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Citations de Joachim Gasquet (20)


Joachim Gasquet
LE ROSSIGNOL M'A DIT...

Le rossignol m'a dit en songe:
"Je suis l'extase du désir...
Tout, hors l'amour, n'est qu'un mensonge,
Vivre sans aimer, c'est mourir.

Et mourir, c'est aimer encore,
C'est brûler en un ciel plus beau,
Qu'on soit rosée avec l'aurore,
Qu'on soit frisson avec l'oiseau..."

La lune ardente sous les chênes
Monta dans les cris du chanteur.
Il dit: "La lune boit mes peines,
Je suis l'extase de son coeur..."

Et dans la forêt extatique
Quand ma souffrance s'envola,
Tout n'était que mort et musique...
Et le rossignol m'éveilla.
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Joachim Gasquet
LA MER ADORANTE

Tu regardais la mer... Couché sur la falaise,
Je te voyais debout au bord de la fournaise
Où brûlaient, au-dessus des flots, les rocs épars.
Pas un souffle. Les pins craquaient. De toutes parts,
Un soleil dévorant s'abattait sur les choses,
Et toi, qui respirais une touffe de roses,
Distraitement, sur les rochers tu l'effeuillas…
On voyait sous les pins scintiller les villas ;
L'herbe sèche cherchait l'ombre maigre des branches
Et le sable enflammé buvait les vagues blanches.
Rien ne pouvait subir la fureur de l'éther.
Tout dormait. Et toi seule, au-dessus de la mer,
Tu te dressais, sauvage, avec ta chevelure
A moitié déroulée, et tendant ta figure
Aux rayons enflammés de l'astre, tu parus
Un moment, tant l'air chaud tremblait sur tes bras nus,
Etre l'autel vivant de l'ardent paysage,
Et je voyais la mer adorer ton visage.
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Ce que j’essaie de vous traduire est plus mystérieux, s’enchevêtre aux racines mêmes de l’être, à la source impalpable des sensations.

Paroles de Cézanne
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Écoute dans le vent pleurer la plaine, et vois.
Le soir tombe, les prés rêvent au crépuscule.
O mon âme, la vie ancienne qui recule
A pris pour t'attendrir ces parfums et ces voix.

Laisse couler les jours vécus, laisse les ombres
Descendre avec le soir dans la source ou tu bois.
Si l'odeur de la pluie enivre les grands bois,
La lune rouge monte à travers les pins sombres.

O pensive lueur des pâles nuits d'été,
Beaux yeux fermés du jour. . . Mon coeur, tu te recueilles.
Et comme un long regard s'ouvre au ciel la clarté
Qui demain doit nourrir ta pensée et les feuilles.
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La nature n'est pas en surface ; elle est en profondeur. Les couleurs sont l'expression, à cette surface, de cette profondeur. Elles montent des racines du monde.
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O ma forêt !.. C'est toi, quand mon mal me dévore
La vive hamadryade au rire de ruisseau.
Sous ta chair coule, enfant, le doux sang de l'aurore ;
Tes beaux pieds de rêveuse ont la fraîcheur de l'eau.

Tous les oiseaux du soir nichent dans ta pensée,
Mais que fuse l'appel de ton rire argentin
Et le monde t'entend, cœur nourri de rosée
Et la terre s'éveille aux bras bleus du matin,

Et toute la forêt silencieuse et douce
Laisse sur tes genoux aller son front rêveur,
Et des sèves en fleurs et de l'herbe qui pousse
Monte un chaste parfum qui t'embrase le cœur.
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MATIN
Une grappe de fleurs, un essaim qui bourdonne,
Ce sont nos jours, c'est le murmure de nos jours.
Une invisible main qui dans l'ombre pardonne,
C'est l'ombre sur nos cœurs de nos vieilles amours.

Pourquoi dans ta beauté m'emportes-tu sans force,
Pourquoi m'épuises-tu d'un tel pâle baiser ?
Un cœur pareil au mien bat-il sous ton écorce,
Matin tombé sur moi comme un arbre brisé ?

De quelles cimes d'or, dans le néant des heures,
De quelle forêt bleue, ô matin, roules-tu ?
Je sens couler en moi les larmes que tu pleures
Aux pieds du bûcheron qui t'a mal abattu.

Le bûcheron des jours a mal fait son ouvrage.
Nous penchons, hésitants, au bord de l'infini.
Qu' il nous brise d'un coup, dans la joie ou l'orage,
Matin, touffu matin où mon rêve a son nid.
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Joachim Gasquet
Fronts trempés de sueur, rudes faces paisibles
Rudes consolateurs attachés à mes pas
Compagnons douloureux aux autres invisibles
Je vous parle... Pourquoi ne répondez-vous pas?
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Un poête :
C'est le matin de la victoire,
O mon âme, l'Homme plus beau
Aux bras enflammés de l'Histoire
Respire avec ce jour nouveau,

L'Homme qu'au fond de ta mémoire
Déjà ta race façonnait.
Au-dessus de l'Europe noire
Un nouveau jour du monde naît.

Regarde... Paris pleure... Écoute...
Dresse-toi de tout ton passé
Et sème de lauriers la route
Où les dieux français vont passer.
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AU RAYON DE SOLEIL QUI TOMBE SUR MA TABLE

D’où viens-tu? Tu luis sur mes livres
Comme un regard de la Beauté.
D’invisibles atomes ivres
Tourbillonnent dans ta clarté.

Ma rêverie est animée
Par les choses que tu frôlas,
Et ma table est toute embaumée
De ton sommeil dans les lilas.

O beau rayon incorruptible,
On dirait que tu veux ouvrir
Mon Virgile ou ma vieille Bible
Pour lentement t’y rendormir.

Mais je ne veux pas que tu dormes,
Reste éveillé;, cause avec moi,
J’entends les nombres et les formes
Qui bourdonnent autour de toi.

Tu caresses, quand je te touche.
Tout mon sang à travers ma main,
Et je t’abandonne ma bouche
Comme au baiser d’un être humain.

Je le sais, en toi la pensée
Du monde invisible frémit.
Viens sur ma page commencée
Éveiller l’esprit endormi.

Puisqu’au cœur de toutes les choses,
O soleil, tu revis un peu.
Puisque les chênes et les roses
Aiment en toi l’ombre de Dieu,

Descends dans ce léger poème
Comme au fond d’un tiède jardin
Et laisse dans ces mots que j’aime
Un peu de ton songe divin,

Et dans ces rimes fiancées
Au mystère de l'univers
Donne à l’essaim de mes pensées
La ruche d’or des justes vers.
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Pour l'heure présente, m'écrivait-il, je continue à chercher l'expression de ces sensations confuses que nous apportons en naissant. Si je meurs, tout sera fini, mais qu'importe ?
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La Guerre, dure amante aux voluptés épiques,
Quand l'époux est tombé jette son corps aux chiens,
Et c'est du blé sanglant, labouré par les piques,
Que le héros pétrit le pain meilleur des siens.

La Gloire est belle... Mais, loin des cris et des râles,
Sur l'enclume forger les bijoux de la Paix,
Pour voir, les yeux riants dans ses cheveux épais,
Descendre jusqu'à vous l'Eve des cathédrales,

Pour la sentir, divine en son clair tablier,
Essuyer sur vos bras les sueurs de l"usine,
Puis, le balcon ouvert sur la forêt voisine,
S'endormir, enlacés, dans un lit d'ouvrier.
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Nous montons... Le jour naît. Une aube sans souffrance
Étanche les sueurs au vent bleu du matin.
Là-haut, on rompt, là-haut, le pain de l'espérance.
Quel voile se déchire au souffle du Destin ?

Où montons-nous? Quelle est cette forge sublime?
Sur quelle enclume d'or frappent ces forgerons ?
Et tous m'ont répondu, d'une voix unanime :
« Frère, nous le saurons quand nous arriverons. »
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Depuis trois jours, il fuyait la maison, et l'obscurcissante vision l'accompagnait ; il ne regardait rien, tout, par les rues ou les chemins, lui rappelait une heure de bonheur; là, ils s'étaient assis, ici, un soir, ils s'embrassèrent ; partout, devant cette église, cette fontaine ou ce libraire, partout, ils s'étaient souri, ils s'étaient aimés, et il revenait dans la chambre vide. Les volets étaient clos. Le grand lit pâle, la forme indistincte... Et avec une frénésie désespérée, avec des sanglots et des cris, il l'étreignait. Malheureux !
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« Ferme tes livres. . . Rien de ce que tu m'as lu
N'a l'immense douceur des strophes murmurées
Par le jour qui descend dans les pins. . . Il a plu,
Dans les derniers rayons les plaines empourprées
S'endorment, l'horizon sans soleil resplendit.
l'air est plein de l'odeur des terres labourées,
Tout un soir lumineux sur les champs s'agrandit.
Je le sais, je le sais, derrière ce silence,
Pareil à nous, un monde, un ciel nouveau commence.
Ah ! qu'avec toi ce monde écoute mes aveux. .
De tout un peuple heureux mon fils sera l'ancêtre.
Tes fils laboureront ces champs selon tes vœux.
Ah ! prends-moi dans tes bras. Pleure avec moi. Je veux
Que tu sentes mes flancs qui vont trembler peut-être.
J'ai créé. . . Nous vivrons, tous deux, dans le même être.
Il aura ta raison, ta force, ta beauté.
Il sera le sauveur que tes vers ont chanté.
Pour la première fois, au fond de mes entrailles,
Il vient de remuer, il nous a répondu,
Je comprends le mystère auguste des semailles.
Je porte dans mes flancs de mère l'être élu. »
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L'ENFANT

Et durae quercus sudabunt roscida mella.

Dans les batailles lyriques
Que le monde livre à Dieu
Les poètes magnifiques
Secouent des torches de feu.

Ils voient, dans leurs larges voiles,
Que gonfle le vent des mers,
Descendre avec les étoiles
L'Avenir, père des vers.

A leur voix, les cœurs se lient
Selon leur rythme immortel.
Et les cités multiplient
Se levant à leur appel.

Orphée agitait les pierres,
Pindare dictait des lois,
Saint-Jean cria des prières
Qui firent suer les rois.

femme, mon peuple ignore
Le son de mon âme encor,
Il ne sait pas que j'adore
Dans ta chair la race d'or.

La sainte aristocratie,
Peuple, roule sous tes Ilots.
Et le cœur de la patrie
Est déchiré de sanglots.

Mais avec le blé qui pousse,
Pour nourrir la nation,
Germe aussi, robuste et douce,
Une génération.
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Voici dans tous les cœurs qu'avec l'auguste voix de nos canons qui gronde
Un orage de cris, une immense lueur de tempête se lève.
Vainqueurs! ]e suis vainqueur... La Victoire m'emporte au delà de mon rêve.
M'emporte au cœur de Dieu. J'assiste au pur festin, j'assiste au grand matin,
A la gloire des cœurs maîtres de leurs destins.

Qui parlait de mourir? La vie est là sublime, immense, délivrée.
Vainqueurs!... Le feu du jour que je respire est plein d'une haleine sacrée.
Les plus humbles désirs de ma jeunesse, et les plus beaux, m'ont couronné,
Dans un grand flot d'amour, pour la seconde fois je crois que je suis né...
Paris, mon pur Paris! ils fuient. C'est beau de croire. Ils fuient. C'est la victoire.
Viens, montons sur la Tour pour contempler ta gloire.

Paris, mon beau Paris!... Et sur l'Arc de Triomphe et sur les Invalides,
Sur le Louvre, la Seine, et le blanc Panthéon, âmes aux vents, splendides.
Dans la houle des cris, je les vois tous les morts, tous les vivants s'abattre.
Toute l'armée humaine où n'a cessé, mon cœur, de battre et de se battre
Le vrai cœur de la Terre. Ils sont là, les fervents. Et les morts sont vivants.
Les dieux sont de retour. O frères rencontrés, visages émouvants,
O drapeau dans les vents... Toute la ville baigne en un calme mystère.

Mais si pur soit le jour, on a sauvé Paris, on ne peut plus se taire.

On a sauvé le monde, on a sauvé la terre...
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SALUTATION ANGÉLIQUE

Puisqu'à ton geste blanc le ciel s'est déchiré
Et qu'une aube a monté dans la sainte lumière,
J'ai retrouvé la joie et la ferveur première
Du monde de candeur d'où je viens, où j'irai.

J'avais, sous le soleil, vu reverdir la plaine.
Ayant entendu l'eau des grands fleuves couler.
J'avais senti du vent l'âme bénir ma peine.
Un jour de vie allait dans les torrents rouler.

Sur les pins du couchant monta ta jeune face,
Et le soir qui flottait à tes pieds transparents
Reçut le don pieux de ton humaine grâce.
Un moment s'apaisa la plainte des torrents.

Vierge qui purifie, Ange aimé qui console,
Tu vins sur le rocher le plus calme t'asseoir.
Et l'urne dont tes mains exaltèrent le soir
Était l'ardent cristal où brûle la Parole.

" Je t'apporte la paix intérieure ; vois
L'univers à mes pieds s'endormir en silence.
Les astres les plus purs s'allument à ma voix.
Tu nais en Dieu ; ton âme en son Souffle s'élance.

" Je t'envelopperai, comme d'une clarté,
Du long manteau d'amour de ma sollicitude.
Le rêve de ta vie est une vérité,
Car l'esprit a sacré ta belle solitude. "

Un printemps angélique épanouit les cieux,
Le monde au fond de moi s'endormit comme un rêve.
Je ne crois plus au mal et mon âme s'élève
A travers le tumulte aux lieux silencieux.
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Cette manie va si loin qu’elle a passé des écrivains et des artistes jusqu’au grand public. Aujourd’hui on ne voyage plus que pour s’ébahir devant des choses mortes. Jadis nos voyageurs français, gens de bonne souche gauloise, à l’esprit curieux et avisé, en vrais compatriotes de Montaigne ou du Président de Brosses, se préoccupaient surtout des moeurs et des coutumes des « pays estranges », et s’ils se passionnaient pour un tableau du Guide ou une statue de Bernin, ils ne dédaignaient pas de s’intéresser au commerce, ni au rendement des terres, voire aux recettes des cuisines exotiques.
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Qui que tu sois, voici mon coeur, voici ma vie...
Voici le Paradis retrouvé dans les pleurs.
vous dont mendiait la faim inassouvie,
Prêtez-moi le fardeau de toutes vos douleurs.

Aimer! J'ai soif d'aimer, comme vous je veux vivre,
Quitter le ciel serein de ma pure raison,
Et ne plus limiter le monde qui m'enivre
Au bonheur passager qu'abrite ma maison.

Cherchons... L'humanité sur la route des âges
Hésite au -carrefour des révolutions
Et je sens sous le mien battre mille visages,
J'entends pleurer en moi les générations.
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