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Citations de Joe Simpson (54)


Les livres offrent peut-être l'immortalité que cherchent certains : des pensées et des mots légués aux générations futures qui, en les entendant par-delà la tombe, réveilleront le souvenir de vies passées.
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George Mallory écrivit un jour après avoir réussi une ascension, "Nous ne sommes pas euphoriques, mais ravis, enchantés : sobrement stupéfaits... Avons-nous vaincu un ennemi ? Aucun, hormis nous-mêmes."
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Nietzsche écrivit paisiblement que "si vous fixez assez longuement l'abîme, l'abîme vous fixera en retour".
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Quelque chose, dans la montagne, fait vibrer l'âme. Elle éveille en nous une vague puissante de spiritualité, le sentiment de notre nature transitoire et mortelle et de notre place insignifiante dans l'univers.
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J’avais déjà écrit une centaine de pages lorsque je réalisai que je m’étais fourvoyé dans une impasse. Il n’y avait que deux personnages dans mon roman, et je venais de les tuer tous les deux. Une erreur de conception plutôt embarrassante.
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Quelque chose dans la lecture vous emmène au-delà des contraintes du temps et de l'espace, vous libère des règles imposées par la société et vous permet de vous évader. Quels que soient les personnages rencontrés entre les pages d'un livre, ce que vous vivez par procuration avec eux peut vous marquer profondément, vous distraire un instant, changer votre vision du monde, ouvrir vos yeux à une conception de l'existence radicalement différente de la vôtre.
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Si l'échec est effrayant, les regrets le sont plus encore.
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- On utilise la thérapie par aversion pour soigner les gens de leurs phobies. Si tu as peur de l'avion, on te force à le prendre ; si tu as le vertige, on te met en face d'un précipice.
- Ça marche ?
- Je ne sais pas, mais j'envisage de suivre ce traitement pour me guérir de la peur de coucher avec des top-modèles !
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Seuls les contrastes permettent d'apprécier pleinement l'essence de la beauté. Le son d'une horloge ne résonne que dans le silence qui préexistait. La musique est composée pour moitié de silence, pour moitié de son. La montagne a toujours été mon demi-silence. La paix et la beauté de la vallée ne signifiaient rien pour moi sans la présence sombre et inquiétante de la paroi qui la surplombait.
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Le clair faisceau lumineux traversa les ténèbres, allumant de brillants reflets d'aigue-marine. Les murs de glace s'enfonçaient de tous côtés jusqu'à des profondeurs que ma lampe ne pouvait percer. Le pinceau lumineux se promenait sur les douces ondulations, arrachant parfois un éclat métallique à quelque rocher enchâssé dans la glace. La gorge sèche, je scrutais les alentours. La crevasse faisait bien six mètres de large et elle n'avait pas l'air d'aller en se rétrécissant. Vers le bas, ma vue s'étendait sur trente mètres tout au plus, mais j'imaginais sans peine les profondeurs abyssales que le rayon de ma lampe ne pouvait atteindre.
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L’escalade glaciaire est un passe-temps étrangement captivant. Elle suscite quantité d’émotions et soulève des questions auxquelles je ne sais trop quoi répondre. La plus fréquente étant « Que fais-tu là, imbécile ? » Cette pensée panique me balaye généralement le cerveau au moment où j’atteins un point de non-retour, sur quelque monstrueux édifice de glace branlante. Malheureusement, au cas où vous auriez survécu à l’expérience, il se produit un curieux phénomène dans votre mémoire, et tandis que vous êtes assis au bar en train d’engloutir une bière salvatrice, cette escalade cauchemardesque se transforme graduellement en souvenirs extatiques d’une ascension si esthétiquement parfaite qu’elle restera inscrite en vous toute votre vie, donnant à celle-ci un sens nouveau et vous métamorphosant en une autre personne. C’est ainsi que si un ami glisse un topo-guide sous votre nez et pointe un doigt fébrile sur un glaçon encore plus gros et plus périlleux, au lieu de prendre vos jambes à votre cou pour sortir du bar en hurlant, vous arborez un sourire de dément et lancez « Hé, ça m’a l’air superbe ! On y va ! ». Puis, la sagesse et l’expérience aidant, vous retournez au comptoir commander un solide double scotch, histoire de maintenir votre démence à un niveau supportable.

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La cotation d’une cascade de glace est déterminée selon la longueur la plus difficile de la voie, tout en tenant compte de son degré d’exposition et de la qualité générale de la glace – compacte ou aérée, pourrie ou givrée. Les variations sont infinies. Les degrés de difficulté sont désignés par des chiffres romains, partant du plus bas, I – marche facile, chute pratiquement impossible à moins de se faire tirer dessus – jusqu’à VI – paroi totalement verticale, épuisante et effrayante.
Certains topo-guides y ajoutent la cotation VII en glace pure : il s’agit alors d’une escalade aux limites extrêmes des possibilités actuelles, exigeant d’énormes prouesses physiques, et un comportement kamikaze encore assez peu répandu. Il n’existe que quelques voies de ce genre, qui ont rarement été rééditées. Si vous vous retrouvez un jour sur un pareil monstre, vous êtes soit définitivement stupide et dépourvu d’imagination, soit très malchanceux et appelé sous peu à communier avec les anges.
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J'ai appris un jour qu'un cafard peut vivre neuf jours sans tête avant de mourir de faim, ce qui ne me semble pas très raisonnable.
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Dans la Capilla de Velas, chapelle attenante à l'église, les fidèles brûlent des cierges à la Vierge pour donner plus de poids à leurs prières, soulignant l'importance de leurs requêtes en écrivant ou en dessinant sur les murs avec la cire des bougies. Le camion figure en première place parmi ces requêtes. On distingue ainsi le nom "Volvo", soigneusement calligraphié à la cire, sans doute pour s'assurer que la Vierge capte bien le message − on aura craint, sûrement, qu'une femme n'entende rien à ces choses !
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Saviez-vous qu'un orgasme de cochon dure trente minutes ? Dans ma prochaine vie, je veux être un cochon. Certains lions font l'amour plus de cinquante fois par jour. Si un cochon faisait pareil, il lui faudrait des journées de vingt-cinq heures. Je veux quand même être un cochon.
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Qui se nourrit d'attente risque de mourir de faim.
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La montagne exerce un magnétisme immatériel et séduisant auquel il me paraît impossible de résister. Elle formule une contradiction à la fois irritante et fascinante. L'alpinisme a rarement un sens, mais on s'y sent presque toujours à sa place. Syd Marty, poète canadien de la montagne, écrivait dans son poème "Abbot" :
"Les hommes tombent des montagnes car
ils n'ont rien à y faire
C'est pourquoi ils y vont, c'est pourquoi ils y meurent."
J'ai parfois la sensation de comprendre l'étrange beauté de ce texte et sa signification profonde, mais cela s'évanouit aussitôt. C'est comme si je ne pouvais tirer sur le fil sans risquer de tout défaire et de tout perdre. On ne peut pas analyser ce sentiment, mais seulement le vivre.
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L'annonce brutale de la mort de Paul m'avait profondément marqué et, à l'époque, je m'étais posé la question suivante : si quelqu'un comme Paul, qui méritait de vivre une vieillesse longue et insolemment heureuse, pouvait se tuer si facilement, alors qu'en serait-il de nous autres ? Geoff Birtles, rédacteur en chef de "High mountain sports" disait : "Ce machin blanc tue, point final."Il avait raison. En fin de compte, tout se résume à un calcul de probabilités. Si vous mettez sans arrêt votre tête dans la gueule du lion, un jour il la refermera, et peu importe que vous vous croyiez bon, fort ou chanceux.
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Le matériel de glace moderne porte des noms évocateurs, d’une agressivité un peu perverse. Les Rambos, Footfangs et autre Terminators sont en fait des crampons. Les Black Prophets, les Aliens ou les Cobras, d’inoffensifs piolets. Avec de telles armes, on ne peut que livrer bravement d’épiques batailles, à cent contre un. Ces noms plaisent aux amateurs de glace, toujours crédules et qui cherchent désespérément à se motiver dans leur guerre contre la verticalité glacée. Si vous ne vous sentez pas plein de courage à l’idée de brandir ce genre d’outils, vous ne le serez jamais. Je chausse une paire de crampons Terminator, j’attache mes poignets à mes piolets Cobra, et me voilà fin prêt à fouetter les démons de Dante s’il le faut – du moins tant que je n’ai pas quitté le sol. Après quoi, je me sens tout morveux et vaguement stupide.
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La foudre, teintée d’or bruni, fusait en éclairs blancs aveuglants, enflammant les arrêtes crénelées. Les grondements du tonnerre déchiraient l’air en vagues métalliques et faisaient trembler la panse sombre de l’orage, tandis qu’un incendie allumait le panache menaçant des nuages en pleine course. Le vent forcit en un sifflement venimeux, engagé dans une furieuse bataille avec la montagne ; il franchissait les cols comme un fleuve en crue étranglé par les piles d’un pont, qui rugissaient férocement en retour ; il cravachait les nuages échevelés, les poussait en avant, les renvoyait convulsés vers les hauteurs, dans l’encre bleue, noire et violacée du mur d’orage. Le soleil agonisant jetait des éclairs éblouissants entre les nuées bouillonnantes. L’orage tambourinait contre les flancs de la montagne, exaspéré par leur solidité inébranlable.
Alors, le ciel s’enflamma en un éclair aveuglant, plongeant dans les ténèbres mes yeux aussitôt fermés, la rouge pulsion de mon sang battant à travers mes paupières. Les dents serrées, je laisse échapper mon souffle précipité ; mes doigts tremblaient dans la lumière intermittente. Je serrais mes poings pour cacher ma peur. L’orage nous bombarda pendant une éternité. L’air sentait la pierre pulvérisée et les effluves ammoniaqués de notre sueur.
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