Citations de Jérôme Clément (16)
En France, il est tout à fait normal de discuter avec l'Elysée du choix du journaliste qui pose les questions. Les relations que ceux ci entretiennent avec le pouvoir politique, mais également avec le monde culturel, sont beaucoup plus étroites.
Une culture dominante, c'est une culture qui est majoritaire dans un pays, et une culture dominée, ce n'est pas nécessairement une culture dépendante, mais elle doit tenir compte de la culture dominante. Elle peut résister plus ou moins à la culture dominante. La question qui se pose dans un pays est de savoir jusqu'où l'on va dans l'intégration : droit de la nationalité du pays d'accueil, droit de vote aux élections municipales, accès aux droits sociaux (allocations familiales, etc.), reconnaissance des différences culturelles, et, par exemple, droit de pratiquer sa religion, ce qui a posé, outre la question du foulard, la question de faire accepter par une majorité de catholiques l'édification des mosquées.
L’agonie des vieillards, ces anciens adultes superbes, dont les visages resplendissants reviennent à l’esprit lorsqu’on les voit, misérables, perdus dans leur chemise de nuit, ombres décharnées et mutiques, cette agonie est intolérable.
[...] une somme de détails presque insignifiants qui, pour mon œil attentif, sont autant de symptômes d’un désordre profond. Rien ne peut y remédier. L’ordre : quel sens donner à ce mot sans la présence de ceux qui l’ont défini ?
la culture, qui ordonne l'esprit et façonne la personnalité, est au service de l'homme, avec ses forces et ses faiblesses. C'est pour cette raison qu'elle ne peut être considérée comme une marchandise, au même titre que d'autres biens de consommation courante.
Ce que nous devons faire, nous, adultes, aussi bien dans ton environnement familial qu'à l'école, c'est susciter en toi le désir. Le désir d'appendre, de connaître, de découvrir. Ensuite, tu feras ton chemin comme tu l'entends, à travers ce que tu as appris ici ou là par tes amis, ta famille, tes professeurs, tes rencontres. Il faut t'ouvrir l'esprit pour que, peu à peu, tu prennes conscience de ce que l'homme a voulu exprimer.
Lorsqu’il entend le mot culture, écrit-il, le tyran sort son revolver. Le démocrate sort désormais sa calculette, lorsqu’il ne se détourne pas pour bâiller. La France est une nation de culture. C’est ainsi qu’elle a rayonné durant des siècles de par le monde. Nous étions fiers de notre politique culturelle : qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Écrasée par les logiques de l’économie et de la finance, la culture ne doit pas être une variable d’ajustement. Elle n’a jamais été aussi vitale, aussi vivante, aussi cruciale. Elle seule cimente notre sentiment d’appartenance à une communauté humaine, déjoue la violence des replis identitaires, donne un sens à nos valeurs et à notre civilisation. Elle est en danger. Nous devons réagir. Il y a urgence.
Ce qui se passe dans les regards, seuls témoins inchangés d'une période révolue, dit toute la vie, les joies, les regrets et la tristesse.
Nous sommes passés d'une culture unificatrice autour de la Nation, une et indivisible, à l'affirmation du droit à la différence, et la reconnaissance d'une société multiculturelle.
Une civilisation est une culture qui s'est fait une place dans l'histoire.
Tylor
Stefan Zweig, dans les années d'avant-guerre, appelait de ses voeux une histoire culturelle qui montrerait non le mal qu'un peuple fait à un autre, mais ce qu'il lui doit.
« En somme une histoire, non des conflits et des guerres, mais des transferts culturels », ajoute Jacques Le Rider. (...) Déjà, en 1932, Zweig écrivait : « Aussi me semble-t-il important de réaliser l'union culturelle de l'Europe avant son union politique, militaire, et financière. »
La réaction des islamistes, avec ses excès, est la manifestation d'un refus d'être soumis aux normes de la culture planétaire, et d'adhérer aux valeurs qu'elle véhicule, venant pour la majorité du monde occidental.
Il a fallu toutes ces années, du temps, de la réflexion et la découverte de correspondances pour que j'en sache un peu plus. Rien ne remplace ce qui n'a pas été, notamment dans l'enfance.
Aujourd'hui, beaucoup expliquent l'oeuvre d'art en disant que c'est de plus en plus une réflexion philosophique.
D'une certaine façon, le musée sacralise l'artiste. Ce sont les cathédrales des Temps modernes.
L'aspiration à l'universel est un bel idéal, toujours très actuel, mais il est souvent le prétexte à une volonté de puissance et de domination.