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Critiques de Jo Rouxinol (45)
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Le carnaval des illusions

J'ai vécu cette histoire de l'intérieur, au plus près du personnage puisque pendant ma lecture, je suis devenue Eva. J'ai voyagé jusqu'au Brésil, j'ai chanté, dansé, aimé. Et puis j'ai souffert aussi. Beaucoup. Pour Eva, pour les autres. Sylvana, Lisa, Daniel, Juien, les professeurs, les élèves, les petits brésiliens... j'ai découvert un peu l'envers du décor brésilien, celui que l'on découvre en retournant les cartes postales. J'ai touché du bout des doigts le monde scolaire, ce qu'il a de grisant mais aussi de frustrant. 

J'avais peur de me retrouver dans une histoire banale de collégiens avec une fin aux allures de développement personnel, grossière erreur. Rien de tout ça. Ce roman n'a été qu'émotions, grâce et bonheur. Enfin façon de parler parce que j'ai aussi beaucoup pleuré... jusqu'à la fin.
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Le carnaval des illusions

A peine remis de mes émotions d'une histoire qui m'avait bouleversé, un récit qui m'avait déchiré l'âme (Knysia de Odehia Nadaco), cette nouvelle lecture se voulait une transition douce avec cette belle couverture qui inspire d'abord l'ensoleillement, les couleurs foisonnantes, les fresques peintes sur les murs et inspirées, cela respire la vie et une certaine quiétude dans ce décor de carte postale, une tiédeur et une attraction visuelle qui donneraient presque des idées de vacances ...



A l'achèvement de cette lecture du Carnaval des illusions, ma première impression est totalement proportionnelle au désir de vivre encore et toujours des moments intenses et inoubliables, marquant et ce fut une nouvelle fois la preuve que les bonnes histoires font les bons romans, les personnages bien retranscrits dans le texte donnent un ressenti aiguisé et surtout cette empathie qui vous fait coller au plus près, qui vous fait vivre à travers les yeux de la narratrice principale, à la première personne donnant encore plus d'amplitude, de force de pénétration, un regard de tous les instants.



Une histoire qui m'a happé dès les premières lignes pour m'entraîner sur les traces d'Eva, cette surveillante d'un collège de la banlieue parisienne qui aspire à devenir ... enseignante.

Cette immersion au sein d'un établissement de 700 élèves impressionne par son rendu réaliste, pas de l'à peu-près, pas de concession, c'est brut de décoffrage dans les faits et le vécu, par des sources extérieures, j'ai appris que l'auteure n'est pas étrangère à ce milieu scolaire, qui de mieux alors pour insuffler dans les mots cette vibration et cette énergie unique qui sonnent vrai, touchent juste là où ça fait mal, les turpitudes liées à l'intérieur des salles de classe, les bruits de couloir au sens propre comme au figuré, les problèmatiques inévitables et malheureusement d'actualité comme le harcèlement, les bagarres, les jalousies contrastant avec les rumeurs folles, les réseaux sociaux qui amplifient les phénomènes, une mico-société qui affiche une devanture honorable quand ce n'est pas un tout autre visage, une fois les grilles de l'enceinte ... refermées.



Mais Le carnaval des illusions c'est avant tout une histoire ... d'amour. Cet amour de l'autre, l'attachement nostalgique d'un autre pays le suppléant, le fait d'avoir vécu, expérimenter par tous les pores de la peau cette "autre" culture rend certaines contraintes du quotidien illusoire, dérisoire et tellement futile. L'auteure sait raconter, pour un premier roman, c'est d'une maîtrise affolante, encore une fois, il ne s'agit nullement de complaisance, aussi ce livre est sorti en juillet 2016, depuis Le temps des étoiles et Le rêve dévoré sont venus s'ajouter à sa bibliographie.



L'amour naissant, l'amour qui se vit à 100 à l'heure, l'amour qui se vit dans l'instant présent, l'amour rend aveugle, l'amour qui se berce d'illusions, l'amour qui déchire et fend l'âme, l'amour exclusif, l'amour qui fait virevolter deux coeurs à l'unisson, l'amour qui atteint une apogée, une vitesse de croisière et puis ... et puis ...

A l'image de la vie, naissance, développement et une fin qui peut surgir à tout instant, nul ne peut la prédire, encore moins l'empêcher si les voies du destin l'ont décidée, cette fin qui sonne le glas de tout, qui amorce et annonce la mort.

Une histoire émouvante, triste, gaie, pas de misérabilisme ou romance à la guimauve insupportable, Eva est une jeune femme qui tente de mettre de l'ordre dans sa vie, à suivre sa destinée malgré tout, à tracer sa route, à essayer de tourner la page d'un passé plein de ressentiments et de déchirements à tous les niveaux, à essayer d'aller de l'avant, de tenter de retrouver le chemin de la rédemption et du pardon, à canaliser cette énergie qui la fait monter et descendre de ses souvenirs, cette mélancolie qui l'habite et lui fait perdre tous ses moyens, le vide de l'autre, l'absence de l'autre, la persistance et cette puissante rémanence lui font alterner présent et passé, présence et absence, vie et mort, jour et nuit, rien n'est jamais fortuit, rien n'est jamais un tout, le récit se déroule sur une année scolaire complète, le sentiment de pénétrer au coeur de confidences, de l'intimité fourvoyée, de fouler des territoires interdits ou de violer la confiance immaculée régnant dans cette école de la vie. Afin de mieux masquer ce qui se trame derrière l'esprit d'Eva, ses blessures secrètes.

Rarement j'ai trouvé l'alternance de courts chapitres sonnant aussi juste et équilibré à ce point, un équilibriste qui a réussi un premier tour (roman) avec une mastria qui frise la perfection, une délicate et sensible lecture.



Un miroir, une dualité juxtaposant l'avant et l'après, Eva est troublée, amère, un constat d'échec et l'espoir qui lui tend les bras, la perspective d'une vie nouvelle, d'une nouveau départ, tout lui reste à faire et à accomplir, elle prend le mal en patience, à travers son personnage, aucun jugement ni certitude, le contact avec les autres membres du personnel , la connaissance améliorée de jour en jour lui permettra-t-elle de trouver sa voie, sa résonnance, sa propre réalité et surtout sa quête identitaire.

Autant de questions sur son passé, ses origines qu'elle cherchera à comprendre, à soulever, à gratter sous la surface pour atténuer ses peines et souffrances, le deuil est également nécessaire et inévitable, arrivera-t-elle à pardonner aux autres et à ... elle-même ?

Montre-moi ta bibliothèque, je te dirai qui tu es ...

Montre-moi tes yeux, je te dirai qui tu ...

Montre-moi tes mains, je te dirai qui ...

Raconte-moi ta vie, je te dirai ...



La découverte de l'amour s'accompagne souvent d'épisodes qui succèdent à des doutes, à des incertitudes, à l'espoir, à la renaissance, à la promesse d'un avenir prometteur et radieux, rien ne semble alors enrayer la mécanique implacable des sentiments, cette force émotionnelle qui vous inspire et vous aspire dans les volutes de l'évanescence, de l'émoi démultiplié, de jaillissements incontrôlables, de poésie irrésistible, dans cette histoire touchante et jamais larmoyante, la musique a une place importante et avec elle, tout ce qui l'a rend encore plus belle, les mouvements, la créativité, l'exaltation, tout le charme et la beauté d'une culture, d'un état d'esprit, d'un pays. Plus d'une fois, cette alternance liant le présent dans ce collège modeste pavillonnaire contraste viscéralement avec la majestueuse et faste beauté des pas d'Eva dans cet "autre" vie.



On s'est toujours posé, à un moment ou un autre, cette question lancinante et plein de sous-entendus, d'où venons-nous ? Quel sang circule dans nos veines pour comprendre ce que nous sommes devenus ? Quels ont été les prémices de nos ascendants ? L'essence originelle de tout un chacun circule dans le tourbillon de la vie et de l'espace-temps, cette frontière qui sépare les vivants et les morts, les épreuves et les obstacles qui jalonnent les chemins de nos vies, l'existence est une longue traque de soi-même, dans les fluides corporelles et réminiscences, les rêves et la réalité qui la harponne sans grâce, sans ceinture de sécurité, sans fusible, sans filtre, c'est une lecture qui m'a littéralement chamboulé, m'a poussé à la réflexion, m'a fait prendre conscience de la fragilité de la vie, du temps qui passe, de l'importance de vivre l'instant et de ne pas toujours remettre au lendemain ce qui peut être fait aujourd'hui, une lecture est un acte solitaire, un plaisir, un moment de détente, une prise de conscience et un reflet de son propre miroir, un état d'apesenteur qui vous fait sentir autrement, Le carnaval des illusions est une berceuse sucrée qui se lit d'une traite, délectable à souhait, un roman chatoyant, des sensations énivrantes, du bruit et de la fureur, un mélange de fièvre du samedi soir mêlée à la crudité d'un quotidien qui ne réchigne pas devant son prochain, un fatalisme désolant, un chagrin infini, une peine traumatisante, des cicatrices, des plaies ouvertes, pensées éphèmères et elliptique mais indélébiles dans toutes ses terminaisons nerveuses, toujours cette ambivalence dans la psyché d'Eva, une âme torturée mais toujours pleine de lucidité somme toute, Eva est pleine de contradictions, de révolte intérieure, au bord de l'implosion, Eva est l'incarnation de tous les êtres blessés et paradoxalement qui s'accroche à la vie, qui survit, passionnée et naturelle, à la recherche du temps perdu pour mieux ... avancer, tracer sa route et son destin.



Une alternance de chapitres courts qui prend le lecteur dans les affres de plusieurs histoires ayant chacun un point de chute et son lot de surprises et de révélations, des personnages hauts en couleur et plein de verve, l'auteur rend les lettres de noblesse à ce qui m'importe et me sensibilise au plus haut point, la compassion éprouvée à l'égard des personnes vulnérables, solitaires, la lutte contre les forces du mal, de la force brute, contre la violence sous toutes ses formes, contre la bêtise humaine dans ses plus folles entreprises et par tous les moyens, contre la passivité et l'aveuglement de la société devant certains enjeux fondamentales quant à la dignité humaine, la liberté, le respect des autres et de soi-même, la faculté à s'adapter, les possibilités de solutionner des problèmes sont légion et pourtant, faut-il attendre avant qu'il ne soit trop tard, faut-il des victimes pour enfin réagir et mettre en place des dispostifs ou des soupapes de sécurité, prévenir c'est guérir dit-on mais actuellement, où en sommes-nous ... réellement.



Un premier roman brillant, tourbillonnant, plein de vie, bien maîtrisé de bout en bout, chaud devant dans une certaine partie qui alterne un quotidien crédible et souvent âpre, sans état d'âme, pourtant toujours ces fulgurances qui saisit le lecteur de façon inattendue, surprenante donnant alors une lecture simplement harponnante, émouvante avec une fin qui achèvera le lecteur dans ses derniers retranchements, certains retours de lecture reprochaient à l'auteure de n'avoir pas été assez loin ou qu'elle ne prenait pas de risque, je vais vous avouer tout simplement ceci, c'est un dosage subtil, parfait équilibre entre le passé et le présent, une dichotomie harmonieuse qui va inexorablement vous pousser vers ce dénouement ahurissant, inattendue et d'une puissance émotionnelle conséquente. Donc acte.



Bravo à Jo Rouxinol pour son premier roman qui m'a touché, attendri, bouleversé au plus haut point, comblé dans la perspective de lire une nouvelle très belle histoire parmi toutes les autres déjà lues et celles figurant encore dans ma liste de livres à lire, je n'oublierai jamais d'abord Eva mais aussi tous les autres personnages, qu'ils soient du passé ou du présent de l'héroïne, Eva Cantagalo.

La vie est compliquée, dure, des épreuves douloureuses et de souffrances mais aussi pleine de promesses et d'illusions ...

"lalalaia"



Le Carnaval des illusions de Jo Rouxinol est un roman auto-édité, à lire sans tarder pour tous les lecteurs passionnés par la vie.

Tout comme pour le précédent roman lu et chroniqué, Knysna de Odehia Nadaco, j'attribue un coup de coeur pour Le carnaval des illusions de Jo Rouxinol❤️



Je dédie cette chronique à Laurence❤️
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Le rêve dévoré

Clarisse est une jeune fille mûre, trop mûre pour son âge, qui a du mal à trouver sa place entre un père peu présent et une mère complètement paumée. A tout cela s'ajoutent les traumatismes vécus durant l'enfance.

C’est un récit de vie poignant et dur à la fois. Dès les premières phrases le ton est donné par cette jeune fille de 13 ans qui rejette toute sorte d'autorité et qui n'hésite pas à dépasser les limites. J’ai ri, j'ai pleuré, j'ai aussi été touchée par ce duo tantôt ami tantôt amant qu’elle va former avec Tony.

Elle est comme une cocotte-minute, sous pression en permanence, sauf qu'un jour elle explose, libérant toute sa colère. Elle se retrouve alors en bien mauvaise posture et se rend compte qu’elle est juste une fille perdue et désemparée qui a besoin d'aide. Il y a aussi cette phrase qu’elle scande à tout va, une sorte de leitmotiv qui est à l'origine de ce mal-être.

Les mots sont crus, sans fioritures. L'auteure se veut choquante, car c'est la réalité, l'histoire est perturbante. On est dans la tête de Clarisse, on ressent ses émotions et on vit sa vie. Avec cette narration à la première personne on suit parfaitement le fil de ses pensées avec sa détresse et ce mal de vivre qu'elle exprime par toute cette violence et cette hargne.

Malgré ça, on ne peut que s'attendrir devant elle. J'ai eu peur, j'ai tremblé pour elle, j'ai même été mal à l'aise à certains moments.

Le Rêve Dévoré c'est deux âmes torturées qui se trouvent et qui vont mutuellement panser leurs blessures, chacun devenant la bouée de sauvetage de l'autre. Ils peuvent enfin vivre ce rêve de liberté.

Et puis il y a le Portugal, une merveilleuse découverte à travers ce récit. C'est un vrai régal pour tous les sens, on en prend plein les yeux et il m'est même arrivé de sentir les embruns marins caresser mon visage.

Cependant l'auteure nous ramène de force à la réalité, insipide et tragique. Le Rêve Dévoré nous dévore aussi au passage, le pouls s'accélère, on rate un battement puis les larmes coulent.



À travers cette histoire d'amour et cette fugue, l'auteure nous montre la facilité déconcertante avec laquelle un enfant livré à lui-même, sans cadre sécurisant, peut se retrouver en difficulté mais surtout en grande souffrance psychique. Le mal-être chez les jeunes n'est pas à prendre à la légère et l'auteure évoque également les dangers des réseaux sociaux et leurs dérives.



Je ne m'attendais pas du tout à ça en commençant ma lecture. Je remercie l'auteure de m'avoir permis de découvrir son livre. On se prend une véritable claque, le Rêve Dévoré retrace une histoire originale, loin des stéréotypes. Jo Rouxinol m’a chamboulée et ce livre laissera à jamais une trace dans mon cœur.








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Le temps des étoiles

Parents et enseignants! Partagez ce livre avec nos enfants!..



Une chose est certaine, si on m'avait pas incitée à le lire,je n'aurais certainement jamais acheté ce livre.

"Le temps des étoiles" est un roman jeunesse,certes,mais ,en tant qu'adulte, je l'ai trouvé particulièrement intéressant à lire.

L'écriture est simple -pas simpliste-directe et agréable à lire.On y trouve les codes linguistiques de certains jeunes d'aujourd'hui et des tournures de phrases un peu plus "chiadées",valeur littéraire supplémentaire à ce petit livre si le besoin s'en faisait sentir...

Quant à l'histoire.....elle est juste formidable...Ce mélange de temporalité,de prises de conscience ,d'empathie, de choix de comment chacun doit, ou veut, traiter la différence et la mémoire..il y a 175 pages ..c'est peu...et pourtant tout y est ..suffisamment pour que des personnes peu enclines à la lecture s'y arrêtent,pour que celles qui ont du mal avec l'enseignement scolaire de l'Histoire en comprennent l'importance, pour que chacun trouve matière à réfléchir de ce que le monde est en train de devenir si l'on n'y prend pas garde.....Nul doute que je le ferai lire à mes enfants..merci Jo Rouxinol ....et bravo......
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Le carnaval des illusions

Partageons une année avec Eva, surveillante dans un collège de banlieue parisienne. Elle prépare son CAPES, et tandis qu'elle arpente les couloirs de l'établissement, résonne encore en elle, sa période douce amère vécue au Brésil.



Jo Rouxinol a une écriture juste, qui dénonce sans violence, le malaise des jeunes profs jetés dans l'arène, des ados que le collège tente de brider, et puis l'injustice tolérée dans les favelas pour le bien du touriste.



Le carnaval des illusions, c'est Eva et le flot des personnages qui gravitent autour d'elle, qui vivent, s'aiment, veulent y croire et subissent, douloureusement, l'arrêt brutal de la fête.

Il ne faut cependant pas croire à un roman pessimiste. J'ai davantage perçu une envie de se reconstruire coûte que coûte.
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