Jean d` Aillon

[Etienne de Dinant] Une idée lui avait même traversée l’esprit : le prince Jean était un faible. Bracy et son malheureux frère Maurice l’avaient dominé dans le passé, alors pourquoi pas lui ? S’il faisait disparaître Philippe et Richard, les deux obstacles qui se dressaient devant le prince Jean pour qu’il accède au trône, pourquoi ne deviendrait-il pas son favori ? Et si Jean tombait à son tour, pourquoi ne serait-il pas le nouveau roi ? Cette perspective fabuleuse, éblouissante, l’avait fait chanceler un instant avant qu’il ne revienne à la réalité.
Comment faire disparaître Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste ?

[Sanceline] Le mariage est le plus grand des maux, car il provoque la naissance d’êtres dans un monde diabolique. Mettre un enfant au monde, c’est précipiter une nouvelle âme dans le royaume du Mal.

- Les templiers ne sont pas nos amis, répondit Enguerrand. Nous rejetons bien des pratiques de l’Eglise mais le Temple incarne tout ce que nous réprouvons. Le monde est simple et dualiste : il y a le mal et il y a le bien. Le mal, c’est la guerre et l’appât de l’or, c’est-à-dire ce que recherchent les templiers. Vous êtes leurs ennemis, donc vous êtes du côté du bien.
Robert de Locksley n’était pas convaincu que le monde soit si simple, mais la croyance d’Enguerrand faisait son affaire.

- Qui donc était avec vous ?
- Un vieil ami, Ibn Rushd, le médecin du calife de Marrakech. Il habite chez moi.
- Un infidèle… remarqua Ansaldi avec mépris.
- Envers Notre Seigneur, peut-être. Envers moi, non, répliqua gravement Hughes de Fer. Il m’a sauvé de la prison à Damas.

Nous savions qu’il y aurait des victimes. Mieux vaut que cela soit eux que nous, c’est ainsi dans toutes les guerres !

- A quoi peut croire un homme qui a été dans la horde de Mercadier ?
- Pas à Dieu, gente dame, si vous voulez le savoir. Au diable, peut-être, à l’amitié, à l’amour et à la fidélité, certainement.
- A l’amour ? fit-elle, surprise.
- Tout le monde croit à l’amour, ou fait semblant d’y croire.

Celui qui voit un mal qu’on commet, qu’il le combatte par la main, et s’il ne peut pas le combattre ainsi, alors qu’il le fasse par la parole.

Vouloir posséder sa dame par violence, c’est pécher contre l’amour et encourir la perte de l’âme, mais si j’ai péché, si j’ai perdu la raison à cause de sa beauté, le ciel commettrait une injustice en me refusant mon pardon.

[Concernant les des seigneurs des Baux]
Race d’aiglons, jamais vassale.
Qui, de la pointe de ses ailes,
Effleura la crête de toutes les hauteurs.

Amors, vostra mantenensa
Perdetz a guiza d’enfan

Celui qui soulage la détresse d’une autre, Allah le soulagera dans ce bas monde et dans l’au-delà.

Ben chantera si m’estes ben d’Amor,
Pois aissi chan, desmatz, finamen,
Que so dizon tuich li non trobador :
Ben chanta miells cui Amors ten gauzen…

Cicéron n’a-t-il pas suggéré cui bono, pour connaître les raisons d’un crime ?

Sans répondre et sans regarder la cible, Locksley avait bandé son arc et laché sa flèche qui s'était fichée à deux pouces plus près du centre que celle de Hubert. Le prince, le fiel à la bouche, avait alors menacé le garde-chasse de la potence s'il ne faisait pas mieux. Ce dernier avait juste laissé tomber ces paroles pour sa défense :
-Si votre Altesse veut me pendre, elle en le pouvoir, mais un homme ne peut faire que de son mieux.

Une branche serrée dans la paille était accrochée à l'un des bois de charpente couleur sang de bœuf au-dessus de la porte, signe pour le receveur des aides qu'une barrique avait été mise en perce.

Ses amusements tenaient lieu de coupes de vin, ses sirventes de galettes de seigle et de froment, et ses chansons de vetements ornes de fourrure!

Par bien apprendre et retenir, un grand honneur peut parvenir!

Ceux qui avaient du bien etaient enterres dans le cimetiere de Saint-Victor, au pied du couvent, ou dans celui de l'Eglise Saint-Etienne, sous une belle dalle de pierre. Les pauvres, eux, etaient entasses dans des trous. Meme la mort ne reunissait pas les misereux et les gens prosperes.

Le carrosse armorié pénétra dans la cour de l'étude Pierre Fronsac dans un grand fracas. Deux gentilshommes à cheval suivaient le véhicule attelé par quatre chevaux bais. Le cocher beugla, retint ses bêtes qui hennirent et la voiture s'arrêta.
A peine le roulement eut-il cessé que les deux laquais, debout à l'arrière de la caisse, sautèrent au sol et l'un d'eux se précipita à la portière pour déplier le petit escalier. Un conducteur mit lui aussi pied à terre afin de retenir les chevaux par leur bride.

1ère partie : Le complot des Sarmates,

- Cet imbécile n'a toujours pas compris que chez vous, en Gaule, les combats ne sont faits que pour divertir les gens. Sinon, ils coûteraient trop cher.