Citations de Jean d` Aillon (602)
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Seigneurs pauvres ou ruinés, ne manquant ni d'audace ni de courage, ils se mettaient indifféremment au service de ceux qui les soldaient. On les nommait des condottieri, car leurs bandes étaient associations égalitaires, des condotta.
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Le seul reproche que les Templiers, l’abbesse et l'archevêque lui faisaient était de tolérer sur ses terres des adeptes de la doctrine des deux principes, c'est-à-dire des Albigeois hérétiques qu'on appelait aussi cathares ; mais ils n'ignoraient pas que c'était justement leur présence qui expliquait la prospérité du fief.
En 1196, sous le prétexte d'une nouvelle croisade, Henri VI avait décidé de soumettre la Sicile normande afin de franchir plus facilement la mer. Il y était parvenu avec une armée de soixante mille hommes, infligeant à ses ennemis les tortures les plus horribles.
Ainsi, le roi de Sicile avait eu sa couronne clouée sur sa tête ; un de ses fils, aveuglé, avait été jeté dans un cul de basse-fosse ; les autres avaient été suppliciés des plus effroyables manières avant d'être brûlés vifs.
C'est ainsi que Foulques tua son premier homme avant d'aider ses compagnons à achever les blessés, embrochés comme des oisillons afin de servir d'exemple. Il n'y eut pourtant aucun butin à prendre, car les bandits ne possédaient rien, sinon leurs épieux et des couteaux. Trois de leurs lames furent remises à Flore et aux deux autres femmes par Payen.
L'épreuve eut le mérite de solidariser la troupe. Les deux chevaliers parurent satisfaits du comportement de leurs hommes et ces derniers furent rassurés sur leur aptitude à combattre. Finalement, ce n'était pas difficile de tuer.
Devant tout le monde, Paul de Gondi accola Louis Fronsac et Gaston de Tilly, et glissa à l'oreille de Fonsac :
- Pardonne moi, Louis d'avoir douté de toi. Je sais désormais que je te dois la vie et la liberté.
L'avocat général les considéra avec encore plus d’attention. Qui pouvait empêcher de tels hommes de témoigner ? Fronsac ne dépendait de personne, même si on le savait proche de Mazarin. Quant à Tilly, il était le protégé du chancelier à qui il avait sauvé la vie.
C'était donc la Cour qui récusait ce témoignage.
- Je le sais, fit Mazarin, simulant comiquement la tristesse, mais Gondi a une fois de trop joué au comploteur. Il paiera donc pour la seule intrigue qu'il n'ait pas manigancé !
Mazarin réprima un sourire. Compromis, transaction, arrangement, combinazione, étaient des mots qu'il entendait, tant il détestait les conflits inutiles.
Le prince de Condé s'imposait comme le grand vainqueur de cette guerre civile.
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Pour lui-même, il ne demandait rien sinon que le cardinal devienne un fidèle exécutant de ses ordres. Pour ses amis en revanche, il voulait tout.
- Dans tous les cas, je te l'aurai donné ce passeport, Gaston. J'ai trop d'amitié, de respect... et d'admiration pour toi. Je regrette sincèrement que nous ne soyons pas dans le même parti..
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Brusquement, la gorge nouée, ils s'accolèrent avec effusion. Gaston avait deviné que Paul de Gondi n'était pas aussi assuré qu'il voulait le paraître.
Leur querelle était éteinte et ils retrouvaient leur ancienne amitié. Celle du collège de Clermont, du temps de l'enfance.
La royauté se révélait chaque jour plus faible, les princes s'agitaient, le Parlement frondait l'autorité de l’État. La France était dans un état tel qu'il était impossible qu'elle pût subsister longtemps.
- Vous savez ce que je pense de Mazarin ! Pourquoi restez-vous à son service ?
- Je ne suis pas à son service, je suis au roi, Marie-Françoise. Je lui dois aide et assistance, car je suis son féal, comme les Tilly l'ont toujours été depuis six cent ans.
- Messieurs leur expliqua le coadjuteur, toujours très pâle, je suis chargé par la reine de prêcher l'obéissance à la populace et de faire cesser le tumulte. Venez-vous avez moi ? A cinq, nous devrions y parvenir facilement, car ils ne sont que cent mille !
Mais désormais, Tilly avait percé que cette attitude bravache constituait une façade derrière laquelle le comte de Rabutin dissimulait un grand courage et une vraie générosité.
- J'avais tort, Louis. Monsieur de Bussy est un homme d'honneur. J'ai donc été doublement vaincu, à la fois par les armes et pour m'être emporté sans raison. Je me suis fait un ennemi par ma seule bêtise.
- Voyons, douze chemises, c'est bien ! Tu changeras de chemise chaque mois.
Vous êtes un ennemi, monsieur Hauteville, mais un ennemi honorable et il n'y a pas de raison pour que cette guerre ne soit conduite dans l'honneur.
Cette bataille décisive allait opposer le fanatisme à la tolérance, l'Espagne à la France, l'intrigue à la vertu. Elle déciderait du sort de la France.
- Sachez, Monsieur, qu'il n'est pas permis à Paris de se montrer autre que ligueur ! répliqua-t-il durement. S'afficher politique, c'est s'exposer à la perte de sa vie, à voir ses gens et sa famille battus et violentés, à finir à la potence ou dans un sac en Seine.
En règle générale, les lieutenants de prévôt avaient autorité sur ces capitaines et ces maîtres, mais les conflits de juridictions restaient fréquents.
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Cependant, Nicolas Poulain n'avait jamais de dispute avec le capitaine de la forêt royale de Saint-Germain, un gentilhomme qu'il tenait en haute estime. Ils se rencontraient même assez souvent pour préparer les affaires à présenter devant la prévôté royale.