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Citations de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont (129)


Entre les biens matériels et les beautés de la nature, la Belle aime les roses, symbole de perfection, que la Bête justement « aime mieux que toutes choses au monde ». Symbolique des Rose-Croix, la rose est à la fois cœur et âme.

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Entre les biens matériels et les beautés de la nature, la Belle aime les roses, symbole de perfection, que la Bête justement « aime mieux que toutes choses au monde ». Symbolique des Rose-Croix, la rose est à la fois cœur et âme. La Belle demande à son père : « Je vous prie de m’apporter une rose, car il n’en vient pas ici. » Même à la campagne et si désœuvrée, la Belle aspire à la fleur du Jardin. Même détachement de la vanité des richesses, la Belle et la Bête connaissent le prix de la rose qui symbolise la renaissance mystique, premier degré de la régénération par initiation pour décider du sort des uns contre les autres. Le conte livre des indices d’une initiation au passage de la vie de jeune fille à celle de femme mais selon une série de codes ignorés par la Belle. Ainsi ces roses, qui « coûteront bien cher à votre malheureux père », sont le moyen pour la Belle et la Bête de se réunir dans un même destin : celui d’un amour de la Nature supérieur à l’amour intéressé de l’argent.

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La laideur de la Bête vient contraster avec ce qui serait la beauté des sœurs de la Belle, si recherchée par les marchands. Mais à la différence de Cendrillon qui se transformera en beauté apparente jusqu’à ce que l’horloge sonne les douze coups de minuit et devra renaître de ses cendres, la Belle, dès son nom, ici possède une beauté intérieure, celle de l’Âme. La beauté est sa bonté. La jalousie de ses sœurs tient à l’admiration que suscitait déjà la Belle Enfant. Cette jeune beauté ne conduit pas la Belle à l’orgueil ni à la moquerie comme ses aînées.

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Le conte est aussi un rituel initiatique pour jeune fille de bonne âme à la différence des deux autres sœurs cupides, jalouses et intéressées. Si les secondes sont matérialistes et envieuses, leur goût pour la beauté physique de leurs maris les rend malheureuses : l’un est « si amoureux de sa propre figure » qu’il méprise la beauté de sa femme ; l’autre est si colérique qu’il fait « enrager tout le monde, à commencer par sa femme ». Un bel esprit dans un beau corps n’est pas une garantie de bonheur partagé.

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Le désir du prince ne doit plus considérer la jeune fille comme une maîtresse dont la consommation sera provisoire et futile ; la malheureuse plus ou moins offerte avec son consentement au prince peut espérer au mieux une récompense en compensation de sa vertu mais le plus souvent sera abandonnée ou jetée dans quelque couvent. Le conte refuse l’infantilisation de la Belle qui, par la force de sa conviction, doit parvenir à ne céder ni à la Bête ni à l’injonction sociale de faire un bon mariage bourgeois. Le prince n’a pas le pouvoir d’assujettir ses sujets et de se comporter comme un imposteur prenant possession de tous et de toutes. Devenu une Bête, le prince découvre son impuissance à obtenir ce qu’il doit pourtant absolument posséder pour se délivrer du sort : le consentement de la Belle. Nouvelle disposition politique et morale, la vertu ne s’obtient pas après le vice, mais dans le don d’autrui de son âme.

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(...) plutôt que de devenir un ours dévorant les proies vierges et mineures, le prince du conte doit dominer sa part animale en suivant la troisième maxime de Descartes, « changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde ».

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En empêchant l’esprit humain d’utiliser son apparence corporelle, la bonne fée provoque la production de la vertu dans la conversation entre la Belle et la Bête: (...).

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Une méchante fée m’avait condamné à rester sous cette figure. » Ainsi, à la fin du conte, le prince se révèle conscient d’avoir été enfermé dans cet hybride alors même qu’il ne pouvait rien en dire à la Belle : le monstre ne libère pas la bête en l’homme mais modifie seulement l’apparence du corps humain. La Belle en est bien consciente en disant à la Bête : « Il y a bien des hommes qui sont plus monstres que vous. » La figure humaine n’est pas une garantie de vertu et de vérité : « Je vous aime mieux avec votre figure que ceux qui, avec la figure d’homme, cachent un cœur faux, corrompu, ingrat. » Le corps peut être un voile à la vertu comme au vice.

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« Je sais bien que je ne suis qu’une bête. » Cette affirmation pourrait faire croire que la Bête aura vaincu le prince si ce n’est justement cette capacité à raisonner et à réfléchir sur sa condition qui résiste à la bestialité.

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Le lecteur, la lectrice deviennent-ils plus vertueux à la fin du conte ? Manuel pour jeune fille, mais aussi pour gentilhomme, La Belle et la Bête est une initiation que chacun et chacune d’entre nous avons suivi, parfois à rebours : cherchant la vertu, nous avons pu être malheureux par hasard ou par passion en nous amourachant d’hommes et de femmes sur la seule foi de leur apparente beauté. La beauté volée dans un baiser et une passion éphémère auront pu nous cacher la bonté plus grande de la voisine ou du voisin à côté de qui nous passions.

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Outre le désir de l’un pour l’autre, ce qui les rapproche est leur dignité, point commun d’une revendication d’être aimé de l’autre malgré les apparences. La Bête la revendique malgré son discrédit d’apparence auprès de la Belle en lui réclamant son intérêt ; elle ne veut pas importuner la Belle : « Si je vous ennuie, je sortirai tout de suite. » La Bête cherche, malgré sa laideur et l’effroi qu’elle suscite, à être à la hauteur des qualités de la Belle ; mais celle-ci ne juge pas la Bête indigne, renouvelant la relation homme-animal en dehors d’une supériorité du genre humain. La Bête préférera se sacrifier en mourant que de « donner du chagrin » à la Belle.

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L’unité mystique de la Belle et la Bête tient justement à cette complémentarité des deux parties de l’humanité, sa bestialité et sa rationalité, son âme et son corps : une fois révélés l’un à l’autre par un coup de baguette magique, ils vivront « dans un bonheur parfait parce qu’il était fondé sur la vertu ».

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Dans notre société du corps parfait et retouché jusque dans les images des magazines et sur Facebook, la leçon du conte n’est pas de nous faire désirer la laideur et l’horreur de la Bête en humiliant notre condition. Mais elle nous rappelle comment, face à la corruption des corps et la dégradation des chairs, l’amour éternel et purifié de toute matière devrait suffire.

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Tout le conte est construit sur une série d’oppositions : la beauté et la laideur, la jeunesse de la Belle et la vieillesse du père, le rejet de la Bête et l’attrait de la rose. Confrontée au devoir de choisir entre deux extrêmes, la Belle est source d’identification pour la jeune fille à éduquer de l’époque : celle-ci ne devrait pas céder aux sirènes du mariage arrangé et d’argent et pourrait préférer un mariage d’amour. Cet amour pourra être ressenti même dans une situation aussi paradoxale que celle de la Belle et la Bête : l’amour des contraires révèle une harmonie à découvrir en passant derrière les apparences pour apprécier les réelles qualités de la personne.

Préface
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La richesse d’âme de la Belle doit compenser la pauvreté du père ; la laideur de la Bête doit provoquer chez la Belle, au-delà des apparences, un amour vertueux.

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Être changé en animal est une punition divine. Dans La Belle et la Bête, le prince est transformé en Bête sans que la Belle ni le lecteur du conte ne le sachent avant la fin du récit : « Elle se retourna vers sa chère Bête dont l’état faisait frémir. Quelle ne fut pas sa surprise ? La Bête avait disparu, et elle ne vit à ses pieds qu’un prince plus beau que l’Amour. »

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Quand je pleurerai beaucoup, mes larmes ne me rendront pas mon bien ; il faut tâcher d'être heureuse sans fortune.
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Quand je pleurerais bien fort, cela ne me rendra pas mon bien; il faut tâcher d'être heureuse sans fortune.
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Le monde est plein de ces sortes de gens, qui disent : "Je suis bien fâchée d'être gourmande, colère, menteuse ; je souhaiterais de tout mon cœur de me corriger." Ils mentent assurément, car si on leur dit : "Pour corriger votre gourmandise, il ne faut jamais manger hors des repas, et rester toujours sur votre appétit, quand vous sortez de table. Pour vous guérir de votre colère, il faut vous imposer une bonne pénitence, toutes les fois que vous vous emporterez" ; si, dis-je, on leur dit de se servir de ces moyens, ils répondent : "Cela est trop difficile." C'est-à-dire qu'ils voudraient que Dieu fit un miracle, pour les corriger tout d'un coup, sans qu'il leur en coûtât aucune peine.
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" Belle, lui dit cette dame, qui était une grande fée, venez recevoir la récompense de votre bon choix : vous avez préféré la vertu à la beauté et à l'esprit ; vous méritez de trouver toutes ces qualités réunies en une même personne. Vous allez devenir une grande reine : j'espère que le trône ne détruira pas vos vertus. Pour vous, mesdemoiselles, dit la fée aux deux sœurs de la Belle, je connais votre cœur et toute la malice qu'il renferme. Devenez deux statues ; mais conservez toute votre raison sous la pierre qui vous enveloppera. Vous demeurez à la porte du palais de votre sœur et je ne vous impose point d'autre peine, que d'être témoins de son bonheur. Vous ne pourrez revenir dans votre premier état qu'au moment où vous reconnaîtrez vos fautes ; mais j'ai bien peur que vous restiez toujours statues. On se corrige de l'orgueil, de la colère, de la gourmandise, et de la paresse ; mais c'est une espèce de miracle que la conversion d'un cœur méchant et envieux."
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