est Anémie Lothomb ! Une idée lui traverse alors la tête...



Ce roman nous interroge sur ce qui nous fait acheter un livre : est-ce la qualité de l'écriture ou de l'histoire ou la renommée de son auteur ? Seul bémol : la fin que j'ai moyennement aimée.
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L'étrange journée de Raoul Sévilla

Roman d'initiation ou plus exactement de la découverte de la vie, le tout concentré en une journée.



Raoul, c’est vous et moi. C’est le jeune garçon qui souffre (ici harcèlement scolaire) à l’école car il est une proie facile ; c’est le garçon « prisonnier » à qui parents souhaitent « imposer » un métier ; c’est le garçon ultra imaginatif, créatif, celui qui n’est pas dans ses baskets dans le milieu scolaire.



« Moi aussi j’étais de trop : quel que fût l’endroit où je me trouvais, dans ma famille ou au collège, je me sentais de trop. Sauf dans la pissotière dont je venais de rêver, il n’y avait nulle part de place pour moi »



C’est vous, c’est moi !

Et c’est surtout un garçon qui ose ! Ose faire l’école buissonnière, ose s’opposer, répondre, se pervertir.

« Rien n’était jamais sûr. Je l’avais appris au cours de cette étonnante journée ».



C’est un livre qui se lit tout seul. A l’instar d’une journée, on ouvre le livre de bon matin et on ne le lâche plus tant l’écriture est belle et fluide.



Livre engagé « Pour lui, dès qu’il s’agissait des djidios, l’injustice était partout. Il n’avait pas tort. Moi aussi, j’avais éprouvé un sentiment d’injustice devant les accusations de Larruche, j’avais alors, même s’il m’en coûtait de le reconnaître, partagé le désespoir de mon père ».



Livre sur la création, sur l’écrivain et son rôle, ses muses…

« Trop émotif, trop d’imagination ? N’étaient-ce pas justement les qualités d’un écrivain ? »



Une écriture fluide, une déambulation plaisante dans le Paris artistique, des thèmes de réflexion... un bon livre que je recommande

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Mon âme au diable

Ce roman bien ficelé est plein d'humour mais révélateur de certains aspects de la crise de l'enseignement. Un professeur au bout du rouleau, qui n'a eu que des remplacements dans des établissements de dernière catégorie, se voit proposer une future carrière dans un lycée prestigieux à la condition de tuer la principale du collège Verdi.
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Mon âme au diable

En pleine réforme de l'Education, on va sans doute rire jaune en lisant ce polar. Ou : comment on devient prof avec un petit bagage.

A part cette actualité, plaisir de suivre le scénario assez bien ficelé et la chute vraiment bien tournée. Les personnages sont crédibles si l'on admet qu'on est dans la fiction. Mais ...

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Longtemps je me suis couché de bonne heure

Incipit parmi les plus célèbre, Longtemps, je me suis couché de bonne heure devient entre les mains de Jean-Pierre Gattégno, le prétexte à l’introspection d’un ancien détenu réinséré au sein d’une maison d’édition. L’idée est originale. Le développement nous fait entrer dans une intrigue contemporaine. Je ne suis pas entré dedans et je crois avoir cerner la raison.



C’est simple, je n’ai pas cru la voix de cette narration à la 1er personne. Le personnage du braqueur/taulard, qui se fascine et nous raconte l’art et la littérature, sonne faux tant c’est l’auteur derrière que j’entends. Le narrateur « prétexte » se désincarne et l’intrigue n’aide pas car elle navigue entre inconsistance dramatique et facilité scénaristique.



Pour autant, Longtemps, je me suis couché de bonne heure montre les bases d’un polar avec braqueur esthète et policier invasif. Jean-Pierre Gattégno montre un sens du masquage de faits intéressants. Mais ce n’est pas assez poussé dans ce roman à mon goût. L’auteur ne donne pas vraiment de direction sur ses intentions. Pas un polar mais pas un contemporain non plus. II y a des éléments en trop ou alors il en manque.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/longtem..
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Longtemps je me suis couché de bonne heure

Dans ce roman de Jean-Pierre Gattégno, le personnage principal est un médiocre, pousseur de diables et de charriots, qui a fait de la prison suite à un braquage qui a mal tourné et qui n’a jamais vraiment tenu un livre dans ses mains. Il travaille aujourd’hui comme petit employé d’une prestigieuse maison d’édition et un manuscrit lui tombe dans les mains, par hasard. Parmi les ratures, il découvre la première phrase, qui le frappe de plein fouet.



Ce qui fait la force de ce roman, c'est qu'il n'y a dedans ni jugement ni condamnation hâtive. Le narrateur se laisse parfois aller à la tentation de mépriser son prochain – son semblable, mouton sans regard qui suit la masse, mais il se surprend à déchiffrer, sur le visage même des enfants de sa logeuse De même, la lectrice au tailleur gris rencontrée dans le métro et qui fascine notre héros n’est pas un idéal parfait. Au regard fasciné que lui porte le narrateur, succède le portrait d’une femme seule, déçue par les hommes, et qui confie un soir : « Voilà, je préfère l’amour des livres, même quand ils sont mauvais, il y a toujours quelque chose qui les sauve… » Peut-être que c’est là qu’est la clé de la réussite de ce roman : le narrateur est parfois naïf mais l’écrivain fait dans la nuance…
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Longtemps je me suis couché de bonne heure

« Longtemps je me suis couché de bonne heure », par sa simplicité apparente, dégage une aura sépia, celle des romans ou films noirs des années soixante. Viennent à l’esprit presque immédiatement des noms et des « gueules » du 7ème art qui auraient incarné ces personnages si atypiques (dans la lignée des Robert Dalban, Maurice Biraud…). A un point tel qu’un visage s’est imposé à moi pour incarner ce Sébastien Ponchelet à l’allure si débonnaire, et qui n’est autre que Belmondo (jeune). Mais bien évidemment, on ne peut résumer ce roman à cela car il y porte une vraie réflexion sur l’art, notamment comment les milieux défavorisés l’appréhendent. Qu’il s’agisse de littérature ou de peinture, la compréhension et la perception sont elles innées ou relatives à l’éducation ? Sébastien Ponchelet, délinquant au petit bonheur la malchance, va faire une étrange découverte dans la maison d’édition où il est manutentionnaire. Un manuscrit qui va éveiller ses sens, notamment par sa première phrase « Longtemps je me suis couché de bonne heure ». Ces quelques mots (célèbres déjà avant lui), et péripéties suffiront à le déstabiliser et vivre des aventures troublantes. Jean-Pierre Gattégno apporte à son personnage une vraie profondeur, où décors plantés, il va faire en peu de temps des rencontres qui bouleverseront sa vie. Le style est alerte, l’écriture d’une simplicité revendiquée, nous faisant aller à l’essentiel à savoir une intrigue mêlant tour à tour des vols de tableaux, une filature amoureuse, du fantastique en la personne d’un Proust ressuscité et pas mal d’introspections. Voilà un roman populaire, très plaisant à lire.
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Neutralité malveillante

Je vais être franche avec vous, ce livre se lit sans être l'égal d'un Zola mais est doté d'un feu d'artifice final pas mal du tout.



On assiste à la chute d'un psychanalyste qui tombe dans les griffes de l'un de ses patients particulièrement pervers. Durand se révèle littéralement à lui-même en incarnant ce dont il veut sauver ses patients. Nous suivons donc l'évolution de l'analyse du patient sans savoir qui manipule qui.



Un livre au titre bien trouvé que j'ai compris à la toute fin de l'histoire. Je m'attendais à trembler sous l'effet de la manipulation, ce ne fut pas le cas mais j'étais tout de même impatiente de connaître la fin.
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Longtemps je me suis couché de bonne heure

je cherche l'onglet : NE PAS LIRE ou EVITER DE LE LIRE : vous l'auriez-vu quelque part ????
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J'ai tué Anémie Lothomb

Antoine Galoubet, auteur d'une dizaine de romans, peine à se faire reconnaitre par la profession et le public. Entre les auteurs formatés pour plaire aux masses et les stars du show-bizz et de la politique, difficile de se faire une place dans les rayons des librairies.

Lors d'un salon littéraire de province, sa route croise celle de la célèbre Anémie Lothomb. Profitant de ce "heureux" hasard, il va, avec l'aide d'un admirateur, monter un plan média hors du commun pour enfin se faire connaître et attirer l'attention sur ses œuvres.



Si l’intrigue de ce roman est somme toute assez convenue, j'ai pris un certain plaisir à lire la critique acerbe et un brin cynique que l'auteur fait du monde littéraire et de ses méthodes de marketing.



J'y ai retrouvé tout ce qui m’irrite : les auteurs formatés pour plaire au plus grand nombre (Levy et consort en prennent pour leur grade), les rentrées littéraires (tramplin promotionnel qui bénéficie toujours aux mêmes auteurs), les médias qui prêtent plus d'attention à l'enveloppe qu'au contenu (quand ils le lisent !), les "consommateurs" moutonniers qui ne regardent pas plus moins que les têtes de gondoles des supermarchés du livre... Tout le monde en prend pour son grade.



Une lecture divertissante et qui jette un petit pavé de plus dans la mare de l'industrie française du livre.
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Mon âme au diable

LIVRE RECU EN TEST



Bien des choses sont réelles dans ce court roman qui se lit très vite (l’appel bidon pour protéger les absentéïstes, les cours sabotés par les petits caïds s’ils en décident ainsi, les violences verbales, insultes et autres injures….). L’auteur manifeste une connaissance assez fine de l’Education (...)



la suite sur mon blog
Lien : http://lespassionsdelaura.ov..
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L'étrange journée de Raoul Sévilla

Raoul Sevilla, sage collégien en banlieue parisienne, est victime de harcèlement scolaire et a peur de se faire casser la figure par les « lascars » qui le harcèlent, et le traitent de sale juif. Fuyant le lundi fatidique, il décide de quitter le quartier de Sambre-et-Meuse, au fin fond du Xe arrindissement, de faire l’école buissonnière en occupant cette journée à déambuler seul dans Paris.

Cette étrange journee va le faire grandir et lui ouvrir les yeux. On découvre avec lui le Paris des années 1960, encore très imprégné par les ressentiments liés à la guerre. Raoul se sent de trop et nul part à sa place.

Il se sent exclu par les autres collégiens, qui grands de taille, le dominent tout en faisant preuve de lâcheté.

Son désir de devenir écrivain, lui le "bon en français", se heurte à une réalité peu enthousiasmante. Son père l'imagine coiffeur ou vendeur, tandis que François, le fils ainé, sera médecin.

Sa mère surprotectrice... fait de lui un jeune timoré. Elle transfère ses frustrations sur ce second fils, lequel se sent de plus en plus mal dans sa famille.

Il se sent également méprisé par un les Frydman, ses voisins ashkénazes, qui évitent les Sévilla, ces Juifs ladinos (chassés de chez eux par Isabelle la catholique et réfugiés dans l’empire ottoman au XVIe siècle), qui parlent une étrange langue où se mêlent l’hébreu, le castillan, l’italien et le turc et pas le pur yiddish.

Même la concierge qui a pourtant spolié sa famille se comporte en tyran vis a vis de lui et de ses parents.

C’est un vagabondage initiatique qui va révéler Raoul à lui-même. N'ayant jamais été seul dans Paris, cette journée riche en rencontres, en lieux (la Sorbonne, le Golf-Drouot où se produisaient les yé-yé , le jardin du Luxembourg et le quartier latin), en événements, va être l’occasion de s’émanciper et même de découvrir un secret de famille peu reluisant. Au fil des rencontres puis surtout celle de sa cousine Paula, dessinatrice de nu si libre, il quittera son allure de cadet, timide, victime désignée, toujours empêché et il osera enfin s'affirmer. S'affirmer dans sa famille, au collège et bientôt comme futur écrivain.

Cette épopée le conduit à "La Joie de lire" la légendaire librairie Maspero, lieu de discussions politiques où les livres sortaient souvent dans passer par la caisse (ce qui finira par conduire à la faillite l'institution littéraire). Raoul y vole La Nausée.

Cette journée est aussi une réflexion sur la création littéraire et artistique.

" Citoyen du monde, c'était à cela que devait aspirer un écrivain digne de ce nom. Rien ne me semblait plus important que de sortir des limites étriquées de ma banlieue."

Un livre bien écrit, et malgré quelques redites, nous offre un personnage sympathique confronté à des situations parfois ubuesques qui ne manquent pas d'humour.

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J'ai tué Anémie Lothomb

Lecteur compulsif, j'abandonne vite, désormais, à mon âge (65 ans et plus de temps à perdre!) un roman quand il ne m'a pas au moins intéressé dès les 20 ou 50 premières pages, ça dépend de la longueur. Découvrant par hasard "J'ai tué Anémie Lothomb" à la BM de Fougères, et amusé par le titre, je l'ai commencé... et lu en 2h., tellement j'ai été passionné. Contrairement à ce que semble indiquer le titre, il ne s'agit pas d'une pochade, mais bien d'une réflexion sur la gloire ou l'absence de gloire littéraire et médiatique, des auteur(e)s célébré(e)s qui ne le méritent guère, mais ont su qui fréquenter, ou des auteur(e)s qui auraient mérité la reconnaissance, mais n'ont pas su qui flatter ou comment ramer. Cela se lit comme un thriller, puisque crime il y a: celui d'Anémie, par son petit copain. Mais le narrateur s'embarque dans une aventure qui va lui échapper... La conclusion est astucieuse! On se demande qui a écrit le livre...

C'est bien écrit, plein d'humour, de gravité aussi. Et ça mériterait une adaptation au ciné: la vraie Anémie accepterait-elle de jouer son rôle? Gattegno n'a pas dû se faire des ami(e)s chez Margarine Pingeot (dont un ami, qui passait l'agrégation avec elle, m'a dit que les membres du jury lui faisaient force risettes et courbettes!), Houellbecqbeder et alii... Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre d'une traite! merci, M. Gattegno, on en redemande!
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