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Citations de Jean-Pierre Mohen (11)


Les tombes mégalithiques protègent les corps des défunts qui y sont déposés . Mais grâce au couloir - il peut être réouvert même s'il est le plus souvent fermé par des pierres - , le contact direct de ces ancêtres avec la société est assuré lors de cérémonies ou lors de l'apport de nouveaux ossements .
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D'après J.-H. Déchaux (1997), l'idée qui prédomine chez les occidentaux contemporains, dans ce mouvement de personnalisation de la mort et de ses rites, est qu'il faut "réussir sa sortie", la mort étant l'ultime accomplissement de la présence terrestre. L'auteur pense que les efforts déployés en faveur des soins palliatifs et de l'accompagnement des mourants se situent dans cette optique. Mourir, c'est aujourd'hui pour beaucoup finir dignement sa vie, sans passage particulier dans un autre monde.
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Pour en revenir aux pierres de Carnac (ou plutôt pour les quitter), que si l’on me demande, après tant d’opinions, quelle est la mienne, j’en émettrai une, irréfutable, irréfragable, irrésistible, une opinion qui ferait reculer les tentes de M. de La Sauvagère et pâlir l’Égyptien Penhoët, qui casserait le zodiaque de Cambry et hacherait le serpent Python en mille morceaux. Cette opinion, la voici : les pierres de Carnac sont de grosses pierres !
Gustave Flaubert, « Des pierres de Carnac et de l’archéologie celtique », L’Artiste, 18 avril 1858.
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La philosophie laïque de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, qui défend à Paris le maintien du Père-Lachaise au sein de l'agglomération des banlieues galopantes, justifie son point de vue en magnifiant la proximité des morts et des vivants : "L'homme prolonge au-delà de la mort ceux qui ont succombé avant lui. (...) Cette propriété de la nature humaine (...) nous fait assez affectueux et assez intelligents pour aimer des êtres qui ne sont plus, pour les arracher au néant, et pour leur créer en nous-mêmes cette seconde existence qui, sans doute, est la seule véritable immortalité". Dr Robinet (1869), cité par Philippe Ariès (1977, p. 251)
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Puis on alla chercher les Grecs, les Égyptiens et les Cochinchinois! Il y a un Carnac en Égypte, s’est-on dit, il y en a un en basse Bretagne. Or il est probable que le Karnac d’ici descend du Carnac de là-bas ; cela est sûr ! Car là-bas ce sont des sphinx, ici, des blocs ; des deux côtés c’est de la pierre, d’où il résulte que les Égyptiens (peuple qui ne voyageait pas) sont venus sur ces côtes (dont ils ignoraient l’existence), y auront fondé une colonie (car ils n’en fondaient nulle part) et qu’ils auront laissé ces statues brutes (eux qui en faisaient de si belles), témoignage positif de leur passage (dont personne ne parle).
Gustave Flaubert, « Des pierres de Carnac et de l’archéologie celtique », L’Artiste, 18 avril 1858.
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Au XVIe siècle, Olaüs Magnus, archevêque d’Upsal (et qui, exilé à Rome, composa sur les antiquités de sa patrie un livre fort estimé partout, si ce n’est dans ce pays même, la Suède, où il n’eut pas un traducteur), avait découvert que « quand les pierres forment une seule et longue file droite, c’est qu’il y a dessous des guerriers morts en se battant en duel ; que celles qui sont disposées en carré sont consacrées à des héros ayant péri dans une bataille ; que celles qui sont rangées circulairement sont des sépultures de famille, et que celles qui sont disposées en coin ou sur un ordre angulaire sont les tombeaux des cavaliers, ou même des fantassins, ceux surtout dont le parti avait triomphé ». Voilà qui est clair ; mais Olaüs Magnus a oublié de nous dire comment s’y prendre pour enterrer deux cousins, ayant fait coup double, dans un duel, à cheval. Le duel voulait que les pierres fussent droites ; la sépulture de famille exigeait qu’elles fussent circulaires ; mais comme il s’agissait de cavaliers, on devait les disposer en coin, prescription, il est vrai, qui n’était pas formelle, puisqu’on n’employait ce système que « pour ceux surtout dont le parti avait triomphé ».
O brave Olaüs Magnus ! Vous aimiez donc bien fort le Monte-Pulciano ? Et combien vous en a-t-il fallu de rasades pour nous apprendre toutes ces belles choses ?
Gustave Flaubert, « Des pierres de Carnac et de l’archéologie celtique », L’Artiste, 18 avril 1858.
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Transmettre l'héritage culturel est un acte de mémoire dans sa réalité la plus matérielle et la plus immatérielle qui évolue du deuil du présent à la mise en place de l'histoire. Sa pratique est consacrée car elle touche à l'homme. Le rite de l'héritage culturel suit "le rite de l'au-delà" qui légitime l'ancêtre responsable de cet héritage.
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Menhirs, dolmens, cromlechs sont les noms que la légende a donnés à ce que la science appelle monolithes, pierres dressées, chambres funéraires.
p. 13
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Les rites ancestraux de la mort expriment malgré les phases d'émotion, d'abattement et de tension, non la mélancolie ou la tristesse comme nous pourrions le croire, mais la joie et l'exaltation qui éclatent dans les fêtes.
p. 9
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Menhirs, dolmens, cromlechs sont les noms que la légende a donnés à ce que la science appelle monolithes, pierres dressées, chambres funéraires.
Ces mégalithes ont été érigés depuis sept mille ans sur la façade ouest de l'Europe, du Portugal à la Scandinavie, en un véritable mur de l'Atlantique, avant d'imposer leur présence massive et leurs mythes tenaces presque partout dans le monde.
(page 13)
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Nous faisons partie de la nature mais deux manières d'être nous séparent des autres êtres vivants, la conscience qui fait que l'homme sait qu'il sait et la culture qui est la faculté d’imposer un degré sans précédent d'artificialité au monde mais aussi de participer à une expérience de la vie, collective et cumulative. Le besoin de connaître sur lui et les autres fait de l'homme un être unique.
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