Quand les éléphants pleurent est un véritable plaidoyer pour le respect des animaux. Car "la question n'est pas : Peuvent-ils raisonner ? ni : Peuvent-ils parler ? mais : Peuvent-ils souffrir ?"
Car qu'est-ce qui nous permet en réalité de les considérer comme inférieurs à nous et de les traiter comme nous les traitons ?
Les animaux non humains sont des êtres sensibles tout comme nous. Depuis quelques années, nous progressons (trop lentement) vers cette reconnaissance. Mais l'être humain, la communauté scientifique, répugnent à leur accorder une vie émotionnelle riche, même si elle demeure différente de la nôtre. Pour autant la différence ne doit pas nous faire nier la valeur : "Nous nous comportons souvent comme si ce qui nous ressemble méritait plus le respect que ce qui est différent de nous. Cette attitude illustre, sinon explique, le racisme - du moins en partie - . Si les hommes traitent les femmes plus mal que les autres hommes, c'est aussi parce qu'ils les considèrent comme différentes. Ces prétendues différences servent d'alibi au pouvoir dominant pour imposer sa volonté."
L'auteur soulève aussi que "on dit souvent que, si les abattoirs avaient des parois de verre, les gens seraient végétariens." Mais il considère que ce n'est pas exact : "Pour les abattoirs, les gens ne veulent pas savoir. Chacun sait ce qu'il s'y passe. Simplement, personne ne veut en entendre parler."
Pour ma part, sans comparer l'Holocauste aux abattoirs - comme d'aucuns ont déjà franchi le pas (je considère que rien ne se compare à la Shoah pour ma part) - je me dis qu'il n'est peut être pas idiot de comparer par contre le processus cognitif de ces nazis qui géraient les camps de concentration et envoyaient les gens à la mort... Ces gens n'étaient plus que des "stücken" , une notion totalement abstraite de la souffrance et de la mort d'autres êtres considérés comme inférieurs...
Ces considérations mises à part, le livre donne surtout lieu à de nombreux exemples où nous pouvons nous interroger, nous émerveiller et nous fasciner sur la vie émotionnelle des animaux. L'auteur prend clairement le parti de soutenir le champ des hypothèses là où nous n'avons pour preuve que des observations, puisque les scientifiques se plaisent à représenter l'animal toujours sur le plan de l'instinct, de la survie, de l'évolution, car il serait trop dangereux sans doute de voir de la tristesse, de l'amour, de la compassion,... et donc ces considérations sont tournées en dérision et jamais réellement étudiées. Les choses changent petit à petit (l'ouvrage date des années 90 !). Les ouvrages de Frans de Waal, primatologue et éthologue, que l'auteur cite régulièrement, l'illustrent très bien.
Même si ce livre ne se lit pas comme un roman, mais plus comme un documentaire et donc est plus exigeant, même si quelques passages sont émotionnellement éprouvants à lire pour qui aime les animaux (mais lit-on cet ouvrage si ce n'est pas le cas ?) , il reste la richesse qu'il nous apporte. Observations étayées par pas moins de 60 pages de notes bibliographiques, avec le regard pertinent - chose surprenante - que cet auteur non pas éthologue de son état, mais psychanalyste, nous donne à voir sur ce que dit de nous notre rapport à l'animal, Voici un livre qui nous rappelle qu'en latin animal se dit anima, c'est-à-dire l'âme.
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Édifiant/ nécessaire/ qui fait réfléchir.
« Bienvenue dans la vie émotionnelle des animaux de ferme. Car oui tous les animaux ressentent des émotions. Fortement semblables aux nôtres d’ailleurs. Un livre pour ouvrir les yeux et changer nos comportements. »
À lire dans un refuge pour animaux.
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S'il fallait encore une preuve de l'aberration qu'est la psychanalyse en soin de santé mentale... Vu la prévalence des agressions sexuelles dans l'enfance et les nombreuses conséquences psychologiques qui amènent les personnes à consulter, se trouver face à ce genre de professionnel·les n'est que perte de temps, d'argent voire facteur aggravant quand on est confronté au silence, à la dénégation, parfois même d'autres violences. Ce livre est magistral, et si l'auteur continue d'encenser Freud pour ses quelques années de lucidité, les dégâts causés par ses successeurs et successeuses
finissent de ranger cette pseudoscience et son fondateur au tiroir des errances dramatiques de l'humanité.
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