Citations de Jessica Warman (89)
"Apparemment, personne n'est tout noir ou tout blanc. Le gris a l'air universel. "
Les parents de Richie passent tout leur temps dans la grande ville, où ils tiennent une galerie... pourquoi prendraient-ils la peine de faire des courses ? Ce n'est pas comme si leur fils avait besoin de se nourrir...
- Tous les êtres vivants se retrouvent un jour dans la mort. Le plus dur, c'est de mourir, parce que chacun doit le faire seul... comme il est né seul.
Un frisson d'excitation m'a parcourue.
- Mais moi, je ne suis pas née seule.
Je m'attendais à ce que ma mère m'explique que je me trompais. Au lieu de ça, elle avait souri et m'avait serrée contre elle en chuchotant :
- Tu as raison. Mes filles sont à part. (Elle m'avait embrassée sur le front.) Vous ne serez jamais seules. Quoi qu'il arrive, l'une accompagnera toujours l'autre.
Les flics, c'est comme les vampires, parait-il : ils n'ont le droit d'entrer que si on les invite.
Parfois, la gentillesse n’est que source de malheur. Ma mère n’a pas eu à l’apprendre avant trente ans passés ; moi je l’ai toujours su. Je ne sais pas laquelle d’entre nous s’en sort le mieux.
Pourquoi me rappeler un détail pareil, alors que des choses importantes s’obstinent à m’échapper ? La mort demande une patience que je n’ai pas. Pas encore.
Chère Gretchen,
[...]
Tu dois me haïr, mais j'espère qu'au fond de toi tu sais que je n'ai pas fait de mal à Tortue.
Je pense à elle tous les jours. Il n'y a pas grand-chose d'autre à faire ici que réfléchir. Ce n'est pas moi. Je sais que je pourrais le dire un million de fois par jour et ça ne changerait rien. Pourtant c'est vrai. Tu savais que la vérité ne compte pas ? Ce qui compte, c'est ce que les gens veulent croire.
"N'abandonnez pas espoir, nous disait-on, l'espoir vous nourrira." Mais l'espoir ne nourrit qu'un temps avant de pourrir. Sans preuve, il ne reste que la déception. Au bout d'un moment, les gens cessent de partager votre chagrin et commencent à vous prendre en pitié. Ce n'est pas un sentiment agréable.
"Apparemment, personne n'est tout noir ou tout blanc. Le gris a l'air universel."
Tous les êtres vivants se retrouvent un jour dans la mort. Le plus dur, c’est de mourir, parce que chacun doit le faire seul… comme il est né seul.
La perfection est un concept subjectif, surtout en ce qui concerne les êtres humains.
Ma mémoire est pleine de trous. Quand je tente de reconstituer ma journée depuis le début, certaines choses très simples m’échappent : ce que j’ai mangé au petit déjeuner, si je suis allée au lycée ou pas. Je dois faire un gros effort pour m’en souvenir. Et chaque fois que je crois tenir une image, elle me glisse entre les doigts.
Les marches abruptes pouvaient être dangereuses pour des enfants, et les deux portes, surtout celle de la cuisine, ont tendance à se coincer. Ils n’avaient aucune envie qu’on se retrouve prisonnières dans le noir. C’est tout à fait compréhensible.
Quand elle n’est ni maquillée ni coiffée – quand on se lève le matin ou qu’on se prépare à se mettre au lit le soir –, personne au monde ne peut nous différencier rien qu’en nous regardant. Nous seules savons qui est qui. C’est comme un secret excitant que nous serions les seules à connaître, et dont nul ne pourra trouver la clé aussi longtemps que nous vivrons toutes les deux.
C’est une autre règle universelle : un père ne laisse pas ses enfants le voir pleurer. Les pères sont censés garder le contrôle, même quand tout semble perdu. C’est leur boulot, tout comme le personnel navigant est entraîné à rester calme pendant les turbulences. Ils savent que les passagers les regardent pour se rassurer.
Tout le monde a été le bébé de quelqu’un.
C’est fantastique de parcourir les photos d’une époque où l’on était petit et mignon, quand la vie était facile et que tout le monde portait des vêtements ridicules.
- Imagine que tu es un grain de sable dans l'océan, m'avait-elle dit, et qu'un jour, une vague te dépose sur le rivage. C'est un monde différent, qui ne ressemble à rien de ce que tu as connu jusque-là. Tu restes sur la plage un moment, puis la marée monte et t'emporte de nouveau. Qu'est-ce que ça a d'effrayant ? Tu retournes juste à l'endroit où tu étais avant.
Ma soeur a toujours été la seule constante dans ma vie. La perdre, ce serait tout perdre.
- Personne ne sait qui je suis.
Robin semble perplexe.
- Comment ça ?
- C'est aussi simple que ça : personne ne sait qui je suis. Pas pour le moment, du moins... Personne à part toi. N'est-ce pas ? Toi, tu sais qui je suis.
Il me dévisage, les yeux plissés.
- Évidemment, que je sais qui tu es.
- Dis-le-moi. Je veux t'entendre prononcer mon nom.
Avec douceur, il prend mon visage dans ses mains, lève ma tête vers lui et se rapproche de moi.
- Tu es Alice.
Malgré toute ma peur et ma douleur, je ne peux m'empêcher de lui sourire.
- Oui, je suis Alice.