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Critiques de Jean-Yves Tadié (61)
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Un été avec Proust

Cet été avec Proust, paru en 2014, permet à des experts de l'auteur de partager leurs regards sur "la recherche" ; accessible aux néophytes il intéressera aussi les lecteurs rompus à cette oeuvre monumentale en ouvrant de nouvelles perspectives. J'ai notamment apprécié le chapitre sur Proust et les philosophes.



L'autre intérêt c'est qu'il se réfère à l'édition publiée dans la collection Quarto qui est celle que je préfère.



Centré sur l'oeuvre et non sur l'auteur, ce petit livre gagnerait à adopter comme titre "un été à la recherche du temps perdu" car ce n'est pas une biographie de Marcel Proust.
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Un été avec Proust

« Nous sommes tous obligés pour rendre la réalité supportable d’entretenir en nous quelques petites folies ».



En lisant cet essai, je me suis sentie totalement hors du temps, immergée dans une autre époque où le raffinement avait encore toute sa place.



Ce que j’ai adoré par-dessus tout dans « Un été avec Proust », c’est cette connexion intime avec quelque chose perdu puis retrouvé avec tendresse et intensité. Qui pourrait oublier la madeleine proustienne ? Ce moment exquis où Marcel Proust décrit si parfaitement les réminiscences que provoquent en lui le simple fait de tremper sa madeleine dans son thé ; il nous fait découvrir alors sa vision de la mémoire involontaire. Ca laisse à réfléchir… Ca donne envie de sortir, de regarder, de vibrer, de fermer les yeux et de se souvenir… Essayez donc.



Un été avec Proust est comme une promenade enchantée au cœur du monde proustien : ses lieux fétiches y sont visités; on y découvre aussi ses personnages torturés par leur passion amoureuse ou ceux sublimés par leur amour inconditionnel; on y explore divers thèmes profonds comme celui du sommeil et du rêve.



Proust était non seulement un grand mélomane mais également un explorateur infatigable de la Beauté ; il semblait se nourrir uniquement des joies extatiques procurées par son art.

Il chercha pendant près d’une décennie à figer le temps grâce à l’écriture méticuleuse de La Recherche du Temps Perdu – véritable odyssée littéraire oscillant entre nostalgie poignante, mélancolie douce-amère, désir ardent, attente fébrile et illusion trompeuse.



Cet essai porte merveilleusement bien son titre car en parcourant ses pages on passe véritablement Un ÉtÉ Avec PROUST .
Lien : https://coccinelledeslivres.be
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Marcel Proust : La cathédrale du temps

Une présentation de la Recherche sans pédanterie (Gallimard, collection Découvertes) très utile avant d'entreprendre sa lecture ou tout simplement approcher l'oeuvre et son auteur. La métaphore du titre convie à un partage presque "religieux" de l'oeuvre de Proust comparée à une structure architecturale que Jean-Yves Tadié révèle en trois chapitres très explicites : les "deux côtés" du roman d'abord, puis son enfer et enfin son paradis. Un monument "La Recherche" ? Sûrement, mais pas au sens patrimonial... (quoique...). Il faut y voir selon l'auteur une création littéraire à laquelle Proust aurait voulu donner la forme du temps. Au fur et à mesure que la construction se dévoile, les différents personnages apparaissent, évoluent, vieillissent, leurs vies indéfectiblement liées aux lignes qui les racontent, tandis que se fabrique un écrivain.



Le cycle en trois parties voulu par Proust et annoncé dès 1913 à la parution de "Du côté de chez Swann", chez Grasset, devait être suivi en 1914 du "Côté de Guermantes" et du "Temps retrouvé". La guerre, en contrecarrant ce projet, lui a permis de l'étoffer considérablement. Ainsi le découpage en trois chapitres retenu par Jean-Yves Tadié pour cette présentation permet-il probablement de restituer dans sa fidélité aux origines la genèse de ce roman si singulier dont des annexes très choisies explorent à la fin la maturation.



Les deux côtés de l'oeuvre : "Du côté de chez Swann" et le "Côté de Guermantes", soit le monde provincial de Combray et celui du Faubourg Saint-Germain à Paris, constituent la nef à travers laquelle nous conduit Jean-Yves Tadié. C'est une rencontre avec tous les personnages fictifs et ceux bien vivants qui les ont inspirés, du moins les principaux, gravitant autour du narrateur et de l'auteur et déjà campés pour le futur. Depuis son enfance, avec les membres de sa famille et les amis ou relations de celle-ci, jusqu'à l'âge adulte où il rêve d'être introduit dans le microcosme parisien d'une duchesse, le narrateur poursuit un travail d'édification de la mémoire, élabore une théorie sur l'amour (malheureux) et fait émerger une esthétique de la création artistique où se formule la propre vocation littéraire de l'écrivain.



Roman en soi le premier côté (Swann) pose les prémisses de thèmes que Proust développe ultérieurement : les souvenirs précoces liés aux parents du narrateur, père, mère, grand-mère, l'incontournable Françoise ou la tante Léonie renvoient à la mémoire (épisode de l'escalier) et particulièrement celui de la mémoire involontaire (épisode de la madeleine). Swann, l'illustre voisin et propriétaire de Tansonville, Odette et Gilberte, introduisent la partition de l'amour qui sera déclinée sur d'innombrables registres ; les Verdurin, Vinteuil le musicien, Bergotte l'écrivain, Biche le peintre, ouvrent l'horizon sur les arts d'une manière générale ; l'homosexualité évoquée avec la fille de Vinteuil et son amie apparaît déjà en sous texte. "A l'ombre", suite logique de la dernière partie de "Du côté de chez Swann" qui aurait dû y être associée si la guerre n'était survenue, fait apparaître le diplomate Norpois, la marquise de Villeparisis et Robert de Saint-Loup, le baron de Charlus, Elstir (qui remplace Biche) et bien sûr Albertine, autant de personnages qui vont enrichir et conforter la lente édification qui se poursuit jusqu'en 1922.



Le Côté de Guermantes est le domaine des mondanités, celui de l'aristocratie urbaine où le narrateur, dans son désir d'ascension sociale, aspire à être introduit. le livre débute par une soirée de gala à l'opéra, mais l'affaire Dreyfus y est également largement présente, de même que la maladie et la mort de la grand-mère tant aimée. le clan Guermantes avec la figure d'Oriane et son mari le duc, Mme de Marsantes mère de Saint-Loup, le baron de Charlus frère cadet du duc et le cousin prince de Guermantes, représentent le noyau dur de la galaxie déclinante du faubourg Saint-Germain à la veille de la première guerre mondiale. C'est à juste titre que Tadié évoque le « crépuscule des dieux » à leur sujet.



A partir des deux mondes du narrateur, Jean-Yves Tadié décline deux thèmes : l'enfer et le paradis. L'enfer, la partie sombre de l'oeuvre, est illustré par "Sodome et Gomorrhe", "La Prisonnière" et "Albertine Disparue". Occasion pour Proust de présenter sa théorie de l'inversion - côté masculin illustrée par les amours du baron de Charlus avec Jupien et Morel dans Sodome, mais aussi côté féminin illustrée par les amours d'Albertine, la jeune fille en fleur, dans Gomorrhe. Dans "La Prisonnière", le narrateur amoureux sous l'empire d'une jalousie maladive, claquemure sa fiancée chez lui pour mieux la contrôler car elle lui a avoué connaître et avoir fréquenté les deux jeunes femmes de Combray (Melle Vinteuil et son amie) qu'il a surprises dans les bras l'une de l'autre. "Albertine disparue" est la dernière étape du cycle de l'amour.



"Le temps retrouvé" est le paradis de l'oeuvre. Au fur et à mesure que les désillusions se font plus grandes pour le narrateur - "revenu" des vanités du "monde", ayant perdu son amour et connu bien des deuils -, il entrevoit cependant la sérénité. Il revoit les personnages qu'il a côtoyés ou aimés dans son enfance et se fait l'observateur des changements de la société intervenus à Paris pendant et après la guerre. Une réception finale chez la princesse de Guermantes ravive le passé et sa mémoire involontaire quand sa chaussure heurte les pavés inégaux de la cour de l'hôtel et que le souvenir d'une lecture enfantine s'impose en force, provoquant un ineffable bonheur, comme un écho à la madeleine au temps lumineux de Combray. La réflexion de Proust sur l'esthétique et la création littéraire prend alors tout son sens s' agissant de sa propre vocation d'écrivain si longtemps éludée et qu'il va mettre en oeuvre par la mémoire. Son oeuvre prendra les diverses parures du temps.



Compréhension sans doute un peu structurelle de "La Recherche" qui n'escamote aucunement ses autres qualités essentielles mais qui ne saurait se substituer à l'expérience unique de sa lecture : appui à cette lecture - pour ceux qu'elle inhiberait ou qui craindraient de s'y perdre et dont j'ai fait longtemps partie - par un grand connaisseur de Proust, Jean-Yves Tadié, directeur de la dernière édition de la pléiade (1987). En parallèle et en annexes, une documentation photographique et biographique concernant la vie, l'entourage de Marcel Proust et l'aventure éditoriale de son oeuvre, éclaire judicieusement le propos et complète la curiosité immense que le roman a toujours suscité.

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Marcel Proust : La cathédrale du temps

Ce petit livre s'adresse autant à la vie de Proust qu'à une très très brève synthèse de chaque tome de la Recherche. Mais ce sont surtout les documents graphiques, photos d'époque et de manuscrits, qui prennent la vedette. La dernière section de témoignages et documents présentent des extraits d'œuvres précédant la Recherche, dont une section très intéressante de '"Jean Santeuil” ainsi qu'une chronologie complète.



J'ai apprécié cette lecture car elle permet de mieux saisir l'époque et le contexte dans lequel Proust a composé ces romans. L'ensemble crée une ambiance, met l'eau à la bouche, nous porte à s'emparer au plus tôt de l'œuvre. Ceux qui détestent “savoir l'histoire” à l'avance devraient s'abstenir puisque les résumés de chaque tome brûlent les punchs. Mais qui lit Proust comme un thriller? Il y en a certainement et, après tout, pourquoi pas ? Quant à moi j'en ai assez de suivre le labyrinthe des phrases, des sous-entendus à décoder, des personnages à replacer et des significations à déchiffrer !
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Marcel Proust - Biographie, tome 1

Marcel Proust (1871-1922), auteur du célèbre roman-fleuve A la recherche du temps perdu. Ce titre, à lui seul, comme on l’a toujours dit, révèle déjà une charge hautement poétique.

Toutefois, en dépit d’une longueur stylistique exceptionnelle, Proust s’était permis de naviguer, durant plus de seize années consécutives, sur un océan houleux fait, non de récifs et de gouffres amers, mais, d’idées et de sensations,émaillant, tout naturellement son style de gentilles périphrases, de subordonnées relatives et de propositions circonstancielles de temps, sans pour autant rendre son texte rébarbatif.

Ce grand malade, cloué à son lit, volontairement au départ, puis, malgré lui, de 1906 à 1922, finit par décrocher une espèce de palme d’or qui, sans conteste, lui revenait de droit parmi les écrivains de sa génération. Quelques heures avant de «s’éteindre, avec des pensées superbes et sublimes», cet Ulysse de la littérature dit alors à sa fidèle gouvernante qu’il venait tout juste de mettre le mot «fin» à son œuvre, et qu’il lui était désormais possible de mourir tranquillement.

A la merci permanente de crises d’asthme, aucune médication calmante, en dehors de l’écriture, n’a pu triompher de son mal : ni les piqûres répétées de camphre, ni les séjours en stations balnéaires, ni le soleil méditerranéen ou les fumigations, ni même le fait de vivre dans une chambre capitonnée de liège ! Plus de sorties, ni de soirées mondaines qui, jusqu’alors, ponctuaient la vie de la Belle Epoque, entre 1880 et 1914. Il fut donc forcé de se confiner pour reprendre un verbe très actuel, dormant le jour et travaillant la nuit jusqu’à l’aube. Durant toute ces années, il n’eut d’autre préoccupation que de mener à bien son œuvre romanesque monumentale. Le souvenir de la fameuse madeleine trempée dans du thé n’allait pas perdurer.

Pourtant, ce souvenir, on le sait bien, est, en quelque sorte, la matrice de son travail titanesque. Il lui a donc fallu louvoyer et provoquer sa mémoire dans ses derniers retranchements. Comme expédient, ou comme prolongement, il eut recours à cette phrase longue et sinueuse pour se ménager un va-et-vient entre ses souffrances physiques et son propre passé.

Aussi, dans son subconscient, il fit de sa longue phrase une sorte de machine respiratoire, compensatrice de son besoin de s’oxygéner. Comment donc triompher, ne serait-ce que momentanément, de ses faiblesses à répétition sinon par esprit inventif ? Eh bien, ce style qui fut son apanage lui avait permis, à chaque fois, de humer l’air presque normalement.

Au paroxysme de l’étouffement, Proust se ménageait, avec bonheur, une petite sortie. Celle-ci n’était possible, dans son subconscient bien sûr, que par le biais de cette phrase longue qui lui fut spécifique, donc salutaire.

Il s’appliquait ainsi à travailler d’arrache-pied à son roman, non pas uniquement pour se souvenir d’un passé heureux, mais, aussi, et c’est là l’essentiel, pour pouvoir respirer, ramener un peu d’oxygène à ses poumons meurtris. C’est pourquoi, cette phrase longue et sinueuse fut une planche de salut pour lui,durant seize longues années. Proust respirait via cette belle mécanique respiratoire qu’il s’était inventé et qui fut sa marque déposée dans le domaine littéraire.

Faut-il encore relever que dans les écrits sur Proust cet «artifice merveilleux» semble n’avoir pas retenu l’attention des spécialistes. N’est-ce pas que le propre de la littérature est un plus esthétique et logique à la vie de l’homme ?

Il reste, cependant, que la phrase débordant de Proust,n’a jamais été à la portée de tout écrivain. En effet, pour arpenter le même sentier que lui, il faut souffrir, à la fois, de crises aiguës d’étouffement et être d’une sensibilité à fleur de peau, faute de quoi, il vaudrait mieux ne pas s’y aventurer ! Les asthmatiques sont légion de par le monde, et les écrivains parmi eux n’ont pas eu la chance de faire valoir cet expédient proprement proustien.



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Marcel Proust: Croquis d'une épopée

Ce livre s'abreuve à l'ensemble de la production de Proust, donc incluant correspondances et autres écrits que la Recherche. La première partie traite de thèmes tel que l'amitié, la mer, la peinture etc. La deuxième s'attache à ses relations avec ou à propos d'autres personnes ou auteurs: Baudelaire, Montaigne, une étrange voisine et autres. La troisième est consacrée à l'art du roman en s'attardant sur “Jean Santeuil” et “Un amour de Swann”.



Étant néophyte, je ne peux absolument pas juger de la pertinence ou de la qualité de cet essai. Mais je l'ai trouvé intéressant à divers titres. D'abord il donne un aperçu de l'ampleur de l'œuvre, de la diversité des thèmes abordés, de la galerie de personnages qu'on y rencontrera. Il fait aussi des liens entre les différents tomes de la Recherche et les personnages réels dont Proust aurait pu s'inspirer. J'ai particulièrement apprécié les renseignements sur Santeuil puisqu'il annonce d'une certaine façon la Recherche, de même que la section sur Swann que j'ai lu; captivant de confronter mes perceptions avec ce qui y est rapporté. Bref je me suis instruit, même si je reste convaincu que je suis passé à coté de plusieurs commentaires.
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Le lac inconnu : Entre Proust et Freud

Ce court essai recense quelques uns de thèmes que l’œuvre de Proust et celle de Freud ont en commun et cherche à comparer l'approche proustienne et celle du l'inventeur de la psychanalyse. Les deux hommes étaient contemporains mais ils ne sont jamais rencontrés et, semble-t-il, ne se sont jamais lus. Pourtant beaucoup de choses se font écho dans leurs œuvres respectives. Parmi les thèmes étudiés par Jean-Yves Tadié, spécialiste de Proust qui se révèle aussi un fin connaisseur de l’œuvre de Freud : les rêves, l'inconscient, l’archéologie, la mémoire, l’enfance, l'homosexualité, l'amour, la jalousie, les fratries, les actes manqués, le deuil.



Freud entend faire œuvre scientifique et son mode d'expression est bien différent de celui de Proust. Toutefois Freud comme Proust est un homme pétri d'histoire, de littérature, fin connaisseur des mythes et de l'archéologie. Et ils ont compris tous les deux que l'homme était mu par d'autres forces que ses besoins élémentaires et sa raison, et qu'au-delà de la raison gisait un "lac inconnu" (l'expression est de Proust) qu'il était urgent de commencer à explorer. Avec ce livre qui, on le devine, lui tient particulièrement à cœur, Jean-Yves Tadié nous guide sur quelques uns des sentiers que les deux hommes, avec des "instruments" qui leur étaient propres, ont arpentés pour repérer les rives de ce lac.

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Un été avec Proust

Par quelques éminents spécialistes, des angles de vue variés qui ont le mérite d'être alertes, originaux et limpides. Les auteurs ne pontifient pas trop et surtout donnent envie de lire ou relire Proust dans son intégralité. Des extraits suffisamment longs pour avoir du sens illustrent leurs propos. Une lecture réjouissante et instructive.
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Proust

Un ouvrage extrêmement intéressant pour la néophyte que j'étais, la nouvelle admiratrice que je suis devenue de cet extraordinaire écrivain qu'est Marcel Proust, et que j'ai lu avec attention et application.



Cet ouvrage très dense et particulièrement riche, m'a permit de mieux cerner le personnage de Marcel Proust.



Il ne s'agit pas d'une exégèse de La Recherche, mais d'un ensemble de textes autour de M. Proust : Ses amis, ses amants, sa famille, ses proches telle Céleste Albaret, les critiques de l'époque etc. ...

Un ensemble très documenté et imagé, articulé autours de plusieurs chapitres thématiques : ( Les Inédits, Les Documents, Au temps de Proust, L'usage des Maitres, Postérités. )



Bref, un livre qui permet de mieux cerner le personnage du "narrateur" et qui nous donne un éclairage intéressant sur la "cathédrale."



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La littérature française, Tome 1 : Dynamique et..

La première impression du livre était bonne. C’est un livre de poche assez lourd, d’environ 750 pages pleines de petites lettres et dépourvu d’images. C’est bon, car j’aime les livres épais. De plus, le livre présente des chronologies schématiques et plutôt détaillées d’auteurs et leurs ouvrages. C’est très bon, car je suis un peu dingue de schémas. Finalement, le livre contient un grand index des noms et ouvrages qui comprend approximativement cinquante pages ! C’est vraiment bon, car je suis très attaché à des longues listes alphabétiques. Bref, c’était avec beaucoup de joie anticipée que j’ai débuté à ma lecture.



Tous les quatre auteurs du livre sont des professeurs de littérature française, trois à l’université de Paris IV-Sorbonne et un à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Ils traitent l’histoire de la littérature de trois époques : le Moyen Âge, le XVIe siècle et le XVII siècle. On présente des exposés sur les développements politiques et sociaux qui ont influencé l’évolution de langue française. Le livre n’est pas une anthologie comme, par exemple, la collection littéraire de Lagarde et Michard, dans laquelle on présente un recueil de morceaux littéraires avec un peu de contexte historique. Ce livre-ci, « La littérature française », il traite surtout l’histoire plutôt que de contenu littéraire.



Jacqueline Cerquiglini-Toulet est l’auteur de la partie sur le Moyen-Âge. C’est un chapitre bien écrit, intéressant et inspirant. Elle discute le développement de la langue, commençant au XIIe siècle, comme, par exemple, le changement du latin au français, la matérialité de l’écriture avant l’invention de l’imprimerie. Elle expose d’autres sujets, comme les modèles d’écriture, le rôle de l’allégorie et le concept de l’évolution du caractère binaire de la pensée, bon vs méchant, loyaux vs traîtres, à des états intermédiaires. Chrétien de Troyes et Christine de Pizan sont des auteurs fréquemment mentionnés. L’auteur raconte que le roi François I a eu voulu interdire la nouvelle invention de l’imprimerie pour faire obstacle à la propagation des idées du nouveau mouvement des protestants. Je trouve ce fait plutôt drôle ! En effet, plus tard, ce sera la Réformation qui fait en sorte que le nombre des livres imprimés explose.



Frank Lestringant a écrit la deuxième partie du livre sur le XVIe siècle. C’est le siècle de la Renaissance, mais aussi l’époque des guerres de Religion en France. L’auteur discute, entre autres, l’imprimé et le manuscrit et la façon de laquelle l’oral persiste encore dans l’écrit à cette époque. Bien que j’aie lu cette partie entièrement, le texte est difficile à comprendre, le style de l’écriture est peu attrayant. En effet, je crains que je n’aie pas retenu beaucoup d’information. Je devrais relire cette partie pour la mieux apprécier. Ronsard, Jodelle et D’Aubigné sont des auteurs fréquemment mentionnés. Un fait intéressant de ce chapitre, c’est l’ouvrage « Le Théâtre des cruautés » de Verstegan qui a été publié en 1587. C’est un ouvrage en latin et illustré. Les illustrations sont affreuses, mais, pour une raison quelconque, aussi fascinantes.



Deux auteurs, George Forestier et Emmanunel Bury, sont responsables pour la troisième et dernière époque traitée dans le livre, le XVII siècle. On traite un grand nombre des développements. Cette partie du livre est aussi la partie dans laquelle le plus grand nombre d'auteurs et ouvrages sont mentionnés. Les auteurs expliquent les rôles importants de Richelieu, fondateur de l’Académie française ! et de Mazarin et de Fouquet pour le développement de la langue française en supportant des auteurs de cette époque. Ils exposent aussi quelques grandes querelles littéraires de ce siècle, comme la querelle des Lettres, la querelle des Anciens et des Modernes, et la question quelle langue on doit choisir pour célébrer la gloire du roi dans les inscriptions ou sur les médailles ; le français ou le latin. On discute aussi des sujets comme le développement du roman sentimental et héroïque, et le rôle des salons comme « laboratoire » de la langue française.



Ma première impression positive du livre a été complètement confirmée. C’est un livre plein d’informations et il est une addition valable à ma petite collection de livres sur la littérature française que je vais consulter souvent.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Un été avec Proust

Ce collectif autour de "notre " Proust national est bien agréable à lire, mais j'y ferais une objection première : les larges extraits que chacun des intervenants a élus sont à mon avis un peu trop longs, voire nombreux et souffrent d'être déconnectés de leur contexte et cotexte. Ma préférence irait à Grimaldi et Enthoven qui me semblent apporter une réflexion un tantinet profonde et plaisante. Mais ce livre n'est rien de mieux qu'un exercice propre à flatter les lecteurs de Proust qui pourront se gargariser, une fois encore, de faire partie des happy few : Nous L'avons lu, sommes sommes élus !

Un peu d'humour nuit rarement, n'est-il pas?

Veuillez excuser cette pointe d'esprit inutile, comme l'est le livre qui reste un malin travail d'édition;-)

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Un été avec Proust

"Un été avec Proust" est un bien agréable moment de lecture.



Dans cet essai divisé en huit courts chapitres abordant chacun un thème particulier (Le temps, Les personnages, Proust et son monde, L’amour, L’imaginaire, Les lieux, Proust et les Philosophes, Les arts), les auteurs, tous grands spécialistes de l'écrivain d'À la Recherche du temps perdu, nous font découvrir un Marcel Proust quelque peu inédit voire surprenant.



Confrontant l’homme et son œuvre, évoquant tour à tour son rapport à l’écriture et au temps, ses sources d’inspiration, ses passions, la société mondaine dans laquelle il vécut, ses engagements, etc. les contributeurs nous délivrent un portrait très éclairé de l’écrivain avec pour clore chaque thème, des extraits de l’œuvre.

Le propos des auteurs de cet essai est de maintenir un constant rapport entre la personnalité de l’écrivain et son œuvre mais aussi de rappeler combien À la recherche du temps perdu reste un roman magnifique, intemporel, jeté entre l’imaginaire et la subjectivité.



Une toute petite réserve sur ce livre qui concerne la valeur quelque peu inégale des chapitres ; Ainsi, si j’ai beaucoup aimé et appris des contributions d’Antoine Compagnon, de Nicolas Grimaldi, de Raphaël Enthoven ou encore de Jean-Yves Tadié et de Michel Erman, ce fut un peu moins vrai des autres.



"Un été avec Proust" est un livre à la lecture vraiment intéressante qui plaira aux passionnés d'À la recherche du temps perdu tout autant qu'aux esprits curieux.

 Je le recommande très volontiers.

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Regarde de tous tes yeux, regarde !

Une collection que j’aime énormément et dont j’ai une petite dizaine de livres dans ma bibliothèque.

Celui-là je l’ai emprunté dans ma médiathèque pour participer activement à notre prochain club lecture.

Un auteur qui écrit sur les voyages, je dirai même sur les voyages extraordinaires ! ça y est vous y êtes ?

Un auteur que Jean-Yves Tadié a lu « en entier entre dix et treize ans »

Un auteur qui aimait et admirait Edgar Poe ou Hoffman mais aussi Chateaubriand et Stendhal.

Voilà je crois que vous avez trouvé. Ses romans sont épiques, humoristiques, techniques mais par dessus tout c’est « une merveilleuse invitation à regarder le monde ».

Un titre ou deux ou trois ... Cinq semaines en ballon, Voyage au centre de la terre, le Château des Carpates ou Vingt mille lieues sous les mers.

Jules Verne à dit « Je crois vraiment que c’est ma passion des cartes et des grands explorateurs du monde entier qui m’a amené à rédiger le premier d’une longue série de romans géographiques.» Il trouvait ses sources chez Elisée Reclus, les noms de ses personnages en imitant Dickens.

En plusieurs courts chapitres J-Y Tadié inventorie les romans avec des thèmes comme le train, la mer, les navires, le volcan d’or ou la ville flottante.

Il nous montre un Jules Verne toujours tourné vers l’avenir, ses personnages ne ruminent jamais, ils regardent droit devant eux.

Saviez-vous qu’il imagina une ville flottante, du genre de celles que les urbanistes prévoient aujourd’hui pour faire face à la montée des océans ! Sacré bonhomme !

Les voyages et les découvertes furent ses sujets de prédilection ainsi que l’affrontement de l’homme à la nature : le pôle, les volcans, la lune, les fonds sous-marins...

C’est un petit livre tout à fait passionnant pour qui a lu dans son enfance ou ..plus tard les romans de Jules Verne. Loin de la biographie Jean-Yves Tadié nous dit surtout son émerveillement, sa passion pour ces aventures, sa peur parfois et voilà ce qu’il confie :

« Je suis atteint d’une étrange maladie, qui remonte à une enfance où je crains d’avoir fait une considérable provision de tristesse : je coïncide avec l’histoire que je lis au point de m’y transporter, d’éprouver les sentiments des personnages, d’être gai ou triste avec eux. C’est pourquoi je souhaite que leur histoire finisse bien. Comme les producteurs américains d’autrefois, j’exige un happy end. Quand on vieillit, ce n’est pas raisonnable. »








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Un été avec Proust

Passer l’été avec Proust ressemble étrangement à un Entretien avec un vampire. Souffrant de graves crises d’asthme, l’écrivain passa les dernières années de sa vie seul, calfeutré dans son lit, travaillant la nuit et dormant le jour, dans une chambre dont les murs furent recouverts de liège et les volets constamment clos. On peut imaginer cette fin de vie comme une recette pour garder le teint (et la tête) de Marie-Antoinette.



Heureusement, 8 auteurs, qui n’ont de pâle que l’iris de leurs yeux, nous offrent ce bijou littéraire, Un été avec Proust.



La série d’émissions de Laura El Makki sur France Inter est enfin disponible en livre. Pas de panique, il n’y a rien de compliqué ni d’ennuyeux ! Bien au contraire, les plus grands spécialistes de Proust se penchent sur les thèmes cruciaux et dressent un fascinant portrait de l’œuvre. Chaque étude (sur le temps, l’amour, l’imaginaire, les arts, etc.) tient en quelques pages, ponctuée de citations et de passages d’une des plus grands œuvres du XXème siècle. Vous n’avez jamais lu Proust ? Aucun problème, le livre se déguste sans prétention ni prérequis. Il est même conseillé pour être un peu moins sot en cette rentrée. On découvre Proust comme un subtil chroniqueur mondain, un esprit satirique, un capteur de sensations (il les attrape au vol comme des papillons pour qu’elles ne s’enfuient), un gay non refoulé (contrairement à son collègue André Gide, qui lui refusa la première fois le manuscrit de Du côté de chez Swann), en somme, un écrivain MODERNE.



C’est l’occasion de briller en société en chopant des phrases comme “tâcher de garder toujours avec vous un morceau de ciel au-dessus de votre tête” ou encore “on se souvient de l’atmosphère parce que des jeunes filles y ont souri”.



Pour les amoureux de Proust, ce livre vous fera l’effet d’une délicieuse madeleine dans votre vie.



L’anecdote proustienne à connaître : Marcel Proust a écrit la A la Recherche du temps perdu à 40 ans. Cette œuvre s’étale sur 7 tomes : Du côté de chez Swann, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Prix Goncourt 1918, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Il mourut en 1922 à 51 ans avant que tous ces tomes soient édités mais en réussissant le pari fou de finir d’écrire son œuvre. A ce sujet, il dit un jour à sa gouvernante Céleste Albaret “Je viens de mettre FIN à mon livre, maintenant je peux mourir”.


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Un été avec Proust

Gageure réussie pour ce livre reprenant les chroniques tenues sur France-Inter et publiées en 2014 sous le titre "Un été avec Proust".

Et l'été décliné en huit parties a fait appel à huit chroniqueurs talentueux et spécialistes des écrits de Marcel Proust.

Chacun y cerne une spécificité de l'oeuvre (cela va du Temps jusqu'aux Arts en passant par Les Personnages, Le Monde, L'Amour, L'Imaginaire, Les Lieux et Les Philosophes).

Un texte de Proust clôt les chapitres et illustre les propos développés par les différents auteurs.

L'approche est analytique, riche, multiple, en sinuosités à travers les tomes de la "Recherche du Temps perdu" et de l'écrivain lui-même.

Elle nous place au centre de cette oeuvre magistrale, nous oriente dans sa véracité et rappelle au lecteur la liberté de s'y lire, de s'y découvrir, de s'entendre dire, de voir, de comprendre, de réfléchir.

Peu importe l'époque, les milieux, la manière de s'exprimer, l'âme humaine se débat toujours et toujours au sein des mêmes vices et vertus.

Le mythe tombe, Marcel Proust reprend forme de chair et de sang.

Les textes de Proust présentés, les réflexions qu'on y trouve, la conception de l'art et de l'écriture, l'humour jusqu'à l'observation féroce et lucide, l'humanité (l'émouvant texte cité par Michel Erman dans Portrait de lecteur - Les Lieux - ), les subtilités jusqu'à la dissection, provoquent l'envie de s'y plonger ou de s'y replonger.

Chaque auteur apporte une vue, un développement nuancé d'amoureux passionné d'une oeuvre unique de la littérature française.

On s'arrête surpris de tant de beautés et de vérités.





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Marcel Proust - Biographie, tome 1

Référence absolue dans son domaine, Marcel Proust de Jean-Yves Tadié fait preuve d’une richesse d’informations proprement prodigieuse nous permettant de vivre pas à pas les journées de l’illustre écrivain français, mais également de connaître les lieux et l’entourage qu’il a fréquenté. Dans l’avant-propos de cette impressionnante biographie, Jean-Yves Tadié s’explique sur son choix d’une neutralité stylistique pour privilégier en somme l’information avant tout. Soit, mais cette intention, aussi louable soit-elle, ne permet pas au lecteur de s’immiscer dans l’intimité de Proust, malgré la profusion de détails sur sa vie nous restons constamment à la surface du bouillonnement psychologique et artistique de l’écrivain.

Jean-Yves Tadié, fort de son érudition en la matière, propose d’étonnantes hypothèses quant à la genèse de la cathédrale littéraire de Proust, A la recherche du temps perdu. Des traits de caractère de personnes réelles que Proust a rencontré se retrouvent ainsi injectés dans des personnages de La recherche, et ceci pendant toute la lecture de la biographie, donnant ainsi le fondement secret de l’entreprise : expliquer la monumentale œuvre littéraire de Proust par sa vie quotidienne. C’est une évidence reconnue qui ne peut être remise en question que Marcel Proust a puisé dans sa vie pour construire son œuvre, mais de là à affirmer de manière définitive que tel personnage provient de telle ou telle personne, c’est un peu surprenant comme attitude soi-disant objective !

Ce parti-pris intellectuel quelque peu agaçant crée donc un contraste saisissant avec le style très académique de cette biographie. Ceci étant dit, il est impensable de passer à côté de cet volumineux ouvrage pour tenter de percer le mystère proustien, qui hante la littérature française et mondiale.
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Un été avec Proust

8 spécialistes de Proust, amoureux de La Recherche, parlent de leur rapport à cette œuvre hors de toute mesure. Ils se penchent sur les lieux, les personnages, des thèmes tels que l’amour ou les arts…



A l’origine, Un été avec Proust est une série d’émissions diffusées sur France Inter durant l’été 2013. C’est la productrice Laura El Makki qui a réuni ces intellectuels proustiens pour demander à chacun 3 à 5 chroniques qui sont devenues dans ce livre autant de courts chapitres se concluant tous par une longue citation extraite d’un des tomes de La Recherche. Antoine Compagnon, Raphaël Enthoven, Adrien Goetz, Julia Kristeva… évoquent leur découverte de l’œuvre et les passages, les personnages, qui les ont marqués : le début du livre, la rencontre du narrateur avec Albertine, la petite sonate de Vinteuil, le baron de Charlus, Swann… le tout avec un plaisir communicatif.



Résultat ? Un livre tout sauf pontifiant, à picorer au fil de vos envies, pour vous donner le goût de (re)lire toute l’œuvre de Proust.

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La littérature française, Tome 2 : Dynamique et..

Je trouve ce deuxième et dernier tome sur l'histoire de la littérature française aussi bon que le premier. Publié en 2007, il est même plus épais que le premier ; environ 900 pages plein d'informations pertinentes, avec des chronologies schématiques, des bibliographies et un index étendu qui comprend soixante-dix pages.



Tous les cinq auteurs du livre sont des professeurs de littérature française, quatre à l'université de Paris IV-Sorbonne et un à l'université Columbia de New York. Ils traitent l'histoire de la littérature française de trois siècles. Michel Delon est l'auteur de la première partie sur le XVIIIe siècle. Trois auteurs, Françoise Mélonio, Bertrand Marchal et Jacques Noiray, sont responsables pour le texte sur le XIXe siècle. Antoine Compagnon est l'auteur de la troisième partie sur la XXe siècle. Tous les auteurs présentent des exposés sur les développements politiques et sociaux qui ont influencé l'évolution de la littérature française. le livre n'offre pas de recueil de morceaux littéraires, comme, par exemple, la collection littéraire de Lagarde et Michard.



Je trouve tous les chapitres bien écrits, intéressants et, surtout, inspirants. Ils donnent envie de lire et relire tous ces oeuvres qui sont traités d'une façon un peu plus détaillée. J'ai lu tout le livre, mais je dois avouer que j'ai prêté un peu moins d'attention aux chapitres sur la poésie ou le théâtre. Ce sont les auteurs de romans et leurs oeuvres qui m'intéressent en premier lieu.



Après avoir terminé les deux volumes de Jean-Yves Tadié, je trouve que ma compréhension générale de l'histoire littéraire a agrandi fortement. J'ai vraiment appris beaucoup de nouveaux faits et aussi quelques curiosités intéressantes sur le contexte historique de la littérature française. Comme d'habitude, j'ai aussi dû ajouter à ma liste beaucoup de nouveaux auteurs à découvrir et de nouveaux livres à lire. Encore une fois…



Pour conclusion, je pense que les deux volumes de « La littérature française : dynamique & histoire » bel et bien valent la peine. Pour moi, ils sont une addition valable et indispensable à ma petite collection de livres sur la littérature française.
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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Un été avec Proust

Pour moi, cette lecture ne fait que confirmer ce que je savais déjà « la recherche" me conduit bien à un monde disparu ; un monde de privilégiés avec beaucoup de snobs, de désœuvrés, genre matuvu, auquel je suis totalement étrangère. Mais ce que je peux en déduire, c’est un témoignage sociologique pertinent avec ce constat féroce que les richesses et les privilèges ne préservent en rien ; n’empêchent pas ce beau monde de verser dans les bas-fonds de la bêtise humaine, voire du ridicule et dans ce qu’on appelait autrefois les péchés capitaux.

J'ai tout lu (je veux dire tous les tomes). On s’amuse parfois, car l’auteur a un humour ravageur ; on s’ennuie et on s‘énerve aussi, mais je dois reconnaitre qu’il y a vraiment de très belles pages.

Et ce petit opuscule a le mérite de débroussailler ce qui peut paraitre touffu.
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Un été avec Proust

Proust et son oeuvre à travers des chroniques produites par France Inter. Proust par huit auteurs et huit thèmes : le temps, la mémoire, les lieux, l'amour, la philosophie, les rêves, les arts, les personnages.

Proust tente de saisir le "Moi", un être profond, écartelé, incohérent, un Moi social et un Moi profond radicalement différents.

" La Recherche" évoque le temps qui passe, non comme une tragédie mais comme une réappropriation par la mémoire involontaire, enfouie, aléatoire comme elle cherche à déchiffrer le moi intérieur, à réinventer ce Moi, à se retrouver " la substance invisible du Temps"

A travers plus de 500 personnages, Proust tente de saisir les êtres, le coeur humain et l'intime, les "intermittences du coeur".

En le lisant, l'auteur souhaitait que plus que de lire une autobiographie qui n'en est pas une, les lecteurs se lisent eux-mêmes.
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