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Critiques de John Burdett (60)
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Le parrain de Katmandou

"Nous vivons à une époque de psychose imposée." C'est ainsi que débute "Le parrain de Katmandou" de John Burdett et c'est avec un sourire amusé que je referme ce titre. Sourire qui ne m'a pas quittée durant toute cette lecture. Pas le sourire béat de celui qui est tout metas (la bonté aimante) mais plutôt le sourire du lecteur qui a passé un bon moment. Parce que l'inspecteur Sonchaï Jitpleecheep, malgré ses questionnements, malgré sa morale à 50% farang et ses superstitions à 50% de Thaï, à cheval sur deux cultures, a su remplir sa mission. Sonchaï sera sur une grosse enquête: le meurtre d'un riche réalisateur américain et en parrallèle devra donner son âme au diable c'est-à-dire à Vikorn son supérieur corrompu. John Burdett, malgré un ton léger et dérisoire, nous parle ici de réfugiés tibétains au Népal, des Chinois envahisseurs du Tibet, des gens d'affaires de Bangkok ou de Hong Kong, de la corruption , des marchés de la drogue où il fait une analogie intéressante avec les guerres de l'opium, des moines sinon des lamas qui envahissent les âmes et les esprits, des mantras, du bouddhisme, du tantrisme et de notre karma. Pour moi , ce n'était que la deuxième fois que je cotoyais Sonchaï et Burdett et j'ai trouvé que c'était une lecture sans façon, facile et amusante.
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Bangkok psycho

Je ne sais pas pourquoi ce bouquin avait atterri dans ma PAL. Toujours est-il qu'il y était depuis pas mal de temps, et sans le challenge multi-défis, il y serait resté encore longtemps. Et après coup, pas de bonne surprise, je n'ai pas du tout aimé ce roman.



Ma lecture a été polluée tout au long du livre par le regard que l'auteur porte sur la prostitution. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, selon moi, le "métier" de proxénète est le plus dégueulasse qui soit. Or, le héros de "Bangkok psycho" est flic et proxénète. Dès le départ, j'étais donc un peu heurtée par la caractérisation du personnage qui m'empêche toute sympathie à son égard. Et surtout, l'auteur développe un point de vue très discutable. Lorsque Burdett évoque la prostitution des thaïlandaises, on a l'impression que cette façon de gagner leur vie leur convient, qu'elles y trouvent leur compte. Et surtout, il met sur le même plan la détresse de la prostituée et celle de son client. Voyez cet extrait :



"Une fille de l'Isaan arrive à Krung Thep ; elle est terrifiée, pauvre, elle se sent seule, inadaptée. Un occidental d'âge moyen arrive là ; il est terrifié, riche, il se sent seul inadapté. Ils sont comme les deux faces d'une même pièce."



Deux faces d'une même pièce ! Suis-je la seule à être choquée par cette affirmation. Oh le pauvre occidental que personne n'a obligé à faire du tourisme et qui se sent perdu et qui va trouver du réconfort sur le dos de la misère ! Comment peut-on comparer la souffrance d'une femme pauvre qui, pour survivre, doit se taper des hommes qu'elle ne désire pas (voire même qui la répugne) et la pseudo souffrance d'un type qui se permet de louer un être humain parce qu'il en a les moyens ?



Mais ce n'est pas tout. Ce n'est pas seulement le point de vue de l'auteur sur la prostitution qui est discutable mais son regard sur les femmes en général. Les femmes qui peuplent son roman sont globalement dépeintes comme des mantes religieuses qui, l'air de rien, ont le pouvoir en utilisant leur séduction comme une arme. Même la victime est présentée comme une sorcière qui cherche à piéger les hommes. Elle est dépeinte de façon très négative, comme un être malfaisant. Cela aussi m'a heurtée, que l'auteur n'ait finalement aucune empathie pour elle, qu'il condamne ce personnage alors même qu'il nous raconte son parcours de vie absolument abominable : enfance misérable entre maltraitance et drogue, vendue à 16 ans à un bordel, une vingtaine de passes par jour... Burdett va même jusqu'à



J'ai déjà lu des romans dans lesquels le point de vue de l'auteur me gênait, voire me révulsait, sans pour autant en faire une raison de le détester. J'aurais pu faire abstraction de ce propos nauséabond, je l'ai déjà fait pour d'autres auteurs. Mais, pour ça il aurait fallu une intrigue intéressante et bien menée et un style séduisant. Ici, la forme ne vient pas sauver le fond. L'intrigue ne m'a pas passionnée, elle est inutilement alambiquée pour masquer une vacuité totale. Le récit est mal mené, j'ai souvent trouvé le temps long. Les personnages sont ou détestables ou inintéressants, en tout cas caractérisés sans finesse. L'écriture est plate, sans personnalité.



Le seul aspect intéressant de ce "Bangkok psycho" est la plongée dans la culture thaïlandaise. L'auteur connait manifestement le pays. Et les passages où on découvre certains aspects de la culture thaïe sont les seuls qui ont éveillé mon intérêt. Mais ils sont rares et n'ont pas suffi à me rendre la lecture moins pénible.



Lire "Bangkok psycho" m'aura permis d'avancer dans le challenge multi-défis et m'aura permis de libérer une place dans ma bibliothèque. Allez, au rebut !



Challenge Multi- défis 2017 - 31 (53 - un roman dont l'action se déroule intégralement en Asie du sud-est)
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Typhon sur Hong-Kong

Les romans policiers de John Burdett que j'avais lu précédemment se déroulaient à Bangkok La difficulté de vivre de l'inspecteur Soncheï rendait le roman intéressant et permettait de découvrir Bangkok hors des sentiers battus. En choisissant ce roman de John Burdett, j’espérais qu'il partagerait ces connaissances, et je n'ai pas été déçu.

Il y a des crimes compliqués, peu réalistes et imaginatifs ce qui est normal pour un polar.

Ce que j'ai bien aimé, c'est la vie à Hong Kong en 1997 lors du passage de Hong Kong sous la dominance de la Chine, en particulier l'angoisse des fonctionnaires anglais, qui allaient être chassés. et l'apprentissage à l'économie capitaliste des dirigeants chinois.



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Bangkok 8

Une seule onomatopée me vient à l'esprit pour qualifier ce livre, WAOUHHH !! Parfois, certains livres, par leurs qualités nous font perdre nos moyens, ici, celui de trouver les qualificatifs appropriés. Alors, pour faire simple, je dirais qu'électrisée je fus par le personnage de Jitpleecheep, qui devient flic malgré lui afin d'améliorer son karma, par la qualité, le style et le rythme de l'écriture, par l'originalité des personnages et de l'histoire, par la philosophie qu'est le Bouddhisme, tout au long du livre, l'auteur, à travers les personnages met en exergue, et ce en usant de stéréotypes ironiques les différences sociales et culturelles entre les Orientaux et les Occidentaux, par le ton humoristique employé et enfin par le dépaysement total qu'il m'a procuré......







Je ne saurais que trop vous le recommander.... Magistral!
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Bangkok Tattoo

Ce deuxième tome des aventures de Sonchaï, enquêteur du 8ème district de Bangkok, est dans la lignée du premier.

Le personnage de Sonchaï, flic, bouddhiste, philosophe, est attachant et porte un regard aiguisé sur la société thaïe mais aussi sur l'occident. Ses réflexions sont pertinentes et toujours avec une pointe d'humour.

La description de la société thaïlandaise est le point fort de cette série qui est véritablement immersive, lors de la lecture on se croit réellement en plein Bangkok, on sent les effluves orientaux et la présence de l'âme thaïe.

Les points développés par l'auteur peuvent heurter notamment ce qui a trait à la prostitution, mais je ne suis pas sûre qu'il soit insensé d'interroger sur l'origine de la situation de la prostitution dans ce pays.

L'enquête est quant à elle passionnante et nous emmène aux quatre coins du pays, l'épilogue étant moins alambiqué que dans le premier tome.

C'est en tout cas une série que je prends plaisir à lire et je pense continuer avec Bangkok psycho...
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Le parrain de Katmandou

L'approvisionnement en héroine peut être crucial dans la lutte pour le pouvoir que se livrent armée et police en Thailande. Or un troisième joueur, du Tibet celui-ci, en promet au plus offrant une quantité phénoménale. C'est la trame de fond de ce nouveau chapitre des enquêtes de Sonchai Jitpleecheep qui sera appellé ici à faire la navette entre ces têtes dirigeantes. Ses convictions sont mises à mal par l'ampleur des dégats potentiels de toute cette drogue en même temps que, du coté spirituel, de nouvelles voies s'ofrent à lui. Pour compliquer le tout, sa rencontre avec une certaine yogi réveillera en lui des élans plutôt réfrénés jusque là. Le charme du dépaysement de cette série ne se dément pas, avec un accent dans cet opus sur les croyances bouddhistes et le destin personnel de Sonchai. Je poursuivrai avec ravissement cette immersion en terres inconnues et la découverte d'un mode de pensées bien loin du mien.

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Bangkok psycho

Plus j'avance dans cette série, plus je deviens fan. Car non seulement cet épisode nous propose une enquête aux multiples ramifications, mais l'immersion dans la culture thaï est tellement captivante qu'elle rivalise d'importance avec l'intrigue principale. Et pour qui lit la saga dans l'ordre, l'évolution des personnages retient aussi l'attention, en particulier celle de miss FBI, de plus en plus attirée par ce monde tellement dépaysant.



Burdett réussit à nous faire appréhender ce peuple aux croyances étonnantes, aux mœurs qui peuvent nous sembler un poil relâchés et à l'organisation sociale pour le moins inhabituelle. La touche de fantastique qu'il utilise ici ne nuit pas non plus, de même que la présence des khmers et que l'incursion au Cambodge. Son inspecteur Jitpleecheep reste aussi complexe, imprévisible et intrigant qu'à l'habitude. J'adore me plonger dans cet univers plein de non-dit, de références bouddhistes, d'étranges croyances et de conceptions déroutantes. En somme un roman policier amplement satisfaisant à plusieurs égards.
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Bangkok 8

l y a longtemps que je n'avais lu un roman policier aussi déroutant que celui-ci. D'abord un meurtre commis par un groupe de serpents en colère est pour le moins inhabituel. De même qu'un enquêteur bouddhiste complètement et définitivement incorruptible. Et que dire des codes de corruption très élaborés qui ont cours dans cette société thaïlandaise. Et finalement toute cette dynamique des relations entre les thaïs et les étrangers qui ne voient la Thaïlande que comme un immense bordel alors que ses habitants sont fiers de leur commerce national !



Bref ce premier livre d'une série m'a vraiment impressionné, oui par la qualité de l'intrigue, mais aussi et peut-être même surtout, par l'immersion qu'il apporte dans une société mystérieuse, régie par des codes insoupçonnés. On aurait pu s'y perdre tellement l'auteur donne de la place à ces à-côtés qui finalement n'en sont plus, mais deviennent le piment du bouquin. Le personnage de Sonchaï Jitpleecheep en soi constitue à la fois un mystère et une révélation et il me tarde de le voir évoluer dans ses enquètes futures. Dans le cas présent, juste sa relation avec l'agente du FBI et ses manœuvres de conciliation avec son colonel pourri à l'os sont dignes de mention. Sans tomber dans la polémique roman policier roman noir, ce dernier coté est omniprésent ici, mais pas au détriment de l'autre aspect. J'ai hâte de continuer à découvrir cet univers trouble et fascinant.
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Bangkok 8

Un bon polar.

Certes l'intrigue est un peu tirée par les cheveux, mais on se laisse embarquer dans l'histoire avec plaisir.

Donne un aperçu intéressant de la Thaïlande et surtout de Bangkok.
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Bangkok Tattoo

L'enquête sur le meurtre d'un américain à Bangkok pourrait être simple puisque l'inspecteur qui en a la charge connaît déjà la meurtrière qui ne se cache d'ailleurs pas de son crime. Mais voici que, pour des impératifs inavouables, un très magouilleur colonel, âme dirigeante de la police, tient à enterrer l'affaire au plus vite en camouflant les faits. S'ensuit une partie de cache-cache impliquant musulmans modérés et CIA, le tout sur un fond de rivalités fratricides entre police et armée pour le contrôle du lucratif marché de la drogue . . .



Curieusement, puisque la grande partie du roman se déroule dans le monde de la prostitution, il n'y a pratiquement pas de scènes de sexe dans ce roman. Mais de belles réflexions sur l'islamisme et le bouddhisme, des considérations intéressantes sur la culture occidentale du point de vue des Thaïs. Et la philosophie personnelle de l'inspecteur Sonchaï ne cesse de nous réserver des surprises et de nous arracher des sourires de connivence. Ce deuxième tome d'une courte série m'a enchante du début à la fin pour la plongée impressionnante qu'il nous fait faire dans ce monde insolite et fascinant.
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Le Joker

C'est toujours un plaisir de retrouver Sonchaï Jitpleecheep , l'inspecteur de police tiraillé entre deux cultures , l'américaine de son père qu'il recherche et la thaïlandaise de sa mère , mamasan du meilleur bordel de Soi Cowboy. On y retrouve bien sûr avec plaisir Vikorn chef de la police mais et peut être surtout parrain de la maffia locale .Sans oublier Chanya sa compagne ex ladybar qui écrit des thèses de sociologie sur le féminisme .Bref un flic vraiment pas comme les autres . Dans cet épisode il est beaucoup question de géopolitique et des rapports Chine-USA . Burdett mêlant ici encore une fois adroitement la réalité politique du moment et la mainmise de la Chine sur l' Asie du Sud-est .

On y retrouve donc tous les les ingrédients qui sont la toile de fond de cette série c'est à dire du sexe en tout genre, de l'argent, de la politique avec la pincée d'humour tout aussi nécessaire qu'élégante.

Même si la thématique qu'il développe ici est assez classique en SF, la présenter comme une réalité d'aujourd'hui et même d'hier ne m'a pas convaincu outre mesure mais peu importe car au fil des pages grâce à ses descriptions de lieux , personnages et situations j'ai plaisir à reconnaitre la Thaïlande que je connais dans la"vraie " vie ! Un régal pour qui aime la Thaïlande et le roman noir .
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Le parrain de Katmandou

John Burdett fait partie de nos auteurs préférés avec ses polars thaïlandais qui mettent en miroir la rigidité du rationalisme occidental et la profondeur de la sagesse asiatique.

Incompréhension et humour assurés : plaisir garanti ! Et accessoirement, remue-neurones tout aussi garanti.

Nous revoici donc à Bangkok aux côtés de l’inspecteur Sonchaï toujours en quête du nirvana sur la voie de son karma.

Il est toujours secondé par son katoey préféré : même les sexes ne sont pas les mêmes de ce côté-là de la planète, c’est dire si le lecteur occidental obtus et borné (le farang) que nous sommes est profondément désorienté. C’est d’ailleurs ce qui lui plait et le pousse à lire un nouveau roman de J. Burdett.

On retrouve bien sûr le chef de la police, le redoutable Vikorn, qui désormais se prend carrément pour le parrain de la pègre, et qui revoit en boucle le DVD (piraté bien sûr) du film de Coppola.

Pour faire plus vrai que le film, voici donc Sonchaï promu consigliere et chargé d’aller voir du côté du Tibet comment optimiser la filière d’approvisionnement des trafics du chef de la police du parrain.

Voilà qui n’est pas fait pour améliorer le karma du pauvre Sonchaï.

Tout semblait donc réuni à nouveau pour que la magie de Burdett et de Bangkok opère à nouveau.

Sauf que non.

Non, on n’a pas réussi à se laisser embarquer dans cette histoire un peu longuette pas plus que dans cette virée au Népal qui sentait vraiment très fort le guide touristique pour babas cools (largement brocardés par l’auteur, on s’en doute) et le couplet obligé sur les pauvres tibétains opprimés par les affreux chinois.

Pour une fois, la sauce salée-sucrée n’a pas pris et l’on a connu Burdett bien meilleur cuisinier.

Cet épisode aurait-t-il été un peu bâclé ou bien serait-ce (plus inquiétant !) notre propre karma qui prend une tangente trop matérialiste ?

À vous de juger !

Et si par un malheureux et funeste hasard vous n’aviez pas encore entrepris d’améliorer votre sombre et misérable karma par la saine lecture des œuvres complètes de John Burdett, précipitez-vous sans tarder sur les opus précédents, il est peut-être encore temps avant votre prochaine réincarnation en rat de bibliothèque !




Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/
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Le parrain de Katmandou

L'inspecteur Sonchaï enquête sur le meurtre sanglant d'un célébrissime réalisateur d'Hollywood commis dans un quartier sensible à Bangkok. Mais d'autres soucis le préoccupent plus. Depuis la mort de son fils, il a basculé du côté obscur de la vie et se rend régulièrement à Katmandou pour acheter de l'héroïne pour son patron. Sa réputation de policier intègre est révolue.

Sans doute le Burnett le plus abouti que j'ai pu lire.

Il nous entraine une nouvelle fois dans le 8e district et les quartiers chauds de Bangkok . Et les envolées philosophique de son inspecteur fétiche font mouche à chaque fois. C'est brillant et dépaysant à souhait. Un très bon polar avec un brin d'humour subtil qu'il vous faudra capter !
Lien : https://collectifpolar.com/
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Bangkok Tattoo

Il est bien agréable de retrouver Sonchaï Jitpleecheep et tout l'univers de Bangkok 8 dans ce nouveau livre. Dans un style si particulier et avec un personnage central toujours aussi captivant, John Burdett retrouve l'alchimie du premier roman avec une nouvelle enquête en toile de fond.



Chanya la star du club de la mère de Sonchaï est retrouvée avec le cadavre d'un agent de la CIA sur les bras : est-ce elle qui l'a tué et est-ce qu'ils se connaissaient ? Tout cela sent les ennuis et les complications. Avec la CIA qui enquête et des islamistes dans l'histoire, Sonchaï va devoir faire la lumière dans cette histoire, surtout que son supérieur, le colonel de police Vikorn, a une idée derrière la tête.



Drôle, percutant, décalé avec la narration de notre inspecteur bouddhiste et merveilleusement immersif : attachez vos ceintures, vous voila propulsés à Bangkok avant même d'avoir fini le premier chapitre.



Là bas, farang, le monde ne tourne pas dans le même sens que chez toi !
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Bangkok psycho

John Burdett nous avait déjà emmenés à Hong-Kong et surtout en Thaïlande avec Bangkok 8. On avait apprécié l'humour futé de ce voyage dans les bas-fonds du district 8 de la cité des anges (Krung Thep en VO) et l'intelligence amusée avec laquelle cet auteur américain essayait de nous instruire du fossé culturel entre les occidentaux (nous, les farangs) et les asiatiques.

Il récidive avec Bangkok Psycho (entre temps il y aura eu Bangkok Tattoo, qu'on n'a pas lu).

De nouveau Burdett met en scène Sonchaï, le flic métis qui a raté sa vocation de moine bouddhiste et l'américaine Kimberley, miss FBI, élevée au biberon judéo-cartésien, ce qui lui fournit bien évidemment tous les prétextes pour opposer les deux cultures.

Dans cet épisode, Kimberley tombe même amoureuse du bel adjoint de Sonchaï ... un transsexuel sur le point de se faire opérer ! Kimberley considère cela comme un véritable gâchis (!) et n'aura de cesse de convaincre Sonchaï d'amener son ami(e) à renoncer !

Comme Bangkok 8, la première partie de Bangkok Psycho est une promenade, certes mouvementée (c'est quand même un polar) mais une promenade quand même, amusante, passionnante, cocasse, pittoresque, instructive, dans la culture thaï et les arcanes d'incompréhension où s'égarent les farangs.

C'est savoureux, finaud, ironique, on avait déjà tout dit dans notre précédent billet sur Bangkok 8 mais on ne s'en lasse pas.

Mais tout comme dans Bangkok 8, la seconde partie du bouquin bascule dans l'horreur, fini de rigoler.

La région n'est pas de tout repos, la vie y est rarement facile et on a même droit à quelques incursions au-delà de la frontière Khmère.

Ça secoue, et je ne parle pas du 4x4 sur la piste !

On y apprend notamment les règles, heureusement méconnues, du jeu de l'éléphant et je peux vous assurer que, lors de votre prochaine visite au zoo, vous ne regarderez plus ces paisibles pachydermes du même oeil ...

Plus sérieusement, John Burdett nous décrit une Thaïlande où nos catégories cartésiennes si commodes semblent se diluer dans la moiteur tropicale.

Il n'y a plus guère de frontière entre les hommes et les femmes : il est beaucoup question dans ce livre des travestis, transsexuels et autres katoeys (un peu l'équivalent des rae-rae de Tahiti).

Il n'y a plus guère de frontière entre le bien et le mal : le grand patron de Sonchaï (Vikorn) est tout autant un parrain de la mafia locale que le colonel en chef de la police et l'on ne sait jamais trop dans quel registre il opère, passant de l'un à l'autre avec une aisance très déconcertante mais toute bouddhiste.

Et il n'y a plus guère de frontière entre les vivants et les morts : au pays de la réincarnation, quand une vie humaine n'est somme toute qu'un petit moment d'un grand tout kharmique, les fantômes viennent vous hanter la nuit, voire reviennent carrément pour solder leurs comptes (le titre en VO est Bangkok Haunts).

Dans la dernière partie du bouquin, John Burdett nous donne (et avec beaucoup d'habileté alors que l'exercice est périlleux) deux versions à comprendre en filigrane d'une même histoire à lire : la version logique où les méchants se font rattraper comme dans toute bonne intrigue policière et puis la version magique où les morts ne se contentent pas de crier vengeance mais entendent bien régler eux-mêmes leurs histoires avec les vivants.

Le plus fort (et Dieu sait qu'on a pourtant été élevé au même biberon que miss FBI) c'est que, malmenés jusqu'ici par l'histoire que nous a contée Burdett, on ne sait finalement pas trop quelle lecture on a envie de privilégier ...

Dans cette aventure, il est également beaucoup question de sexe (bien plus, me semble-t-il, que dans mes souvenirs de Bangkok 8), pas du sexe-galipettes mais du sexe-puissance qui anime les tréfonds de l'âme humaine, du sexe-tsunami.

Comme si Bangkok n'était pas seulement la capitale mondiale du commerce de la chair mais bien plutôt l'épicentre terrestre de cette vague de fond.

Si pour conclure on ajoute que tout démarre avec un snuff-movie (quand sont filmés en direct et pour de vrai, sexe et meurtre mêlés pour de sordides mais riches amateurs) on comprendra que Bangkok Psycho est décidément

un roman passionnant mais dérangeant. Très dérangeant.

Alors quand on dit coup de coeur ici, il faut comprendre aussi un peu de tachycardie !
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Bangkok 8

Ceux qui ont aimé le voyage en Chine avec les polars de Qiu Xiaolong à Shanghaï, peuvent prendre sans hésiter un ticket pour la Thaïlande avec Bangkok 8 de John Burdett.

Un polar intelligent écrit par un britannique, visiblement tombé amoureux du pays thaï : on plonge avec fascination dans l'enfer du district n° 8 du L.A. asiatique, Krung Thep, ses charmes, sa corruption et ses trafics de drogue, de sexe et de jade ...

Et c'est avec un humour plutôt finaud que J. Burdett décrit par le menu la vie thaï en général (du moins la vie à Bangkok) et celle de l'inspecteur Sonchaï en particulier, un métis bouddhiste (quelque part entre moine et flic) qui doit faire équipe avec une envoyée du FBI.

Le choc des cultures est mis en scène avec tout ce qu'il faut d'ironie et d'esprit pour faire de cette enquête un agréable voyage à la découverte des us et coutumes thaïs : cuisine, religion, corruption, prostitution, superstition, fascination et répulsion pour l'occident, ... du moins jusqu'à la seconde moitié du livre où l'horreur criminelle reprend ses droits (c'est quand même un polar et on est quand même à Bangkok !) avant un dénouement typiquement asiatique !
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Bangkok psycho

Policier qui porte bien son nom. Burdett a une grande connaissance des rites et des mythes de l Asie du sud. Par moments, laborieux de continuer. Mais quelque chose m'a tenue jusqu'au bout. Indéfinissable. Peut être cet aspect culturel. A croire qu'il a vécu longtemps là bas.

Aussi fou que les films de Tarentino...
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Le parrain de Katmandou

Le roman le plus abouti de John Burdett



Le parrain de Katmandou est le quatrième volet des enquêtes de Sonchai Jitpleecheep. Fils d'une prostituée thaïe et d'un officier américain qu'il n'a jamais connu, cet inspecteur nous fait partager ses méditations philosophiques bouddhistes et ses réflexions sur le fossé culturel entre l'Asie et l'Occident. Burdett a donc créé un personnage hors norme, sorte de schizophrène tiraillé entre le capitalisme et la corruption, d’un côté, et le bouddhisme et la quête de pureté, de l’autre. Un personnage complexe qui va mener son enquête la plus périlleuse, mais aussi la plus palpitante, dans Le parrain de Katmandou. A ce jour le meilleur roman de l’atypique John Burdett.



Autant les trois premiers romans se déroulent essentiellement à Bangkok, avec pour toile de fond la dynamique industrie du sexe en Thaïlande et les quartiers chauds de la capitale. Autant celui-ci se déroule à Bangkok mais aussi au Népal. Exotisme garanti !



Sonchaï Jitpleecheep est chargé d'enquêter sur un meurtre sanglant commis dans un quartier chaud de Bangkok. Frank Charles, célébrissime réalisateur de Hollywood, a été assassiné de manière barbare; Mais Sonchaï a d'autres soucis en tête. Voilà des mois qu'il est devenu le consigliere de Vikorn, son patron dans la police et mafieux à ses heures perdues, et qu'il se rend à Katmandou pour acheter de l'héroïne à un lama tibétain charismatique en exil au Népal.



Une pure réussite, un roman noir mené avec une impressionnante dextérité.


Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Bangkok psycho

Aà Bangkok, l'inspecteur Sonchaï reçoit le DVD d'un snuff movie dont la victime est une prostituée avec laquelle il avait eu une liaison. Il va alors mener une enquête dans les bas fonds de la capitale thaïlandaise, et en particulier les milieux de la drogue, de la prostitution et du porno, qui sont tous trois assez liés, avec la passivité bienveillante des autorités locales...



Je n'ai pas adoré ce livre. D'un côté le cadre est sympa, avec de nombreuses références à une culture thaï que l'auteur a l'air de bien connaître. Il y a aussi de bonnes touches humoristiques, du cul... Mais je n'ai pas vraiment accroché. J'ai trouvé l'histoire un peu décousue, comme une succession d'épisodes sans grande cohésion, et je ne me suis pas vraiment attaché aux personnages. Bref, il y a mieux !
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Typhon sur Hong-Kong

Ce qu'il y a de bien avec les polars, c’est qu’ils permettent de voyager facilement et de découvrir de nouveaux pays.


On avait déjà parlé de John Burdett avec l'excellent Bangkok 8, qui comme l'indiquait le titre du billet, nous emmenait en Thaïlande.


Cette fois, l'avion atterri à Hong Kong, en 1997 à la veille de la restitution à la Chine de l'ancienne colonie britannique, vestige de la guerre de l'opium lorsque les blancs exploitaient l'immense marché chinois.


On retrouve quelques clés de lecture propres à Burdett et notamment le choc des cultures qui oppose finement des chinois de Chine ou de Hong Kong, des Britanniques et même des Américains ou des Australiens.


Ce récit (écrit en 1997 pendant les événements de Hong Kong) nous a semblé un petit peu moins maîtrisé que l'humour ravageur de Bangkok (qui date de 2003) mais les quelques passages un peu faciles (genre yacht, sexe and sun) sont vite lus au bénéfice d'un bouquin très intéressant : le rayon polars de l'année 2008 commence avec une belle surprise.


Le typhon qui menace l'île de Hong Kong au début du bouquin est rapidement oublié : ce n'est qu'une allégorie de la menace plus sérieuse, celle de la Chine à qui vont être restitués ces territoires abandonnés par les anciens colons britanniques.


À deux mois de l'échéance de juin 1997, il reste 6.000.000 de secondes : une pour chacun de ces habitants de l'île qui campent devant l'antre du Dragon chinois.


Tout cela prend des allures de fin de siècle et tout le monde s'apprête à basculer du colonialisme anglais (une « dictature éclairée » !) à la dictature tout court.


Le livre a été écrit, on l'a dit, en 1997 et depuis il s'est avéré que le dragon chinois a bien appris des leçons du capitalisme et que les erreurs du passé (notamment l'effondrement de Shanghaï après sa reconquête en 1949) n'ont pas été reproduites : dix ans après, Hong Kong continue son expansion florissante, même sous le drapeau rouge.


Dans ce décor géo-politique soigneusement dessiné, John Burdett trame une intrigue policière riche et complexe qui entremêle argent sale (on est à Hong Kong !), triades et mafias occidentales (russes, italiens, ... il y en a pour tous les goûts), politique, drogue et même nucléaire.


La prose sans pitié de John Burdett fait souvent mouche et l'on renifle même parfois des parfums de Michael Connelly, belle référence.


Chacun en prend pour son grade : les colons britanniques finissants, les expatriés de tout poil venus s'enrichir ou s'exotiser, et bien entendu les redoutés chinois, qu'il s'agisse des cadres corrompus de l'armée populaire ou des anciens fanatiques des Gardes Rouges dont les échos des atrocités commises pendant la Révolution Culturelle résonnent encore.


Il n'y avait pas grand monde à sauver en 1997 à Hong Kong ...


De quoi renforcer l'idée d'une petite escale à l'occasion d'un futur voyage ...
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