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Citations de Jean d` Ormesson (2585)


A coté des horreurs qui n'avaient jamais cessé de s’enchaîner les unes aux autres et en attendant les désastres qui ne pouvaient manquer de survenir, il y avait aussi des roses, des instants filés de soie à toutes les heures de la journée, de vieilles personnes irascibles qui laissaient derrière elles un souvenir de tendresse, des enfants à aimer, de jolies choses à lire, à voir, à écouter de très bonnes choses à manger et à boire, des coccinelles pleines de gaieté sous leur damier rouge et noir, des dauphins qui étaient nos amis, de la neige sur les montagnes, des îles dans une mer très bleue.

J'étais plutôt porté au rire et à dire oui qu'aux larmes et à dire non.
Plutôt à la louange et à l’émerveillement qu'à la dérision ou à l'imprécation. J'étais une exception.

Quelle chance ! Il y a toujours avantage à être un peu invraisemblable.
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Je le répétais sans cesse à Françoise. Je lui ressassais qu'il était plus dangereux pour une jeune fille d'épouser un écrivain qu'un pilote de chasse ou un coureur automobile. Parce que tout écrivain tiendra toujours moins à son bonheur qu'à ses manuscrits, quelque médiocres qu'ils puissent être. Et pire encore, qu'il acceptera et recherchera aventures, tribulations et même malheurs avec l’espoir qu'ils pourraient être de nature à nourrir ses romans.
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Bien qu'il l'ait promis à son éditeur dès 1836, ce n'est qu'au début des années 1860 que Théophile Gautier rend le manuscrit de ce roman (Le capitaine Fracasse) dont la publication en feuilleton dans la Revue nationale et étrangère connaît un immense succès : ces deux décennies d'attente et de mûrissement ont sans doute modifié le projet initial, transformant le récit de cape et d'épée qu'aurait pu écrire l'auteur à vingt-cinq ans en une parodie où l'action se double d'à-côtés descriptifs qui en font toute la saveur.
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La douceur, la fermeté, la tendresse de mon père, l'espèce d'adoration que me portait ma mère finissaient par me peser. L'amour étouffe très bien.
Quand le téléphone sonnait, je me précipitais vers l'appareil. Car je savais que mon père, quand une voix féminine demandait à me parler, n'hésitait pas à répondre : "Qu'est-ce que vous lui voulez encore?"
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Ce freinage permanent de la passion et de l'émotion est la marque de Mérimée. La nouvelle, avec son petit nombre de personnages significatifs, constitue pour lui le cadre idéal d'un bouillonnement de vie qui n'en finit jamais de se surveiller et de se restreindre en s'aiguisant.

(p.61)
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Ce diable d'homme voyage, est battu aux élections, fait fortune, donne des bals, se ruine, attrape le cholera, guérit, bâtit un château avec un théâtre privé, se ruine encore une fois, part pour l'Angleterre en compagnie de son fils, repart pour la Russie et le Caucase, repart encore pour l'Italie et pour Naples où il va rester quatre ans, et, entretemps, accumule les conquêtes comme s'il en pleuvait: Mélanie Waldor, modèle d'Adèle dans Antony; Bell Krebsamer, qui lui donne une fille; Ida Ferrier, qu'il épousera, avec pour témoin ce légitimiste désabusé de Chateaubriand. En contemplant Ida Ferrier, qui était une belle créature, aux appas généreux sur le point de faiblir, Chateaubriand murmure : " C'est une malédiction : tout ce que je soutiens s'écroule."

(p.41, Alexandre Dumas)
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Je ne crois pas à grand-chose. Je me dis souvent, avec une ombre de regret, avec un peu d'inquiétude, que je ne crois presque à rien. Je ne crois ni aux honneurs, ni aux grandeurs d'établissement, ni aux distinctions sociales, ni au sérieux de l'existence, ni aux institutions, ni à l'Etat, ni à l'économie politique, ni à la vertu, ni à la vérité, ni à la justice des hommes, ni à nos fameuses valeurs. Je m'en arrange. Mais je n'y crois pas. Les mots ont remplacé pour moi la patrie et la religion. C'est vrai: j'ai beaucoup aimé les mots. Ils sont la forme, la couleur et la musique du monde. Ils m'ont tenu lieu de patrie, ils m'ont tenu lieu de religion.
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Les rêves des hommes sont pleins de grandeur - et ils sont dérisoires. A commencer par les miens. Les plaisirs nous enchantent - et ils sont l'ombre d'une ombre. Le seul sort du bonheur est de se changer en souvenir. La meilleure attitude à l'égard de ce monde et de son histoire, et d'abord et avant tout des réussites sociales et des grandeurs d'établissement si ardemment poursuivies, est de les tenir à distance. Sortir de la poussière et retourner à la poussière ne mérite en aucun cas un excès de révérence. La vie est un songe et le mieux est d'en rire. Je ne cesse de me moquer de moi-même et des autres. J'ai toujours essayé de m'amuser de la brièveté de la vie.
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Les institutions ne valent rien pour les écrivains qui ont presque toujours avantage à n'être de rien ni à rien - et peut-être rien.
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Jean d' Ormesson
"Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents dans la mémoire des vivants."
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Jean d' Ormesson
Les sabliers, les clepsydres, les cartels, les horloges nous livrent un temps aseptisé, homogène, embaumé. La durée intérieure est un oiseau sauvage. Le temps de l'ennui passe beaucoup plus lentement que le temps de la joie. Le temps de l'amour est une flèche ; le temps du chagrin, un escargot.
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Jean d' Ormesson
Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l’évidence : elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Non, ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine: elle fait plus de mal à ceux qui l’éprouvent qu’à ceux qui en sont l’objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons…
Jean D’ormesson
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Les siècles ont toujours un peu plus ou un peu moins de cent ans.Le XVIII° est court : il s'ouvre à la mort de Louis XIV, en 1715; il se clôt le 14 juillet 1789 avec la prise de la Bastille. Après un intersiècle de de vingt-cinq ans, qui n'appartient ni à la douceur de vivre ni aux orages désirés, ni aux philosophes ni aux romantiques, le XIX° commence à Waterloo le 18 juin 1815 avec la chute de Napoléon et se termine en août 1914. La Première Guerre mondiale ouvre, à grands sons de trompette, le siècle de la Deuxième et de la crainte de la Troisième. Et elle le fait entrer dans un monde nouveau où les discours de l'ancien sont couverts par les bombes. (p. 351)
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La pire erreur à commettre serait de se laisser aller à un rejet en bloc de tout ce qui est islamique, et du même coup arabe, et du même coup de couleur. Dans la situation actuelle, l'impératif capital, tant du point de vue éthique que du point de vue politique, est de rejeter tout racisme et touts intolérance dans le camp de l'ennemi. Les Noirs ne sont pas des ennemis. Les Arabes ne sont pas des ennemis. Et l'islam n'est pas l'ennemi. Il faut le dire haut et fort : l'islam n'est pas l'ennemi.
L'ennemi, le seul ennemi, est la violence, l'intolérance, le racisme.
...
Il serait à la fois suicidaire et honteux de rejeter les Noirs, les Arabes, les musulmans.
...
Il y faut plus de courage, et aussi plus d'intelligence, que dans l'exclusions brutale et inepte de ceux qui n'ont pas notre couleur de peau ou qui ne partagent pas nos croyances.
...
La lutte est entre ceux qui refusent la violence et le racisme et ceux qui veulent les imposer.

In "Le Figaro, 18 octobre 1995"
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Comment croyez-vous que Hitler et moi ( Mussolini, Le Duce) sommes parvenus au pouvoir ? Par la puissance de l'argent ? Vous savez bien que non. Par droit de naissance ? Encore moins. Contre le peuple ? Bien sûr que non. Par le peuple. Avec le peuple.

P. 279
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Que tu sais bien, Racine, à l'aide d'un acteur,
Emouvoir, étonner, ravir un spectateur !
Jamais Iphigénie en Aulide immolée
N'a coulé tant de pleurs à la Grèce assemblée,
Que dans l'heureux spectacle à nos yeux étalé
En a fait sous son nom couler la Champmeslé.
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Les livres ne survivent pas grâce aux histoires qu'ils racontent. Ils survivent grâce à la façon dont elles sont racontées. La littérature est d'abord un style qui éveille l'imagination du lecteur.
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Toute mort est un mystère parce que toute vie est un mystère. (Jean d'Ormesson)
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Tout en l’homme n’en finit jamais d’être l’enfant qu’il a été et, au delà de lui-même, la totalité du passé qui a mené jusqu’à lui.
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Nothomb ne se borne pas à vitupérer, dans cette attaque en règle, contre ce qu'elle dépeint comme étant les relations de travail démentes qui régnaient dans les compagnies japonaises : elle y démontre aussi une certaine sympathie pour ceux qui se conforment à leur sens de l'honneur et de la tradition. Ce roman à la fois satirique et profond ridiculise l'Orient et l'Occident, mais fait preuve d'une certaine tendresse pour les petites manies de chaque individu.
Stupeur et tremblements - Amélie Nothomb.
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