Jean Wacquet

Loin du discours officiel, de celui qui est né sous les mensonges de la propagande si active, entre 1914 et 1918, ce magnifique album parcourt le courrier du poilu.

Il ouvre une vingtaine de lettres envoyés par des gars du front de la grande guerre.

Et pour leur rendre hommage, autant d'illustrateurs contemporains ont été choisis.

Cet album fait suite à la version originale "Librio" et à sa déclinaison illustrée.

Le résultat est émouvant.

C'est, d'abord, un véritable hommage à ces hommes venus de tous les horizons, arrachés de tous les métiers. Mais c'est aussi un hommage à l'amour de la paix.

L'objet est beau. Il a été réalisé avec soin.

Comme l'on s'y attendait, les lettres sont émouvantes, bien sûr. Mais elles prennent par le dessin une dimension supplémentaire.

Le texte est magnifiquement servi par l'illustration. Les adaptateurs et les dessinateurs ont eu à cœur de s'effacer derrière l'émotion contenue dans chaque lettre.

De créateurs de bande-dessinée, ils se sont transformés, pour un moment, en illustrateurs de l'émotion d'une œuvre fugitive et oubliée qui ne leur était pas destinée.

Même si tout l'album est particulièrement réussi, je ne peux m'empêcher de préférer deux de ses chapitres : "le fusilleur" et "le casque boche" respectivement écrits par Marcel Garrigues et de Martin Vaillagou et illustrés par Benjamin Goutte, Eric Bourgier et Joël Parnotte, Vincent Mallié.

Après un épilogue qui tranche par sa cruauté, on referme l'ouvrage doucement, comme encore absorbé par son contenu et l'on y songe longtemps .

Pour tous ceux qui dénigrent la BD ou pensent que c'est un sous-genre de l'édition : il faut lire cette bande dessinée pour être persuadé du contraire !



Il y a un travail énorme derrière ces planches ! Et il s'en dégage une telle intensité. Une immédiateté qui permet de transporter le lecteur avec les poilus, dans les tranchers, dans des bars ou ailleurs.



Le découpage en saisons est assez judicieux. Chaque série de planche est précédée de la lettre qu'elle illustre et de quelques mots sur le poilus qui l'a écrite.

Seul petit bémol : le lettrage et le choix des contrastes façon papier à lettres vieilli rend la lecture parfois difficile (d'un point de vue de la lisibilité).



Une commande de l'éditeur à 1000% justifiée.

Paroles de Poilus est une très belle bande dessinée mettant en avant quelques lettres de poilus tout au long de la première guerre mondiale. Chaque lettre est accompagnée d'un petit paragraphe sur son auteur, son nom, son age, de quel région il était, à qui il écrivait, ce qu'il est devenu... Puis chaque lettre est adaptée par un ou des auteurs pour nous faire vivre en quelques cases la poésie ou l'horreur contenu dans ces quelques mots.

Un bel ouvrage qui rend hommage et qui témoigne de la vie des poilus à travers leur écrits, loin de la censure qui pouvait exister pendant la guerre.

Adaptation illustrée du recueil Paroles de poilus de Jean-Pierre Gueno, cette intégrale qui donne la voix aux soldats français de la Grande Guerre et à leurs proches, "est sans doute l'une des meilleures façons de ne jamais les oublier : de traduire en image, en visions d'aujourd'hui, l'inconcevable d'hier et de tous les temps..." (extrait de la préface). Comme autant de cris de détresse ou de coups de gueule lancés contre l'absurdité et l'injustice de la guerre, ces quelques témoignages (collectés suite à l'appel de Jean-Pierre Guéno sur Radio France), rappellent au souvenir de la guerre terrible. Loin des versions officielles servies par les autorités et relayées par les médias propagandistes de l'époque, les récits ici rapportés, partagent un certain regard sur la 1ère Guerre Mondiale. Et tandis que les hommes servaient de chair à canon pour "sauver la patrie", que les femmes sacrifiaient leur hommes et leurs fils sur les champs de bataille, que les enfants pleuraient l'absence de leur père et que les suprêmes instances jouaient au jeu de l'oie, un certain Louis Barthas se prenait à espérer en ces termes : "Ah ! Si les morts de cette guerre pouvaient sortir de leur tombe, comme ils briseraient ces monuments d'hypocrite pitié, car ceux qui les élèvent les ont sacrifié sans pitié."(p. 318)... Beau projet s'il en est, ce superbe recueil de témoignages illustrés de Poilus a séduit de talentueux dessinateurs qui se sont prêté à l'exercice de style avec brio : "L'imagination de chacun des dessinateurs présents dans cet ouvrage a été décuplée par le pouvoir d'émotion et de représentation qui caractérisait chacune des lettres proposées. Le fusain, la plume, le crayon ont su prendre le relais de la plume sergent major, du crayon ou du crayon à encre dont se servaient les Poilus." (extrait de la préface). Soyons donc attentifs à ces émouvantes leçons d'histoire qui ne sont pas aussi anecdotiques qu'on aurait pu le faire croire à l'époque...


Lien : http://embuscades-alcapone.b..

Sublimissime album extrait des ouvrages Lettres et notes du front de Jean Pierre Guéno. 20 textes de poilus remarquablement mis en scène au gré des auteurs invités au projet. J'ai beaucoup aimé la partie texte original avec un descriptif de son auteur et l'autre versant, le texte avec l'illustration. Le trait de certains qui ont déjà traité le sujet, comme De Metter est reconnaissable. J'en ai découvert d'autres.

Un magnifique hommage à tous ces inconnus morts pour sauver la France.

Les éditions Soleil offre au lecteurs de bande dessinée, une adaptation du recueil de lettres de Jean-Pierre Guéno « Paroles de Poilus ». C’est avec curiosité que l’on ouvre cet album et c’est avec le cœur bien gros que l’on referme cet authentique trésor composé d’une vingtaine de lettres. Pour chacune de ces lettres, un illustrateur l’a mise en images avec son propre style et une belle implication toute personnelle. Aquarelles, noir et blanc ou couleurs directes se côtoient harmonieusement. Cette vingtaine de dessinateurs ont relevé le défi avec brio. Une touchante mise en valeur des lettres et un traitement de l’image pertinent en font un album de qualité et un remarquable outil pédagogique. Nous découvrons par ce biais le quotidien des soldats de la Der des Der. Ces poilus qui écrivaient à leurs proches nous font vivre par ce biais l’enfer des tranchées, des perpétuels bombardements, du froid mais aussi leurs espoirs et leurs doutes, leurs souffrances et parfois leurs joies.



Saviez-vous qu’aujourd’hui, il ne reste plus que deux poilus en France, tout deux nés en 1897 ? Un bel hommage, un beau travail de mémoire collective qui nous permet de ne pas oublier et rend notre vision de cette guerre plus humaine.

Voici un livre qui ne se lit pas d'une seule traite, il faut y revenir de temps en temps, par petite touche. A partir de vingt lettres de poilus, de toutes origines, qu'ils aient réussi à survivre à la guerre ou pas, quelque soit le front sur lequel ils étaient affectés, différents illustrateurs ont fait une mise en image. Evidemment selon le dessinateur, je suis plus ou moins fan de l'adaptation.

Pour chacune de ces lettres, on a une courte biographie de son auteur. Je trouve que cela les rend bien plus réel, sinon, ce n'est guère plus que des noms comme on trouve les listes sur les monuments aux morts.

C'est étonnant comme la lecture de la lettre originale, ne produit pas du tout le même effet que la version "en image".

J'étais tout de même assez étonnée parfois des propos tenus : certaines de ces lettres sont de toute évidence passées entre les mailles de la censure.

Je ne suis pas sûre que ce livre soit une BD, plutôt un ouvrage documentaire.

J'ai déjà constaté à plusieurs reprises que l'anthologie de BD est un exercice casse-gueule, et ce n'est pas ce "Paroles de poilus" qui va me faire changer d'avis, bien au contraire !

D'abord, comme très souvent, les performances des différents auteurs sont très inégales et vont du très correct (Hérenguel) au "très très particulier" (Cromwell... après, on aime ou on n'aime pas, c'est aussi ça le problème des anthos !)

Ensuite, on constate que certains dessinateurs se contrefoutent du cadre historique de la lettre qu'ils illustrent, ce qui est tout de même ennuyeux pour de la BD historique. Genre, Biancarelli qui met des casques pour tout le monde, des tranchées, des barbelés et des biplans pour illustrer une lettre écrite le 22 août 1914. Et le pire, c'est que ça n'a visiblement pas fait lever un sourcil à Guéno et Wacquet, propulsés "éditeurs scientifiques".

De même, comme j'ai adoré "Paroles de poilus", le vrai, le seul, c'est-à-dire juste les textes, j'ai été nécessairement frustré que les éditeurs aient dû faire un choix aussi restreint dans ces lettres poignantes (sans même parler de la qualité du résultat)... Alors, puisque la place était limitée, pourquoi avoir consacré deux chapitres à cette "ouverture" et à cette "fermeture" fictives intitulées "le rêve de Pétain" ?

Non, franchement, non.

Fort heureusement pour moi, j'ai acquis cet ouvrage en version Librio à 4 €, c'était déjà suffisamment cher pour ce que c'est.

Lisez LE VRAI "Paroles de poilus", l'intégrale des textes.

Et si vous voulez vraiment de la BD, lisez C'était la guerre des tranchées de Tardi.

Je termine cette adaptation de Paroles de Poilus particulièrement émue. La première guerre mondiale est désormais loin et plus aucun poilu ne pourra nous transmettre oralement son histoire. Le conflit n’était pas terminé qu’ils dérangeaient déjà et qu’on préférait les oublier. Mais la propagande submergée par la quantité de lettres à contrôler et les combines des soldats pour les poster nous permettent aujourd’hui de connaître la vérité. Avec leurs mots plein de lucidité servis par de remarquables planches , on découvre la barbarie, la bêtise de l’état-major, les inquiétudes pour leurs proches et puis rapidement la faim, le froid, la peur et bientôt la résignation. Et on finit outré par un gouvernement qui à l’époque préfère mettre à l’honneur un inconnu plutôt que des engagés étrangers volontaires fiers de défendre la patrie qui les a accueilli. Avec un tel ouvrage, on comprend qu’il était grand temps de rétablir le devoir de mémoire. Pour finir,merci aux familles des poilus qui ont accepté de partager un morceau de leur histoire intime pour nous faire ouvrir les yeux sur la grande Histoire.

Cet ouvrage regroupe des lettres de Poilus écrites à leur famille, à leur fiancée, à leur correspondante de guerre… des lettres qui témoignent de la dureté de la guerre, de la mort présente à chaque recoin, des combats intenses, de la fraternité entre soldats, de la peur, de la douleur… une manière originale de rendre compte de cette guerre cruelle et meurtrière.

Les lettres sont mises en images par différents auteurs de BD. Bien sûr le style des BD est très éclectique ; des dessins parfois bons, d’autres qui me plaisent moins, des choix de police plus ou moins agréable à la lecture, des choix de couleurs bons et moins bons… j’avouerai que je ne suis pas pleinement convaincu du rendu « BD » des témoignages des Poilus. Reste le témoignage poignant de soldats pris dans l’engrenage d’une guerre terrible…

• « Coluche » de Jean Wacquet, mais surtout bien d'autres, publié chez Soleil.



• J'ai commencer cette lecture à la suite du défi lecture de BD de Babelio d'Avril, cherchant une BD dans laquelle on y rencontre un homme d'état ou politique célèbre réel, dans le but d'étendre ma "culture" BD.



• J'attendais certainement trop de cette lecture.. qui m'a grandement déçue. Tout juste la moyenne, c'est rare pour une personne qui comme moi, aime découvrir beaucoup de choses et qui note rarement en dessous de trois étoiles sur ce site. Malheureusement ici, non seulement je n'ai pas lu ce à quoi je m'attendais, mais j'ai également été déçu par son contenu, bien que certains passages m'aies plu..



• J'ai récemment lu une bande dessinée parlant de Serge Gainsbourg et dont j'ai posté un avis très positif récemment. Ce volume était une franche surprise, tant son histoire, sa façon d'être racontée et ses dessins grandioses m'avaient happés. Je ne connaissais rien du perturbateur de la chanson française et j'en suis ressorti avec une grande envie de le découvrir plus en détail.. mais ici, si l'on ne connait pas Coluche, il est très difficile d'appréhender correctement le monsieur.



• Coluche était un grand monsieur, ça, je le sais parfaitement. Je connaissais en partie les grands événements autour de lui, notamment la création des Restos du Coeur, son parcours politique ayant fait grands bruits, ainsi que sa mort des plus tragique. C'est tout ce que je connaissais, et avec ce livre, je pensais pouvoir en apprendre plus sur cet homme incroyable.. mais encore une fois, je me suis fourvoyer sur ce point.



• J'y ai bien appris deux, trois choses, mais tellement peu fournies en détails, tant l'oeuvre semblait réserver à des initiés au courant de tout ce qui allait y être évoqué.. C'est dommage, car je m'en suis senti exclu.



• L'ensemble est composé d'histoires avec en vedette Coluche, le projet ayant pour but de demander à plusieurs dessinateurs et caricaturistes de rendre hommage à leur façon à ce monument français. Il y a de tout, vraiment, c'est un véritable panacée d'artistes français qui nous offrent leurs talents dans cette bande dessinée. Il y en que l'on aimera, tandis que d'autres nous passeront totalement à côté, soit par leur style graphique, leur narration ou comme évoqué plus tôt, ce sentiment que l'artiste parle en privé avec une personne connaissant déjà l'histoire. Parfois c'est tout de même bien amené, voir très bien fait, et on se sent bien intégré à la bande. J'ai reconnu avec plaisir le style de certains artistes, et découvert avec encore plus de joie des dessinateurs au style attirant, mention spéciale à

Guillaume Bianco, dont j'adore l'approche. Des messages forts sont glisser dans la quasi-totalité de ses histoires.. et mériteraient d'être mit plus en avant, à la plupart d'entre nous..



• La préface est de Eddy Mitchell, un ami de l'époque du comédien aimé du peuple, et offre une anecdote et un moment de vie intéressant sur celui-ci. Certaines pages montrent des affiches, des documents, et caricatures , partageant des petits morceaux d'histoires du paysage français de l'époque autour de ce mec pas banal. D'autres se composent uniquement d'une phrase culte prononcé par le défunt à l'époque où il faisait encore grincer les dents de ses ennemis, accompagné d'un petit Coluche illustré par Olivier Dutto. C'est sympa, mais on déplorerait presque le fait d'utiliser une page entière seulement pour une phrase.. j'en comprend le symbolisme qui rend celle-ci très puissante, mais c'est tout de même triste à la pensée du nombres de feuilles de papiers utilisés dans cette démarche.. Mais c'est ici un autre débat !



• J'allais poster mon avis sans parler de la couverture ! Couverture qui est ici extrêmement réussi, et qui prend tout son sens pour ceux qui savent, même un minimum qui était ce gars. Car oui, c'était un gars incroyable qui se cachait derrière ce gars un peu balourd et comique. Son regard est également incroyable, l'artiste derrière ce dessin ayant parfaitement capté cette image que l'on connait de ce grand homme parti trop tôt..



• Une grande déception si on prend en compte l'oeuvre dans son ensemble et qu'on y ajoute mes attentes de départ, mais une oeuvre qui reste intéressante à consulter. Je me console ainsi dans l'appréciation visuel de certains de ces hommages, plein de bons sentiments, de commentaires grinçant sur notre époque actuelle, et saupoudré d'une tristesse endeuillée..

Paroles de poilus était d'abord et surtout un ouvrage de Jean-Pierre Guéno et de Yves Laplume vendu à plus de 1.5 millions d'exemplaires. Un succès tel qu'il fait partie aujourd'hui des programmes scolaires. On y apprend des faits nouveaux qui étaient jusqu'ici cachés, grâce à ces témoignages du passé.



L'univers de la bande dessinée permettant de toucher des publics plus larges, le chef d'oeuvre y fut adapté dans ce format en sollicitant une vingtaine de dessinateurs en leur donnant carte blanche. Chaque auteur a choisi l'une des vingt plus belles lettres de paroles de poilus pour donner un sens à ces mots écrits dans la boue des tranchées de la Première Guerre Mondiale.



Les auteurs ne sont pas des moindres : Bajram, Guarnido, Herenguel, Gimenez, Lepage... La plupart sont de l'écurie Soleil qui a produit cette adaptation. Ce n'est pourtant pas le genre de la maison. On pourrait aller vite en besogne pour les accuser d'opportunisme. Au vu du résultat et même sur le procédé, je ne suis pas d'accord avec ce point de vue.



J'éprouve aujourd'hui beaucoup de compassion pour ces hommes qui étaient des millions de mobilisés qu'on envoyait à la mort. Parallèlement, j'ai beaucoup de haine pour ces états-majors incompétents qui n'hésitaient pas à se servir de la propagande pour masquer la cruelle vérité. On doit avoir un devoir de mémoire pour ne jamais permettre à certains gouvernants avisés de précipiter les plus grandes démocraties du monde dans des guerres monstrueuses.



Certaines lettres m'ont fait pleurer tant cette guerre était effroyable de bêtise humaine. D'autres nous poussent à mener une véritable réflexion. Il y a un véritable effort sur le dessin qui colle à cette triste réalité. Je préviens d'avance qu'on a du mal à digérer une telle oeuvre... trop d'émotion. J'ai été captivé, ému et troublé par ces lettres. Je recommande cette lecture.

Le livre "Paroles de Poilus" est un livre hors du commun car il n'y a pas d'auteurs définis. En effet, il est composé de lettres écrites par plusieurs poilus durant la guerre 1914-1918. Cet ouvrage a pu voir le jour grâce aux descendants de ces soldats qui ont accepté d'apporter les témoignages de leurs aïeux avec des lettres, des parutions de journaux de guerre. Il existe deux tomes de ce livre. Le genre littéraire du texte est le genre épistolaire.



Je pense que le seul point négatif du livre est qu'il finit par être lassant car les différents témoignages sont répétitifs.



A la lecture de certaines lettres, j'ai ressenti de l'empathie pour les soldats et les familles car ils ont trouvé le courage de survivre dans ce monde en guerre alors que tout devenait de plus en plus tragique.

J'ai apprécié la structure de ce livre car on alterne entre du texte classique et le format bande-dessinée ce qui le rend attrayant.



Le but de ce livre est que l'on n'oublie pas l'Histoire, que notre génération et celles à venir sachent les sacrifices qu'il a fallu faire pour retrouver une vie sereine. Pour que l'on sache vraiment comment se passait la vie dans les tranchées, les conditions de vie des soldats, pouvoir ressentir leurs émotions et aussi comprendre comment se passait la vie des familles en ce temps là.



Critique rédigée par Alice L.W

Excellent travail de mémoire qui regroupe des témoignages directs des poilus qui ont écrit des lettres dans lesquelles ils expriment leurs souffrances, leurs états d’âme, leurs souhaits d’en finir et de retrouver, ne serait-ce que le temps d’une permission les êtres qui leur sont chers. La grande diversité des origines géographiques, sociales et culturelles des auteurs de ces lettres nous offre un panorama très large du vécu de ces soldats et nous renseigne sur une réalité sans filtre des horreurs de le grande guerre . L’ensemble constitue un bel hommage à ces hommes qui ont souffert et sont morts pour que nous puissions vivre et nous donne envie de crier « Plus jamais ça ! »

Cet ouvrage réunit une vingtaine de lettres de combattants de la première guerre mondiale et sont illustrées par différentes signatures de la bande dessinée. C'est un devoir de mémoire et ces lettres représentent un témoignage nécessaire de la vie dans les tranchées, de l'enfer vécu et des espoirs de ces combattants.

Ce très beau livre est l'adaptation en bande dessinée, ou plutôt graphique, du recueil de lettres publié par Jean Guéno appelé également Paroles de poilus.

J'ai aimé l'idée que ce soit un dessinateur différent par lettre, cela a rendu chaque histoire encore plus unique et les émotions différentes. Les planches sont donc propres à chaque dessinateur, mais toutes sont absolument magnifiques, évocatrices et pleinement liées à la lettre qu'elles illustrent.

Même si je connaissais déjà ces lettres j'ai été très émue à nouveau de les découvrir sous cette forme.

J'ai aussi aimé l'introduction et la conclusion fictive avec Pétain qui a ajouté à l'oeuvre une dimension dramatique et encore plus poignante.

Superbe ouvrage !

Jean WACQUET : Je cherchais un moyen de retrouver un brin d’espoir dans le joyeux contexte sociopolitique dans lequel nous nous enfonçons lentement. J’espérais trouver la figure actuelle, la personnalité qui saurait insuffler dans la morosité du moment une once de provocation et d’humour, qui se et nous poserait les vraies questions, qui provoquerait de vrais débats, qui mettrait les pieds dans le plat dans notre monde lisse et ennuyeux, bref, qui nous sortirait de notre léthargie. Et je n’ai trouvé personne. Abonné absent. Plus de penseur, plus de Brel, de Le Luron, de Desproges, de Reiser, de Droit de Réponse, ni de Coluche.

J’ai eu envie de faire cet album en choisissant le plus controversé et le plus populaire de ces grands absents ; pour que nous réalisions combien il nous manque, en ces temps incertains ; combien on aurait aimé l’entendre l’ouvrir mais aussi dire à certains de la fermer. Aujourd’hui, les Coluche et consorts n’ont pas trouvé de successeurs ; ils ont été remplacés par le Prozac et là, c’est franchement déprimant !

Il m’a était offert par mon père, mon père qui m’a toujours inculqué ses connaissances et ce devoir de mémoire.

Alors autant certains de ses recommandations en terme de lectures ne m’attirent pas plus que cela mais quand il s’agit de lettres personnelles c’est bien différent !



La BD et les illustrations donnent une autre dimension encore plus puissante !

Ça reste un de mes livres préférés offert dans l’enfance que je continue à feuilleter à l’âge adulte.

Regroupées au fil des saisons, ces Lettres d'il y a plus de cent ans disent l'absence, l'espoir, la peur, le devoir, l'illusion, l'honneur, racontent des moments de batailles ou de joies éphémères, inconcevables, incroyables parmi l'horreur. Une use de sarcasme subtil, un autre ne veut plus de permission, un père explique à son fils que les "Prussiens" sont comme les Français, ils sont des hommes qui ont froid et qui attendent...

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20 lettres, de longueur variable, sont ici restituées, brièvement présentées, scénarisées et dessinées par des auteurs contemporains, avec leurs sentiments et interprétons 🖍️

Avec ou sans bulles, une case unique ou en gaufrier, traits réalistes, stylisés, métaphoriques, esquissés; pudeur du noir et blanc ou hurlements des couleurs, les dessins imagent les mots, les prolongent ou s'en éloignent, bouleversent les perspectives. Certaines cases se font muettes, un anachronisme se glisse... Cette guerre porte en elle les germes de la suivante, nous le savons bien, nous. La plupart de ces Poilus, ou leurs enfants, vont le/la vivre, eux.

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Toutes ces lettres étreignent, émeuvent, mots d'hier qui sont aussi d'aujourd'hui.

D'autres formats pour toucher toujours plus, voir différemment, et un devoir de mémoire comme d'authenticité.

Lire, relire, transposer ces Lettres, c'est aussi voir, comprendre, comment l'Histoire se construit, est construite officiellement / anonymement.
Lien : https://vivrelivre19.over-bl..

Paroles de poilus regroupent des lettres de poilus adaptées et illustrées par de nombreux artistes de la bande dessinée. On y retrouve de grands noms de l illustration comme emmanuel lepage, Christian de metter , jimenez et bien d'autres. Les illustrations sont donc de qualité avec une très belle mention pour le travail du regretté Jimenez qui nous dévoile un grand plan toujours un peu plus bancal,nous montrons ainsi que les combattants tombent sur le front.