Quand cette brique de plus de 500 pages est arrivée, mes sentiments étaient partagés. D’un côté, j’ai immédiatement été séduite par cette jolie couverture bleue pleine d’étoiles et qui rappelle un grand classique de la littérature française. D’un autre côté, au vu de la brique de plus de 500 pages et de la thématique, j’ai eu un peu peur.
Pourtant, le titre « Révolution bleue : La petite princesse » est plutôt intrigant. Qu’est-ce que cette fameuse révolution bleue ? Jean-Pierre Goux nous offre grâce aux Éditions Eyrolles un roman copieux et surprenant.
Je ne divulgue rien en te disant que « La petite princesse » a un lien fort avec « Le Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry. Tu trouveras de nombreuses connexions entre le prince et la princesse… mais chut… je ne vais pas tout te dévoiler.
La personnalité et les valeurs de l’auteur du « Révolution bleue » se transmettent à travers cette œuvre hybride qui mêle différents genres : le fantastique, la science-fiction, le thriller, l’uchronie et le développement personnel. Le lectorat visé est donc très varié.
Ce mélange de genres est plutôt déroutant ; certains lecteurs risquent de se perdre. Néanmoins, Jean-Pierre Goux a écrit un texte bien structuré et documenté, peut-être même trop. Les explications et les notes de bas de page abondent, ce qui alourdit le récit à mon avis. Je crois qu’on aurait pu éviter cette lourdeur. Jean-Pierre Goux est mathématicien. Sa formation universitaire est impressionnante. Depuis dix ans, il travaille sur une trilogie intitulée « Siècle bleu », dont le premier tome est paru chez Babel, en format de poche.
« Révolution bleue » arrive donc après deux premiers tomes. Cela se ressent légèrement dans l’histoire, mais n’a pas beaucoup d’incidence sur la compréhension de l’histoire : les informations nécessaires sont divulguées.
Dès les premières pages, Jean-Pierre Goux projette le lecteur sur la lune. Une mission lunaire y a eu lieu. Elle a mal tourné. Dans la course aux matières premières, la Chine en a profité pour lancer un conflit…
Paul Gardner est le seul survivant. À court de ressources essentielles à sa survie, il lance un dernier message à la planète bleue. Les peuples de la Terre doivent s’unir pour sauver leur planète et faire la révolution. La Révolution bleue.
Le message a bien été transmis sur Terre : un grand mouvement s’est mis en branle, dirigé par Abel, Lucy et leur fille de 9 ans, Janie. Ces derniers devront faire preuve d’intelligence, de chance et de méfiance, et élaborer une stratégie afin de réaliser le rêve de Paul, malgré tous les obstacles…
À travers son texte, l’auteur manifeste son amour pour la planète et son inquiétude quant à sa survie. Ce roman véhicule de nombreuses valeurs et idées écologistes. Le lire et le terminer alors que la droite gagnait du terrain partout en Europe m’a donné une impression d’anxiété.
Tout comme Jean-Pierre Goux, je suis convaincue que nous pouvons agir et que nous avons encore, certes pour peu de temps, le pouvoir de sauver notre écosystème et notre lieu de vie. Comment se fait-il que nous soyons encore si peu à partager cette priorité ?
La « Révolution bleue » est un plaidoyer et un appel à l’aide à travers un récit de fiction. Malgré les longueurs, j’ai vraiment apprécié ma lecture ; je me suis véritablement attachée aux personnages de Janie et Abel.
Les aspects plus fantastiques du récit ne m’ont pas effrayée. Au contraire, ils donnent au tout un côté ésotérique que je trouve cohérent avec les croyances primitives des humains. J’aime aussi le mélange de légendes et de mythes comme celui de Gaïa.
Sans être un pageturner, cette lecture m’a habité sans que je puisse vraiment l’expliquer. Est-ce que j’aurais moi aussi été possédée par les forces et les énergies terrestres ? Cette idée ne me déplaît pas.
La première partie de l’histoire m’a fait penser au Da Vinci Code. J’ai adoré voyager avec Abel et Lucy en Provence. J’ai aimé découvrir les étoiles avec Janie. J’apprécie toutes les connexions aux Beaux-arts… et ce fil bleu qui relie le tout.
J’ai moins apprécié les longueurs de la suite, qui est plus cérébrale et moins dynamique. Une bonne partie de ma vie, je me prends la tête, je pense à des choses auxquelles personne ne pense, comme par exemple prendre de la hauteur, imaginer la ville vue du ciel et me demander ce que font les autres, dans les autres maisons, dans les rues… Ce qu’ils pensent… Bon ! je m’arrête là, sinon on va encore me dire que je ne suis pas normale et que je devrais aller faire un tour à l’hôpital psychiatrique.
Revenons à ma lecture, qui est longue par moments et parfois trop cérébrale. Elle est néanmoins originale et porteuse de réflexions et d’espoirs. À l’instar d’Abel, de Lucy, de Jane et de millions d’autres personnes, j’attends la Révolution bleue. Et toi ?
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