Les génies ont des impératifs qui leur sont propres, ils ne sont pas soumis aux critères conventionnels. Nous savons cela depuis des générations. Oscar Wilde, Somerset Maugham, le grand William Shakespeare lui-même… Si nous appliquions nos normes mercantiles à ces hommes, notre littérature serait réduite à des riens. Sans parler de la peinture, de la musique, et de la science bien évidemment.
Au début, l’homme ne disposait ni d’armes ni d’outils et l’agriculture n’existait pas. La terre était peuplée de prédateurs autrement plus féroces que ceux que l’évolution nous a laissés. Pour survivre, l’unique option de nos ancêtres était de s’emparer des proies tuées par les animaux. Les racines de ce besoin primaire sont ancrées dans nos gènes. L’envie de prendre aux autres est restée.
La morale est fondée sur l’ego car elle implique un motif et la notion de récompense : le bien conduit au paradis, le mal en enfer, il faut travailler, payer des impôts, bla, bla, bla. Pourtant, l’existence consiste à s’emparer de quelque chose qu’on n’a pas. Ce désir est inscrit dans notre patrimoine génétique.
Je ne suis pas un bienfaiteur, j’ai des frais, mais nous vivons une époque de grande confusion et offrir à un ami écrivain un tremplin pour le jackpot, c’est en quelque sorte aider à la revalorisation de la culture. Je pense que c’est même mon devoir.
L’humanité se raccrochait à n’importe quoi pour ne pas sombrer dans la détresse et l’isolement social ; les gens attendaient une parole assurée, une main forte pour les guider. Ils savaient aussi que Dieu les aimait, mais pas gratuitement.