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Critiques de Jean Rostand (8)
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Carnet d'un biologiste

Un livre lu il y a 30 ans. de très nombreuses pensées, parfois un peu pessimistes, mais qui montrent qu'un esprit scientifique est aussi un amoureux de la réflexion et des belles formules.
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Pensées d'un biologiste

Qu'il faut donc aimer quelqu'un pour le préférer à son absence !
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Science fausse et fausses sciences

Dans ce nouveau livre, Jean Rostand a réuni d'importantes études, encore inédites, qui touchent aux problèmes généraux de la biologie et à certains de ses retentissements sur le plan philosophique ou simplement humain. Celle qui donne au volume son titre (Scíence fausse et fausses sciences) traite des manières diverses dont la vérité scientifique peut se trouver faussée par les "sorciers" de toute espèce, par les fanatiques de toute idéologie, et même, à leur insu, par les véritables savants, ainsi qu'il ressort de l'histoire fantastique des rayons N qui eût réjoui le grand Fontenelle.

Non moins enrichissantes sont les autres études. Qu'il s'agisse des conséquences juridiques de la biologie (La Bíologie et le Droit), des singulières expériences que la nature réalise dans l'espèce humaine (Les singularités de l'Homme), des conditions organiques de l'inadaptation mentale (Biologie et Enfance ínadaptée), de la valeur du cinéma comme instrument de découverte et de compréhension des phénomènes vitaux (Cinéma et Bíologie), on retrouve en ces pages la lucidité et la probité intellectuelle de Jean Rostand.
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Pensées d'un biologiste

Un vrai régal pour moi et toujours d'actualité...Beaucoup de sourire et de questionnements.
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L'homme

Un livre philosophique passionnant sur la place de l'homme, donc sur notre place et notre but: Pourquoi sommes nous là ? Quel est notre mission, notre but ? Tant de sujets evoqués finement par l'auteur qui nous offre un livre passionnant, jamais longuet qui nous offre de superbes passages.L'auteur est le fils d'Edmond Rostand le createur de Cyrano de Bergerac et est lui aussi academicien, il est aussi biologiste, bref un talent complet dont la plume est à découvrir.
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Science fausse et fausses sciences

J'ignorais que les bouquinistes des rives de la Seine à Paris étaient inscrits au patrimoine immatériel de l'Unesco. Ils sont, à la vérité, indispensables à la culture, comme tous les bouquinistes de France, comme celui qui m'a vendu, sur la place Hoche à Rennes ce précieux livre de Jean Rostand qui traînait sur l'éventaire, n'intéressant personne...

Science fausse et fausses sciences rassemble 6 articles du grand savant biologiste et philosophe. Publiés en 1958, ses réflexions sont toujours d'actualité à tout point de vue.

On peut retrouver l'équivalent du rayon N (grosse erreur d'un physicien distingué) dans la "mémoire de l'eau" tristement célèbre dans la période récente et peut-être dans l'idée selon laquelle la chloroquine serait le remède miraculeux contre le Covid.

De même, la confrontation du droit et de la biologie donne lieu à des débats extraordinaires dans tous les domaines. Comment éviter de porter atteinte à la dignité humaine, à l'ordre social, aux moeurs admises par le corps social, par le développement de la recherche scientifique ?





Le droit assigne des bornes à la science qui, elle-même, fait évoluer le droit. Ainsi, le clonage humain que notre savant nomme plus précisément parthénogenèse et lequel, en principe, est considéré en Europe comme contraire aux droits de l'homme, mais la génétique permet avec précision les recherches en paternité par exemple ; enfin la loi française ne veut pas entendre parler d'euthanasie en cas de maladie incurable, mais le débat est ouvert ; de là, le Comité d'éthique chargé d'aider savants et juristes à s'accorder sur une législation en équilibre toujours précaire, évidemment...

Je passe sur les "singularités" de l'Homme, dont certaines caractéristiques, atypiques par rapport au commun des mortels, ne laissent pas d'étonner et dont on chercherait en vain le secret dans les mystères des cellules biologiques qui ont tendance, malgré les énormes progrès de la biologie cellulaire, à garder leurs secrets.

Le chapitre sur la biologie et l'enfance inadaptée est très éclairant en ce qu'il pose la difficile question de l'origine des inadaptations constatées dans notre société. Biologiques ? Sociales, les deux à la fois ? Quand l'auteur constate, après d'autres, que le taux de délinquance juvénile est plus élevé dans les milieux défavorisés, il est tenté d'y voir un déterminisme social que je ne suis pas prêt à suivre.

Unité et différenciation nous propose un "cours" de biologie passionnant sur l'émergence de la diversité à partir d'une unité cellulaire, avec, par exemple, un invariant, les cellules germinales qui ne bougent pas alors qu'autour d'elles les autres cellules se modifient. J'espère avoir compris. Pourquoi est-ce ainsi ? Voilà que se pose la question de l'âme des cellules dépositaires d'une conscience embryonnaire qui ne cessera de se développer... Il faut voir.

La différenciation se trouve à tous les niveaux du développement humain - biologique, social avec la division du travail, culturel avec l'émiettement des connaissances qui pousse à la spécialisation, etc.

Enfin, le dernier article est un hommage au cinéma scientifique qui a permis à la science d'effectuer des bonds grâce à sa capacité à saisir, avec une objectivité (non-humaine) le déroulement de la vie physique, organique, biologique, comme jamais auparavant. le cinéma appliqué à la science donne à voir ce que l'oeil humain seul ne peut déceler ; l'oeil camérique est de loin beaucoup plus efficace, il permet de revoir à l'envi, jusqu'à ce que le savant comprenne, il assure l'éducation scientifique de la société, il permet de stocker des observations, etc. Les exemples de découvertes de la vie des insectes, de la croissance d'un enfant, à partir de la pellicule sont formidables. Ce qui nous paraît évident aujourd'hui, avec le développement de l'image, était quelque chose d'exceptionnel dans les années 30 à 50.

Et puis, comme le fait remarquer le savant philosophe, le cinéma révèle la beauté du monde, la beauté de la vie, et ses mystères aussi. Mais il faut l'oeil humain pour apprécier cette beauté. Cet oeil qui est là dans son étrangeté et son mystère !!



Un très grand livre, trouvé sur l'éventaire d'un bouquiniste...



Pat



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La vie

Très bon livre sur la vie de manière générale, sa création, chez différentes espèces ou son évolution. Tout les aspects y sont présent, bien évidemment l'encyclopédie datant un peu, des informations sont fausses ou on évoluées mais globalement tout m'a l'air juste.

Aussi les illustrations ont une qualité moyenne mais ne gênant pas la compréhension de l'image.

J'ai eu ce livre dans un lot, je ne m'attendais pas à autant d'informations, j'en suis satisfait, d'habitude je tombe sur des avis religieux plus que scientifiques ce qui, à mon grand plaisir, n'est pas le cas ici.
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La Genèse de la vie

Au problème capital de la philosophie biologique, qui est celui de l'origine première des vivants, se rattache évidemment la question, plus proche, de savoir si l'on peut constater actuellement des générations spontanées. Le dernier livre de M. Jean Rostand, La Genèse de la vie, a pour sujet l'histoire des idées et controverses sur la génération spontanée. Avec les livres antérieurs du même auteur, surtout avec son histoire des idées embryologiques (La Formation de l'Être, 1930), et son histoire des idées transformistes (L'Évolution des espèces, 1932), l'ouvrage récent achève un ensemble, qui présente une vue historique de la biologie générale. Vue claire et, semble-t-il, suffisamment complète et exacte, cet exposé a le mérite aussi de suggérer au lecteur maint enseignement philosophique.



II n'y a pas longtemps que s'est imposé aux savants le principe fondamental de la biologie : tout être vivant provient d'un être vivant de même espèce. Les anciens, Aristote, Pline, croyaient naturellement que la génération est parfois spontanée, c'est-à-dire qu'à côté des êtres que l'on voit naître de l'utérus maternel, d'un œuf pondu, d'une graine, ou encore par bouture, une foule d'autres individus naissent sans parents, tous leurs éléments étant tirés de la matière ambiante. , Ainsi des cadavres et de la viande naissent les asticots et vers qu'on y voit pulluler, les jeunes huîtres naissent de la vase écumante, les poux de la sueur, les crapauds, beaucoup d'insectes et d'animacules, du fumier et, en général, des matières fermente-cibles. L'idée de la « pourriture féconde », autrement dit la croyance « sponta- niste » régna sans conteste jusqu'au xvne siècle. Elle ne paraissait pas soulever de difficultés ; tout au plus pour les théologiens compliquait-elle un peu le dogme de la création.



C'est en 1668 qu'un savant de l'Académie de Florence, Redi, porta le premier coup au préjugé commun. Redi démontra par des expériences ingénieuses qu'aucun ver ne se développe dans la viande si l'on empêche les mouches d'y déposer leurs œufs. Il en tira la conclusion générale que « Tout ce qui naît vient de la semence des animaux eux-mêmes ». Mais il ne convainquit nullement l'ensemble des savants. La génération spontanée devait garder des partisans pendant plus de deux siècles encore. C'est que la question n'était rien moins que simple.



A la fin du xvne siècle, l'usage du microscope s'étant répandu, le Hollandais Leeuwenhoeck découvre les animalcules de l'eau croupie, les infusoires. D'où proviennent ces êtres ? Joblot et Baker, à ce propos, se prononcent contre le spon- tanisme ; ils déclarent que « tous les êtres vivants, si petits soient-ils, viennent de germes », et qu'il flotte continuellement dans l'air des millions de germes microscopiques, ce qui explique pourquoi les infusions, même stérilisées par l'ébullition, se remplissent d'animacules si on les laisse à l'air libre.



Mais voici que l'Ii landais Needham, ayant chauffé du « jus de mouton » dans des fioles, qu'il bouche ensuite, y trouve au bout de quelques jours un fourmillement d'animalcules (1745). Il en conclut qu'il existe dans les matières organiques une force plastique ou génésique, capable d'engendrer [toute sorte de petits organismes. Son expérience servira longtemps d'argument aux spontanistes. Buffon donne son appui à Needham, par sa théorie des « molécules organiques », éléments minuscules constitutifs de tout être vivant, qui ne sont pas détruits quand l'animal meurt, et qui peuvent concourir à former de nouveaux êtres d'un type simple. Le monde savant, les philosophes, contestent, discutent, lancent des hypothèses. Leibniz, Fontenelle, Berkeley, Ch. Bonnet, Voltaire, Réaumur, La Mettrie, se déclarent partisans des « germes ». Diderot, Robinet, Lamarck, plus tard Schopenhauer, croient certaine ou très vraisemblable la génération spontanée des êtres microscopiques.



Cependant Spallanzani ramenait la question sur le terrain de l'expérimentation. Il fit voir que les microorganismes ne naissent point dans les infusions qui ont été chauffées et closes. Le débat se précise désormais : chaque fois que des êtres vivants apparaîtront dans un milieu préalablement chauffé, les partisans des germes diront qu'on a chauffé insuffisamment pour détruire tous les germes ; et chaque fois au contraire, que le milieu restera stérile, les spontanistes prétendront qu'on a troublé par un chauffage excessif les conditions propres à la genèse de la vie.



Schwann (1837) fait arriver sur une infusion de viande bouillie de l'air préalablement porté à une haute température. Aucun animalcule n'y naît. Pouchet lui objecte alors que l'air « trop calciné » paralyse la génération.



La discussion renaissait donc toujours sans faire la lumière, quand Pasteur intervint. Il fournit aux infusions chauffées de l'air naturel, ordinaire, mais débarrassé mécaniquement de ses germes : les infusions restent stériles. Dans une autre série de ses expériences comparatives, Pasteur prend du sang frais de chien, ou de l'urine, et les expose à un air débarrassé de germes par le chauffage : ces liquides organiques eux-mêmes restent exempts de microorganismes. Pasteur croyait de telles expériences décisives contre la génération spontanée ; mais ses adversaires, principalement le fameux Pouchet, ne se rendent pas ; ils s'acharnent à lui opposer des arguments confus, de nouvelles expériences, souvent mal conditionnées, mais parfois aussi troublantes, comme celles qui opèrent avec de l'eau de foin ou du lait, dont les germes, on le sut plus tard, ne sont détruits qu'à 130°.



Il faut relire, dans les sept ou huit derniers chapitres de La Genèse de la vie, ce récit, que l'on croyait connaître, du long débat, de la lutte que Pasteur soutint pendant vingt ans (de 1859 à 1879), jusqu'à ce que ses contradicteurs parussent rendre les armes. Les thèmes d'expériences de Pasteur ne, sont pas tous inédits, il reprend des idées de Spallanzani, de Charles Bonnet, de Schwann, mais il a le don de les rendre chaque fois plus simples et plus rigoureuses, il les exécute avec des précautions et un soin méticuleux, il les soutient d'une logique souple et impeccable. Chaque série d'expériences (celle du Montanvers, où l'air est pur de germes, celle des raisins d'Arbois, à propos des levures, causes de la fermentation alcoolique) chaque expérience apporte une précision, dissipe une équivoque. Si le terme ďélé- gance scientifique a un sens, il s'applique assurément à l'œuvre du clair génie qu'était Louis Pasteur. Ses écrits sont semés d'aphorismes comme celui-ci : « on a toujours tort de ne pas douter alors que les faits n'obligent pas à l'affirmation ». Lui-même n'a jamais soutenu que la génération spontanée est impossible (elle a bien dû se produire dans les temps géologiques) ; mais il a démontré simplement que « si l'on écarte les causes d'erreur inaperçues dans les expériences, toute apparition de microorganismes cesse d'avoir lieu ».



M. Rostand ne nous laisse pas ignorer qu'après Pasteur, après son dernier contradicteur Bastian, il reste des questions ouvertes : par exemple, comment naissent les virus filtrants ou « bactériophages », les virus-protéine, ces agents pathogènes plus petits que les microbes ? Quelle génération spontanée s'est produite à l'origine du monde vivant ? Et pratiquement, l'homme pourra-t-il dans l'avenir en réaliser une ?



On voit que ce livre traite de façon attrayante un chapitre passionnant de l'histoire des sciences biologiques. Sa lecture inspire tout au long mainte réflexion ; elle montre par exemple, une fois de plus, combien les idées expérimentales ou les vérités scientifiques, simples d'apparence, et qui avaient été entrevues sous forme vague par les plus anciens chercheurs, sont longues et laborieuses à établir de façon rigoureuse. La faculté imaginative, nécessaire à l'homme de science, n'est pas d'ordinaire celle qui lui fait défaut : les hypothèses ingénieuses, les théories bizarres foisonnent presque en tout temps. Le difficile, ce qui demande l'effort collectif le plus soutenu, c'est l'analyse, à la fois intuitive et logique, qui débrouille, dégage et précise les notions. D'autre part il ne faut pas sous-estimer le rôle de l'outillage expérimental ; la science ne progresse qu'en fonction du perfectionnement constant de l'instrument intellectuel et des techniques matérielles dont le chercheur dispose.



Ces remarques paraîtront banales sans doute. Mais elles sont présentes à notre esprit, en général, comme des formules abstraites. Le mérite du bon historien scientifique est de les illustrer toujours à nouveau par les suites d'événements concrets qu'il nous retrace. M. Jean Rostand s'acquitte de cette tâche avec bonheur. Sa Genèse de la vie est un petit livre lumineux.



– Robert Bouvier, "Jean Rostand, La genèse de la vie. Histoire des idées sur la génération spontanée", Revue d'histoire des sciences, tome 2, n°4, 1949. pp. 370-373.
Lien : https://www.persee.fr/doc/rh..
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