John La Galite

Rien n’est éternel, tout change, tout peut arriver d’un instant à l’autre, la permanence n’est qu’une illusion : c’est le sens que l’homme qui dort dans ce lit donne à cette phrase et il a ses raisons.

La société prône la performance, la rentabilité, l’efficacité. La moindre faiblesse est sanctionnée. Alors, l’ardeur, l’assurance qu’elle affiche en affrontant la vie : un trompe-l’œil ? Une façade préfabriquée ?
Pas vraiment. Plutôt un rempart, un garde-fou qui l’empêchent de s’apitoyer sur elle-même, de se dire que sa bonne étoile risque de pâlir. Une menace pèse, un jour l’horizon pourrait bien s’obscurcir.

Une overdose de bonheur.
Elle ne s’est jamais sentie aussi vivante.
Le corps de Justin se presse contre le sien, leurs bouches se cherchent.
L’éblouissement.
Un vide au creux du ventre.
Le pouls d’Émilie s’accélère de façon désordonnée. Un souffle embrase son coeur, l’emporte dans une trajectoire hors du temps…

Les voyages de noces ça sert aussi à faire des bébés.

C’était un bel homme. Il émanait de lui un charme et une distinction immédiatement perceptibles. Ses cheveux bruns étaient coiffés à la dernière mode, son costume était impeccable, et sa chemise blanche, le col ouvert, décontracté, paraissait sortir du blanchissage. Un homme soigné, au sourire magique qui l’avait fait craquer avant même qu’il ouvre la bouche. C’était le temps où, quand il passait un bras autour de ses épaules, elle se sentait plus légère.
À quarante-deux ans, Tarik n’a rien conservé de tout cela. Il a pris dix kilos, son front s’est dégarni, et pendant leur dernière année de mariage, il a fait preuve d’instabilité. Mensonges, instabilité et  absences l’ont contraint à changer quatre fois d’employeur.
L’amour aussi s’est évaporé. Il ne reste entre eux qu’un réseau d’habitudes, l’inertie du quotidien, et un vide que le temps a creusé.
Leur relation le jour du divorce : un essuie-mains usé jusqu’à la trame.

Ma vie dérapait chaque jour d’avantage. Il n’y avait que l’alcool qui provoquait un bref moment d’oubli.

Ne pas dénoncer un crime, c’est puni par la loi. Si tu refuses de dire la vérité, tu finiras en prison.

Certaines vies refusent de se transformer. Elles renaissent identiques à elles mêmes.

L’altitude. Elle entraîne une augmentation de la production d’hématies pour compenser la diminution d’oxygène. Le cerveau est plus vulnérable que le reste de l’organisme dans ce processus d’adaptation au milieu ambiant.

Le lecteur aime s’identifier aux audacieux qui reviennent sur les lieux de l’exploit qui a changé leur vie.

N’oubliez jamais que la seule manière de ne pas sortir du cercle, c’est de tourner en rond.

Le désir de prendre le bien des autres est dans nos gènes.

On ne parvient plus à gommer le mensonge.  Les huissiers vous traquent, vous servent des injonctions à comparaître. On prélève des échantillons de votre sang. Les tests ADN sont concluants pour les uns, inacceptables pour d’autres. Mais la réaction en chaîne est incontrôlable. On écrit des ouvrages en une nuit, on lance des insinuations, des pisse-copies annoncent de surprenantes trouvailles. Le monstre médiatique se retourne, car vous êtes une proie magnifique.

L’homme est en chute libre. Non, il nous faut… et l’idée m’est venue à l’instant, la reine en personne. Nous exploiterions l’immense pouvoir qu’elle a sur ses sujets. Les gens achèteront le bouquin pour conserver la préface de leur idole.

Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.

Rien ne changeait, un autre monde s’ouvrait. Un monde où le passé et le futur, le réel et l’imaginaire, la vie et la mort, ne faisaient plus qu’un. Le temps n’avait plus de valeur, la mémoire devenait sélective, et la minute à venir se confondait avec l’instant présent. Bref, on pouvait oublier le passé et voir le futur.

Dans ce monde, les pressions se transmettent de haut en bas. Le baronnet est à bout.

La science est impuissante à neutraliser les grandes pulsions animales qui agitent notre espèce. Vous m’en avez vous-même fait un jour la démonstration.  Nous avons là un cas classique d’abandon de tanière. La femelle pleine hurle à la mort, poursuit le mâle qui l’a quittée. Je parle du mâle alpha, du leader de la meute.

On peut comparer certains de nos souvenirs à des virus informatiques. Il suffit de les éliminer pour que le programme fonctionne parfaitement.