Citations de Jean d` Ormesson (2585)
Rien de plus fragile que l'honneur. Il est à la merci du moindre manquement. C'est une terrible illusion que de croire à un équilibre entre le bien et le mal. Le bien est détruit par le mal, mais le mal n'est pas détruit par le bien : il demeure à jamais dans le temps comme une tache ineffaçable. C'est pourquoi il est si important de sauver l'honneur de toutes les atteintes qui le menacent.
Par sa prose nuancée et son attention pour les détails, Murakami harmonise les tons d'un univers chaotique et surréaliste en une sorte de méditation zen. Kafha sur le rivage est une oeuvre qui tente de se réconcilier avec le monde moderne en mariant la pensée orientale et occidentale de manière à mieux explorer et mettre en exergue nos attitudes envers les mystères du temps, de la vie et de la mort.
Ma foi n'est peut-être pas ardente mais mon espérance l'est.
Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ?
La ferme africaine est le plus célèbre des romans de Karen Blixen, à la fois mémoires de la période où elle a vécu dans une plantation de café au Kenya et portrait du début du déclin de l'impérialisme européen. (...)
Voici un roman qui traite de la disparition de l'impérialisme et de déplacement, de sauvagerie, de beauté et de lutte humaine. Célébré comme l'une des plus grandes élégies pastorales du modernisme, c'est par-dessus tout un livre sur l'Afrique.
Je n'ai jamais cessé d'être un privilégié, peut-être plutôt timoré. Je suis le chroniqueur extérieur des drames de mon époque, le témoin à peine engagé d'un monde en train de changer.
(p.210)
Je n'aime pas l'argent, mais je n'ai pas détesté en avoir. Je sais : on peut sourire. Je me moque aussi des honneurs. Je ne les ai pas refusés.
(p.227)
Je cultivais l'ironie, l'indifférence, la légèreté. Mais ma fragilité m'accablait...
La plupart du temps, j'étais allègre... Plus j'étais heureux, plus je me sentais menacé par la beauté du monde et par l'histoire cuelle des hommes...Le malaise dont je parlais tout à l'heure ... me semblait venir du fond des âges et d'un espace sans bornes.
(p.254-255)
J'aimais étudier. Je ne tenais pas tellement à vivre. Peut-être, après une enfance très heureuse, redoutais-je l'épreuve de la vie. Je craignais comme la peste de m'engager dans l'une ou l'autre des voies que m'offrait l'existence.
(p.122)
Avant les hommes pas de mal. Pas l’ombre du moindre mal. Mais dès que les hommes surgissent, malheureux et coupables en dépit de leurs triomphes, le mal est comme chez lui en même temps que la pensée et il règne presque en maître. pourquoi ne règnerait-il pas sur moi puisqu’il règne sur nous tous ?
Pour la modestie, je ne crains personne.
Vivre est une occupation de tous les instants.
Et, si longtemps, inexistant,absent de ce monde avant les hommes, le mal prendra toute sa place avec le triomphe de la pensée. (p. 69)
La légèreté est belle quand elle est alliée à la profondeur.
Mes rêves oscillaient entre presque rien et presque tout. (C'était bien)
A son propos :
Il était de ceux qui nous rappelaient que la légèreté n'est pas le contraire de la profondeur mais de la lourdeur.
Nombre de romans "réalistes magiques" sont décevants tant pour le réalisme que pour la magie, mais Le Dieu manchot de Saramago crée avec succès un monde imaginaire dans lequel les rêves les plus fous ressemblent à la réalité du quotidien, tandis que des événements historiques font penser à un conte de fées ou un cauchemar.
La littérature et la philosophie règnent très loin au dessus des divergences politiques.
"Mieux vaut allumer une petite lanterne que maudire les ténèbres"
L'extraordinaire postérité du Grand Meaulnes n'est pas seulement liée au fait qu'il soit le seul roman d'Alain-Fournier, mort dans les tranchées au début de la guerre, à l'âge de vingt-huit ans : elle est due avant tout à la beauté énigmatique de son univers, à son atmosphère onirique et au charisme de ses héros, adolescents qui fuient l'entrée dans le monde adulte.
Mille et un livres! C'est beaucoup - et c'est peu. C'est beaucoup pour une seule personne, pour vous ou pour moi. Et je doute que même les plus cultivés d'entre nous aient une connaissance approfondie des héros et des aventures de chacun de ces ouvrages. C'est peu, et même très peu, au regard des centaines et des centaines de milliers de livres qui ont vu le jour, à un rythme sans cesse croissant, depuis vingt ou vingt-cinq siècles - Jean d'Ormesson
Connaître, c'est connaitre par les causes. Comprendre, c'est remonter aux origine. Dans la forêt, dans la savane, sur la mer, dans les sables du désert, le commencement des commencements, le début de toutes choses est le mythe majeur des hommes.