
Une énorme vague m’enlève et m’envoie valdinguer le plus brutalement du monde en plein sur un roc qu’on a mis là exprès pour moi. Et avant que j’aie pu pousser le moindre « Aïe ! Ouille ! » et faire le compte des membres qui me restent, voilà la vague qui se retire en m’emportant au large. Frénétiquement, je me mets à nager vers le rivage, me demandant si je reverrai jamais foyer et amis, regrettant de n’avoir pas été plus gentil avec ma sœur cadette quand j’étais petit. Et c’est à l’instant même où tout espoir me quitte qu’une autre vague, déferlant, me ramène brutalement sur le sable où elle me plaque comme une étoile de mer. Je me relève, m’ébroue, me retourne… et découvre que les profondeurs où je viens de lutter désespérément avec la mort, voisinaient les soixante centimètres. Je repatauge jusqu’à la plage, me rhabille et m’en retourne, piteux, vers l’hôtel. Et là, si d’aventure on me demande : « Alors, ce bain ? », je répondrai bien entendu : « Tout à fait délicieux ! »
J'aime le travail : il me fascine. Je peux rester des heures à le regarder.

Nous arrivâmes en vue de Reading vers les onze heures. La Tamise est ici morne et laide. On ne s’attarde guère dans le voisinage de Reading. La ville elle-même est une vieille cité célèbre, datant des jours lointains du roi Ethelred, lorsque les Danois ancraient leurs vaisseaux de guerre dans le Kennet avant de partir ravager le pays de Wessex. Ce fut ici qu’Ethelred et son frère Alfred les combattirent et les mirent en déroute. Ethelred priait pour la victoire pendant qu’Alfred conduisait la bataille.
Par la suite, Reading semble avoir été appréciée comme lieu de refuge, quand les affaires allaient mal dans Londres. Qu’il y eût la peste à Westminster, et le Parlement se précipitait à Reading. En 1625, la Justice suivit son exemple, et tous les tribunaux vinrent y siéger. Cela valait quand même la peine d’avoir de temps à autre une bonne petite peste londonienne, ne fût-ce que pour vous débarrasser d’un coup des magistrats et des politiciens.
Tante Maria faisait remarquer avec douceur que, la prochaine fois que l'oncle Podger aurait à planter un clou dans le mur, elle espérait qu'il le lui ferait savoir à temps, et elle prendrait ses dispositions pour aller passer une huitaine chez sa mère en attendant qu'il eût fini.
C'est quand une longue soirée de travail m'attend que j'ai envie de m'attarder à la table de dîner. Et si quelque raison impérieuse m'oblige à me lever particulièrement tôt un matin, c'est ce jour-là, et pas un autre, que j'apprécie de paresser au lit une heure de plus.
J'aime le travail : il me fascine. Je peux rester des heures à le regarder
Un banquier vous prête un parapluie quand il fait beau et vous l'enlève quand il pleut.
Nous arrivâmes à la gare de Waterloo à onze heures, et demandâmes de quel quai partait le train de onze heures cinq. Bien entendu, personne ne le savait ; personne à la gare de Waterloo ne sait jamais d'où part un train, ni même où il va. Notre porteur penchait pour le quai n°2, mais d'après un collègue consulté à ce sujet, le bruit courait que ce serait du quai n°1. Quant au chef de gare, il était convaincu que ce devait être le quai de banlieue.
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Elle est fort étrange, cette domination exercée par notre intellect sur nos organes digestifs. Nous ne travaillons, nous ne pensons, que si notre estomac nous y autorise. il nous dicte nos sentiments, nos passions. Après des œufs aux lards, il ordonne :”Travaille!” Après un bifteck arrosé de bière, il décrète : “Dors!” Après une tasse de thé (deux petites cuillères par tasse et ne pas infuser plus de deux ou trois minutes), il dit au cerveau : “Allons, debout, et montre ta force. Sois éloquent, profond, ému; ; plonge un regard lucide dans la nature et la vie. Déploie les blanches ailes de la pensée palpitante et dominant de haut le tourbillon du monde ; prends ton essor, esprit divin, par les longues avenues d'astres flamboyants qui mènent aux portes de l'éternité!

Il semble qu'on tienne en réserve, à mon intention, un vent d'est particulièrement aigre, quand je vais me baigner de grand matin ; on trie tous les cailloux pointus pour les mettre par-dessus les autres, on aiguise les rochers et on dissimule leurs pointes sous une légère couche de sable, pour que je ne les voie pas, et on emmène la mer à trois kilomètres, de sorte que je suis obligé de serrer mes bras contre moi et de sautiller, tout grelottant, dans quinze centimètres d'eau. Et quand j'arrive à la mer, elle est glacée et tout à fait agitée et mufle avec moi.
Une énorme vague m'enlève et me plaque, de toutes ses forces, en plein sur un rocher qu'on a mis là pour moi. Et avant que j'aie pu crier : « Aïe ! Houlà ! » et me rendre compte des dégâts, la vague s'en retourne et m'emporte au large. Je me mets à nager frénétiquement vers le rivage, me demandant si je reverrai jamais mon chez moi et mes amis, et regrettant de n'avoir pas été plus affectueux envers ma petite sœur quand j'étais gamin. Je viens juste d'abandonner tout espoir, lorsqu'une vague, en se retirant, me laisse étalé sur le sable comme une étoile de mer, et en me relevant, je me retourne et découvre que je viens de nager comme un perdu dans soixante centimètres d'eau. Je regalope vers la place, me rhabille, et rentre la tête basse à l'hôtel, où il me faut faire semblant d'avoir pris un bon bain.